Manuel de Falla, compositeur.

Manuel de Falla (de son nom complet : Manuel Maria de los Dolores Falla y Matheu) est un compositeur parmi les plus importants d’Espagne, né le 23 novembre 1876 à Cadix (Espagne), et mort le 14 novembre 1946, à Alta Gracia (Argentine).


Manuel de Falla commence l’étude du piano à huit ans avec des enseignants de province, avant de devenir, en 1890, élève de José Tragó, un pianiste de haut niveau. Il obtient un prix après avoir été, de 1896 à 1898, élève au Conservatoire royal de Madrid. En 1904, il écrit La Vie brève (La vida breve), sorte d’exercice pour achever sa courte formation à l’instrumentation avec Felipe Pedrell qui est l’initiateur de la musique espagnole.

Se liant d’amitié avec Paul Dukas, il effectue un séjour en France (1907-1914) où il fait la connaissance de Claude Debussy, Maurice Ravel et Isaac Albéniz. Ces trois grands musiciens consacrés trouvent en lui « un grand compositeur plein d’esprit ». En 1908, ses Quatre Pièces espagnoles sont publiées à Paris et en 1910, ainsi que ses Trois Mélodies sur des textes de Théophile Gautier.

De Falla, carte maximum, Espagne.

La neutralité de l’Espagne lors de la Première Guerre mondiale revitalise la vie culturelle de la capitale espagnole, Madrid, et attire divers artistes internationaux, tels que Serge de Diaghilev et ses Ballets russes, qui font le tour du pays en 1916 et 1917. Falla prend contact avec Igor Stravinsky et Diaghilev et effectue deux voyages en leur compagnie et de la danseuse Léonide Massine en 1916, dans le sud du pays, et au cours de l’été 1917 pendant lequel, le 8 octobre, ils participent à Fuendetodos à l’inauguration d’un monument en hommage à Francisco de Goya. Avant la fin de l’année, il entame une nouvelle tournée dans le nord de l’Espagne dans laquelle il accompagne au piano la soprano Aga Lahowska.

Il revient en Espagne et écrit la première version de sa musique de ballet L’Amour sorcier en 1915, puis celle du ballet Le Tricorne en 1917 qui est créé avec succès à Londres deux ans plus tard par les Ballets russes de Serge Diaghilev. On compte parmi ses autres œuvres majeures Nuits dans les jardins d’Espagne (1921), pour piano et orchestre ; La Vie brève (La Vida breve), drame lyrique en deux actes, se déroulant à travers l’évocation des charmes de la ville de Grenade ; Le Retable de Maître Pierre (1922), opéra de chambre ; son Concerto pour clavecin et cinq instruments (1923-1926) dédié à Wanda Landowska : une des toutes premières œuvres modernes dédiées à cet instrument en cours de « résurrection ». Falla n’écrit plus après cette date que des œuvres de circonstance (Pour le tombeau de Paul Dukas pour piano seul, 1935) et se consacre à une cantate sur un poème de Verdaguer y Santalo, L’Atlantide (restée inachevée et terminée par Ernesto Halffter).

Toute sa musique, à des degrés différents, est marquée par le génie de son pays natal, l’Espagne, et basée, de manière plus ou moins reconnaissable, sur des thèmes folkloriques espagnols très habilement et admirablement repris, tant dans sa période parisienne que dans celle qui précède son séjour en Argentine.

L’ancienne maison de Manuel de Falla à Grenade, changée en musée.
À partir de 1921, il réside à Grenade, où il organise un concours de Cante jondo les 13 et 14 juin 1922 en lien avec Federico García Lorca. Sa maison, sur le flanc de la colline de l’Alhambra, est aujourd’hui la maison-musée Manuel de Falla. En 1931, au cours d’un ultime voyage à Londres où il dirige Le Retable de Maître Pierre pour une émission de la BBC, il envoie, le 14 mai, un mois après la proclamation de la Seconde République espagnole, une lettre publique au président, Niceto Alcalá-Zamora, et à son ami Fernando de los Rios, ministre de la Justice, pour leur demander de prendre les mesures appropriées pour que cessent les incendies et le pillage des églises, et le processus de déchristianisation de l’Espagne engagé par les socialistes venus au pouvoir. Son prestige public est tel que, cette même année, il est nommé membre du Conseil National de Musique nouvellement créé.

Après la guerre civile en Espagne (1936-1939), Manuel de Falla part pour l’Argentine. Il y vivra, dans la nostalgie perpétuelle de son pays natal, jusqu’à sa mort, dans la sierra d’Alta Gracia.

Fervent catholique, sa dépouille mortelle a été solennellement transférée d’Argentine en Espagne, à Cadix, sa ville natale, où elle repose, par autorisation spéciale du pape Pie XII, dans la crypte de la cathédrale Santa Cruz.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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