L’érable.

Les érables sont des arbres et des arbustes du genre Acer, type de la famille des Sapindacées selon la classification APG III (autrefois, selon la classification de Cronquist, de celle des Acéracées), dans l’ordre des Sapindales.

Une érablaie est un peuplement forestier dominé par les érables.


Le terme latin acer ne s’est pas imposé dans le bas latin de Gaule, comme c’est souvent le cas pour les noms d’arbres (cf. if, chêne, etc.), contrairement à l’italien acero ou à l’espagnol arce.

Le français a un terme hybride acerabulus, dont la forme d’oïl est attestée dans le Roman de la Rose : arable. Le premier élément s’analyse bien comme le terme latin acer, mais le second -abulus est probablement celtique selon Vendryes, repris par Xavier Delamarre qui le font venir du gaulois abalo-, aballo-, pomme, pommier (cf. Glossaire de Vienne : avallo ‘poma’).

acerabulus signifie donc mot-à-mot « érable-pommier », formation comparable à celles du celtique insulaire, par exemple : vieil irlandais fic-abull, figuier ou gallois cri-afol, sorbier des oiseaux.

L’occitan languedocien conserve aussi par endroits un terme issu du même étymon hybride : argelabre, même si la forme la plus répandue est directement issue du latin avec aseron en languedocien (formé de acer + suffixe diminutif -onis) et en gascon avec aseròu (formé de acer + suffixe diminutif -olum).

Le latin acer (« pointu, aigu, perçant ») est un proche parent d’acus, aiguille, d’acutus, aigu, mots latins basés sur la racine indo-européenne *ak que l’on retrouve aussi dans l’allemand Ahorn, et qui fait référence aux feuilles palmées à lobes pointus des érables. Cette étymologie renverrait donc à la signification littérale d’« érable-pommier » ou d’« arbre aux feuilles pointues ».

La plupart des érables peuvent atteindre entre 10 et 45 m de hauteur. Les autres relèvent plus du terme d’arbrisseau, mesurant moins de 10 m[réf. nécessaire]. La plupart des espèces ont des feuilles caduques, mais une minorité en Asie du Sud et dans le bassin méditerranéen sont sempervirentes. La plupart des érables tolèrent le manque de luminosité : beaucoup de petits spécimens s’accommodent de vivre sous la canopée des feuillages des arbres plus grands qu’eux, si bien que les plus grands spécimens deviennent dominants dans de la canopée. Le faisceau des racines de l’érable est typiquement dense et fibreux. Quelques espèces, dont Acer cappadocicum, drageonnent régulièrement.

Les feuilles d’érable sont toujours opposées et sont, dans la plupart des espèces, à nervuration palmée avec 3 à 9 nervures (plus rarement 13) dont la nervure principale au milieu.

Les fleurs sont régulières, symétriques, en grappes ou panicules. Elles ont quatre ou cinq sépales, quatre ou cinq pétales d’environ entre 1 et 6 mm de long (inexistants chez certaines espèces), de quatre à dix étamines de 6 à 10 mm de long et deux pistils ou un pistil avec deux styles. L’ovaire a deux carpelles soudés biovulés, qui permettent de distinguer aisément le sexe de l’arbre. L’érable fleurit généralement à la fin de l’hiver ou au début du printemps, avec ou juste après la feuillaison, mais quelquefois avant.

Les fleurs de l’érable sont vertes, jaunes, orangées ou rouges. Bien que celles-ci soient individuellement petites, l’arbre entier en fleurs peut être impressionnant dans diverses espèces. Les érables sont au début du printemps source de pollen et de nectar pour les insectes.

Le fruit de l’érable, appelé samare, est jumelé en disamare, en forme d’hélice. La graine peut ainsi, grâce au vent, être transportée sur des distances considérables. Elle parvient à maturité sur l’arbre de quelques semaines à six mois selon l’espèce et est dispersée peu de temps après. La plupart des espèces ont besoin de la stratification pour germer. La graine peut rester dormante plusieurs années avant de germer. Les samares matures sont une source alimentaire, décortiquées et consommées par rongeurs et passereaux granivores, source s’ajoutant à la pédofaune (entre autres) dégradant les feuillages caducs.

Parmi les érables, on trouve des espèces utilisées pour la production du sirop d’érable en Amérique du Nord, des espèces fournissant du bois d’œuvre et d’autres enfin utilisées comme arbres d’ornement pour la forme particulièrement découpée de leurs feuilles ou pour la coloration de leur feuillage en automne. Un érable à belles fleurs écarlates, appelé Acer tomentosum ou “Erable de Sir Charles Wager” dans les livres de botanique et de jardinage de l’époque fut à la mode à la fin du XVIIIe- début du XIXe siècle, et figura même dans la composition de produits tannants. La feuille d’érable est l’emblème du Canada.

Les jeunes feuilles (tendres et translucides) d’érable plane et d’érable sycomore sont comestibles mais celles du sycomore ont mauvais goût. L’infusion de leurs feuilles est utilisée en breuvage.

Selon une étude ethnobotanique et du patois local, faite par Françoise et Grégoire Nicollier à Bagnes (France) et publiée en 1984, de même que pour le peuplier blanc et le peuplier d’Italie, « les feuilles, mélangées à du son, de la paille et des feuilles d’érable, constituent un fourrage pour les vaches ».

Certaines espèces produisent du sirop d’érable.

La feuille d’érable qui figure sur le drapeau du Canada sous la forme d’une figure stylisée à onze pointes est celle de l’érable à sucre (Acer saccharum Marsh., 1785). Ce drapeau a remplacé le pavillon rouge (red ensign) le 15 février 1965.

Au Japon, on apprécie particulièrement l’érable du Japon et, chaque automne, les Japonais vont admirer leurs couleurs flamboyantes pendant la période qu’ils appellent « momijigari » (c’est-à-dire « admirer les érables »).

Dans le jeu de cartes traditionnel japonais Hanafuda, des feuilles d’érable sont représentées sur la série des 4 cartes du mois d’octobre.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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