Les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki (1945).

Les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, ultimes bombardements stratégiques américains au Japon, ont lieu les 6 août et 9 août 1945 sur les villes d’Hiroshima (340 000 habitants) et de Nagasaki (195 000 habitants). Hiroshima est le siège de la 5e division de la deuxième armée générale et le centre de commandement du général Shunroku Hata, et Nagasaki est choisie pour remplacer la cité historique de Kyoto.

Utilisant à postériori1 le prétexte du rejet des dirigeants japonais des conditions de l’ultimatum de la conférence de Potsdam, les États-Unis souhaitent imposer au Japon sa reddition sans condition, l’éviction de l’empereur Hirohito et l’adoption d’un régime politique démocratique. Le gouvernement américain souhaite aussi, puisque ces deux armes nouvelles sont désormais opérationnelles (l’une était à l’uranium, l’autre au plutonium), les tester en grandeur nature et montrer aux autres pays, en particulier à l’URSS, la supériorité de feu décisive qu’elles donnent à l’Amérique, ce qui fait de ce bombardement l’acte inaugural de la guerre froide. Ces bombardements, que certains considèrent comme l’un des principaux crimes de guerre des Alliés, demeurent la seule utilisation de l’arme nucléaire durant un conflit.

C’est finalement le 14 août, à la suite de ces bombardements, mais aussi de l’invasion soviétique de la Mandchourie commencée le 8 août et de la reddition de l’armée japonaise du Guandong le 10 août, que le  gouvernement japonais cède et accepte sa capitulation. Moins d’un mois plus tard, la signature des actes de capitulation du Japon le 2 septembre 1945 en baie de Tokyo met fin à la Seconde Guerre mondiale.

Le nombre de personnes tuées par l’explosion, la chaleur et la tempête de feu consécutive est difficile à déterminer et seules des estimations sont disponibles, allant de 103 000 à 220 000 morts, sans compter les cas ultérieurs de cancers (plusieurs centaines) ou autres effets secondaires. Les survivants des explosions, les hibakusha, sont devenus le symbole d’une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde.

L’impact de ces bombardements fait craindre par la suite l’usage de l’arme atomique dans une guerre nucléaire, un effet à la base de la dissuasion nucléaire qui a largement pesé dans les choix stratégiques de guerre froide.


Sous le nom de code projet Manhattan, le programme secret de recherche et de construction d’une arme nucléaire est lancé en 1942, moins de sept mois après l’entrée en guerre des États-Unis, avec l’assistance du Royaume-Uni et du Canada dans le cadre de l’accord de Québec signé en 1943, et la participation de nombreux scientifiques européens.

Les deux bombes utilisées contre le Japon (Little Boy à l’uranium et Fat Man au plutonium), sont respectivement les deuxième et troisième à avoir été construites, et elles demeurent les seules déployées depuis cette date sur un théâtre d’opérations. Elles sont précédées par une première bombe expérimentale dont l’essai a eu lieu sous le nom de code Trinity au Nouveau-Mexique en juillet 1945.

En décembre 1944, le 509e escadron de bombardement de l’USAAF est formé sous le commandement du colonel Paul Tibbets pour larguer ces bombes une fois qu’elles seront construites ; il est déployé à Tinian en mai et juin 1945.

Cet escadron est équipé de bombardiers B29 issus d’une série spéciale, fabriquée en vue des bombardements atomiques, dite « Silverplate », du nom du programme de participation de l’USAAF au projet Manhattan. Il s’entraîne à l’aide de bombes conventionnelles, mais construites au gabarit des bombes atomiques, les « bombes citrouille ».

Les deux bombardiers qui vont larguer leur bombe sur Hiroshima et Nagasaki, Enola Gay et Bockscar, appartiennent à cette série spéciale.

Trinity est le nom du tout premier essai d’une bombe atomique au plutonium, surnommée « Gadget » en partie parce que ce n’est pas une arme opérationnelle. Il a lieu dans le désert du Nouveau-Mexique, le 16 juillet 1945, sur la base aérienne d’Alamogordo et démontre l’efficacité d’une arme nucléaire.

Quatre jours plus tard, les B-29 modifiés du 509e escadron de  bombardement commencent à mener des raids d’entraînement contre des villes japonaises avec des bombes conventionnelles de la forme et du poids des bombes atomiques ; d’autres missions ont lieu les 24, 26 et 29 juillet. Les chasseurs japonais n’essaient pas d’intercepter les appareils que leur altitude de bombardement de 9 100 m protège contre la DCA.

Le 31 mai 1945, Henry L. Stimson réunit le comité intérimaire. Les  participants discutent de l’opportunité d’envoyer aux Japonais un avertissement avant l’attaque. Ils craignent que les Japonais ne déplacent des prisonniers de guerre en direction des zones prévues pour le bombardement ou que les bombardiers ne soient abattus. Il se peut aussi que la bombe soit un fiasco avec une explosion incomplète. Edward Teller propose de faire exploser la bombe de nuit, sans avertissement, au-dessus de la baie de Tokyo pour éviter les pertes humaines et choquer l’opinion. Cette idée est rejetée : les Japonais avaient déjà prouvé leur combativité sans limite avec les kamikazes (avions suicides) et il n’est pas sûr qu’une action sans destruction massive soit suffisante pour les déstabiliser.

Oppenheimer suggère d’attaquer avec plusieurs bombes le même jour pour définitivement arrêter la guerre. Le général Groves s’y oppose car les cibles ont déjà fait l’objet de bombardements conventionnels et les effets des bombes ne seront pas assez significatifs sur ces terrains déjà dévastés. De plus, les estimations de la puissance d’une explosion nucléaire alors disponibles ne correspondent au mieux qu’à la moitié, au pire à un dixième de la puissance effective. Aucun essai n’ayant été réalisé, les effets ne sont pas encore connus. Ce n’est qu’après l’essai Trinity que la nature de la mission peut être décidée.

Les échanges entre Hirohito, le cabinet et l’état-major montrent que l’empire du Japon n’était pas sur le point de se rendre sans condition. Les archives japonaises et le journal du Garde des sceaux Kōichi Kido indiquent que l’empereur et le cabinet insistèrent pour obtenir une reddition  conditionnelle, alors que le gouvernement menait des négociations parallèles avec l’Union soviétique. Parmi ces conditions se trouvaient le désarmement des troupes par les autorités japonaises, le jugement des criminels par les autorités japonaises, l’absence de forces d’occupation sur le sol japonais et la préservation du régime impérial et de l’Empereur. Pour nombre d’historiens, dont Jacques Pauwels, la clause de la destitution de l’Empereur n’aurait été introduite que pour rendre l’ultimatum de Potsdam inacceptable alors que le Japon exsangue et dont la population civile avait été martyrisée par les bombes incendiaires (notamment celles lâchées sur Tokyo en mars 1945) était prêt à se rendre. Le but réel étant de permettre aux Américains d’utiliser l’arme atomique afin de montrer leur puissance face aux Soviétiques.

En réponse à la déclaration de Potsdam du 26 juillet, le gouvernement japonais organise le 28 une conférence de presse au cours de laquelle le Premier ministre Kantarō Suzuki annonça l’intention du Japon « d’ignorer » (mokusatsu) l’ultimatum. Une ambiguïté subsiste cependant quant à l’attitude de Suzuki : favorable à la capitulation, il doit composer avec la faction belliciste de l’armée, et a peut-être souhaité, par cette expression, exprimer un simple refus d’aborder la question en public, ou signifier que l’ultimatum n’apportait rien de nouveau. Le terme est cependant compris par les États-Unis comme un refus catégorique de toute reddition.

Entre le 27 juillet et le 6 août, alors que Hirohito fait l’objet d’intenses pressions de la part de ses frères21 et de ses oncles qui lui demandent d’abdiquer en faveur de son fils, le gouvernement se réfugie dans le mutisme. Dans l’attente d’une issue aux négociations menées avec les Soviétiques, l’empereur ordonne le 31 juillet au Garde des sceaux Kôichi Kido de prendre les mesures pour défendre « à tout prix » les insignes impériaux.

Le 2 août, Shigenori Tōgō, le ministre des Affaires étrangères, transmit à l’ambassadeur nippon à Moscou, Naotake Satō, un message lui indiquant que l’empereur, le Premier ministre et le Quartier général impérial « plaçaient tous leurs espoirs » dans l’acceptation, par l’Union soviétique, d’une mission de paix menée par le prince Fumimaro Konoe.  L’ambassadeur répliqua en recommandant au gouvernement d’accepter les termes de l’ultimatum de Potsdam.

Pressé par l’empereur, désireux de protéger ses prérogatives, Tōgō refuse toute négociation directe avec les autres alliés même lorsque Kaina, le président du bureau d’espionnage lui déclare le 4 août : « Ce n’est pas assez de négocier seulement avec l’Union soviétique. Il n’y a pas d’espoir si nous continuons comme ça. De quelque façon, en coulisse, nous devons négocier avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine. »

Le 21 juillet 1945, le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Le 24 juillet, l’ordre est relayé par le secrétaire de la Guerre, Henri Stimson, et le lendemain, le général Thomas Handy envoie un ordre secret au général Spaatz, autorisant le largage de la bombe après le 3 août, « dès que le temps le permettra », sur Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki. Ce sera le seul ordre écrit concernant l’utilisation de la bombe atomique. Spaatz est chargé d’en informer Mac Arthur et Nimitz. L’ordre n’évoque pas la nature de l’explosif, se contentant de mentionner une bombe spéciale. Cet ordre fut donné avant même que l’ultimatum de Potsdam ne soit publié.

Seules quelques personnes étaient au courant des ordres donnés par le président Truman.

HIroshima était la cible prioritaire pour le bombardement. Le 6 août 1945, le temps était clair au-dessus de la ville. Plusieurs B-29 (dont Jabbit III pour Kokura et Full House pour Nagasaki) avaient été envoyés sur les autres cibles pour y évaluer la situation météo, au cas où les conditions seraient défavorables au-dessus d’Hiroshima, mais les autres villes étaient toutes couvertes par des nuages. Pilotée par Paul Tibbets, Enola Gay était parti à 2 h 45 de l’île de Tinian, avec Little Boy à son bord. Celle-ci fut armée pendant le vol par le capitaine de marine William Parsons.

Environ une heure avant le bombardement, les Japonais avaient détecté l’approche d’un avion américain sur le Sud de l’archipel. L’alerte fut déclenchée avec des annonces à l’intention de la population et l’interruption des programmes de la radio dans plusieurs villes. L’avion survola Hiroshima et disparut. Cet avion était en fait le B-29 de reconnaissance, Straight Flush, qui signala de bonnes conditions de visibilité pour le bombardement. Les radars japonais détectèrent ensuite un nouveau groupe d’avions à haute altitude mais leur faible nombre,  seulement trois, fit que l’alerte fut levée après une dizaine de minutes. Les recommandations pour la population étaient de gagner les abris si un B-29 était visible, mais aucun raid n’était attendu mis à part de la reconnaissance.

Il s’agissait en fait des trois B-29 du raid sur Hiroshima qui évoluaient à plus de 9 500 mètres d’altitude :

  • Enola Gay (bombardement) ;
  • The Great Artiste (mesures et relevé de données) ;
  • Necessary Evil (photographies, films).

Le second lieutenant, Morris R. Jeppson, fut le dernier à toucher la bombe lorsqu’il plaça les fusibles d’armement. Peu avant 8 h 15, Enola Gay arriva au-dessus de la ville. L’ordre de bombarder fut donné par Tibbets et le major Thomas Ferebee l’exécuta en visant le pont Aioi, reconnaissable par sa forme en « T », qui constituait un point de repère idéal au centre de la ville. Peu après 8 h 15, la bombe « Little Boy » sortit de la soute à une altitude de 9 450 m (31 000 pieds).

Le 6 août 1945, à 8 h 16 min 2 s, après environ 43 secondes de chute libre, activée par les capteurs d’altitude et ses radars, elle explosa à 580 mètres à la verticale de l’hôpital Shima, en plein cœur de l’agglomération, à environ 300 m au sud-est du pont initialement visé, libérant une énergie équivalente à environ 15 000 tonnes de TNT. L’explosion tua instantanément des dizaines de milliers de personnes et détruisit tout sur environ 12 km2.

Une énorme bulle de gaz incandescent de plus de 400 mètres de diamètre se forma en quelques fractions de seconde, émettant un puissant rayonnement thermique. En dessous, près de l’hypocentre, la température des surfaces exposées à ce rayonnement s’est élevée un bref instant, très superficiellement, à peut-être 4 000 °C. Des incendies se déclenchèrent, même à plusieurs kilomètres. Les personnes exposées à cet éclair furent brûlées. Celles protégées à l’intérieur ou par l’ombre des bâtiments furent ensevelies ou blessées par les projections de débris quand quelques secondes plus tard l’onde de choc arriva sur elles. Des vents de 300 à 800 km/h dévastèrent les rues et les habitations. Le long calvaire des survivants ne faisait que commencer alors que le champignon atomique, aspirant la poussière et les débris, entamait son ascension de plusieurs kilomètres.

Un énorme foyer généralisé se déclencha rapidement avec des pics de température en certains endroits. Si certaines zones furent épargnées lors de l’explosion, elles devaient par la suite affronter un déluge de feu causé par les mouvements intenses des masses d’air. Cette « tempête de feu » fut similaire à celles provoquées par les bombardements  incendiaires sur les villes allemandes.

Enola Gay avait entre-temps effectué un virage serré à 155° vers le nord-ouest et rebroussait chemin. Les membres de l’équipage, protégés par des lunettes, purent assister à l’explosion. Bob Lewis, le copilote d’Enola Gay, s’écrie : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? »

Les six appareils américains impliqués dans l’attaque retournèrent sans dommages dans les Mariannes à Tinian où le major-général Carl Spaatz, à la tête de la 8e Air Force, décora Tibbets de la Distinguished Service Cross et le reste de l’équipage de la Distinguished Flying Cross. Un débriefing rapide fut mené par l’officier de renseignement et l’équipage fut convié à boire un verre au club des officiers38. Les deux autres B-29 chargés de collecter des données et des prises de vues restèrent suffisamment longtemps autour du site de l’explosion pour photographier le champignon atomique et les dégâts, filmer les alentours et recueillir des informations sur la mission.

Le bombardement atomique survient à un moment de la guerre où les États-Unis sont « en train d’effectuer une des plus intenses campagnes de destruction de centres urbains de l’histoire mondiale. 68 villes japonaises sont bombardées, et toutes sont partiellement ou intégralement détruites ». L’offensive aérienne américaine fera au total plus d’un million de morts et de blessés, très majoritairement par ces moyens classiques. Le 13 août, le général Anami Korechika, ministre de la Guerre, déclare que les bombes atomiques ne sont pas « pires » que les bombes incendiaires au napalm qui ravagent le pays depuis des semaines.

Le bombardement d’Hiroshima ne modifia en rien l’attitude de Hirohito et du gouvernement qui ne prirent aucune mesure pour amorcer le processus de reddition, espérant toujours une issue favorable aux négociations avec l’Union soviétique. Le 7 août, Shigenori Tōgō s’enquit encore auprès de l’ambassadeur Satō des intentions du gouvernement soviétique.

Le second bombardement atomique eut lieu le 9 août 1945. Parti de Tinian, le bombardier B-29 Bockscar devait initialement larguer la bombe « Fat Man » sur la ville de Kokura mais son pilote, Charles Sweeney, décida de se reporter sur la cible secondaire de Nagasaki du fait de la couverture  nuageuse sur la ville. Deux autres B-29 décollèrent peu après : The Great Artiste piloté par Frederick Bock et Big Stink piloté par le lieutenant-colonel Hopkins.

Après dix minutes de vol, le commandant Ashworth activa la bombe en chargeant les fusibles et ordonna de ne pas descendre en dessous de 1 500 mètres pour éviter une détonation accidentelle. Les trois avions devaient se donner rendez-vous au-dessus de l’île de Yaku-shima mais Bockscar ne rencontra que The Great Artiste. Pendant plus de 40 minutes, les deux bombardiers tournèrent autour de l’île pour l’attendre. Pendant ce temps, les informations météorologiques données par les avions de reconnaissance arrivèrent : des nuages couvraient partiellement Nagasaki et Kokura, mais le bombardement était normalement possible.

L’autre avion n’apparaissant pas, les deux B-29 se dirigèrent vers Kokura. Arrivé au-dessus de la ville vers 10 h 20, l’équipage de Bockscar affronta un nouveau problème : la couverture nuageuse à 70 % empêchait le  bombardement. Après trois survols de Kokura, les deux avions se dirigèrent vers Nagasaki, la seconde cible, pour procéder à un bombardement visuel des principales usines de la ville. Les dizaines de minutes passées à attendre The Big Stink ont ainsi permis à Kokura d’éviter le bombardement à la suite d’une dégradation soudaine des conditions météorologiques, et ont scellé le destin de Nagasaki.

Bockscar dut cependant faire face à un nouvel imprévu avec l’impossibilité de disposer du carburant de réserve.

À 7 h 50, une alerte aérienne fut donnée à Nagasaki mais fut rapidement levée aux alentours de 8 h 30. Quand les avions apparurent au-dessus de la ville vers 10 h 56, les Japonais pensèrent qu’il s’agissait d’avions de  reconnaissance, alors courants, et aucune alarme ne fut donnée.

Quelques minutes avant l’explosion de la bombe, The Great Artiste largua des instruments scientifiques attachés à trois parachutes. Des messages à destination du professeur japonais Ryôkichi Sagane, un physicien nucléaire qui avait travaillé avec trois des membres du projet Manhattan, accompagnaient l’équipement parachuté. Les messages lui demandaient d’avertir le public japonais des dangers de la bombe atomique, mais ils ne furent trouvés qu’à la fin de la guerre.

À 11 h 2, une percée dans les nuages sur Nagasaki permit au bombardier de Bockscar, le capitaine Kermit Beahan, de viser la zone prévue, une vallée avec des industries. Fat Man fut alors larguée et explosa à 469 mètres d’altitude. L’explosion eut lieu entre les deux cibles potentielles : l’usine d’aciérie et d’armement de Mitsubishi au nord et l’usine de torpilles Mitsubishi-Urakami au sud.

La bombe fut larguée à 10 h 58 heure locale et l’explosion d’une puissance de 20 kilotonnes détruisit 3,8 km2 de bâtiments dans le district d’Urakami.

Trois ondes de choc atteignirent les deux avions. The Great Artiste continua sa mission scientifique autour de Nagasaki pendant que Bockscar se dirigeait vers le sud. Le retour vers Tinian étant impossible faute de carburant de réserve, Bockscar risquait de devoir se poser en mer. Sweeney décida d’atterrir à Okinawa, alors sous occupation américaine. C’est quasiment en planant que le bombardier arriva sur la piste, un moteur s’était déjà arrêté en vol. Une vingtaine de minutes plus tard, The Great Artiste atterrissait à son tour accompagné de The Big Stink qui s’était dirigé en solo vers Nagasaki pour prendre des photos.

Les trois avions firent le plein de carburant et retournèrent à Tinian où ils arrivèrent sans dommages le 9 août à 23 h 30.

L’invasion soviétique de la Mandchourie commença également le 9 août et l’Armée rouge progressa rapidement.

Le même jour, les B-29 larguèrent trois millions de tracts sur les villes japonaises avertissant que les bombes atomiques seraient utilisées pour détruire toutes les ressources militaires du pays à moins que l’empereur ne mette fin à la guerre.

Ce bombardement n’eut aucune incidence sur la décision de capitulation japonaise.

Une troisième bombe atomique devait être assemblée à la fin du mois d’août, huit autres bombes devaient être disponibles en novembre et le général George Marshall, le chef d’état-major de l’armée américaine, demanda qu’elles soient mises en réserve pour viser des cibles tactiques en soutien de l’invasion du Japon.

Le bombardement nucléaire d’Hiroshima est annoncé par la Maison-Blanche dans la journée du 6 août, seize heures après l’explosion, dans un long communiqué du président Truman. Le communiqué donne peu de détails quant à l’explosion : il évoque la puissance extraordinaire de la nouvelle arme mais se contente d’annoncer que « Hiroshima n’est plus utile à l’ennemi. » Il contient une allusion à la course à la bombe en indiquant que fort heureusement, les Allemands qui avaient mis au point les missiles V1 et V2, ne disposaient pas également de l’arme nucléaire. Mais surtout, le texte insiste sur la collaboration entre Britanniques et Américains, et sur la nécessité à laquelle ils se sont trouvés confrontés de réaliser le programme sur le sol américain, et non au Royaume-Uni, trop exposé. Et enfin, le président cherche à rassurer l’opinion publique : il annonce les bienfaits de l’atome qui viendra constituer une nouvelle source d’énergie aux côtés du charbon, du pétrole et de l’eau, mais le public doit comprendre que le secret — et de nouvelles recherches — soient encore nécessaires ; néanmoins, un contrôle démocratique est annoncé, par le biais d’une commission que le Congrès des États-Unis sera chargé de mettre en place.

La presse américaine fait ses gros titres et ses premiers articles de ces quelques informations.

Le New York Times consacre un long article à l’événement dans son édition du lendemain 7 août, qui fait largement mention du communiqué présidentiel, et de la conférence de presse du Secrétaire d’État à la Guerre qui a suivi, et indique que l’on « ignore encore ce qui s’est produit à Hiroshima. Le Département de la Guerre fait savoir qu’on ne dispose pas encore de rapport précis, car la cible est cachée aux avions de  reconnaissance par un nuage impénétrable de poussière et de fumée. » Faute d’autres éléments, le journal mentionne les informations données par le Département de la Guerre sur l’essai du Nouveau-Mexique : une immense tour métallique a été vaporisée, un nuage s’est formé jusqu’à 40 000 pieds (12 000 mètres), et deux observateurs situés à 10 000 yards (environ 9 km) ont été jetés à terre. Il reprend également les passages du communiqué de Truman sur les conditions d’élaboration de l’arme, et insiste sur le ton de solennité et le sérieux avec lesquels les officiels se sont exprimés.

Source : Wikipédia.

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