Man Ray, peintre, photographe et réalisateur.

Emmanuel Radnitsky, dit Man Ray, né le 27 août 1890 à Philadelphie (États-Unis) et mort le 18 novembre 1976 à Paris (France), est un peintre, photographe et réalisateur américain naturalisé français.

Acteur du dadaïsme à New York, puis du surréalisme à Paris, Man Ray a perfectionné la technique du photogramme de Christian Schad et inventé, aux côtés de la photographe Lee Miller, le procédé dit de solarisation.


Emmanuel Radnitsky naît dans le sud de Philadelphie, en Pennsylvanie, le 27 août 1890. Il est l’aîné d’une famille juive ashkénaze d’origine russe. Ses parents sont Melach “Max” Radnitzky, un tailleur, et Manya “Minnie” Radnitzky (née Lourie ou Luria). Il a un frère, Sam, et deux sœurs, Dorothy “Dora” et Essie (ou Elsie), la plus jeune née en 1897 peu de temps après leur installation dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn, à New York. Au début de 1912, la famille Radnitzky change son nom de famille en Ray, sous l’initiative du frère de Man Ray, qui a choisi le nom de famille en réaction à l’antisémitisme fréquent à l’époque.

Il fréquente la Modern School du Ferrer Center qui fonctionne à Manhattan puis Harlem selon les principes de l’éducateur libertaire catalan Francisco Ferrer. Formation anarchiste déterminante, puisqu’elle le libère très tôt du respect des valeurs établies, désacralise à ses yeux les techniques  d’expression traditionnelles et l’encourage à ne suivre que sa propre nécessité individuelle dans toutes ses innovations.

Refusant toute hiérarchie entre la peinture et la photographie, il considère la caméra et le pinceau comme des instruments équivalents à ce qu’est la machine à écrire pour un écrivain.

Sa carrière commence à New York. Avec son ami proche Marcel Duchamp, ils forment la branche américaine du mouvement dada. Après quelques expériences artistiques infructueuses, notamment une publication sur le dada new-yorkais en 1920, Man Ray conclut que « Dada ne peut pas vivre à New York ».

Le 14 juillet 1921, Man Ray débarque au Havre (Seine-Maritime), puis arrive à Paris, à la gare Saint-Lazare, où Marcel Duchamp l’accueille.

Le soir même, il est présenté aux surréalistes Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard et Gala, Théodore Fraenkel, Jacques Rigaut et Philippe Soupault. Il s’installe dans le quartier du Montparnasse, rencontre et tombe amoureux de la chanteuse française et modèle Kiki de Montparnasse.

Il fréquente les bals des Beaumont ainsi que des cabarets, dont le Bœuf sur le toit et le Jockey.

Il rencontre également le couturier Paul Poiret. Il réalise de  nombreuses photos de mode qui sont publiées dans les magazines et contribuent à le faire connaître. À son grand regret, il n’aura jamais l’occasion de faire le portrait du couturier. Dans son livre de souvenirs, il confie qu’à la mort de Paul Poiret il a envoyé à un journal une photo du médecin personnel du couturier comme étant un portrait de Poiret et que cette photo a été publiée comme telle. En 1922, l’agent de Marcel Duchamp, Pierre Roché, un ami rencontré en novembre 1916 à New York qui a fait travailler avant guerre Hélène Perdriat pour Paul Poiret et qui est un intime de Marie Laurencin, l’amante de la sœur du couturier, Nicole Groult, lui prête l’argent pour ouvrir un studio de photographie. En échange, il y développe les photographies érotiques des uns et des autres, telle celle d’Hélène Hessel se déshabillant sur la plage.

Avec Jean Arp, Max Ernst, André Masson, Joan Miró et Pablo Picasso, il présente ses œuvres à la première exposition surréaliste de la galerie Pierre à Paris en 1925.

Ami de Marie-Laure de Noailles et de Charles, vicomte de Noailles, il tourne en 1928 à Hyères à la Villa Noailles son troisième film Les Mystères du château de Dé.

En 1929, il commence à travailler avec Lee Miller qui, en plus d’être sa muse et son assistante, devient sa maîtresse. Jusqu’en 1932, ils entretiennent cette relation créative, développant ensemble le potentiel esthétique de la solarisation8.

En 1931, il réalise une œuvre à vocation publicitaire intitulée Électricité. Il s’agit d’un album composé d’un ensemble de photographies commandé par la Compagnie Parisienne d’Électricité. Cet ensemble de rayogrammes a pour objectif la promotion de l’électricité à usage domestique, en tant que symbole de la modernité.

À Montparnasse, durant vingt ans, Man Ray révolutionne l’art  photographique. Les grands artistes de son temps posent sous son objectif, comme James Joyce, Gertrude Stein ou Jean Cocteau. Il contribue à valoriser l’œuvre d’Eugène Atget qu’il fait découvrir aux surréalistes et à son  assistante Berenice Abbott. Avec le groupe surréaliste, il participe d’octobre à novembre 1933 au 6e Salon des surindépendants.

En 1934, Meret Oppenheim pose pour Man Ray, cette série de photographies de nus devient l’une de ses séries les plus célèbres.

Fin 1934, il fait la connaissance de la jeune guadeloupéenne Adrienne Fidelin. Il a 46 ans et elle presque 20. Elle devient sa compagne, son modèle et sa muse. Inséparables, Man Ray l’introduit dans son cercle d’amis artistes et écrivains, adeptes du surréalisme, mouvement alors en vogue. Dans son autobiographie, Man Ray décrit le groupe constitué par Pablo Picasso, Dora Maar, Paul Éluard et son épouse Nusch, Max Ernst et Leonora Carrington, ainsi que Lee Miller et Roland Penrose, André Breton. C’est ainsi le début d’une histoire d’amour étroitement mêlée à une vie artistique intense, au sein de la communauté surréaliste. Elle prend alors le nom d’Ady Fidelin. C’est l’un des membres les plus fascinants de l’avant-garde internationale.

En 1940, après la défaite de la France, et inquiété du fait de ses origines juives, Man Ray parvient à rejoindre Lisbonne et s’embarque pour les États-Unis en compagnie de Salvador et Gala Dalí et du cinéaste René Clair. Après quelques jours passés à New York, il gagne la côte ouest avec le projet de quitter le pays pour Tahiti où il resterait quelques années. Arrivé à Hollywood, il reçoit des propositions d’exposition, rencontre sa deuxième femme, Juliet, et décide de se remettre à peindre. Il peint notamment des sculptures mathématiques qu’il avait découvertes et photographiées à l’institut Henri Poincaré dans les années 1930, donnant à chacune d’elles le titre d’une œuvre de Shakespeare.

En 1951, il revient à Paris, et habita par la suite à l’hôtel Istria, au 31 bis, rue Campagne-Première.

Il devient satrape du Collège de ‘Pataphysique en 1963.

Il meurt à Paris le 18 novembre 1976 et est inhumé au cimetière du Montparnasse (7e division). Sa tombe porte l’épitaphe : « Unconcerned, but not indifferent » (« Détaché, mais pas indifférent »).

Source : Wikipédia.

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