L’île de Kálymnos (Grèce).

Kálymnos ou Calymnos (grec moderne : Κάλυμνος) est une île montagneuse de l’archipel du Dodécanèse dans la mer Égée. Elle se trouve à 12 km au nord de l’île de Kos, à 2 km au sud de Leros et près de la Turquie au niveau de la péninsule de Bodrum. Cette île gréco-romano-byzantine de l’Antiquité au XIVe siècle passa ensuite aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, aux Turcs ottomans au XVIe siècle et aux Italiens en 1911, avant de rejoindre la Grèce en 1947. Elle est principalement connue pour son activité de pêche aux éponges naturelles et depuis quelques années voit sa notoriété s’accroitre dans le domaine des sports d’escalade.

Les Kalymniotes sont les habitants de Kalymnos, Càlino en italien, Kilimli ou Kelemez en turc. L’étymologie du nom est incertaine et discutée : de ϰαλυννος – kalynnos « couverte » (de maquis initialement), de ϰαλιμνημος – kalimnêmos « bonne nôtre » ou « bon souvenir », ou encore du phénicien karinan « carienne ».


Kalymnos est une île de 109,67 km2 (21 km de long par 13 km de large), la quatrième du Dodécanèse par sa taille, d’une forme géographique étonnamment similaire à la Grande-Bretagne (ou comparable à celle d’un scorpion). C’est une île calcaire, mais elle possède au centre une vallée composée de tuf, vestige d’un ancien volcan. La cime la plus haute est Panaghia Kyrapsili avec sa chapelle à 608 mètres d’altitude.

L’île et ses environs sont fréquemment secoués de tremblements de terre de moyenne amplitude. Toutefois en l’an 554, un tremblement de terre majeur provoqua un glissement de terrain qui sépara quatre îlots de l’île principale : ce sont Telendos à environ 800 m du rivage, Psérimos, Pláti Psérimou et Kalólimnos.

Les routes de cette petite île sont étroites, bordées de bosquets de pins et de beaucoup de lauriers-roses. Les maisons sont généralement blanches (pour éviter au maximum la chaleur).

En 2001, la population de l’île est estimée à 16 576 habitants. La ville  principale de Kalymnos est Pothia, qui constitue également le port de l’île. Les quartiers portent le nom du saint auquel leur paroisse est consacrée. On y trouve une multitude de petits cafés et restaurants typiquement  kalymniotes. Il n’y a pas beaucoup de plages à Kalymnos, les plus connues se trouvant à Myrties et Massouri. Les principales villes et villages de Kalymnos sont Pothia (10 149 habitants), Horio (3 311 habitants), Panormos (1 412 habitants), Emporio, Skalia, Arginonta, Massouri, Myrties (203 hab.), Melitsacha, Vathi (577 hab.) et Stymenia. Telendos, situé face à Kalymnos, abrite une jolie plage et plusieurs petits restaurants grecs.

L’union de l’île à la Grèce a été ratifiée le 7 mars 1948.

Kalymnos était habitée dans les temps archaïques par les Cariens. Elle est citée dans le Catalogue des vaisseaux dans Iliade d’Homère, sous le nom d’« îles Calydnes », au deuxième chant (676-680) comme apportant avec Kos, Nissiros, Kassos, et Karpathos, trente vaisseaux sous le commandement de Phidippe et Antiphos à l’armée des Argiens menée par Agamemnon et Achille.

Indépendante de l’époque archaïque au début de la période classique, elle passa sous la domination des Perses puis rejoint la ligue de  Délos au Ve siècle av. J.-C. Au cours de la période hellénistique, Kalymnos passa sous le contrôle de Ptolémée Ier d’Égypte. La grotte des Nymphes était un lieu de culte dans l’Antiquité. L’île fut l’une des premières au début iie siècle à se convertir au christianisme en raison de la proximité de Patmos où Jean l’Évangéliste séjourna.

Après la longue période byzantine, elle fut durant le xiiie siècle utilisée comme base navale par les Vénitiens. En 1310, elle devint possession des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui construisirent un important château, puis fut souvent attaquée par les Ottomans (notamment en 1457 et 1460) avant d’être conquise par eux en 1522. Contrairement à ce qui s’est passé à Rhodes et Kos, il n’y eut pas de colonisation turque dans l’île qui resta intégralement grecque mais sous domination ottomane pendant quatre siècles, jusqu’au début du XXe siècle.

Le 12 mai 1912, lors de la guerre italo-turque, Kalymnos fut occupée par les marins de la Regia Marina : l’Italie prit le contrôle de l’île et du Dodécanèse jusqu’en 1943. Cette période de colonisation italienne fut marquée à  Kalymnos, et d’une certaine manière dans tout le Dodécanèse, par le tracé des routes qui demeurent jusqu’à nos jours ainsi que par l’assimilation dans la cuisine locale de plats italiens comme la makaronada qui se décline aux légumes, aux fruits de mer, au fromage ou à la viande.

La chute de l’Italie mussolinienne en 1943 poussa les Allemands à  entreprendre la campagne du Dodécanèse en octobre 1943 ; victorieux à la bataille de Cos, ils occupèrent tout le Dodécanèse jusqu’à l’armistice de mai 1945. À cette date, Kalymnos passa durant deux ans sous protectorat britannique puis rejoint la Grèce en 1947, en même temps que le reste du Dodécanèse.

Un sérieux incident, en 1996, faillit provoquer une confrontation militaire entre la Grèce et la Turquie à propos de deux minuscules îlots rocheux et déserts, nommés Imia, légalement rattachés à Kalymnos mais que la  Turquie revendique depuis 1986 (les cartes maritimes turques d’avant cette date reconnaissent le tracé de la frontière gréco-turque à mi-distance entre Ímia et la côte turque) et qu’elle finit par occuper militairement. Le désaccord fut réglé l’année suivante en respect de la Convention de Montego Bay, établissant la souveraineté grecque, et les Turcs durent évacuer les îlots… tout en continuant à contester la souveraineté grecque dans le média, ce qui entretient un ressentiment anti-turc kalymniote, malgré le rapprochement des deux pays depuis 2000, à la suite du tremblement de terre dévastateur en Turquie du 19 août 1999 qui fit 17 000 morts.

Kalymnos est une île qui fut longtemps relativement pauvre, ce qui entraîna une forte émigration de sa population au cours du XXe siècle. Des familles kalymniotes de marins, pêcheurs, ouvriers ou scaphandriers collecteurs d’éponges sont parties pour la France, en Camargue (à Salin-de-Giraud et à Port-Saint-Louis-du-Rhône), ainsi qu’aux États-Unis et en Australie, notamment à Tarpon Springs en Floride et à Darwin dans le Territoire du Nord de l’Australie.

Source : Wikipédia.

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