L’École des hautes études commerciales de Paris (ou HEC, HEC Paris, et HEC School of Management) est une grande école de commerce consulaire reconnue par l’État créée en 1881. Elle est gérée et financée par la chambre de commerce et d’industrie de région Paris – Île-de-France (CCI Paris-Ile-de-France). À l’origine située rue de Tocqueville à Paris, l’école se déplace en 1964 dans son campus de Jouy-en-Josas, inauguré par le général De Gaulle.

Le Groupe HEC propose différentes formations au management et à l’entrepreneuriat : cursus classique sur concours sélectionnant des étudiants de classes préparatoires économiques et commerciales (appelé cursus « Grande école ») débouchant sur un diplôme de maîtrise universitaire en sciences, mastère spécialisé, maîtrise en administration des affaires (MBA), doctorat et formations professionnelles certifiante (CESA).

Le 1er juillet 2008, HEC Paris rejoint ParisTech puis l’université Paris-Saclay comme « membre fondateur ». L’École se situe dans la partie nord du futur pôle de compétitivité technologique Paris-Saclay, qui doit rassembler 25 % de la recherche publique française et 350 000 emplois à l’horizon 2020.

HEC, carte maximum, Jouy-en-Josas, 19/06/1981.

L’école fait également partie du réseau des écoles supérieures de commerce (ESC) de la CCI Paris Île-de-France avec l’ESSEC et l’ESCP Europe, formant le groupe des “trois parisiennes”. Jouissant d’un grand prestige dans l’enseignement supérieur en France, HEC Paris est souvent associée à la sélectivité, à l’excellence académique, mais aussi à l’élitisme et à la technocratie qui sont sources de critiques depuis sa création.


Les débuts sont difficiles : L’école est peu connue, chère et souffre d’être considérée comme une école facile pour enfants de bonne famille. La chute du nombre d’élèves, entre 1902 et 1904, qui diminue de 401 à 277, en est une parfaite illustration. Les bacheliers sont alors encore admis de droit. L’instauration d’un concours en 1892 tente de renverser cette tendance. Supprimé en 1906, il est rétabli en 1913. La direction innove également par l’instauration d’un concours d’entrée en deuxième année en 1921 ou, l’année suivante, l’introduction expérimentale de la méthode des cas. Les cours restent cependant, comme dans l’enseignement français de l’époque, très théoriques. En 1938, la scolarité passe de deux à trois ans et le stage obligatoire en entreprise est introduit.

HEC, épreuve d’artiste signée.

Les années de guerre affaiblissent l’établissement qui cependant reste ouvert. Parmi les diplômés de l’époque, on peut citer par exemple Maurice Herzog. La rupture de la guerre débouche dans les années 1950 sur une évolution rapide vers des méthodes inspirées des business schools américaines : en 1952 une délégation part étudier ce modèle tandis que la Chambre de commerce et d’industrie de Paris dont dépend l’école pousse dans cette voie.

HEC, essais de couleurs.

La remise à plat effectuée par le directeur de l’école, Guy Lhérault, va dans ce sens : il vise à donner à la gestion ses lettres de noblesse en la « scientifisant », notamment par une plus grande place accordée aux mathématiques, le développement des enseignements de finance ou de contrôle de gestion. En 1958, la méthode des cas, née à Harvard dans les années 1950, est généralisée à toutes les matières9, et le niveau du corps professoral est amélioré par le recrutement de titulaires de MBA américains. En 1964, la rupture est incarnée par le déplacement de l’école sur un véritable campus à Jouy-en-Josas, inauguré le 9 juillet 1964 par le Général de Gaulle. L’évolution générale se poursuit avec la constitution d’un corps professoral permanent qui, de zéro en 1962, passe à 79 en 1970.

Le déménagement facilite la création de formations complémentaires dans les années suivantes : la formation continue pour les cadres ayant déjà de l’expérience en 1967 et en 1975 un programme doctoral visant à former des professeurs en gestion. En 1969 l’Institut supérieur des affaires (ISA), programme MBA du Groupe HEC, avait été créé pour des gens d’horizons divers ayant déjà une qualification élevée (ingénieurs, diplômés de troisième cycle, jeunes cadres ayant quelques années d’expérience). Là encore Lhérault reprend un modèle proche des standards américains. Il quitte son poste en 1969, après avoir radicalement étendu le périmètre du « Groupe HEC » qui ne se cantonne plus à la grande école, mais reste encore très centré sur la France.

Les années 1970 et 1980 sont celles de l’internationalisation et de l’accent mis sur la recherche : création en 1973 et en partenariat avec la New York University et la London School of Economics d’un programme d’échanges, le Partnership in International Management. Des accords sont également signés avec des écoles étrangères comme l’ESADE de Barcelone, l’Université Bocconi de Milan ou McGill à Montréal. En 1975 un concours réservé aux étudiants étrangers est ouvert. En 1988, la création du réseau CEMS (Community of European Management Schools) avec l’Esade, Bocconi et l’Université de Cologne multiplie les possibilités d’échanges en Europe. Les accréditations AMBA, Equis et AACSB viennent reconnaître ces progrès dans les années 1990-2000. En 2001 le groupe HEC lance le TRIUM Executive MBA, programme mené conjointement avec la New York University et sa Stern School of Business et la London School of Economics.

En 1973, le concours d’entrée est ouvert aux filles et l’école de Haut enseignement commercial pour les jeunes filles disparaît tandis que 27 filles réussissent le concours. En 1985, les filles représentent 30 % de la promotion et dans les années 2000 entre 45 et 50 %.

Le programme doctoral voit le jour en 1975 mais jusqu’en 1985 les docteurs doivent soutenir leur thèse à l’université. C’est en 1985 que l’école obtient le droit de décerner le titre de docteur, avant l’ESSEC (2010) et l’ESCP Europe17 (2012). Le corps professoral continue à se développer et atteint 350 personnes en 19807 puis environ 800 actuellement. La part d’enseignants-chercheurs augmente progressivement dans le corps professoral et celles des titulaires d’un PhD ou d’un doctorat passe à 90 % en 2007.

Les liens avec les entreprises sont par ailleurs renforcés, avec comme corollaire une plus grande spécialisation : Création des spécialisations « Finance » et « Entrepreneurs » en 1986. Corollaire du Big Bang et de l’explosion de la City, de plus en plus d’étudiants de cette première spécialisation partent en Angleterre et, plus généralement, à l’étranger. En 2006, un tiers des étudiants partaient pour leur premier emploi à l’étranger.

Par ailleurs l’école développe les chaires financées par des entreprises (Deloitte, EDF, Toshiba…) pour multiplier les liens avec ces dernières. La fondation HEC, créée en 1972, a pour but spécifique de développer ces liens et le financement de l’école par les entreprises, actuellement de 4,5 millions d’euros par an. Elle est dirigée depuis avril 2008 par Daniel Bernard (HEC 1969) en remplacement de Jean-Marie Hennes (MBA 1980).

Dans les années 2000, l’importance des effectifs de jeunes diplômés qui entrent dans la finance suscite des interrogations, comme pour les écoles d’ingénieurs, au vu de l’éloignement par rapport aux missions commerciales auxquelles préparait, historiquement, leur enseignement.

En 2016, HEC Paris proposait à ses futurs élèves boursiers ou issus de milieux modestes de classe préparatoire économique et commerciale d’intégrer un séminaire d’été. L’objectif : les aider à se préparer du mieux possible aux enseignements qui leur seraient donnés à la rentrée.

En juin 2019, HEC lance une levée de fonds auprès d’anciens élèves et d’entreprises dans le but d’obtenir 200 millions d’euros avant 2024. 70 millions d’euros ont déjà été levés avant l’annonce publique. La direction d’HEC justifie cette volonté d’augmenter son capital par une restructuration impliquant une meilleure qualité de formation et d’enseignement pour ses élèves avec davantage d’encadrement mais aussi une rénovation de son campus qui date de 1967.

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Sources : Wikipédia, YouTube.