L’OPEP, organisation des pays exportateurs de pétrole.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en anglais : Organization of Petroleum Exporting Countries [OPEC]), est une organisation intergouvernementale de pays visant à négocier avec les sociétés pétrolières pour tout ce qui touche à la production de pétrole, son prix et les futurs droits de concession1. Depuis le 1er août 2016, le secrétaire général de l’OPEP est l’ancien patron de la compagnie nationale des hydrocarbures du Nigeria (NNPC) Mohammed Barkindo.


L’OPEP est créée le 14 septembre 1960, lors de la Conférence de Bagdad, principalement à l’initiative du chah d’Iran, Le saoudien Abdullah Tariki (en) et le vénézuélien Juan Pablo Pérez Alfonso (en) le rejoignent ensuite. Quant à Juan Pablo Pérez Alfonso, il songeait, dans le cadre de ses fonctions de ministre vénézuélien des Mines, créer une organisation internationale des pays producteurs de pétrole pour pallier la baisse du prix du baril (moins de 5 dollars américains à l’époque). À l’origine, seuls cinq pays en étaient membres : l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela.

Ils furent rejoints par d’autres pays producteurs :

  • le Qatar en 1961. Cependant, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes depuis 2017 avec ses voisins dirigés par des régimes sunnites (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis et Bahreïn) lié à son rapprochement avec l’Iran chiite, le pays se retire finalement de l’organisation en janvier 2019. Pour des raisons diplomatiques, son gouvernement met cependant en avant la décision du pays de renoncer à l’exploitation du pétrole et de se concentrer sur l’exploitation du gaz naturel ;

  • l’Indonésie en 1962, qui se retire en 2008 et réintègre l’OPEP en janvier 2016 avant de quitter à nouveau l’organisation en décembre 2016;
  • la Libye en 1962 ;
  • Abou Dabi en 1967, qui avec six de ses voisins formera les Émirats arabes unis en 1971 ;
  • l’Algérie en 1969 ;
  • le Nigeria en 1971 ;

  • l’Équateur en 1973, qui se retire en 1992 et y revient en 2007 avant de se retirer à nouveau en 2020 ;
  • le Gabon en 1975, qui se retire en 1996 mais réintègre l’organisation en ;
  • l’Angola en 2007 ;
  • la Guinée équatoriale en 2017 ;
  • Le Congo – Brazzaville en 2018.

Pendant les cinq premières années de son existence, son siège est situé à Genève, en Suisse. Il est déplacé le 1er septembre 1965 à Vienne en Autriche.

Alors à Vienne, la conférence est victime d’une prise d’otage en 1975.

Le 12 mai 2006, lors d’un sommet Union européenne-Amérique latine, le président de la Bolivie, Evo Morales a déclaré à des journalistes vouloir que la Bolivie fasse partie de l’OPEP. Néanmoins, le pays n’est qu’un producteur mineur de pétrole. Le jour précédent, l’OPEP s’est engagé à prêter à un taux d’intérêt réduit 10 millions de dollars américains sur 20 ans à la Bolivie, pour aider ses universités publiques.

Fin novembre 2006, il a été annoncé qu’au terme de longues négociations, deux nouveaux pays ont accepté de rejoindre l’OPEP. L’Angola (deuxième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne après le Nigeria avec 1,4 million de barils par jour, et 2 millions de barils à la fin de 2007) est devenu le douzième membre de l’OPEP au 1er janvier 2007. Il sera suivi par l’Équateur, qui revient dans l’organisation. Ensemble, ils contribueront à la production de l’OPEP à hauteur d’environ 2,5 millions de barils par jour.

La création de l’OPEP vient du fait que jusque dans les années 1950-1970, les compagnies pétrolières avaient les pleins pouvoirs sur le cours du pétrole et imposaient leurs prix aux pays producteurs. C’est ainsi que les principaux pays producteurs décidèrent de se regrouper de manière à pouvoir influer sur le cours du pétrole. La prise de contrôle de la production de pétrole se fit par une politique de nationalisation.

Étant maîtres de leur production, les pays producteurs peuvent de cette manière influencer le cours du baril de pétrole et ainsi augmenter leurs revenus.

L’idée originelle de Juan Pablo Pérez Alfonso en créant l’OPEP était, au-delà du fait de rendre les pays producteurs maîtres de leur production, de faire en sorte que les bénéfices liés au commerce juste du pétrole permettent le développement des pays sous développés. Il s’éloigna de l’organisation qu’il avait créée voyant qu’elle ne traitait qu’avec les pays industrialisés qui étaient prêts à payer le prix fixé.

La rente pétrolière apporte un revenu très fluctuant dans le temps (selon le cours du pétrole notamment), qui varie beaucoup selon le pays, surtout si on le rapporte au nombre d’habitants ; par exemple, selon l’EIA (2019), le revenu pétrolier s’est élevé en 2018 à 14 683 $ par habitant au Koweït (près de 4,2 millions d’habitants), alors qu’il n’était que de 212 $/hab pour le Nigéria (+/-200 millions d’habitants).

Quand le dollar baisse par rapport aux autres monnaies, les États de l’OPEP voient leurs revenus diminués pour les achats effectués dans d’autres monnaies, ce qui réduit leur pouvoir d’achat puisqu’ils continuent à vendre leur pétrole en dollars. Des contraintes locales (instabilités politiques, guerres) ou internationales (embargo…) influent aussi sur la disponibilité de la ressource pétrolière et donc son prix.

En 2018, l’ensemble des États de l’OPEP a bénéficié d’un revenu pétrolier s’élevant au total à environ 711 milliards de dollars (selon l’EIA), à comparer aux 538 milliards de dollars de 2017, du fait d’une hausse des prix moyens du pétrole brut et d’une hausse des exportations19. L’Arabie saoudite recueille le tiers ce cette manne (237 milliards de dollars en 2018) devant l’Irak (91 milliards de dollars), les Émirats arabes unis (74 G$), l’Iran (67 G$) et le Koweït (61 G$), les autres pays ayant tous perçu moins de 50 milliards de dollars en 2018.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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