Malcolm X, prêcheur et militant politique.

Malcolm Little, connu sous le nom de Malcolm X, également connu sous le nom d’El-Hajj Malek El-Shabazz (en arabe : الحاج مالك الشباز), né le 19 mai 1925 à Omaha (Nebraska) et mort assassiné le 21 février 1965 à Harlem (État de New York), est un orateur, prêcheur, porte-parole de Nation of Islam, militant politique et défenseur des droits de l’homme afro-américain.

Après avoir été une voix majeure du nationalisme afro-américain et de Nation of Islam, il quitte ce dernier en 1964 pour rejoindre l’Islam sunnite et embrasser des vues plus universalistes, et devenir une figure de proue du mouvement américain des droits civiques, du panafricanisme et du socialisme.

Dans les derniers mois de sa vie, il appelle à une unité des divers  mouvements des droits civiques et se rapproche d’autres leaders afro-américains comme le pasteur baptiste Martin Luther King, John Lewis président du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) ou encore Fannie Lou Hamer, du Mississippi Freedom Democratic Party. En janvier 1965, lors d’une réunion du Congress of Racial Equality, il appelle à soutenir tout mouvement œuvrant pour les droits civiques.

Malcolm X est l’une des quatre grandes icônes des mouvements afro-américains pour abolir les discriminations raciales aux États-Unis avec Rosa Parks, Daisy Bates et Martin Luther King pour la période qui va de 1954 à 1965.

Dans certains États fédérés, depuis 1979, le Malcolm X Day est un jour férié le 19 mai.


Malcolm Little est le fils du révérend Earl Little, charpentier et prédicateur baptiste, et de Louise Little1. Earl Little, né dans l’État de Géorgie, a trois enfants (Ella, Mary et Earl Jr.) nés d’une précédente union. De son mariage avec Louise Norton naissent sept enfants, Malcolm étant le quatrième. Leurs prénoms sont par ordre de naissance : Wilfred, Hilda, Philbert, Malcolm, Reginald, Yvonne et Wesley.

Le père de Malcolm est un prêcheur baptiste convaincu, adhérant aux idées de Marcus Garvey2,3, qui prône alors le retour des Afro-Américains en Afrique (Liberia), refusant l’intégration à la société américaine, ce qui a très largement marqué les vues politiques de Malcolm sur ce sujet. Earl Little et Louise Little sont membres de l’Universal Negro Improvement Association and African Communities League (UNIA-ACL). Dans son autobiographie (1965), Malcolm décrit son père comme un imposant homme noir borgne (mais portant un œil de verre). Quatre de ses oncles ont été tués par des Blancs, dont un lynché.

Sa mère Louise Helen Norton Little (née Langdon), est née à la Grenade (Antilles), fille d’Ella Langdon (fille d’un couple d’anciens esclaves ayant connu la déportation aux Amériques depuis le Nigéria) et d’un blanc écossais prénommé Norton qui l’aurait violée.

Selon son autobiographe Alex Haley, sa mère aurait été menacée par des membres du Ku Klux Klan (KKK) alors qu’elle était enceinte de lui, en décembre 1924. Elle se rappelait que la famille avait été sommée de quitter Omaha du fait des liens de son père avec l’UNIA, qui, selon les membres du KKK, « cherchait les ennuis ».

Peu après la naissance de Malcolm, en 1926, la famille vit une courte période au 3448 Pinkney Street, dans les quartiers nord d’Omaha, puis elle emménage à Milwaukee (Wisconsin) et, peu après, à Lansing (Michigan). Leur maison est incendiée en 1929 : l’incendie se produit alors que toute la famille est à l’intérieur du domicile, mais personne n’est grièvement blessé. Dans son autobiographie, Malcolm X rapporte que les pompiers n’ont pas fait grand-chose pour mettre fin à l’incendie. L’enquête conduit à l’hypothèse qu’Earl Little avait intentionnellement causé l’incendie afin de toucher une indemnité de son assurance. La police le met en garde à vue pour incendie criminel, mais cela reste sans suite. La famille Little emménage ensuite dans une maison construite par Earl Little sur Logan Street, dans la banlieue proche de Lansing.

En 1931, son père est renversé mortellement par un tramway. Malcolm affirmera que la cause de la mort a à l’époque été remise en question par la communauté noire. Il la refusera lui-même par la suite, arguant que sa famille avait souvent été la cible de Black Legion, un groupe de suprématistes blancs affilié au Klu Klux Klan, que son père avait accusé d’avoir mis le feu à leur maison en 1929. L’État du Michigan est à l’époque un fief du KKK, comptant entre 80 000 à 120 000 membres.

Bien que le père de Malcolm ait contracté deux assurances-vie, sa mère ne touche que la plus faible des deux. Malcolm affirmera que la compagnie d’assurance auprès de laquelle avait été contractée la plus importante, a soutenu qu’il s’agissait d’un suicide et a donc refusé de payer. Malcolm, à l’instar de l’ensemble de la communauté noire de la ville, se demande en effet comment son père aurait pu s’assommer en se frappant le crâne puis rejoindre les rails du tramway pour se faire écraser.

Louise Little, traumatisée par la mort de son époux et par la charge de ses enfants, développe une dépression nerveuse, mal soignée. Son état se dégrade : en 1937 ou 1938, voire 1939 (les sources divergent), elle est hospitalisée au Kalamazoo Regional Psychiatric Hospital dans le Michigan, où elle reste jusqu’en 1963, date à laquelle sa famille obtient sa sortie.

Malcolm Little affirme avoir été l’un des Noirs les plus intégrés à la communauté blanche. Très bon élève, il obtient le diplôme de son école en tête de la classe, mais quitte le système scolaire après qu’un professeur qu’il admire lui a dit que ses aspirations à devenir avocat ne sont « pas du tout réalistes pour un nègre ». Ce n’est pas par conviction raciste que son professeur lui explique ceci, mais pour le protéger de désillusions ultérieures en raison du caractère institutionnel du racisme dans cette partie des États-Unis. Il refuse d’être charpentier, comme son professeur le lui propose. Il essaye de rendre ses cheveux moins crépus et son teint plus clair, mais, malgré la souffrance endurée, c’est un échec. Après avoir voyagé d’une maison d’accueil à l’autre, Malcolm est envoyé une première fois dans un centre de détention puis emménage à Boston pour vivre avec sa demi-sœur plus âgée, Ella Little Collins. À Boston, il accumule les petits emplois. Il est également employé par intermittence par la New York, New Haven and Hartford Railroad, une compagnie de chemin de fer. En 1942, Malcolm fait partie de la pègre bostonienne. Il doit fuir Boston avec sa compagne de l’époque, Sophia, une jeune femme blanche, à cause d’une rivalité avec un meneur de la pègre.

Après avoir quitté Boston, il vit quelque temps dans le Michigan. En 1943, il emménage à New York où il travaille de nouveau brièvement pour la New Haven Railroad. Il trouve même un travail de cireur de chaussures au Lindy Hop Nightclub. Dans son autobiographie, il affirme avoir ciré les chaussures de Duke Ellington et d’autres musiciens noirs célèbres. Peu de temps après, à Harlem où il est alors appelé « Detroit Red », il prend part à des activités de revente de drogue, de jeu, de racket et à des cambriolages. Entre 1943 et 1946, il voyage entre Boston et New York à trois reprises. Il est arrêté en 1946 à Détroit pour cambriolage et est mis en prison.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il passe un examen médical pour être enrôlé dans l’armée ; les médecins militaires le réforment pour le motif « 4-F » (« mentalement inapte au service militaire »). Il explique dans son autobiographie qu’il dut jouer un rôle pour être réformé, et soutenir devant le médecin militaire qu’il était impatient de s’organiser avec les autres soldats noirs et mettre la main sur une arme afin de « tuer quelques crackers », c’est-à-dire des Blancs. Dans son dossier établi par le Federal Bureau of Investigation (FBI) apparaît une lettre dans laquelle il se désigne comme communiste et où il explique certaines raisons de son vœu d’être réformé : « J’ai toujours été un communiste. J’ai essayé de m’enrôler dans l’armée japonaise, pendant la dernière guerre, maintenant ils ne m’enrôleront ni ne m’accepteront jamais dans l’armée américaine. Tout le monde a toujours dit… Malcolm est fou donc il n’est pas difficile de convaincre les gens que je le suis ». Or, l’armée japonaise n’a jamais été communiste.

Au début de l’année 1946, il retourne à Boston. Il y est arrêté le 12 janvier pour avoir essayé de voler à nouveau une montre de près de mille dollars US qu’il avait laissée dans une bijouterie pour la faire réparer. Deux jours plus tard, il est également poursuivi en justice pour port d’arme. Le 16 janvier, il doit faire face aux charges de vol caractérisé et d’entrée par effraction. Il est condamné à dix ans de prison (il n’en fera que sept) qu’il purge à la prison d’État de Charleston, dans laquelle il arrive le 27 février. Ses relations sexuelles avec des femmes blanches (il y en avait deux dans sa bande, dont sa maîtresse) faillirent lui valoir en plus une condamnation pour viol, mais elles refusèrent de l’accuser malgré les incitations de l’instance judiciaire. De plus, Malcolm est dépendant à la cocaïne, qu’il a commencé à  consommer lorsqu’il était dans la pègre.

En prison, Malcolm gagne le surnom de « Satan », du fait de sa haine du christianisme, de la Bible et de Dieu. Il commence à lire les livres de la bibliothèque de la prison. Il développe bientôt un appétit féroce pour la lecture, avant d’être sujet à l’astigmatisme. Dans plusieurs lettres de prison, mais aussi par la suite, Malcolm insistera sur l’importance de son éducation d’autodidacte. Ainsi, dans une lettre du 15 février 1950, il écrit à un certain Raymond : « Mon confinement est d’une autre nature ; je finis ma quatrième année d’une peine de prison de huit à dix ans… mais ces quatre années de réclusion se sont révélées être les plus enrichissantes de mes vingt-quatre années sur cette terre et je ressens que ‘ce cadeau du Temps’ était un cadeau qu’Allah me fit, sa manière de me sauver de la destruction certaine vers laquelle j’avançais ».

On lui attribue également la phrase : « Sans éducation, on ne va nulle part dans ce monde » ou encore « L’éducation est le passeport pour le futur, car demain appartient à ceux qui s’y préparent aujourd’hui ».

Pendant cette période, il correspond avec son frère Reginald et échange avec lui des idées à propos de Nation of Islam, mouvement auquel Malcolm se convertit par la suite. Ce sont ses frères, déjà membres, qui lui font connaître l’organisation. La « Nation de l’Islam » est à l’époque une petite organisation de quelques centaines de membres, basés à Chicago. L’organisation a une idéologie marquée par trois thématiques principales : une forme très hétérodoxe d’islam, un vigoureux nationalisme noir (revendication d’un État pour les Noirs dans le Sud des États-Unis) et un total rejet des Blancs considérés comme l’incarnation du démon sur la Terre. La citation suivante d’un de ses dirigeants, Elijah Muhammad, illustre cette pensée :

« Nous avons vu la race blanche (démons) dans le ciel, parmi les justes, causant des troubles […], jusqu’à ce qu’ils aient été découverts. […] Ils ont été punis en étant privés des conseils divins […], presque ravalés au rang des bêtes sauvages. […] Sautant d’arbre en arbre. Les singes en procèdent. […] Avant eux, il n’y avait ni singes ni porcs. »

Jusqu’à la fin de son incarcération, Malcolm correspond régulièrement avec Elijah Poole, dit Elijah Muhammad, le meneur de la « Nation ». Toujours selon son autobiographie, il gagne en notoriété auprès des prisonniers, alors qu’il reste sous la surveillance attentive des autorités qui voient en lui une source potentielle de troubles. On ne lui accorde pas la possibilité d’être libéré au bout de cinq ans pour bonne conduite car il est considéré comme trop dangereux pour être libéré par anticipation.

En février 1948, notamment grâce aux efforts de sa sœur, il est transféré dans une prison expérimentale à Norfolk (Massachusetts), qui possède une bibliothèque bien plus fournie que celle de la prison d’État de Charleston. Il réfléchit par la suite sur ce temps passé en prison : « Les mois passaient, et il ne me semblait même pas être emprisonné. En fait, jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais été aussi libre de ma vie ».

Le 7 août 1952, il est finalement libéré sur parole.

Assez rapidement, il change son nom de famille pour « X ». Malcolm explique que ce nom représentait le rejet de son « nom d’esclave » en l’absence de son véritable nom d’origine africaine ; en effet, dans  l’Amérique esclavagiste d’avant 1863, le maître imposait à ses esclaves de prendre son nom afin de les « marquer » comme ses choses, d’où ce rejet. Le « X » représente également à la fois la marque appliquée sur le bras de certains esclaves et l’inconnue mathématique, qui symbolise l’inconnue du nom d’origine. Cette vision a conduit de nombreux membres de Nation of Islam à changer leur nom pour « X », comme sa future épouse, Betty X, ou à prendre des noms musulmans, supposés plus authentiques.

Le 17 février 1953, le FBI ouvre un dossier sur la base de la lettre dans laquelle il se disait communiste (cf. supra) en 1950, soit en pleine période de Red Scare ou de Reds under the bed (peur du communisme marquant l’Amérique des années 1950, et résumée par les passions du maccarthysme et du procès des époux Rosenberg). Selon le Church Committee, le FBI avait alors l’habitude de surveiller, bloquer et réprimer des radicaux comme Malcolm X. Sont incluses dans son dossier les deux lettres dans lesquelles il utilise le pseudonyme « Malachi Shabazz ». Dans Message to the Blackman in America, Elijah Muhammad explique que le nom « Shabazz » était celui des descendants d’une « nation noire asiatique ». Le soupçon de communisme s’étant révélé sans fondement, Malcolm X n’est alors surveillé que pour son appartenance à un culte nationaliste noir. En mai 1953, le FBI conclut que Malcolm X a une « personnalité asociale avec des tendances paranoïaques (paranoïa schizophrénique prépsychotique) »35 et qu’il a en réalité cherché à traiter son désordre mental. Cela est soutenu plus précisément par la lettre interceptée par le FBI, datée du 29 juin 1950.

Plus tard dans l’année, Malcolm quitte le foyer de sa demi-sœur Ella pour aller vivre chez Elijah Muhammad à Chicago. Il devient assez vite le prêcheur du onzième temple de Nation of Islam. En 1954, Malcolm est choisi pour diriger le temple no 7 de Nation of Islam sur Lenox Avenue à Harlem, NY (appelé conjointement « Boulevard Malcolm X » depuis 1987). Il multiplie les effectifs des fidèles en peu de temps. Malcolm X dégage une très grande énergie et est capable de travailler d’un jour sur l’autre avec seulement quatre heures de sommeil ou moins. Il lit beaucoup, et lorsqu’il adhère à une cause, il s’y dévoue entièrement. C’est un orateur convaincant, et il devient connu nationalement après une émission de télévision locale consacrée à Nation of Islam, The Hate That Hate Produced, diffusée en 1959, émission où il est interrogé. L’organisation était jusqu’alors peu connue. À la suite de l’émission, l’intérêt médiatique pour l’organisation et pour Malcolm X grandit considérablement. La presse, la radio et les émissions télévisées aux États-Unis puis dans le monde entier recherchent et retranscrivent régulièrement ses déclarations les plus marquantes.

Dans l’intervalle qui sépare sa conversion à la cause de Nation of Islam en 1952 et sa séparation de l’organisation en 1964, il épouse pleinement les enseignements d’Elijah Muhammad, notamment le fait de faire référence aux Blancs comme à des « diables », créés par un programme d’élevage mal orienté d’un scientifique noir, Yacoub. X prédit l’inévitable et imminent retour des Noirs à ce qu’il voit comme leur place naturelle, à savoir en haut de l’échelle sociale et de l’ordre social. Malcolm sait que sa renommée devient une cause de jalousie considérable à Nation of Islam, et s’efforce de ne pas l’alimenter lors de ses apparitions en public. Mais il apparaît cependant bientôt comme le deuxième meneur le plus influent de Nation of Islam, après Elijah Muhammad lui-même. Il ouvre des temples supplémentaires, et notamment un à Philadelphie. On lui attribue souvent un rôle important dans la croissance de l’organisation, passée de 500 membres en 1952 à 30 000 en 1963.

Conformément à l’idéologie de Nation of Islam, il prône le repli identitaire et le séparatisme noir. Il s’oppose au mouvement afro-américain des droits civiques, non seulement parce qu’il en critique la méthode non-violente, mais surtout parce que ce mouvement est porteur d’universalisme, d’indifférenciation entre les races40. Malcolm X encadre l’organisation de Fruit of Islam, un groupe paramilitaire. Il organise en 1957 avec ses troupes le siège d’un poste de police puis d’un hôpital. Malcolm X prononce de nombreux discours haineux, appelant à la haine des Blancs, se réjouissant lorsqu’un avion d’Air France « plein de Blancs » s’écrase ou lorsque le président John Fitzgerald Kennedy est assassiné à Dallas. Ces discours de haine l’ont popularisé, car il se faisait ainsi l’exutoire de la rage d’une jeunesse noire défavorisée.

D’avril 1957 à mai 1957, il publie une série de six d’articles sous le titre de « God’s Angry Man / L’homme en colère de Dieu » dans les colonnes du New York Amsterdam News.

Il se rend à Jérusalem en 1957 et à Gaza en 1964, dans une démarche s’inscrivant dans ce qu’il conçoit comme étant une lutte de libération transnationale et cosmopolite.

La tension entre Malek El-Shabazz et Nation of Islam ne cesse alors de croître. Le 14 février 1965, sa maison fait l’objet d’un attentat à la bombe. Deux mois avant son assassinat, le dirigeant de Nation of Islam Louis Farrakhan écrit : « Un tel homme est digne de mourir ». Le 21 février 1965, Malcolm X prononce un discours dans l’Audubon Ballroom situé au carrefour du 3940, Broadway et la West 165° Street dans le quartier des Washington Heights, il se tient devant un auditoire de quatre cents personnes, dont son épouse et ses enfants. Le discours commence à peine lorsqu’une dispute éclate dans la foule, un homme en accusant un autre de lui fouiller les poches. Malcolm X, au micro, les appelle au calme lorsqu’un membre des Black Muslims s’avance vers lui avec un fusil à canon scié ; touché au ventre, Malcolm X tombe en arrière, tandis que deux autres personnes lui tirent vingt et une fois dessus avec des revolvers. Malcolm X est emmené à l’hôpital le plus proche le Columbia University Irving Medical Center, il y décède peu de temps après son arrivée à 3 h 30 heure locale. L’identité des commanditaires reste inconnue, bien que les soupçons se portent principalement sur Nation of Islam, infiltrée par plusieurs agents du FBI lorsqu’ils ont appris l’existence d’un projet d’assassinat de Malcolm X.

Trois membres de Nation of Islam seront reconnus coupables en 1966 : Norman 3X Butler, Thomas 15X Johnson et Talmadge Hayer. L’organisation elle-même niera toute participation à l’assassinat. « Betty Shabazz [l’épouse de Malcolm X], qui est morte en 1997, a publiquement accusé Farrakhan d’un rôle dans le meurtre ». Celui-ci a admis, au début 2007 : « J’ai pu être complice en paroles », tout en niant une implication directe de l’organisation. En 1994, Qubilah Shabazz, une des filles de Malcolm X, est arrêtée et inculpée pour avoir payé un tueur à gage chargé de tuer Farrakhan, accusation abandonnée en 1995.

Il a également été envisagé que le FBI ait eu connaissance du projet d’assassinat et l’ait couvert, voire aidé. Cette hypothèse a été reprise par la Nation of Islam.

Pour l’historien Manning Marable, le FBI pourrait effectivement avoir encouragé l’assassinat de Malcolm X.

L’hypothèse d’une implication du FBI et du NYPD est corroborée en février 2021 par le dévoilement d’une lettre posthume de confession d’un ancien policier. Celui-ci y explique avoir été chargé d’infiltrer le mouvement de Malcolm X de 1964 à 1971 et raconte comment il a facilité l’assassinat de Malcolm X, notamment en procédant à l’arrestation de ses deux gardes du corps deux jours auparavant.

Le 24 février 1965, Martin Luther King qualifie son assassinat de « grande tragédie » et regrette qu’il « se soit produit à un moment où Malcolm X… se dirigeait vers une meilleure compréhension du mouvement non violent » et que le meurtre de Malcolm X prive « le monde d’un grand leader potentiel ».

Source : Wikipédia.

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