Les chemins de fer de Provence.

Les Chemins de fer de Provence (CP) sont un réseau ferroviaire à voie métrique d’une longueur de 151 km assurant un service urbain de transports de voyageurs entre Nice et La Vésubie Plan-du-Var ainsi qu’un service touristique entre Nice et Digne-les-Bains.

La concession de la ligne de Nice à Digne est cédée à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis le 1er janvier 2007, et l’exploitation est assurée par la Régie Régionale des Transports de Provence-Alpes-Côte d’Azur (RRT) depuis 1er janvier 2014.

Elle fait partie intégrante du réseau Zou ! depuis 2018.

Train des pignes, carte maximum, Digne, 24/06/2011.

La société des Chemins de fer de Provence (CP) a été créée en 1925 pour se substituer à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) dans la gestion du réseau de lignes secondaires que celle-ci avait établi dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Basses-Alpes (aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence).

La société des Chemins de fer de Provence a aujourd’hui disparu, ainsi que deux des trois lignes qui composaient le réseau, mais le nom de Chemins de fer de Provence este attaché à la ligne Nice – Digne, la seule restant en activité.


En 1860, le Comté de Nice est rattaché à la France. Très vite, la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) prolonge son « artère impériale » jusqu’à Nice. Mais cette unique ligne ignore complètement l’arrière-pays et représente un détour important pour aller à Grenoble ou en Savoie. Dans le même temps, les habitants des environs de Grasse, déjà mécontents d’être séparés de leur département d’origine, se voient ignorés par la ligne, qui reste en bord de mer. Ce mécontentement rejoint celui des habitants du haut-Var, ignorés au profit de Toulon. Enfin, les autorités militaires s’inquiètent de la fragilité de cet unique accès à Nice ; une coupure de la voie en 1872 montre l’intérêt d’une autre liaison.

En 1879, le Plan Freycinet prévoit la construction de nombreuses lignes d’intérêt local, parmi lesquelles :

  • Digne à Draguignan, par ou près de Castellane – 115 km
  • Draguignan à Cagnes, par Grasse – 75 km
  • Draguignan à Mirabeau, par Barjols – 96 km
  • Nice à Puget-Théniers – 56 km.
  • Nice obtient en 1881 l’ajout d’une liaison de Nice à Grasse par Vence et la jonction de Puget-Théniers à Digne en remplacement de Digne – Draguignan.

En 1884, la société PLM, qui avait entrepris quelques travaux au départ de Digne, renonce à poursuivre.

La Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) est alors créée, mais les projets sont revus à la baisse. En particulier, il n’est plus question de voies à écartement normal mais de voies métriques (écartement de 1 mètre), afin de permettre la création de courbes plus serrées dans des reliefs difficiles et des travaux de construction moins coûteux.

Train des pignes, carte maximum, Annot, 11/08/2011.

Le “réseau Sud-France” (S.F.) comprendra finalement 3 lignes principales :

  • de Nice à Digne par Puget-Théniers, soit 150 km
  • de Nice à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) par Grasse et Draguignan, soit 210 km
  • de Toulon à Saint-Raphaël par la côte, soit 100 km, plus 10 km pour l’antenne Cogolin – Saint-Tropez

soit plus de 450 kilomètres, auxquels s’ajoutèrent plusieurs antennes dans les vallées affluentes du Var, les tramways des Alpes-Maritimes (TAM).

Déjà en 1894, un scandale avait éclaboussé les dirigeants de Sud-France. Lors de l’affaire du canal de Panama, le suicide du baron de Reinach, vice-président de Sud-France, révèle de nombreuses irrégularités. L’inculpation du directeur Félix Martin décrédibilise la Compagnie aux yeux de l’opinion publique.

En 1925, après de grosses difficultés financières, une nouvelle convention est signée entre l’État et la compagnie, qui devient Compagnie des Chemins de fer de la Provence (C.P.). À ce moment, le réseau reste intact. Mais les problèmes financiers ne font que s’accroître. En juillet 1933, la compagnie renonce à l’exploitation des lignes du nord et du centre-Var, qui sont mises sous séquestre par l’État et dont l’exploitation est reprise par les Ponts et Chaussées. Les C.P. sont alors réduits à la ligne du littoral.

Dans l’immédiat avant-guerre, les 3 lignes reprennent de la vigueur, notamment grâce à la mise en service d’autorails à la place des trains à vapeur. Mais la guerre, et notamment les combats de la Libération, porte un coup sérieux aux infrastructures (en particulier dans les Alpes-Maritimes) et au matériel. La reprise en 1945 est extrêmement difficile. La ligne central-Var est limitée à Tanneron, et les autocars, que la compagnie avait obtenu d’utiliser en surplus des trains en 1939, prennent peu à peu la place de ceux-ci.

La ligne du littoral ferme en 1948-49, et Central-Var début 1950.

En 1952, l’État lève le séquestre, et autorise la reprise de la ligne Digne-Nice par une « administration provisoire » des C.P. Mais dès 1959, l’État menace de fermer la ligne si des mesures draconiennes ne sont pas prises. Après de nouvelles menaces en 1967 et 1968, les collectivités locales concernées (la région, les deux départements, les villes de Digne et de Nice) s’associent au sein du « Syndicat mixte Méditerranée-Alpes » (SYMA), qui obtient la concession de la ligne de la part de l’État par décret ministériel du 19 décembre 1972. Le SYMA confie l’exploitation en 1974 délégation de service public (DSP) à la Compagnie Ferroviaire du Sud de la France (CFSF), filiale de CFTA (groupe Transdev).

Un service de navettes entre Nice et Colomars est inauguré. En 1975, le SYMA ouvre à Lingostière des ateliers pour remplacer ceux de Draguignan devenus inaccessibles. L’optimisme est revenu. En 1980, c’est la création des circulations touristiques à vapeur gérées par le « Groupement d’études pour le Chemin de fer de Provence » (GECP). En 1981, la création de la liaison « Alpazur » Genève – Nice avec transbordement à Digne, première collaboration arrachée par les C.P. à une SNCF toujours réticente. En 1987, la création d’une halte pour le tout nouveau parc Zygofolis.

Nouvelle période noire : tandis que la mairie de Nice réclame la fermeture de la ligne au-delà de Colomars (soit 90 % de son parcours), la SNCF ferme la ligne Saint-Auban – Digne, coupant la relation Nice-Grenoble, et refuse, comme elle le fait depuis les années 1930, de céder ou d’affermer cette ligne aux C.P.

La mairie de Nice échange finalement le maintien de la ligne contre la cession par les C.P. de la magnifique gare du Sud. Mais, à l’automne 1994, une crue exceptionnelle du Var emporte la ligne sur plusieurs centaines de mètres ; il faut 18 mois pour qu’elle soit rétablie.

Au 1er janvier 2007, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur reprend seule le relais du SYMA, qui est ainsi dissous. La ligne est alors exploitée par CFSF dans le cadre d’une DSP courant de juillet 2005 à juin 2013, prolongée jusqu’à fin 2013.

A l’échéance de la DSP, la Région, via la «Direction des Trains Régionaux et de L’Intermodalité» (DTRI) et son service dédié, le Service Chemin de fer de Provence» (SCFP) décide la reprise de l’exploitation en régie autonome avec la création d’un établissement public industriel et commercial dénommé « Régie Régionale des Transports de Provence- Alpes-Côte-d’Azur » (RRT PACA) qui succède à CFSF le 1 janvier 2014.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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