L’échasse blanche.

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Grand limicole facilement identifiable, l’Echasse blanche possède un plumage noir et blanc, de longues pattes rouges et un bec fin, droit et noir.
Les ailes et le haut du dos sont noirs brillants avec des reflets verts, notamment chez le mâle. Des marques noires ou grises, plus ou moins variables sont visibles sur la tête et l’arrière du cou. Un collier blanc contraste avec le dos et la nuque noirs. Les parties inférieures sont blanches. La tête présente une face blanche, alors que le sommet de la calotte est noir, les yeux sont rouges.

En vol, le gris très pâle de la queue remonte en pointe sur le dos et contraste avec les ailes noires et pointues de l’oiseau. Les longues pattes rouges dépassent nettement du corps. Le vol est dynamique, direct avec des battements amples et rapides.

Le dimorphisme sexuel existe sans être trop marqué. Les mâles sont légèrement plus grands et les femelles présentent des colorations plus brunâtres sur les parties supérieures.

Les juvéniles présentent un manteau, une calotte et une nuque brun-noir, le reste du corps est blanc. En vol, l’arrière des rémiges est liseré de blanc. Les pattes sont gris rougeâtre à rouge pâle.

Echasse blanche, carte maximum, Portugal.

La mue complète des adultes s’échelonne de juillet à décembre. En plumage internuptial, les deux sexes sont semblables avec un plumage plus terne.
L’Echasse blanche est bruyante en été, notamment sur ses zones de nidification où ses cris, émis depuis le sol ou en vol, sont variés, stridents et souvent répétés à la moindre alerte.
Longueur totale du corps : 35-40 cm. Poids : 160-200 g.

Espèce cosmopolite, l’Echasse blanche se reproduit en Eurasie et en Afrique ; en Europe, elle est principalement distribuée autour de la Méditerranée et de la Mer noire.

Pour les oiseaux d’Europe de l’Ouest, les principaux quartiers d’hiver se situent en Afrique de l’Ouest.

En France, l’Echasse blanche fréquente principalement les façades littorales : sur les côtes Méditerranéennes du Languedoc au Var, avec de bonnes densités en Camargue ; sur la façade Atlantique, avec plusieurs secteurs de
reproduction, en Picardie, Bretagne du sud, Pays-de-Loire, Charente-Maritime et Aquitaine. Plusieurs sites de reproduction sont aussi notés à l’intérieur des terres où elle s’installe à raison d’effectifs plus clairsemés : Lac de Grand lieu, Dombes, Brenne, Sologne, mais aussi, de plus en plus régulièrement, sur des sites côtiers distribués de la Bretagne à la frontière belge.

Des haltes migratoires sont observées sur de nombreux sites (principalement des complexes de zones humides) distribués sur l’ensemble du territoire français, y compris la Corse, où elle ne niche qu’exceptionnellement.

Les hivernants sont rares (maximum de 16 individus en 2001), mais réguliers, surtout sur les sites de la côte méditerranéenne. Des individus ont également été observés dans le Centre-Ouest et en Bretagne.

L’Echasse blanche fréquente essentiellement les zones humides littorales, telles que les marais salants, les lagunes littorales ou les marais saumâtres du bord de mer. On la retrouve aussi dans des zones douces (marges des rizières par exemple) à saumâtres des marais côtiers et à l’intérieur des terres (rives d’étangs, prairies humides, berges de rivière), comme en Brenne par exemple. L’espèce ne dédaigne pas certains milieux artificialisés tels que les marais salants en activité, des bassins de décantation ou des stations de lagunage.

Espèce migratrice, les adultes reviennent de leurs quartiers d’hiver d’Afrique tropicale en France dès la deuxième décade de mars et les sites de reproduction sont principalement occupés courant avril, dès fin mars pour les adultes les plus précoces en région Méditerranéenne.

L’espèce est typiquement grégaire, tant en période de nidification, que le reste de l’année. Des rassemblements postnuptiaux de plusieurs centaines d’individus peuvent être observés en juillet et août. La grande majorité des individus ont quitté la France courant octobre.

Les travaux de baguage de l’espèce menés sur le pourtour méditerranéen ont montré un important brassage de la population de toute l’Europe de l’Ouest. Les couples nicheurs d’Espagne peuvent très bien s’installer en France ou Cahiers d’Habitat « Oiseaux » .

en Italie l’année suivante, puis changer de pays plus tard, au gré des conditions d’inondation. Les conditions climatiques sur les zones d’hivernage en Afrique et sur les sites de reproduction espagnols peuvent attirer de nombreux oiseaux si les conditions sont favorables, limitant l’installation plus au nord.

Les colonies de reproduction, souvent lâches, sont généralement constituées de 10 à 40 couples. On observe aussi des couples isolés, ainsi que quelques colonies dépassant les 50 couples. Les nids sont séparés de quelques mètres. Sur les îlots de reproduction, on retrouve souvent l’Echasse blanche associée à l’Avocette élégante Recurvirostra avosetta ou à certains Laridés (mouette, sterne).

Les couples, strictement monogames, se forment dès l’arrivée sur les sites de reproduction pour une seule saison de reproduction. Les nids sont installés préférentiellement dans les sites présentant une lame d’eau inférieure à 20 cm et/ou dont le niveau a tendance à diminuer au cours de la saison. La présence d’îlots (végétalisés ou non) et d’une végétation basse plus ou moins clairsemée (jonc, scirpe, salicorne) dans les vasières seront les éléments clefs pour l’installation des échasses. Le nid est le plus souvent construit au bord de l’eau, mais peut en être éloigné de plusieurs dizaines de mètres. Simple dépression peu profonde grattée dans le sol, ou parfois construit sur de la végétation flottante, il est constitué de matériaux recueillis à proximité.

La ponte moyenne compte quatre (trois à cinq) œufs déposés dès la mi-avril. La couvaison est principalement assurée par la femelle, surtout en fin d’incubation et dure en moyenne 22 à 25 jours. Les éclosions sont généralement synchrones. Les pertes peuvent être importantes et atteindre 75% dans les cas extrêmes. Entre autres causes, la submersion et le piétinement par les bovins sont responsables de la plus grande partie des destructions de couvées.

Les jeunes, nidifuges, sont accompagnés par les deux parents pendant 28 à 32 jours.

Les adultes défendent âprement leur nid et leurs jeunes avec de nombreux cris d’alarme, depuis le sol ou en vol, n’hésitant pas houspiller les prédateurs potentiels (laridés, rapaces, canidés, homme), souvent avec l’aide des autres espèces se reproduisant sur la zone.

Selon la date de ponte des oiseaux ou les conditions extérieures (dérangement, ponte de remplacement) l’élevage de certains jeunes peut s’étaler jusqu’en juillet, mais dès la fin du mois de juin le regroupement de familles sur les sites riches en ressource alimentaire est observé.

Après l’envol des jeunes, il existe une phase importante de dispersion, où adultes et jeunes explorent des milieux différents de ceux où ils ont niché.
Le succès à l’envol est très variable, atteignant jusqu’à 68% en France. La production moyenne en jeunes volants par famille est de 3,44.

La maturité sexuelle des adultes est atteinte au cours de la troisième année, parfois dès la seconde année. La longévité de l’espèce observée dans la nature sur des individus bagués atteint plus de dix ans.

L’Echasse se nourrit seule ou en groupe, elle collecte sa nourriture dans l’eau peu profonde ou sur le rivage dans les vasières et dans la végétation (sansouire, rizière), elle nage rarement. Son régime alimentaire se compose surtout d’insectes et de leurs larves, mais aussi de petits crustacés et de mollusques qu’elle chasse à vue.

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Sources : INPN, YouTube.

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