L’île d’Amorgós (Grèce).

Amorgós (grec moderne : Αμοργός) est une île grecque, la plus orientale des Cyclades. Elle dispose de deux ports sur sa côte ouest : Katápola au centre et Órmos Egiális (ou Aighialis) au nord.

Le chef-lieu, appelé Chóra ou Amorgós, est situé à 320 m d’altitude. L’île est plus ou moins divisée en trois pôles regroupant plusieurs villages :

  • Egiáli au nord (Langáda, Tholária, Potamós, O. Eghialis) ;
  • Katapola et Chóra au centre ;
  • les káto meriá (« le pays d’en bas ») au sud.

L’île est célèbre pour son monastère de la Chozoviótissa accroché à la falaise.

Elle a acquis une nouvelle notoriété avec le film de Luc Besson Le Grand Bleu, dont plusieurs scènes ont été tournées en 1987 à Chóra et au pied du monastère de la Chozoviótissa.


Amorgós est habitée dès le Néolithique (pointes de flèches en obsidienne remontant à 4500 avant notre ère).

La période protocycladique, entre 3000 et 2000 avant notre ère, est l’âge d’or de l’île. Une douzaine d’acropoles avec palais et nécropoles ont été identifiées. Surtout, Amorgós produit alors de très nombreuses idoles cycladiques, donnant leurs noms à deux variétés de statues du type « canonique », celles de Kapsala et de Dokathismata.

L’île est peuplée par les Ioniens vers 1200 av. J.-C.. À partir de la période archaïque, trois cités-États indépendantes se partagent l’île : Egiáli au nord, Minoa (située sur une colline au-dessus de Katapola), et Arkesini au sud.

Amorgós tombe à l’époque archaïque sous la domination de Naxos, puis de Samos. Elle intègre ensuite l’alliance athénienne puis appartient aux Ptolémées d’Égypte et enfin aux Romains qui l’utilisent comme lieu d’exil. En -322, durant la “guerre lamiaque” eut lieu au large de cette île une bataille navale entre la flotte athénienne et la flotte d’Antipater, régent de Macédoine. La défaite athénienne consacra la fin définitive de la puissance navale de la cité.

En 727 – 728, Amorgós se révolta contre l’empereur iconoclaste Léon l’Isaurien. Elle fut attaquée par les Sarrasins, installés en Crète tout au long du ixe siècle et encore en 1027 et en 1035 : les habitants sont emmenés en esclavage. Au XIe siècle, l’île est dépeuplée et le contrôle du pouvoir central s’efface : la défense et la collecte des impôts deviennent  impossibles, Amorgós devient un lieu d’exil pour les dignitaires byzantins devenus indésirables et occasionnellement un nid de pirates, restant quasi abandonnée jusqu’à la fondation du monastère de la Chozoviótissa.
Elle est annexée par Marco Sanudo au duché de Naxos vers 1206. Le kastro vénitien de Chóra est construit alors. Elle est reprise à Angelo Sanudo par Jean III Doukas Vatatzès en 1250, auquel succède un autre vénitien, Filippo Ghisi, cousin des Sanudi. Le corsaire byzantin Licario s’en empare en 1276 pour le compte de Michel VIII Paléologue. Elle est reconquise par des membres d’une branche des Ghisi installée en Crète, et incluse dans le traité entre Venise et l’Empire byzantin en 1303. Elle est cependant disputée aux Ghisi par les ducs de Naxos, qui l’occupent pendant plusieurs années. En 1312, elle est le théâtre de la bataille d’Amorgós entre l’émirat turc de Menteşe et l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En 1419, un traité entre les Ottomans et Venise confirme que l’île est sous la souveraineté vénitienne. En 1446, Giovanni Querini, comte d’Astypaléa, achète Amorgós aux Ghisi et au Sénat de Venise qui en possède un quart en propre.

L’île est conquise par Barberousse pour l’empire ottoman en 1537, comme la plupart des Cyclades.

Amorgós a souvent été la proie des pirates. Elle subit un dernier raid dévastateur par des bandits Maniotes en 1797.

Au terme de la guerre d’indépendance grecque, Amorgós est libérée avec le reste des Cyclades en 1832.

Elle est de nouveau utilisée comme lieu d’exil au cours du XXe siècle : par le gouvernement de Venizélos en 1917, par le Régime du 4-Août de Ioánnis Metaxás dans les années 1930, puis pendant la dictature des colonels de 1967 à 1974.

Source : Wikipédia.

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