Les antiquités.

L’Antiquité est une époque de l’Histoire. C’est par le développement ou l’adoption de l’écriture que l’Antiquité succède à la Préhistoire : certaines civilisations de ces périodes charnières n’avaient pas d’écriture, mais sont mentionnées dans les écrits d’autres civilisations : on les place dans la Protohistoire. Le passage de la Préhistoire à l’Antiquité s’est donc produit à différentes périodes pour les différents peuples.

De la même manière, dans l’historiographie occidentale, l’Antiquité précède le Moyen Âge qui précède l’Époque moderne. Cette périodisation n’est pas forcément adaptée hors du monde occidental et vouloir l’appliquer nolens volens n’a pas grand sens.

Son nom dérive du latin antiquus signifiant antérieur, ancien.

En histoire européenne, l’Antiquité est la période des civilisations de l’écriture autour de la mer Méditerranée, après la Préhistoire, et avant le Moyen Âge. La majorité des historiens estiment que l’Antiquité y commence au IVe millénaire avant notre ère (−3500, −3000) avec l’invention de l’écriture en Mésopotamie et en Égypte, et voit sa fin durant les grandes invasions eurasiennes autour du ve siècle (300 à 600). La date symbolique est relative à une civilisation ou une nation. La déposition du dernier empereur romain d’Occident en 476 est un repère conventionnel pour l’Europe occidentale, mais d’autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. Dans une approche eurocentriste, l’Antiquité est souvent réduite à l’Antiquité gréco-romaine dite Antiquité classique.

Dans les Amériques, l’Antiquité est associée aux civilisations précolombiennes, si bien qu’elle commence vers −1200 avec l’invention du système d’écriture pictogrammes-idéogrammes par les Olmèques1 et s’achève au début du xvie siècle avec l’arrivée des Européens, donc suivie directement par l’Époque moderne (pas de Moyen Âge).

En Asie, la période se termine à peu près vers l’an −200, avec la dynastie Qin qui inaugure la période impériale en Chine. En Inde du Sud cette transition est peu visible, marquée par le début de la dynastie Chola. Tandis que pour l’Inde du Nord, c’est plutôt l’effondrement de l’empire kouchan, vers 230 de notre ère, qui constitue le début d’une période d’atténuation de la notion d’Antiquité, dans la relation avec les anciens mondes : l’indien du Nord (Maurya et Shunga), le grec-hellénistique et romain, les Parthes et les Iraniens anciens. Cette première rupture se confirme avec l’émergence de l’empire Gupta à la fin du iiie siècle.

La discipline qui étudie les civilisations antiques est l’Histoire ancienne, celle qui étudie les civilisations protohistoriques est la Protohistoire.


L’événement majeur constitué par la chute de l’Empire romain d’Occident en 476 a contribué à structurer la chronologie des grandes périodes historiques, selon le schéma suivant :

  • Antiquité : permanence des valeurs gréco-romaines, l’Empire romain ayant assimilé la culture grecque ;

  • Moyen Âge : oubli (supposé) des acquis de l’Antiquité jusqu’à la chute de Constantinople en 1453 ;
  • Renaissance et début des temps modernes : « redécouverte » des ouvrages scientifiques et philosophiques de l’Antiquité, ainsi que d’autres éléments (esthétiques…).
Antiquités, carnet de 10 timbres.

Ce découpage très schématique découle principalement des travaux de Montesquieu, Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734), et de l’historien britannique Edward Gibbon, notamment sa fameuse étude Decline and Fall of the Roman Empire (Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, 1776), et des historiens du XIXe siècle en ce qui concerne la chute de Constantinople, marquant la fin du « Moyen Âge ». Il conduit à présenter le Moyen Âge comme une période intermédiaire, une sorte d’« Âge sombre » de la civilisation.

Toutefois, ce schéma pose quelques difficultés :

  • La permanence des grands traits de l’Antiquité tardive — civilisation du Bas Empire romain et poursuite de l’Empire romain en Orient (Byzance) — au-delà de l’événement politique constitué par la déposition du dernier empereur romain Romulus Augustule : pour cette raison, l’historien médiéviste Jacques Le Goff a par exemple proposé d’étendre l’Antiquité tardive jusqu’au Xe siècle ;
  • La redécouverte et la traduction de nombreux ouvrages scientifiques et

  • philosophiques, non seulement grecs, mais également arabo-musulmans, au cours du XIIe siècle, bien avant que la chute de Constantinople ne conduise les lettrés chrétiens de cette ville à fuir la ville en emportant des manuscrits d’ouvrages de l’Antiquité grecque ; ce fait historique a été mis en évidence dès 1927 par l’historien américain Charles Homer Haskins dans un ouvrage qui provoqua une vive polémique, The Renaissance of the Twelfth Century. Il est néanmoins admis aujourd’hui par la communauté des

  • médiévistes qu’une renaissance a bien eu lieu au XIIe siècle. Les médiévistes sont allés plus loin et ont découvert que les ouvrages des auteurs latins avaient souvent été conservés durant la renaissance carolingienne, et que les bibliothèques ont été réorganisées pendant la « renaissance ottonienne ». Ces mises au point conduisent à parler de « renaissances médiévales », qui auraient eu lieu avant la chute de Constantinople.

Depuis l’entre-deux guerres au moins, les historiens ont commencé à remettre en cause l’importance sur le plan historiographique du déclin de l’Empire romain d’Occident ; ils mettent en évidence une période d’Antiquité tardive qui s’étend au-delà de l’année 476, et établit une continuité de la culture antique entre les ve et vie siècles. Dans cette optique, le Moyen Âge commencerait plus tard.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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