L’ile de Lemnos (Grèce).

Lemnos ou Límnos (en grec ancien : Λῆμνος, en grec moderne : Λήμνος) est une île grecque du nord-est de la mer Égée, située entre la péninsule du mont Athos à l’ouest, les îles de Thasos et Samothrace au nord, les îles turques de Gökçeada (Imvros) et Bozcaada (Ténédos) à l’est, Lesbos au sud-est, Ágios Efstrátios et les Sporades au sud-ouest. Elle forme un dème (municipalité) et un district régional de la périphérie d’Égée-Septentrionale. Avant la réforme Kallikratis (2010), elle était rattachée au nome de Lesbos.

Sa superficie est de 478 km2, et sa population  d’environ 17 000 habitants. Elle culmine à 470 m d’altitude.

On trouve à Límnos plusieurs sites archéologiques, dont le sanctuaire des Cabires, un culte à mystères où étaient vénérés les Grands Dieux jusqu’à ce que celui de Samothrace prenne le relais.

Lemnos abrite une base militaire aérienne, inaugurée par les Français pendant la Première Guerre mondiale.


En juin 2009, une équipe d’archéologues grecs, italiens et américains, a mis au jour le plus ancien habitat humain connu de l’Égée : il abritait au XIIe millénaire av. J.-C. des chasseurs-cueilleurs et pêcheurs. Il s’agit du site d’Ouriakos sur la côte de Fyssini, près de Moudros. Lemnos est connue pour ses importants sites préhistoriques, principalement celui de Poliochne, habité en continuité du Ve au IIe millénaire av. J.-C.

Lemnos est peuplée par des Grecs éoliens venus du continent au XIe siècle av. J.-C.. Elle tombe ensuite sous la domination de l’île de Lesbos. Par la suite, l’histoire de l’île reflète celle de la Grèce : elle connaît l’hégémonie athénienne puis macédonienne et romaine, avant de rejoindre la civilisation byzantine en adoptant le christianisme. Elle subit aussi des invasions : perse lors des guerres médiques, sarrasine au viiie siècle, puis occidentale en 1204, lorsqu’elle devient le fief de la famille vénitienne Navigaioso, vassale de l’Empire latin de Constantinople. Elle est délivrée vers 1280 par Licario pour le compte de l’Empire romain d’Orient restauré des Paléologues, mais finit conquise par les Ottomans en 1456. Après une nouvelle courte  occupation vénitienne en 1464 au cours de la guerre vénéto-ottomane l’île retombe aux mains des Turcs en 1478 et y reste jusqu’en 1912.

Durant la guerre russo-turque de 1806-1812, l’amiral russe Dmitri  Seniavine gagne la bataille d’Athos au large des côtes de l’île, qui est rattachée à la Grèce en 1912 durant la Première Guerre balkanique. Une nouvelle bataille navale, la Bataille de Lemnos, a lieu durant cette guerre au large des côtes Lemniotes : la flotte grecque, commandée par l’amiral Pavlos Koundouriotis, remporte une victoire décisive contre la flotte ottomane, qui doit se replier dans les Dardanelles dont elle ne ressort plus pendant cette guerre.

Durant la Première Guerre mondiale, les Alliés utilisent l’île comme base arrière pour essayer de prendre le détroit des Dardanelles, à quelque 50 kilomètres de là. Les opérations effectuées en 1915 engagent principalement des troupes britanniques, et le port de Moudros est placé sous le contrôle de l’amiral Rosslyn Wemyss, qui le fait agrandir pour accueillir les navires de guerre de la Royal Navy, mais l’île manque des infrastructures nécessaires aux soldats et d’eau. Les troupes destinées à prendre Gallipoli doivent donc s’entraîner en Égypte avant d’être convoyées en mer Égée. Face à la défense turque, cette campagne échoue à la fin de l’année 1915 et l’importance de Moudros décroît, mais le port reste une base alliée pendant la guerre pour bloquer les Dardanelles. Les Français l’utilisent comme base arrière pour la flotte de Méditerranée, comme lieu d’hospitalisation et comme base  aérienne commandée par le général Charles Baumann. À la fin du mois d’octobre 1918, l’armistice entre les Alliés et l’Empire ottoman est signé à Moudros.

Après la victoire de l’Armée rouge sur l’armée tsariste Wrangel pendant la guerre civile russe, 35 000 Cosaques du Kouban et du Don fuient la Russie et plus de 21 000 d’entre eux sont internés à Lemnos par l’armée française à partir de novembre 1920, dans plusieurs camps autour de Moudros. Ils sont dispersés au cours de l’année 1921 vers la Serbie, la Bulgarie, la Grèce et la France, mais plusieurs milliers, ignorant la déportation qui les y attend, acceptent de retourner en Russie devenue soviétique : le dernier camp de réfugiés cosaques de Lemnos ferme en juin 1921.

Entre avril 1941 et septembre 1944, Lemnos est occupée par les marins du Troisième Reich nazi.

Source : Wikipédia.

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