L’iguanodon.

L’iguanodon est un genre de dinosaures de l’ordre des ornithischiens c’est-à-dire des dinosaures caractérisés par un bassin semblable à celui d’un oiseau, du sous-ordre des ornithopodes. Les iguanodons ont vécu au Crétacé inférieur et au début du Crétacé supérieur, soit entre 145,0 et 93,5 Ma. Ils ont été retrouvés un peu partout dans le monde (Europe, Asie, Afrique, Amérique). Le premier spécimen fut décrit par Gideon Mantell, à partir d’un tibia, quelques os et des dents. On en connaît 81 fossiles en 2008.

L’iguanodon est assez connu de la culture populaire car c’est le deuxième dinosaure à avoir été décrit après le Megalosaurus.


L’iguanodon était très répandu au Crétacé inférieur. Mesurant 5 m de haut, entre 6 et 10 m de long et pesant plus de 4 tonnes, ce dinosaure était à la fois bipède et quadrupède. Il avait un corps massif. On a retrouvé des empreintes fossilisées avec la trace des quatre pattes. Cependant, la plupart ne révèlent que les empreintes des membres postérieurs, et on suppose que les iguanodons juvéniles avaient les bras trop courts pour s’en servir lors de leurs déplacements. L’iguanodon est caractérisé par un pouce très pointu qui pouvait servir à poignarder les carnivores le menaçant. Il était équipé d’un bec corné qui servait à arracher la végétation avec l’aide d’une langue préhensile, et ses dents aplaties lui permettaient de mâcher sa nourriture.

L’iguanodon appartient à la famille des iguanodontidés.

Il s’agit en fait de la famille intermédiaire entre les hypsilophodontidés (de petits dinosaures agiles et rapides que l’on pourrait surnommer « les gazelles du Jurassique ») et les hadrosauridés (les célèbres « dinosaures à bec de canard », des dinosaures du même gabarit qu’iguanodon mais possédant quelques évolutions, comme le « bec de canard » ou la crête nasale dont celle du célèbre Parasaurolophus).

Le premier ossement (un tibia) d’iguanodon fut découvert en 1809.  Quelques dents et autres os furent découverts par la suite en 1819. À cette époque, les scientifiques pensaient que ces dents appartenaient à un mammifère d’une taille gigantesque.

En 1822, la paléontologue Mary Ann Mantell trouva dans le Sussex des dents énormes, qu’elle présenta à son époux, le médecin et géologue amateur Gideon Mantell, qui pensa immédiatement qu’elles devaient appartenir à un énorme lézard. Gideon Mantell remarqua que ces dents ressemblaient à celles des iguanes d’Amérique du Sud. Le géologue l’appela alors iguanodon (dent d’iguane) et le présenta aux autres scientifiques en 1825. Mary Ann Mantell réalisa 364 dessins de dents d’Iguanodon, utilisées dans les publications de son époux. Ce fut le deuxième dinosaure découvert, après le Mégalosaurus décrit en 1824 par William Buckland (même si à l’époque le terme “dinosaure” n’existait pas).

Quelques restes ont été découverts en Tunisie, au Maroc (Immouzer Marmoucha), en Mongolie, en Thaïlande, mais les squelettes les plus nombreux (une trentaine) et les plus complets ont été découverts en 1878 dans une mine de charbon, à Bernissart en Belgique. Neuf d’entre eux sont exposés dans une salle spécialisée du Muséum des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles, et un autre au Musée de Bernissart. Les deux musées reconnaissent d’ailleurs avec humour les avoir mal positionnés (en effet, ils sont exposés “debout” sur leurs membres postérieurs), suggérant un déplacement uniquement bipède, alors que la morphologie de l’animal lui permettait d’être aussi quadrupède. Il faut cependant remarquer que les empreintes pétrifiées de pattes arrière d’iguanodon découvertes au Maroc, à Immouzer Marmoucha, s’allongent sur une certaine distance sans  qu’apparaissent d’empreintes de pattes avant, ce qui est le fait d’une marche bipède.

Mantell tenta une première reconstitution, mais avec si peu d’informations, il ne s’agissait que d’idées fausses car il s’inspira à la fois de la morphologie de l’iguane actuel et aussi du rhinocéros, ce qui explique pourquoi il lui plaça une petite “corne” sur le museau, qui se révéla être en fait le pouce de l’animal (voir image plus bas, Paléobiologie, mains). Ce n’est qu’à partir de 1878 que l’anatomie du dinosaure devint claire. En effet, c’est cette année-là que furent découverts à Bernissart en Belgique beaucoup de squelettes (complets pour la plupart) d’iguanodon, dont 29 furent remontés à la surface.

Dans le village belge de Bernissart, à quelques centaines de mètres de la frontière française (près de Condé-sur-Escaut), va se passer un événement déterminant dans l’histoire de la paléontologie. Cette modeste localité rurale connaît un essor industriel. Dès 1735 la société des Charbonnages de Bernissart creuse une quinzaine de fosses pour y extraire du charbon.

En 1870, quatre nouveaux puits sont creusés autour du village. En février 1878, dans la fosse Sainte-Barbe, les mineurs firent une découverte insolite : un amas jaunâtre encastré dans la paroi. Les mineurs pensèrent que c’était de l’or, mais ils se rendirent vite compte que ce n’était que de la pyrite, que l’on surnomme en anglais fool’s gold, l’or du fou. Cependant, de curieuses choses étaient enchâssées dans la pyrite, des choses qu’ils ne purent identifier.

Le 2 avril, M. Fagès, directeur de la mine, fit partager sa découverte au docteur L’Hoir en lui demandant d’identifier cette curieuse trouvaille. Le scientifique découvrit la présence d’ossements en brûlant un morceau de la mystérieuse matière. Le directeur informa alors le géologue L.F. Cornet, ingénieur de mine réputé. Pendant ce temps on a découvert des ossements en grande quantité dont une partie de crâne. le 8 avril, devant les ossements qui le laissaient perplexe, L.F. Cornet suggéra de faire appel au paléontologue Pierre-Joseph van Beneden. Grâce aux dents trouvées parmi les ossements, Van Beneden identifia ces animaux comme étant des iguanodons. Au fil des trois années de fouilles supervisées par Louis Dollo, 31 iguanodons (dont un depuis considéré comme dollodon) furent découverts (dont deux restèrent au fond) mais aussi des plantes diverses, des poissons, des insectes, des reptiles non dinosauriens (crocodiles, tortues), une salamandre…

La mine fut fermée deux ans pour l’excavation des restes fossilisés ; c’est une des rares collaborations paléontologues-industriels.

De ces fossiles, neuf squelettes complets reconstitués par Louis Dollo sont exposés au Musée des Sciences naturelles à Bruxelles et un au Musée de l’iguanodon à Bernissart. Les dix-neuf autres qui furent remontés sont entreposés dans les caves du Musée des sciences naturelles de Belgique.

En France, des découvertes récentes dans l’estuaire de la Charente ont révélé que les iguanodons ont vécu jusqu’au début du Crétacé inférieur (environ 95 millions d’années). Il s’agirait donc des derniers iguanodons connus.

L’environnement était idéal : un littoral sous un climat chaud et humide arborant une végétation de fougères arborescentes et d’Araucarias. La présence de nombreux résineux est attestée par l’abondance d’ambre retrouvé dans cette région et qui contient de nombreux insectes. Ce gisement est donc tout à fait exceptionnel, car l’ambre de la période des dinosaures est très rare.

C’est dans la région d’Immouzer Marmoucha que l’on a fait une découverte rare et unique : des empreintes fossilisées d’iguanodon s’étalant sur plus de 5 hectares. Le lieu de la découverte a été nommé « la vallée des dinosaures ».

La position de ces reptiles a été très discutée. On les a d’abord considérés comme des quadrupèdes (car on se fondait sur l’idée qu’ils étaient  similaires aux reptiles actuels, tel les iguanes). Mais lorsque des spécimens complets furent découverts, les scientifiques ont pu observer une grande disparité entre les membres antérieurs et postérieurs de l’animal et qu’il possédait une lourde queue. On a alors comparé ses caractéristiques à l’anatomie du kangourou. On a alors imaginé que l’iguanodon utilisait sa grosse queue musclée pour s’appuyer lorsqu’il tentait d’atteindre la végétation haute. En 2000, on a découvert que les vertèbres caudales étaient reliées et rigidifiées par des ligaments ossifiés. Il semble alors que la queue

de l’iguanodon lui servait de balancier pour s’équilibrer et faire office de contrepoids à la lourde masse de son corps et qu’il pouvait se déplacer normalement sur quatre pattes mais qu’il se servait aussi de la bipédie pour courir, bien que cela soit vraisemblablement resté assez rare.

L’iguanodon était herbivore. Il devait vivre principalement dans les savanes du Mésozoïque, il se nourrissait probablement de fougères, de conifères, de cycas et de ginkgos qu’il mastiquait longuement. Pour pouvoir faciliter sa digestion, il devait avaler des cailloux nommés gastrolithes qui broyaient la nourriture à l’intérieur de son estomac.

Source : Wikipédia.

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