Les “Monty Python”.

Monty Python est le nom d’une troupe d’humoristes rendue célèbre  initialement grâce à sa première création, la série télévisée Monty Python’s Flying Circus dont la diffusion commença à la BBC le 5 octobre 1969 et qui se poursuivit durant 45 épisodes jusqu’au 5 décembre 1974. La troupe était composée de six membres : Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Michael Palin, Terry Jones et Terry Gilliam. La majorité des membres du groupe sont anglais sauf pour Terry Gilliam qui vient des États-Unis et Terry Jones qui est d’origine galloise.

L’humour du groupe prend ses racines dans le burlesque absurde de l’émission d’avant-guerre ITMA (It’s that Man Again !) sur la BBC ainsi que sur The Goon Show (émission d’humour radiophonique de Peter Sellers et Spike Milligan).

Inspirée par leurs premières années de théâtre, leur œuvre fondatrice (le Flying Circus) remet en cause tous les principes des émissions télévisées. Leur influence dans le domaine comique est comparée à celle des Beatles dans la musique. Elle dépasse largement les frontières du Royaume-Uni et du monde anglo-saxon. En France, Alain Chabat et les Robins des Bois notamment s’en réclament. Dans la langue anglaise, le mot Pythonesque, inventé pour décrire leur humour, a trouvé son chemin vers les dictionnaires.

En 1971, ils rejouent une sélection de leurs sketches pour le long-métrage La Première Folie des Monty Python (And Now for Something Completely Different). Le film sort discrètement en France sous le titre Pataquesse en 1974 avec une affiche dessinée par Gotlib.

Après l’arrêt du Flying Circus en 1974, le groupe mène une carrière au cinéma avec des longs-métrages qu’il réalise lui-même :

Monty Python : Sacré Graal ! (1975, Monty Python and the Holy Grail)
Monty Python : La Vie de Brian (1979, Monty Python’s Life of Brian)
Monty Python : Le Sens de la vie (1983, Monty Python’s The Meaning of Life)
En 1980, une retranscription filmée de leur spectacle donné au Hollywood Bowl sort sous le titre Monty Python à Hollywood (Monty Python Live at the Hollywood Bowl).

Chaque membre poursuit ensuite des projets de cinéma ou de télévision, souvent en travaillant en collaboration. Certains de leurs projets  rencontrent le succès comme Brazil (réalisé par Terry Gilliam en 1985, avec Michael Palin), Un poisson nommé Wanda (en 1988, avec John Cleese et Michael Palin), ou encore Les Aventures du baron de Münchhausen (par Terry Gilliam, en 1989, avec Eric Idle). Graham Chapman décède en 1989. Les cinq membres survivants se retrouvent quelquefois, comme en 1998 dans Live At Aspen.

Le 19 novembre 2013, Terry Jones annonce la reformation du groupe et le projet d’un nouveau spectacle comique. Une conférence de presse, tenue au Palace Theatre de Londres jeudi 21 novembre, officialise la reformation des Monty Python. Les Python se produisent finalement à l’O2Arena de Londres pour 10 spectacles qui affichent tous complet en juillet 2014.


Plusieurs noms ont été envisagés avant que le choix ne se porte sur le Monty Python’s Flying Circus. Les plus remarquables sont Owl Stretching Time (Le Temps où le hibou s’étire), The Toad Elevating Moment (le moment d’élévation du crapaud), Vaseline Review (la revue de la vaseline), Bun, Wackett, Buzzard, Stubble and Boot. « Flying Circus » l’emporta lorsque la BBC expliqua au groupe que les programmes étaient déjà imprimés avec ce nom et qu’il n’était pas question d’en changer, ce qui ne laissa pas le choix aux Python. Il y eut néanmoins de nombreuses variations. Gwen Dibley’s Flying Circus fut envisagé après que Palin, ayant lu ce nom dans les  journaux, avait pensé qu’il serait drôle que cette femme découvre qu’elle avait son propre show à la télévision. Barry Took’s Flying Circus (ainsi que Baron Von Took’s Flying Circus) fut aussi envisagé, en hommage à l’homme qui les avait rassemblés, ainsi que Arthur Megapode’s Flying Circus.

Dans un documentaire de 1998 intitulé Live At Aspen, le groupe a laissé entendre que Monty fut choisi en hommage affectueux au légendaire Lord Montgomery, maréchal (Field Marshal) de la Seconde Guerre mondiale. Cleese a ajouté « Python », qu’il associait à l’image d’un individu perfide et faux jeton, et aussi parce que l’association phonétique des deux mots leur semblait drôle. Dans d’autres circonstances, Idle a  prétendu que le mot ‘Monty’ faisait référence au pilier de bar local : les gens entraient dans le pub et demandaient au barman : « Monty n’est pas encore arrivé ? ». D’autres encore pensent que Monty Bodkin, nom d’un personnage de plusieurs romans de l’humoriste britannique P. G. Wodehouse, servit d’inspiration.

Les Python avaient une idée très précise de ce qu’ils voulaient faire avec la série. C’était tous de grands admirateurs de Peter Cook, Alan Bennett, Jonathan Miller (en) et Dudley Moore dans Beyond the Fringe, et ils étaient des vétérans du « Frost Report », dont le style était similaire. Ils  appréciaient également les sketches de Cook et Moore dans la série Not Only… But Also. Cependant, une chose troublait les Python dans ces programmes : si les sketchs étaient généralement assez bons, la chute n’était souvent pas à la hauteur, ce qui en affaiblissait considérablement la portée. Ils décidèrent donc de ne pas se forcer à terminer leurs sketchs de façon traditionnelle, et les premiers épisodes du Flying Circus étaient fréquemment dénués de chutes (par exemple, une scène avec Cleese se poursuit chez Idle, et comme le sketch devient de plus en plus chaotique, une remarque fuse « C’est le sketch le plus stupide que j’ai jamais vu » et ils partent tous en abandonnant le plateau). Toutefois, alors qu’ils écrivaient pour la série, les Python assistent à l’enregistrement de la nouvelle série d’un autre de leurs héros communs, Spike Milligan, intitulée (en) Q5 (en). Non seulement ce programme était encore plus irrévérencieux qu’aucune autre comédie ne l’avait été jusque-là, mais en plus Milligan interrompait souvent ses sketches en plein milieu et quittait le plateau en marmonnant « j’ai écrit ça ? ». Il devint clair aux yeux des Python que leur nouvelle série paraîtrait moins originale, et Jones en particulier fut convaincu qu’il leur fallait innover davantage.

Après de nombreuses discussions, Jones se rappela une animation que Gilliam avait créée pour Do Not Adjust Your Set — intitulée Beware of the Elephants — qui l’avait intrigué par son style décousu. Jones pensa que ce serait une bonne idée pour la série, et permettrait de lier les sketchs entre eux. Palin était également fasciné par une autre œuvre de Gilliam, appelée Christmas Cards, et ils tombèrent d’accord pour dire que c’était « une façon de faire les choses autrement ». Comme Cleese, Chapman et Idle étaient moins intéressés par l’arrangement général du programme, ce furent Jones, Palin et Gilliam les principaux responsables du style de présentation du Flying Circus, dans lequel des sketches divers étaient liés pour donner à chaque épisode une unité propre (utilisant souvent une animation de Gilliam afin de lier l’image de fin d’un sketch avec la scène d’ouverture du suivant).

Le Flying Circus a inauguré de nouvelles méthodes, par exemple le démarrage à chaud, quand un épisode démarre sans le générique de début. Beaucoup d’épisodes s’ouvrent sur une séquence où Palin déguisé en Robinson Crusoé, parcourt un long chemin à travers différents paysages avant d’arriver finalement devant la caméra pour dire « c’est… » puis d’être coupé par le générique de début et l’air de la marche The Liberty Bell du compositeur américain John Philip Sousa.

En plusieurs occasions, le démarrage à chaud durait jusqu’au milieu de l’épisode, avant que le générique n’apparaisse. Parfois, les Python essayaient de piéger les téléspectateurs en diffusant par exemple le générique de fin, puis en passant une parodie des séquences de continuité de la BBC, Idle imitant le ton compassé des annonceurs invisibles. Une autre fois le générique de fin suivit directement celui du début. D’autres façons de terminer consistaient à couper brutalement une scène en allant dans une autre, de sortir du plateau de tournage, de s’adresser à la caméra ou  d’introduire un personnage ou un évènement sans aucun rapport avec la scène. Un exemple classique était le « Colonel » Chapman qui arrivait sur les lieux d’un sketch en ordonnant son arrêt immédiat, car les choses étaient devenues « beaucoup trop idiotes ». D’autres sketches, dès lors qu’ils s’essoufflaient, se terminaient façon dessin animé, avec un poids de 16 tonnes tombant sur la tête d’un personnage, ou bien un chevalier en armure arrivant sur scène et frappant tout le monde avec un poulet en caoutchouc.

L’utilisation de collages surréalistes de Terry Gilliam dans les animations était aussi un élément innovant qui marquait le style des Monty Python. Beaucoup de ces images étaient extraites de gravures de l’époque  victorienne. Le pied géant qui écrasait le nom de l’émission et la fin du générique est celui de Cupidon, extrait d’une reproduction de Bronzino, datant de la renaissance italienne, représentant Venus, Cupidon, la Folie et le Temps6. Ce pied — et le style de Gilliam en général — est considéré comme l’empreinte de la série.

La tradition comique britannique use volontiers du travestissement pour obtenir des effets grotesques. Les Monty Python avaient une approche quelque peu différente, écrivant des rôles comiques aussi bien masculins que féminins, et les jouant presque tous entre eux. Si une scène avait besoin d’une ménagère, l’un des Monty (généralement Terry Jones) enfilait une robe et un tablier et jouait le rôle d’une mégère parlant avec une voix râleuse et suraiguë. Un rôle féminin n’était joué par une femme (généralement Carol Cleveland) que s’il y avait besoin qu’elle soit attirante. Dans certains épisodes, et dans la scène de la lapidation de La Vie de Brian, ils poussèrent le concept encore plus loin, jouant des femmes travesties en hommes.

Chaque journée de travail démarrait vers 9 h et finissait à 17 h. Généralement, Cleese et Chapman écrivaient ensemble, isolés des autres — de même que Jones et Palin — tandis qu’Idle travaillait seul. Après quelques jours à ce régime, les six se réunissaient, confrontaient leur script et échangeaient des idées. Leur approche du travail d’auteur était démocratique. Si une majorité trouvait l’idée bonne, elle était conservée. La distribution des rôles était aussi faite de façon désintéressée, chacun se considérant principalement comme auteur et non comme acteur ayant désespérément besoin d’être sur scène. Une fois les sketches choisis, Gilliam avait carte blanche pour choisir les animations qui allaient les relier. Il les produisait avec sa caméra, ses ciseaux et un aérographe.

Bien que la série fût une œuvre collective, on peut distinguer des groupes distincts au sein des Python pour ce qui concerne les différents styles d’humour. En général, les anciens d’Oxford étaient plus visuels et plus fantaisistes (par exemple l’arrivée de l’inquisition espagnole devant un pavillon de banlieue), tandis que les sketches des diplômés de Cambridge étaient plus verbaux et agressifs (par exemple les nombreux duos de Cleese et Chapman qui se finissaient souvent avec l’un des personnages intimidant ou insultant l’autre, ou les personnages à l’élocution bizarre d’Idle dont l’un parlait en anagramme). Interrogé à ce propos, Cleese a confirmé « la plupart des sketches où ça gueule venaient de Graham et de moi, tout ce qui  démarrait dans un paysage de campagne sur fond de musique dramatique était de Mike et Terry et tout ce qui tournait autour des jeux de mots jusqu’à en devenir insupportable était d’Eric. » Les animations de Gilliam allaient de la fantaisie à la sauvagerie (le format d’illustration permettait de créer des scènes très violentes sans craindre de censure).

En 2013, les cinq Python annoncèrent la tenue d’un ultime spectacle, composé de 10 représentations en Juillet 2014 à l’O2 Arena de Londres. Le spectacle est intitulé Monty Python Live (Mostly) : One Down, Five To Go (litt. « Monty Python vivant/en direct (pour la plupart) : un mort, cinq suivront »), un spectacle d’adieu où la troupe joua ses meilleurs sketchs (entrecoupés de gag vidéo de Graham Chapman). Le spectacle est un succès même si on pointe une redite et des graves problèmes financiers qui expliquent la tenue du spectacle. Les 20 000 billets de la première représentation furent vendus en 45 secondes, 9 autres furent annoncés, toutes furent vite complètes. La dernière représentation, le 20 juillet, fut diffusée dans le monde entier.

Source : Wikipédia.

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