Les combattants polonais 1939-45.

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Le théâtre européen de la Seconde Guerre mondiale s’ouvrit avec l’invasion de la Pologne par l’Allemagne le vendredi 1er septembre 1939 et l’invasion soviétique de la Pologne le 17 septembre 1939. L’armée polonaise fut vaincue après plus d’un mois de féroces combats. Après que la Pologne eut été vaincue, un gouvernement en exil (basé en Grande-Bretagne), des forces armées et un service de renseignement furent établis en dehors des frontières de la Pologne. Ces organisations contribuèrent à l’effort allié tout au long de la guerre. L’armée polonaise fut recréée à l’Ouest, ainsi qu’à l’Est (après l’invasion allemande de l’Union soviétique).

Les Polonais contribuèrent de manière significative à l’effort allié tout au long de la guerre, combattant sur terre, sur les mers et dans les airs. L’armée de l’air polonaise fut notable, non seulement dans la victoire alliée dans la bataille d’Angleterre, mais aussi dans la guerre aérienne postérieure. Les troupes terrestres polonaises furent présentes dans la campagne de l’Afrique du Nord (siège de Tobrouk) ; la campagne d’Italie (y compris la capture de la colline du monastère à la bataille de Monte Cassino) ; et dans les batailles suivant le débarquement en France (la bataille de la poche de Falaise, un parachutage d’une brigade aéroportée pendant l’opération Market Garden et une division dans la campagne d’Allemagne). Les forces polonaises à l’est, se battant aux côtés de l’armée rouge et sous le commandement soviétique, prirent part aux offensives soviétiques en Biélorussie, en Ukraine et en Pologne ; à travers la Vistule et vers l’Oder puis vers Berlin. Certaines contributions polonaises furent moins visibles, notamment le déchiffrement avant-guerre et durant la guerre des machines de chiffrement allemandes Enigma par le cryptologue Marian Rejewski et ses collègues. Le réseau de renseignement polonais s’avéra très utile pour le renseignement allié.

Contrairement à la France, les Nazis ne mirent pas en place un gouvernement collaborationniste. Au lieu de cela, la Pologne fut directement gouvernée par une administration purement allemande connue sous le nom de Generalgouvernement. À cette administration s’opposa l’État polonais clandestin, qui non seulement représentait l’une des trois plus grandes forces existantes de partisans, mais était un exemple rare d’un gouvernement souterrain, phénomène qui ne fut pas observé dans de nombreux autres pays occupés.

Les forces polonaises dans leur ensemble furent considérées comme la quatrième plus grande armée alliée en Europe, après l’Union soviétique, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Combattants polonais, carte maximum, Paris, 11/11/1978.

L’invasion de la Pologne par les forces militaires de l’Allemagne nazie, l’Union soviétique et par un petit contingent slovaque allié de l’Allemagne marqua le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Conformément aux termes secrets du protocole additionnel du pacte Molotov-Ribbentrop, l’Allemagne informa l’Union soviétique que ses forces se rapprochaient de la zone d’intérêt soviétique en Pologne et exhorta donc, l’Union soviétique à venir s’installer dans sa zone. Les Soviétiques avaient été pris par surprise par la vitesse de l’avance allemande car ils s’attendaient à avoir plusieurs semaines pour se préparer à une invasion plutôt que quelques jours seulement. Ils promirent de faire mouvement le plus rapidement possible1. Le 17 septembre, les Soviétiques envahirent l’est de la Pologne, obligeant le gouvernement polonais et les militaires à abandonner leurs plans pour une défense à long terme dans la région de la tête de pont roumaine. Les dernières unités de l’armée polonaise capitulèrent au début du mois d’octobre.

Conformément à leurs obligations contractuelles, le Royaume-Uni et la France déclarèrent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre. Hitler avait parié de manière incorrecte que la France et la Grande-Bretagne lui permettraient d’annexer des parties de la Pologne sans réaction militaire. La campagne commença le 1er septembre 1939, une semaine après la signature du pacte Molotov-Ribbentrop qui contenait un protocole secret pour le partage de l’Europe du Nord et de l’Europe centrale en deux sphères d’influence, une allemande et une soviétique. Elle se termina le 6 octobre 1939, l’Allemagne et l’Union soviétique occupant l’ensemble de la Pologne.

Les unités allemandes et soviétiques participèrent à un défilé militaire à Brest-Litovsk, suivi du défilé commun de la victoire dans les rues de Lwow. Une coopération accrue entre l’Allemagne et les Soviétiques prit la forme d’un échange de prisonniers de guerre polonais. Sur l’ordre de Lavrenti Beria donné à la NKVD le 3 octobre 1939, 46 000 prisonniers polonais détenus dans des camps soviétiques furent échangés contre 44 000 prisonniers de guerre détenus par les Allemands.

Combattants polonais, essais de couleurs.

Les pertes de l’armée allemande atteignirent environ 16 000 morts au combat, 28 000 blessés, et 3 500 disparus, plus de 200 avions et 30 % de ses véhicules blindés. Les pertes polonaises s’élevèrent à environ 66 000 morts et 694 000 prisonniers. Bien que l’attaque allemande fût un succès, les pertes furent supérieures à celles prévues. Il fut estimé qu’au cours de la campagne de septembre en Pologne, la Wehrmacht utilisa plus du double des munitions utilisées en France au printemps suivant.

Il y eut un groupe important de Polonais risquèrent leur vie pendant l’occupation allemande pour sauver des juifs. La Pologne occupée par les Nazis fut le seul territoire où les Allemands décrétèrent que toute aide apportée aux Juifs était punissable de mort pour son auteur et toute sa famille. Cependant, la Pologne fut un cas unique dans les pays occupés par les Allemands car elle abrita la seule organisation qui aida le peuple juif.

Connu sous le nom de Żegota (“Conseil pour l’aide aux Juifs”), l’organisation fournit abris, nourriture, médicaments, argent et faux documents aux Juifs à travers le pays qui pouvaient passer en tant que Polonais et Catholiques. La plupart des fonds de Żegota provenaient directement du gouvernement polonais en exil. Les Polonais à titre individuels, cléricaux et laïcs, offrirent également diverses formes d’aide au peuple juif. Par exemple, la section des enfants de Żegota dirigée par Irena Sendler sauva 2 500 enfants juifs avec la coopération de familles polonaises et de l’orphelinat de Varsovie des Sœurs de la famille de Marie, des couvents catholiques romains tels que celui des petites sœurs servantes de la Sainte Vierge Marie Immaculée Conception.

La plupart des juifs qui survécurent à l’occupation allemande de la Pologne furent sauvés par des Polonais sans rapport avec Żegota. Les estimations des survivants juifs en Pologne vont de 40-50 000 à 100-120 000. Les historiens estiment qu’il a fallu l’intervention de dix Polonais pour sauver la vie d’un Juif. Parmi les individus récipiendaires de la médaille de Juste parmi les Nations (donnés par l’État d’Israël à des non-Juifs qui sauvèrent des Juifs de l’extermination pendant l’Holocauste), les citoyens polonais furent les plus nombreux. 6 339 hommes et femmes polonais furent reconnus comme «Juste» à ce jour, représentant plus de 25 % du nombre total des 22 765 Justes déjà reconnus.

La principale force de résistance dans la Pologne occupée fut l’Armia Krajowa (« Armée de l’intérieur », en abrégé « AK »), qui compta quelque 400 000 combattants à son apogée et beaucoup plus de sympathisants9. Pendant la majeure partie de la guerre, l’AK fut l’un des trois plus grands mouvements de résistance de la guerre. L’AK coordonna ses opérations avec le gouvernement polonais en exil à Londres et son activité se concentra sur le sabotage, la diversion et la collecte de renseignements10. Son activité de combat resta faible jusqu’en 1943, l’AK évitait une guerre suicidaire et conservait ses ressources très limitées pour les combats ultérieurs qui augmentèrent fortement lorsque la machine de guerre nazie commença à s’effondrer à la suite des succès de l’Armée rouge sur le Front de l’Est. Ensuite, l’AK initia un soulèvement national (Opération Tempête) contre les forces nazies. Avant cela, les unités de l’AK menèrent des milliers de raids, d’opérations de renseignement, plastiquèrent des centaines de trains, participèrent à de nombreux affrontements et combats contre la police allemande et des unités de Wehrmacht. Elle mena des dizaines de milliers d’actes de sabotage contre l’industrie allemande L’AK mena également des opérations «punitives» pour assassiner des dirigeants de la Gestapo responsables de la terreur nazie. A partir de 1941, après l’attaque allemande contre l’URSS, l’AK aida l’effort de guerre de l’Union soviétique en sabotant l’avance allemande vers le territoire soviétique et fournit des informations sur le déploiement et les mouvements des forces allemandes10. Après 1943, son activité de combat direct augmenta fortement. Les pertes allemandes dues aux partisans polonais furent en moyenne de 850 à 1 700 par mois au début de 1944 à comparer à aux 250 à 320 hommes perdus mensuellement en 1942.

En plus de l’Armée de l’intérieur, il y avait une force de résistance ultra-nationaliste clandestine appelée Narodowe Siły Zbrojne (NSZ ou “Forces armées nationales”), qui était férocement anticommuniste. Elle participa à la lutte contre les unités allemandes, remportant de nombreuses escarmouches. À partir de 1943, certaines unités participèrent à la lutte contre la Gwardia Ludowa, un mouvement de résistance communiste. À partir de 1944, l’Armée rouge progressant fut également considérée comme une force d’occupation étrangère, provoquant des escarmouches avec les Soviétiques ainsi qu’avec des partisans soutenus par les Soviétiques. Dans la dernière partie de la guerre, lorsque les partisans soviétiques commencèrent à attaquer les partisans, les sympathisants et les civils polonais, toutes les formations polonaises non communistes furent (de plus en plus) impliquées dans des actions contre les Soviétiques.

L’Armia Ludowa, une force de combat pro-soviétique, était un autre groupe de résistance qui n’était pas apparenté au gouvernement polonais en exil, mais plutôt alliée à l’Union soviétique. En juillet 1944, elle incorpora une organisation similaire, la Gwardia Ludowa, et comptait environ 6 000 soldats (bien que les estimations varient).

Il y eut aussi des groupes de résistance séparés organisés par des juifs polonais: le mouvement de droite Żydowski Zwizzek Walki (“Union de combat juive”) (ŻZW) et celui d’obédience soviétique Żydowska Organizacja Bojowa, (Organisation de combat juive) (ZOB). Ces organisations coopérèrent peu les unes avec les autres et leurs relations avec la résistance polonaise varièrent entre la coopération occasionnelle (principalement entre ZZW et AK) aux affrontements armés (principalement entre ŻOB et NZS).

D’autres organisations de résistance polonaises notables comprenaient le Bataliony Chłopskie (BCh), une organisation essentiellement paysanne alliée à l’AK. À son apogée, le BCh comprenait 115543 membres (en 1944, avec le LSB et le PKB-garde de l’AK, les forces totales estimées s’élevaient à 150 250 hommes, estimation non confirmé). D’autre part, le rôle de la police polonaise («Granatowa Policja») dans le gouvernement général (Generalna Gubernia), une force semi-étatique sous le contrôle total de l’Allemagne reste une question discutable. Il y eut une certaine coopération entre la police polonaise et les Nazis dans la persécution de la communauté juive, alors que certains agents soutenaient secrètement le mouvement de résistance clandestin. Tout au long de la guerre, l’État allemand fut contraint de détourner une partie substantielle de ses forces militaires pour garder le contrôle de la Pologne.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=ChFnbvKklvU

Sources : Wikipédia, YouTube.