Le virus Ebola.

Le virus Ebola est l’agent infectieux qui provoque, chez l’humain et les autres primates, des fièvres souvent hémorragiques — la maladie à virus Ebola — à l’origine d’épidémies historiques notables par leur ampleur et leur sévérité. La transmission entre humains a lieu avant tout par contact direct avec des fluides corporels. Il s’agit d’un virus à ARN monocaténaire de polarité négative (ordre des Mononegavirales) et à génome non segmenté (groupe V de la classification Baltimore). Il présente l’apparence filamenteuse caractéristique des filovirus, une famille à laquelle appartiennent également le virus Marburg, le virus de Lloviu (genre Cuevavirus) et le virus Měnglà (Genre Dianlovirus).

Autrefois appelé virus Ebola Zaïre, le virus Ebola appartient  au genre Ebolavirus et représente le seul virus de l’espèce Ebolavirus Zaïre.

Compte tenu de son danger biologique, ce virus ne doit être manipulé qu’au sein de laboratoires P4 ou BSL-45,6, lesquels sont conçus pour prévenir les risques de contamination par accident ou du fait d’actes de malveillance (bioterrorisme). La maladie qu’il engendre, pour laquelle il n’existe pas jusqu’ici de traitement homologué, présente un taux de létalité allant de 25 % à 90 % chez l’humain ; l’épidémie qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015 affichait ainsi une létalité de 39,5 % au 27 mars 2016, avec 11 323 morts sur 28 646 cas recensés.

Après un test efficace en 2015 lors d’une épidémie en Guinée, un  premier vaccin a été annoncé à la fin de 2016 et utilisé pour une campagne vaccinale en Afrique de l’Ouest en 2017, ainsi qu’en République démocratique du Congo en 2019.

Entre le 24 février et le 19 juin 2021, une épidémie a eu lieu en Guinée, proche de l’épicentre de l’épidémie précédente. Le séquençage de la souche provoquant l’épidémie a permis de mettre en avant une relance épidémique d’origine humaine par une personne guérie.


Le virus Ebola appartient au genre Ebolavirus de la famille des Filoviridae (filovirus), à laquelle appartient également le virus Marburg. Tous sont des virus à l’apparence filamenteuse caractéristique.

On distingue six espèces virales à l’intérieur du genre Ebolavirus :

  • ebolavirus Bundibugyo ;
  • ebolavirus Forêt de Taï ;
  • ebolavirus Reston ;
  • ebolavirus Soudan ;
  • ebolavirus Zaïre ;
  • ebolavirus Bombali17.

La plupart d’entre eux sont à l’origine de fièvres hémorragiques apparentées chez l’être humain, mais d’intensité variable : alors que la létalité du virus Ebola (ebolavirus Zaïre) peut atteindre 90 %, celle du virus Soudan (ebolavirus Soudan) est moindre, et celle du virus Reston  (ebolavirus Reston) presque nulle. Quant au virus Bombali, sa pathogénicité est encore méconnue.

Le génome du virus Ebola, long d’environ 19 kilobases, comporte sept gènes qui codent sept protéines structurelles et deux protéines sécrétées supplémentaires par un phénomène de polymerase stuttering : nucléoprotéine de la capside NP, le cofacteur de la polymérase virale VP35, la protéine de matrice majeure VP40, les glycoprotéines GP, sGP et ssGP issues du gène GP, la nucléoprotéine mineure VP30, la protéine de matrice VP24 et l’ARN polymérase ARN-dépendante L.

Le virus Ebola peut être linéaire ou ramifié, long de 0,8 à 1 µm mais pouvant atteindre 14 μm par concatémérisation (formation d’une particule longue par concaténation de particules plus courtes), avec un diamètre constant de 80 nm. Il possède une capside nucléaire hélicoïdale de 20 à 30 nm de diamètre. Celle-ci est constituée de nucléoprotéines NP et VP30 ; elle-même est enveloppée d’une matrice hélicoïdale de 40 à 50 nm de diamètre constituée de protéines VP24 et VP40 et comprenant des stries  transversales de 5 nm. L’ensemble est, à son tour, enveloppé d’une membrane lipidique dans laquelle sont fichées des glycoprotéines GP.

La maladie causée par le virus est fatale dans 20 % à 90 % des cas. Cette large différence est due au fait que le virus Ebola est particulièrement dangereux en Afrique, où les soins sont limités et difficiles à fournir aux populations. Si le virus ne dispose d’aucun traitement spécifique, de nombreux traitements symptomatiques (réanimation, réhydratation, transfusion…) peuvent permettre d’éviter le décès du patient.

La première utilisation du sang ou du sérum de convalescents comme piste de traitement, pour tirer avantage des anticorps de ceux-ci et susciter une immunisation passive chez les malades transfusés, a été ainsi tentée avec succès lors de la première épidémie d’Ebola de 1976 à Yambuku. Un programme de plasmaphérèse a même été mis en œuvre à cette occasion et fait partie des recommandations de la Commission Internationale déployée à l’époque par le gouvernement Zaïrois.

Un vaccin vivant atténué expérimental donne des résultats encourageants chez le singe. Il a été administré en mars 2009 à une chercheuse travaillant sur le virus, après une possible contamination accidentelle. L’évolution en a été favorable. Depuis 2019, des campagnes de vaccination sont menées dans les zones touchées avec ce Vaccin contre le virus Ebola.

D’autres pistes sont en cours d’exploration chez l’animal : utilisation d’une protéine inhibitrice d’un facteur de la coagulation ou inhibition de l’ARN polymérase virale par des ARN interférents. Un sérum, composé d’anticorps monoclonaux produits par des plants de tabac PGM appelé ZMapp de la firme américaine Mapp Biopharmaceutical, est administré avec succès, de façon expérimentale, en août 2014, sur deux patients américains infectés. Les États-Unis ont partiellement levé des restrictions sur un autre traitement expérimental de la société canadienne Tekmira, mais sa mise sur le marché pourrait prendre plusieurs mois. Les japonais ont eux aussi un traitement expérimental qui fonctionnerait sur le virus Ebola même 6 jours après infection et ce sur les souris, les tests sur les primates n’ont pas encore été faits et le Nigéria devrait bientôt recevoir un petit stock de ce produit utilisé pour traiter la grippe et qui fonctionne sur la Fièvre du Nil, la Fièvre Jaune et la Fièvre Aphteuse.[réf. nécessaire]La lamivudine, molécule anti-HIV disponible en quantité en Afrique, est en cours de test pour soigner Ebola.

En 2014, en République démocratique du Congo, des chercheurs ont prélevé des anticorps sur un survivant infecté par le virus Ebola. Testés sur la souris, plusieurs de ces anticorps se sont révélés efficaces, 60 à 100 % des souris sur lesquelles l’injection de ces anticorps avait été pratiquée ont survécu à l’infection.

Source : Wikipédia.

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