Les sapeurs-pompiers.

Un pompier est une personne principalement entraînée à combattre le feu, mais qui est aussi apte à offrir une gamme de secours de diverses natures (inondations, accidents, sauvetages, secours et assistance à personnes, etc.). Sa mission principale est de protéger les personnes, les biens et l’environnement.

Sapeur-pompier et plus rarement marin-pompier sont des métiers de la sécurité civile. Les services ou corps auxquels ils appartiennent ont des noms variables selon les pays : zones de secours (ZS) en Belgique, Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) en France, Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) au Luxembourg, Service de défense incendie et secours (SDIS) en Suisse, etc. mais le nom le plus courant et relativement universel reste « les pompiers » au pluriel.


L’histoire de la lutte organisée contre les incendies commence au temps de l’Égypte et de la Grèce anciennes, où des gardes et rondes de nuit étaient effectuées et où des pompes manuelles auraient été employées pour éteindre des incendies. Cependant, de telles tentatives étaient d’une ampleur limitée lorsqu’elles sont comparées aux grandes organisations qui se sont développées ensuite à Rome et dans de nombreuses autres villes. La première brigade de pompiers romains (les vigiles urbani) a été fondée avec pour mission de combattre le feu au moyen de seaux et de pompes pour transporter l’eau, mais également de divers outillages incluant les siphonnes (pompes perfectionnées par Ctésibios vers -130, ancêtres de la pompe à bras) jusqu’aux catapultes permettant de détruire les maisons avant l’arrivée des flammes afin de contenir le foyer de l’incendie. Les cohortes urbaines sous l’empereur Auguste sont chargées de la prévention et de la surveillance.

Rome a subi de nombreux incendies d’une ampleur importante, notamment le plus connu qui commença aux abords du Circus Maximus le 19 juillet 64 et détruisit plus des deux tiers de la ville de Rome. Le peuple qui cherchait un responsable pour ce désastre se tourna vers l’empereur Néron qui était suspecté de vouloir immortaliser son nom en renommant Rome Neropolis. Celui-ci rejeta finalement la responsabilité sur une petite communauté orientale, celle des chrétiens. On raconte à propos de cet incendie qu’un Romain serait devenu très riche en achetant des propriétés lors de l’avancée des flammes et utilisant des équipes d’esclaves pour lutter contre l’incendie afin de préserver ses nouvelles acquisitions des flammes.

Il n’est pas connu de système de lutte contre l’incendie en Gaule.

On peut tout de même mentionner la découverte d’une pompe hydraulique à piston en bois à Périgueux, ainsi que la mention fréquente d’artisans regroupés en collège, appelés centonarii, qui étaient soit fabricants de toile, ou qui participaient à l’extinction des feux à l’aide de celles-ci. (Nice, Vaison, Lyon etc).

En Europe, la lutte contre l’incendie était à la charge des habitants eux-mêmes ou bien des corps non spécialisés (moines et religieux puis artisans et marchands et enfin corporation du bâtiment), Clotaire II rendant un édit au VIe siècle réglementant le service des gardes de nuit, Charlemagne créant un service obligatoire de veilleurs de nuit, mettant à l’amende ceux qui ne le remplissent pas. En France, cette tâche fut confiée successivement au guet royal, au guet bourgeois, aux magistrats communaux. Des ordonnances de police imposaient aux propriétaires d’avoir en permanence un muid d’eau près de leur porte, mais ne donnaient aucune indication quant aux dispositions à adopter en cas d’incendie.

Une cité de grande taille qui connut un tel besoin d’organisation pour lutter contre les incendies est la ville de Londres, qui connut d’importants incendies en 798, 982 et 989 ainsi que le grand incendie de Londres en 1666. Cet incendie, qui commença dans la boutique d’un boulanger consuma une surface d’environ 5 km2 de la ville, laissant dix mille personnes sans habitations.

Les premiers tuyaux d’incendie furent mis au point par l’inventeur néerlandais Jan Van der Heiden en 1672. Ils étaient fabriqués en cuir souple et assemblés tous les 15 mètres à l’aide de raccords en laiton. La longueur et les raccords ont donné naissance aux normes actuelles.

À la même époque, aux États-Unis, la ville de Jamestown, en Virginie, a été complètement détruite par un incendie au mois de janvier 1608. Un système de « surveillants » des incendies fut mis en place dans la ville de New York en 1648. Les surveillants avaient pour mission de patrouiller à travers la ville en inspectant les cheminées des bâtiments. Les tours de garde étaient réalisés par huit personnes, qui réveillaient les habitants pour combattre l’incendie, si nécessaire avec de simples seaux d’eau. À Boston, les importants incendies qui eurent lieu en 1653 et 1676 ont incité la ville à prendre d’importantes mesures pour lutter contre les incendies.

À la fin du XVIIe siècle apparaît la pompe à bras hippo-attelée ou tirée par plusieurs pompiers, les habitants devant organiser une chaîne humaine pour alimenter la pompe depuis un point d’eau (rivière, fontaine, puits).

C’est Louis XVI qui en 1776 créa le premier corps des pompiers. Il autorisa l’installation de pompes à feu pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.

La pompe à incendie fut développée par le londonien Richard Newsham en 1725. Amenées telles des chariots jusqu’au lieu de l’incendie, ces pompes manuelles étaient servies par des équipes de plusieurs hommes et pouvaient délivrer jusqu’à 12 litres d’eau par seconde et ce jusqu’à une hauteur de 40 mètres.

Benjamin Franklin créa en 1736 à Philadelphie la Union Fire Company, première compagnie de volontaires en Amérique. Il n’y eut pas de pompiers salariés à plein temps en Amérique avant les années 1850. Même après la formation de compagnies de pompiers professionnels aux États-Unis, les problèmes de désaccords et de maîtrise de la répartition des territoires existaient encore. Les compagnies de New York furent réputées pour envoyer des coureurs portant de grands tonneaux permettant de recouvrir les bouches d’incendie avant l’arrivée des pompes à incendies. Des combats éclataient couramment entre les coureurs et les compagnies de pompiers correspondantes, afin d’avoir le droit de combattre le feu et, ainsi, d’obtenir l’argent qui était donné à la compagnie qui avait combattu l’incendie.

À la suite de l’incendie de l’ambassade d’Autriche à Paris de 1810, où périt Pauline von Schwarzenberg, la belle-sœur de l’ambassadeur, Napoléon Ier créa le premier corps professionnel de sapeurs-pompiers. Il organisa les pompiers de Paris sous la forme d’un corps militaire par le décret du 18 septembre 1811. C’est depuis ce décret que le terme sapeur-pompier est utilisé officiellement.

Au Royaume-Uni, la première compagnie organisée de pompiers fut créée à Édimbourg, Écosse, lors de la fondation des établissements Edinburgh Fire Engine Establishment en 1824 par James Braidwood. Londres suivit en 1832 avec les établissements London Fire Engine Establishment.

Le premier camion à vapeur hippomobile pour le combat contre le feu a été inventé en 1829, mais il ne fut pas accepté dans la lutte contre les incendies avant l’année 1860, puis il fut encore oublié pendant deux autres années. Les pompes à incendie à moteur à combustion interne arrivèrent en 1907. Construites aux États-Unis, elles menèrent au déclin et à la disparition des moteurs à vapeur vers 1925.

En France, en 1976, l’autorisation pour les femmes d’intégrer les corps de sapeurs-pompiers est prononcée. Actuellement, le combat contre le feu demeure l’attribution des sapeurs-pompiers, qu’ils soient militaires, professionnels, volontaires ou employés par des firmes privées. Typiquement, les services du feu des secteurs ruraux ou à faible densité de population se composent essentiellement de volontaires tandis que les pompiers professionnels dominent dans les villes et les secteurs urbains, avec parfois des exceptions locales.

Les pompiers effectuent différents types de missions dont la plus connue reste la lutte contre l’incendie (mais qui ne représente néanmoins qu’environ 8 % des interventions en France). Globalement, on peut dresser la liste suivante de missions qui incombent aux pompiers, bien que celle-ci puisse varier selon les pays :

  • L’aide médicale urgente
  • La lutte contre les incendies
  • Les sauvetages d’êtres humains et d’animaux
  • Les interventions pour catastrophes naturelles (inondations, tempêtes…)
  • Les divers types de pollutions urgentes et dangereuses
  • La prévention en matière d’incendie ou d’accidents
  • Le déblaiement de la voie publique suite à un sinistre ou un accident
    Certaines missions très spécifiques sont déléguées à des spécialistes. C’est le cas par exemple des groupes de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) spécialement formés pour intervenir dans des milieux (généralement verticalement) difficiles d’accès.

Vue la diversité de la nature des missions, les pompiers sont parfois appelés « techniciens du risque ».

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Sources : Wikipédia, YouTube.