Les chasseurs alpins.

Les chasseurs alpins sont des fantassins de l’Armée de terre spécialisés dans le combat en milieu montagneux depuis 1888. Ils appartiennent à la fois au corps des chasseurs à pied et aux troupes de montagne. Leurs traditions sont donc issues de ces deux corps.


Au milieu du XIXe siècle, l’armée doit faire face à l’évolution des méthodes de guerre et des techniques. De nouvelles armes plus perfectionnées apparaissent. L’une d’elles, la carabine Delvigne-Pontcharra (du nom des deux généraux l’ayant créée et perfectionnée) attire l’attention de l’armée. Le roi de France Louis-Philippe Ier charge son fils, le duc d’Orléans Ferdinand-Philippe, de monter une troupe spéciale chargée d’expérimenter cette carabine. Ce dernier crée une troupe d’élite bien spécifique, équipée d’un matériel allégé et plus fonctionnel que l’infanterie classique, habillée d’une tenue sombre et simple et adaptée pour des missions furtives et rapides. Cette troupe d’élite qui voit le jour en 1837 prend le nom de « compagnie de chasseurs d’essai ».

Cette compagnie connaît un succès immédiat et, sur décision du roi, est renforcée et devient le « bataillon provisoire de chasseurs à pied » en 1838. Le bataillon, destiné à être dissous une fois les essais de la carabine terminés, est cependant envoyé en Algérie dans le cadre des guerres coloniales et s’y illustre particulièrement. Devant le succès de cette troupe et devant l’insistance de plusieurs de ses généraux qui réclament plusieurs bataillons de ce type, le roi Louis-Philippe fait voter une loi portant création de dix bataillons de chasseurs à pied. Le bataillon provisoire de chasseurs à pied devenant le 1er bataillon de chasseurs à pied.

Ces dix bataillons voient le jour le 28 septembre 1840 au camp d’Helfaut, près de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais. De dix, ils passeront à vingt en novembre 1853 puis à trente-et-un en 1871.

Jusqu’en 1859, l’Italie n’était pas encore un État unifié. Elle était constituée de plusieurs royaumes et républiques indépendants (royaume de Naples, république de Venise, États pontificaux, etc.). À partir de 1859, sous l’impulsion de Garibaldi et de Cavour, l’Italie commence à s’unifier pour finalement devenir un pays solide. Une nouvelle menace est donc née à la frontière alpine pour la France, d’autant que les Italiens sont les premiers à doter leur armée de troupes spécialement formées au combat en montagne. La France doit pouvoir répondre à une éventuelle invasion italienne en lui opposant des troupes elles aussi spécialisées. Le 24 décembre 1888, une loi porte création des troupes de montagne. Douze des 31 bataillons de chasseurs à pied sont choisis pour assurer cette mission. Ils prennent l’appellation de « bataillons alpins de chasseurs à pied », qui devient en 1916 « bataillons de chasseurs alpins » (BCA), formés de six compagnies de 154 hommes chacun.

Au début du premier conflit mondial, chaque bataillon de chasseurs à pied met sur pied un bataillon de réserve constitué d’hommes âgés de 23 à 35 ans. Le numéro du bataillon de réserve est obtenu en ajoutant le nombre 40 au numéro du bataillon d’active correspondant ; par exemple : le 46e BCA est le bataillon de réserve du 6e BCA.

La fin du premier conflit mondial voit la disparition des bataillons de marche, des bataillons territoriaux et des bataillons de réserve dès l’année 1918. Durant la période de l’entre-deux-guerres, une seconde vague de dissolution a lieu en 1929 et voit la disparition des 12e, 14e, 23e, 28e et 30e BCA.

Les 25e et 15e BCP deviennent des BCA respectivement en 1920 et 1922. En 1927 c’est au tour des 9e, 18e et 20e BCP d’être également « alpinisés ».

Avant 1888, l’armée française comprenait des chasseurs à cheval (appartenant à la cavalerie), des chasseurs forestiers et des chasseurs à pied (appartenant à l’infanterie). Les traditions de ces trois corps de chasseurs sont complètement différentes. Les chasseurs alpins sont des chasseurs à pied s’étant spécialisés dans le combat en montagne. Leurs traditions sont donc issues du corps des chasseurs à pied mais également des troupes de montagne.

La tenue de tradition est appelée « tenue Solferino », elle est réservée aux unités de tradition chasseur. Pour les alpins elle est légèrement différente des autres chasseurs à pied (dont le 16e bataillon de chasseurs à pied est le dernier représentant).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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