L’Harmonica.

L’harmonica est un instrument de musique à vent, de la famille des bois, à anches libres, fonctionnant sur le même principe que l’accordéon : des anches (lamelles) métalliques de longueurs différentes, produisent les notes en vibrant au passage de l’air, soufflé par la bouche ou aspiré, cette configuration étant peu fréquente pour un instrument à vent.

D’une tessiture normale de trois octaves, il se décline en trois grandes familles :

  • l’harmonica diatonique simple ;
  • l’harmonica diatonique double (appelé aussi trémolo) ;
  • l’harmonica chromatique.

L’instrumentiste de l’harmonica est l’harmoniciste.


L’origine exacte de l’harmonica moderne est assez vague. Les plus  anciennes traces de présence de l’harmonica en Europe semblent être avant 1824 à Vienne (voir Anton Reinlein et Anton Haeckl). Certains citent Friedrich Buschmann (1805-1864) en tant qu’inventeur, bien qu’ayant organisé les notes différemment. L’harmonica commença à se vendre en Europe vers 1820 et fut rapidement exporté aux États-Unis par les migrants.

C’est probablement vers 1820 que Richter eut l’idée de placer deux anches côte à côte permettant de jouer deux notes voisines par trou, obtenues soit en soufflant, soit en aspirant, à l’analogue de l’accordéon diatonique. Par la suite, grâce à un système de tirette sur les chromatiques augmentant la note d’un demi-ton (une altération), chaque trou pourra donner quatre notes. Plusieurs nouvelles techniques permettront de créer de nouvelles notes.

Richter perfectionne l’instrument avec un nouvel accordage, permettant d’obtenir aisément les accords de tierce en soufflant sur plusieurs trous voisins à la fois. Cet accordage dit accordage Richter est le plus répandu de nos jours.

On connaît peu de choses sur ce fondateur de l’harmonica moderne, ni même son nom complet exact, les sources se contredisant. On présume qu’il était habitant de la région tchèque de Bohême.

En 1833, les premiers artisans allemands comme Messner se lancent dans la fabrication de l’harmonica à Trossingen, village du Bade-Wurtemberg situé en Forêt Noire.

Vers 1855, Matthias Hohner, horloger et voisin de Messner, se lance à son tour, encouragé par sa femme Ana. Ana expédie des harmonicas à Hans, un cousin émigré aux États-Unis, et c’est grâce à eux que se jouera le principal développement de l’harmonica en tant qu’instrument. En 1857 est créée la société Matth Hohner AG, qui dès la première année produit 700 harmonicas. Dix ans plus tard, 22 000 modèles sont vendus et jusqu’à un million en 1887.

Progressivement l’harmonica, peu encombrant, devient un instrument populaire aux États-Unis.

L’harmonica semble mieux considéré hors de l’Europe que sur le vieux continent où il a été créé. Aux États-Unis bien sûr grâce au blues, mais également au Japon et dans bon nombre de pays d’Asie où des orchestres entiers d’harmonicas interprètent les œuvres du répertoire classique.

Un harmoniciste diatonique possède souvent plusieurs modèles différents complémentaires en tonalités (jusqu’à 12), auxquels s’ajoutent les  harmonicas spéciaux, par exemple ceux de tessiture plus grave ou plus aiguë et compte tenu du fait que contrairement à d’autres instruments pouvant être conservés à vie moyennant révisions, l’harmonica s’abime assez vite surtout chez le débutant et doit être changé. Cependant l’usure est moindre en utilisant seulement le bas de la colonne d’air, mais le faible prix de la plupart des modèles incite beaucoup d’harmonicistes à racheter un harmonica neuf plutôt que de remplacer les lamelles (dites « anches ») usées ou cassées.

Les anches des instruments à anche libre tels que l’harmonica, l’accordéon chromatique ou diatonique, vibrent comme celles d’une guimbarde.

Le plus ancien instrument de musique connu utilisant ce principe, le sheng (ou yu), provient de Chine et remonte au IIIe millénaire av. J.-C. Le sheng lui-même pourrait être inspiré du khên, un orgue à bouche du Laos. De très nombreux instruments dérivés du sheng et du khên se jouent en Extrême-Orient, comme le saenghwang en Corée ou le shô au Japon.

Les techniques de jeu de ces instruments présentent déjà des similitudes avec celles pratiquées avec l’harmonica (trilles vibratos, effets de langue…).

Joseph Amiot cite l’introduction du sheng en Europe au XVIIIe siècle.

Source : Wikipédia.

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