L’église Saint-Martial de Lestards (Corrèze).

« C’est la fierté de notre village », annonce d’emblée Christophe Petit, maire de Lestards et conseiller général du canton de Bugeat. Au coeur de Lestards, village qu’il administré depuis 2001, trône la seule et unique église de France au toit de chaume. « L’église était inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1998, et c’est en 2002 que nous avons obtenu le classement aux monuments historiques. Le toit de chaume est si particulier que de nombreux touristes se pressent chez nous pour le contempler. »

Bâtie au XI e siècle, l’église Saint-Martial de Lestards a connu de nombreuses transformations. Un incendie a ravagé l’édifice. « Il existe des traces de ce sinistre aux archives départementales. Par ailleurs, tout ce que nous pouvons savoir sur Lestards et son église se trouve aux Archives départementales. C’est ainsi que nous pouvons dire que l’ordre des Antonins était présent à Lestards. » En 1300, l’ordre de Saint-Antoine de Viennois établit une commanderie à

Lestards. Celle-ci accueillait les malades et venait en aide aux plus démunis de la région. Pas moins de quatorze commandeurs se sont succédé à la tête de l’établissement entre 1300 et 1675. Durant cette période, l’ordre hospitalier de Saint-Antoine avait obtenu la cure de Lestards, dirigeant ainsi une paroisse. Mais au XVIII e siècle, la commanderie est fortement troublée. En effet, l’archevêque de Toulouse, Loménie de Brienne, futur ministre du roi Louis XVI, fait condamner en 1768 par un édit l’ordre des Antonins. C’est ainsi que la commanderie de Lestards fut rachetée par l’Ordre de Malte. Ainsi pouvait-elle garder sa fonction d’accueil et de soin des malades. Mais l’union fut de courte durée. Les ravages de la Révolution française poussant les religieux à vendre leur bien à la nation.

Eglise Saint-Martial de Lestards, carte maximum, 26/06/2015.

Pourtant, les maires successifs de Lestards ont porté une attention toute particulière à leur patrimoine bâti. « Nous conservons pas mal de photos de l’église à la mairie. Elles nous permettent de voir comment le village a évolué. Mais on constate aussi que l’église n’a pas toujours uniquement porté un toit de chaume. Par exemple, entre 1909 et 1976, elle était recouverte d’un toit d’ardoise. Cela devait être plus économique et plus facile à entretenir pour la commune. Mais cela enlevait toute sa particularité à l’ensemble du village. En 1977, une nouvelle toiture de chaume s’est élevée sur le toit de Saint-Martial de Lestards. Mais là encore les problèmes économiques ont ressurgi, puisque ce n’est plus un toit en paille de seigle mais en roseaux que l’on voit sur les photos », fait remarquer Christophe Petit.

Sauvegarder l’âme du village« Connus pour leurs longévités, les toits de chaumes sont censés être changés tous les cinquante ans. Or, en 2008, la mousse a commencé à faire son apparition. Il faut dire que les contraintes climatiques connues par la région ne sont pas bonnes pour de tels matériaux. » Une bataille s’amorce alors entre les Bâtiments de France et les Monuments historiques sur la question des matériaux à utiliser. Si l’un souhaitait poser de la paille de seigle, l’autre préférait remettre un toit en roseaux. « La bataille a été rude, mais Lestards a recouvré son caractère et son histoire », s’amuse aujourd’hui le maire.

Dans la nef de l’église, des pierres sculptées seraient des sépultures. Mais « aucun moyen de savoir à qui elles appartiennent. Dans le ch’ur, il existe un passage souterrain. On le sait parce que les anciens l’ont vu. Mais, lors de la restauration de l’intérieur de l’église, les personnes assermentées n’ont pas voulu chercher plus loin », regrette Christophe Petit. Un mystère savamment gardé.

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Sources : La Montagne, YouTube.

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