Les Grottes de Longmen (Chine).

Les grottes de Longmen (chinois : 龍門石窟 ;  littéralement les grottes de la Porte du Dragon) se trouvent à 12 kilomètres au sud de la moderne Luoyang dans la province de Henan en Chine. Ces grottes bouddhistes ont été excavées dans le calcaire après 494 et, pour l’essentiel, jusqu’au Xe siècle. Elles sont densément présentes sur les deux côtés d’une gorge entre deux montagnes, Xiang Shan (à l’est) et Longmen Shan (à l’ouest). La rivière Yihe (ou Yi he : rivière Yi) qui s’écoule vers le nord y a creusé son lit. La gorge a servi de « porte » à la ville voisine. Pour cette raison, l’endroit était appelé Yique (porte de la rivière Yi). Du nord au sud, les grottes se succèdent sur environ un kilomètre. Avec les grottes de Mogao et les grottes de Yungang, les grottes de Longmen sont l’un des trois plus célèbres sites de sculpture ancienne de Chine.

Selon l’Institut de Recherche des Grottes de Longmen, sur une longueur de 1 km, il existe 2 345 grottes et niches, 2 800 inscriptions, 40 pagodes et plus de 100 000 images bouddhistes sur le site. 30 % des grottes datent de la dynastie Wei du Nord, 60 % de la dynastie Tang, et moins de 10 % pour les autres périodes.

Au cours de la période des royaumes combattants, le général Qin, Baiqi, vainquit les forces Han et Wei à cet endroit.

La construction des grottes débuta en 493. Au tournant du siècle, vers 500, les sculpteurs de Longmen trouvèrent un style qui leur a été propre, indépendant de toute influence étrangère : en étirant les figures sur des lignes de force aux courbes tendues, en réduisant les plis à des tracés et à de faibles modulations ils abolissaient la matérialité du corps. Ensuite ils surent faire évoluer ce style, en prêtant une réelle attention aux volumes, jusqu’au « classicisme », massif et puissant, des Tang en intégrant un certain naturalisme venu de l’Inde des Gupta à des effets graphiques nerveux dans la plus pure tradition chinoise.

Le site a été grandement pillé et dépouillé de ses statues au début du xxe siècle. Nombre d’entre elles se retrouvent aujourd’hui dans les musées occidentaux. Un grand nombre de statues qui restaient en place ont été détruites ou mutilées pendant la Révolution culturelle. Le site est maintenant protégé et aménagé pour accueillir le flot des touristes, et des mesures sont prises pour une meilleure conservation de la pierre et des couleurs.

Les grottes ont été creusées à flanc de falaise le long de la rivière qui a creusé son lit entre deux collines. Les deux collines sont situées à l’Ouest et à l’Est de cette rivière. Deux ponts relient les rives, au Nord et au Sud. Sur la colline Est on a bâti le temple Xiangshan, auquel on peut accéder par des escaliers depuis le lit de la rivière.

L’évolution de la culture, plus ouverte aux formes de pensée étrangères sous les Wei du Nord amène les sculpteurs à imiter le drapé gréco-bouddhique en le schématisant. Les plis tuyautés et aplatis se terminent en pointes, les corps s’allongent et s’aplatissent comme on peut le voir aussi dans les bouddhas du Shandong, récemment redécouverts et exposés en 2010.

Dans le style typique des Wei du Nord, les figures sont bien plus élancées et stylisées que les sculptures Tang. Ces dernières se trouvent dans l’ensemble sculpté du Grand Buddha. Ici, des déformations volontaires permettent de manifester une spiritualité intense. Tout participe de cet effet : ces formes étirées et comme pliées, un jeu de lignes fluides qui parcourent les figures des pieds à la tête, courant sur les drapés, sur les attributs élégants et se prolongeant dans les corps eux-mêmes. Une fleur de lotus géante   s’épanouit sur le sol.

Temple de Fengxian (du Sacrifice des Ancêtres): Au centre de l’espace creusé dans la falaise se dresse, sur 17 mètres, la figure massive du Bouddha assis, Vairocana (école chinoise du bouddhisme ésotérique hua yan). Ses yeux se ferment, donnant au personnage une apparente concentration méditative amplifiée par la majesté de la pose et la dimension colossale de cette figure dans son environnement. Comme s’il méditait sur ce que nous évoque la rivière qui s’écoule, puissante et tranquille à ses pieds. Le temps qui s’est écoulé depuis l’époque de sa réalisation a détruit et emporté les pieds du Bouddha. Il est entouré à droite et à gauche, tout d’abord par deux disciples (ou arhat), puis par deux bodhisattva, et sur les parois placées à peu près à angle droit, deux lokapala et deux gardiens de la doctrine. Les corps de ces derniers exagérément musclés et le déhanchement prononcé signale, à cette époque, une forte influence venue d’Inde. Le lokapala situé à la gauche du Grand Bouddha (à gauche pour lui) tient dans sa main droite une pagode, sur le modèle de ce qui était construit au VIIe siècle. Il pose les pieds sur un être qui représente l’ignorance, suivant encore un code venu de l’Inde. Toutes les figures portent les trois colliers de convention à l’époque Tang. Les têtes colossales de Buddha et des bodhisattva se détachent sur le fond aplani orné d’une auréole flammée, tracée en bas-relief, de manière très graphique, tandis que les corps, plus naturalistes que ceux de l’époque précédente (Dynastie Wei du Nord), mais disparaissant sous les plis des vêtements, sont traités en ronde-bosse, avec des volumes puissants et aux angles prononcés.

L’ensemble, sous la forme d’un temple, était autrefois protégé par une immense salle hypostyle bâtie sur une structure en bois dont les trous de fixation dans le rocher sont encore bien visibles. L’éclairage devait venir d’impostes, dans la toiture, fermés par des claustras. Dans cette pénombre les petites flammes et l’encens créaient une atmosphère chaleureuse qui amplifiait la majesté des sculptures peintes.

Le temple a été commandité par Gaozong et en partie achevé en 672 et 673. Le sanctuaire étant finalement consacré en 676 en présence de toute la cour et en particulier l’impératrice Wu Zetian, qui avait grandement favorisé l’achèvement du chantier. Le grand Buddha, au visage à la fois voluptueux et efféminé, a été commandité par l’impératrice Wu Zetian (règne 690-705). Et on a souvent mis en relation ce qui peut apparaître comme un portrait et les liens affectifs supposées entre Wu Zetian, à la fin de son règne, et un moine.

Au temps de l’impératrice Wu Zetian les parois ont été tapissées  d’innombrables représentations de Buddha adossées à la paroi ou à des stèles verticales qui rythment l’espace. D’autres figures se mêlent à cette foule : ce sont des apsara-s musiciens aux écharpes légères et des fleurs. Au centre, à grande échelle, la statue de Buddha repose sur une fleur de lotus.

Source : Wikipédia.

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