Les îles Wallis et Futuna.

Wallis-et-Futuna, ou en forme longue le territoire des îles Wallis et Futuna, est une collectivité d’outre-mer française, formée de trois royaumes coutumiers polynésiens et située dans l’hémisphère sud. Son chef-lieu est Mata Utu. Ses codes postaux et INSEE commencent par 986.

Situées dans l’océan Pacifique, en Océanie lointaine, les îles Wallis et Futuna sont un des territoires français les plus éloignés de la France métropolitaine, à 16 000 km. Elles se situent en outre à 8 000 km de Los Angeles et à 4 000 km de Sydney, à 1 900 km de la Nouvelle-Calédonie et à 2 900 km de Tahiti. Les territoires les plus proches des îles Wallis et Futuna sont les Tonga (île de Niuafoʻou) au sud, les Fidji au sud-ouest (480 km), les Samoa à l’est, les Tuvalu et Tokelau au nord.

Le territoire est constitué de trois îles principales qui ne forment pas un archipel, Wallis (75,64 km2) et à près de 230  kilomètres, Futuna (46,28 km2) et Alofi (17,78 km2)5. La superficie de l’ensemble est de 124,2 km2 pour 11 558 habitants en 2018.

Peuplées par des Austronésiens de civilisation Lapita, qui devinrent des Polynésiens, les îles Wallis et Futuna se retrouvent dans l’aire d’influence tongienne au xve siècle. Les îles Horn (Futuna et l’îlot voisin, non habité, d’Alofi), séparées seulement par un chenal de 2 km et distantes de 230 km de l’île de Wallis, sont abordées en 1616 par des navigateurs néerlandais, Willem Schouten et Jacob Le Maire. Ils leur donnèrent le nom d’« îles de Hoorn », du nom de leur port d’attache. L’île de Wallis (en wallisien : ʻUvea), porte le nom du capitaine Samuel Wallis, le premier navigateur occidental qui l’aborde en 1767.

C’est seulement en 1837 que des missionnaires maristes convertissent les deux îles au catholicisme. Administrée par la France dans le cadre d’un protectorat français à partir de 1888, la population locale choisit de faire des îles un territoire d’outre-mer en 1959 à la suite d’un référendum. Ce choix est effectif en 1961. La collectivité est dotée d’un statut protecteur reconnaissant les chefferies traditionnelles et la religion catholique, ce qui en fait l’un des territoires ultramarins les plus originaux au sein de la République française.

Toutes ces îles, au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs coralliens, sont difficiles d’accès par la mer. Un quai (wharf) existe à Wallis à Mata-Utu et à Futuna dans l’anse de Sigave ; ces îles sont également dotées d’un aéroport (Wallis-Hihifo) et un  aérodrome (Futuna pointe Vele).


Ces îles au relief volcanique et aux côtes très découpées, protégées par une ceinture de récifs coralliens, sont difficiles d’accès sauf pour l’anse de Sigave. Wallis-et-Futuna possède 106 km de côtes au total.

L’île de Wallis est entourée d’un lagon dans lequel se trouvent plusieurs îlots (ici, le nord du lagon). L’appellation « archipel » appliquée à Wallis-et-Futuna est impropre car les deux îles sont distantes d’environ 230 kilomètres, sans unité géographique ou historique. Malgré cela on peut répartir les îles en deux grands groupes : d’une part, les îles Wallis composées d’une île principale, Uvea, et de plusieurs îlots coralliens et d’autre part, les îles Horn ou îles de Horne (ou Hoorn) composées de deux îles principales, l’île de Futuna et sa voisine immédiate, l’île d’Alofi (en pratique, Futuna désigne à la fois Futuna et Alofi ; le nom « îles de Hoorn » est très peu usité et plutôt appelé « îles Futuna »). Les îles sont d’origine volcanique.

L’île de Wallis est apparue au Cénozoïque par l’émergence d’un volcan sous-marin. Une deuxième période d’activité volcanique, il y a 300 000 ans, a entraîné la création des îlots présents dans le lagon. Une bonne partie du sol est constitué de basalte. Le point culminant de Wallis est le mont Lulu Fakahega, haut de 151 mètres. L’activité volcanique a créé plusieurs lacs de cratère, comme le lac Lalolalo et le lac Lanutavake.

À Futuna, le relief est beaucoup plus escarpé et montagneux. Depuis le sommet du mont Puke (524 mètres) part un plateau qui descend  progressivement et s’arrête juste avant le bord de mer, laissant une petite frange littorale. L’espace entre la mer et la montagne est très réduit.

Le climat de l’archipel est du type tropical humide assez constant sur l’année. L’amplitude thermique entre les moyennes du mois le plus chaud (février, max 31°/mini 25°) et du mois le plus frais (juillet, max 29°/mini 24°) est de 1,1 °C. Les précipitations mensuelles varient de 400 mm en janvier à 150 mm en août. On distingue ainsi deux principales saisons. La première, de mai à septembre, est plutôt fraîche, moins arrosée et balayée par un alizé modéré. La seconde, d’octobre à avril, est celle des chaleurs et des fortes pluies avec parfois des cyclones.

Wallis-et-Futuna est vulnérable au changement climatique. L’exploitation du sable par l’industrie du bâtiment locale a renforcé l’érosion des côtes. Ce phénomène, couplé à la montée des eaux, entraîne une réduction de la surface habitable, ce qui nécessitera à terme un déplacement des populations vers l’intérieur des terres. Toutefois, les règles complexes régissant l’usage de la terre doivent être prise en compte.

Les cyclones sont plus fréquents et certains se produisent hors saison, tels que le cyclone Ella en 2017. Les changements climatiques risquent de réduire la production agricole, renforçant la dépendance alimentaire aux produits importés.

Afin de trouver des solutions adaptées, il est nécessaire de tenir compte des normes culturelles de la population et de passer par l’organisation sociale structurée par la chefferie coutumière.

Les premiers habitants de Wallis (ʻUvea, en wallisien) et Futuna  appartiennent à la civilisation Lapita, entre 900 et 800 av. J.-C. ; ils s’installent sur les sites d’Utuleve, à Uvea et d’Asipani, à Futuna. Ces habitants forment, avec ceux des îles alentour (Tonga, Samoa, Niue, les Niuas), la société polynésienne ancestrale : ils partagent une culture et une langue commune, le proto-polynésien. Peu à peu, ces cultures se différencient en deux groupes (polynésien nucléaire et groupe tongique). Les échanges interinsulaires sont fréquents.

Le premier contact de Futuna avec des Européens a lieu le 21 mai 1616 ; les Hollandais Willem Schouten et Jacob Le Maire jettent l’ancre dans l’embouchure de la rivière Futuna et abordent en chaloupe le lendemain. Ils baptisent les deux îles de Futuna et Alofi, les îles de Hoorn en référence à leur port d’embarquement siège de la Compagnie des Indes. Ils restent environ huit jours sur l’archipel avant de repartir vers la Nouvelle-Guinée et les Moluques.

Louis-Antoine de Bougainville atteint Futuna le 11 mai 1768 et la surnomme « l’enfant perdu du Pacifique ».

L’île de Wallis est abordée par les Européens en 1766, 150 ans après Futuna, par le capitaine britannique Samuel Wallis, à qui l’île doit son nom actuel. Toutefois, il ne descend pas à terre et l’historien Frédéric Angleviel note qu’« il faut attendre les années 1820 pour que des Européens ou assimilés (Américains, Australiens) foulent le sol d’Uvéa. ».

Quelques marchands et naufragés s’installent à Wallis et à Futuna, mais la présence européenne n’est significative qu’au XIXe siècle avec l’arrivée de missionnaires catholiques en 1837. Les deux îles sont converties au catholicisme par les pères maristes PIerre Chanel à Futuna et Pierre Bataillon à Wallis. Au XXIe siècle la population est majoritairement de confession catholique.

La reine Amelia Tokagahahau de Wallis signe un traité de protectorat ratifié par la France le 5 avril 1887. Un an plus tard, les rois de Futuna Anise Tamole pour Sigave et Setefano Tuikalepa pour Alo demandent eux aussi leur rattachement à la France. Les souverains de Futuna et Wallis gardent toute leur autorité coutumière sur leurs sujets. Il n’y a pas à proprement parler de colonisation à Wallis-et-Futuna, le pouvoir du résident français se limitant aux affaires extérieures. Cette situation se poursuit à Futuna jusqu’en 1961, l’administration ne s’installant sur l’île qu’en 1959. Les habitants continuent à vivre comme autrefois. En 1913, un projet d’annexion par la France est présenté par le résident Brochard, mais elle n’aboutit pas. En 1922, l’annexion est jugée trop coûteuse par la France et abandonnée.

La Seconde Guerre mondiale entraîne de nombreux bouleversements à Wallis. L’île est d’abord isolée pendant 17 mois en raison de la fidélité de l’évêque Alexandre Poncet et du résident Léon Vrignaud au régime de Vichy. Pour contrer l’Empire japonais, lors de la guerre du Pacifique, la France libre puis les Américains débarquent à Wallis fin mai 1942. L’armée américaine installe une base et construit de nombreuses infrastructures. Cette introduction de la société de consommation et le contact avec le mode de vie occidental fragilise les autorités coutumières, religieuses et  administratives. En revanche, Futuna n’est pas investie par les Américains. Après le départ des GIs en 1944, le retour à l’agriculture de subsistance est difficile et Wallis traverse une crise économique et sociale. Cette période marque également le début de l’immigration vers les Nouvelles-Hébrides (actuel Vanuatu) et la Nouvelle-Calédonie, où s’installe une importante communauté wallisienne et futunienne.

Les îles deviennent en 1961 un territoire d’outre-mer (TOM) après  référendum en 1959. Le roi d’Uvea, Tomasi Kulimoetoke II (1918-2007), est signataire de cet accord. Le nouveau territoire est doté d’un statut reconnaissant les autorités coutumières (notamment les trois rois), l’importance de la religion catholique tout en intégrant les deux îles au sein de la République française, dans une configuration institutionnelle très particulière.

Après la révision constitutionnelle du 28 mars 2003, le territoire des îles Wallis et Futuna devient une collectivité d’outre-mer à statut particulier sans que le régime de 1961 ne change. En effet, depuis cette révision constitutionnelle, aucune loi organique n’a été adoptée faute de consensus à l’Assemblée territoriale.

Depuis 2005, la société wallisienne connaît une « crise politique profonde » à cause d’un conflit autour de la succession du Lavelua.

Source : Wikipédia.

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