Le Velociraptor.

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Velociraptor (littéralement « voleur rapide »), souvent francisé sous le terme vélociraptor ou « raptor », est un genre éteint de petits dinosaures théropodes appartenant à la famille des droméosauridés, ayant vécu durant le Crétacé supérieur dans ce qui est aujourd’hui l’Asie, il y a entre 75 et 71 millions d’années. Deux espèces sont actuellement connues, bien que d’autres aient été attribuées par le passé. L’espèce type, V. mongoliensis, est connue à partir des fossiles découverts dans la formation de Djadokhta en Mongolie. Une deuxième espèce, V. osmolskae, a été décrite en 2008 grâce à des fragments crâniens découverts dans la formation de Bayan Mandahu en Chine.

Mesurant environ 1,5 à 2 m de long pour une masse corporelle comprise entre 15 et 18 kg, Velociraptor est plus petit que d’autres droméosauridés tels que Deinonychus ou Achillobator. Il partage néanmoins bon nombre de caractéristiques anatomiques avec ceux-ci. C’était un carnivore bipède à plumes doté d’une longue queue et d’une grande griffe en forme de faucille sur chaque patte arrière, qui aurait été utilisée pour attaquer et retenir les proies. Velociraptor se distingue des autres droméosauridés par son crâne long et bas, au museau retroussé.

Velociraptor est l’un des genres de dinosaures les plus connus du grand public en raison de son rôle de premier plan dans les films de la saga Jurassic Park. Cependant, Velociraptor est à peu près haut comme une dinde, considérablement plus petit que les reptiles d’environ 2 m de haut et de 90 kg vus dans les romans et les films (qui figurent des membres du groupe apparenté du genre Deinonychus). Aujourd’hui, de tous les droméosauridés, Velociraptor est bien connu des paléontologues, plus d’une douzaine de squelettes fossiles ayant été décrits. Un fossile  particulièrement célèbre conserve d’ailleurs un Velociraptor figé dans un combat avec un Protoceratops.


Le 11 août 1923, au cours d’une expédition menée aux Flaming Cliffs, situés dans la formation de Djadokhta dans le désert de Gobi, en Mongolie, pour le compte du musée américain d’histoire naturelle, Peter Kaisen découvre le premier fossile de Velociraptor connu des chercheurs. Il s’agit d’un crâne écrasé mais complet, associé à l’une des griffes du deuxième orteil, catalogué AMNH 6515. En 1924, le président du musée, Henry Fairfield Osborn, désigne le crâne et la griffe, qu’il suppose provenir de la main, comme le spécimen holotype de son nouveau genre, qu’il nomme Velociraptor. Le nom générique est dérivé des mots latins velox, « rapide », et raptor, « voleur » ou « pilleur », et fait référence au côté coureur et au régime carnivore de l’animal. Osborn nomme l’espèce type V. mongoliensis en référence au pays d’origine de la découverte1. Plus tôt cette année-là, Osborn a déjà mentionné de manière informelle l’animal dans un article de presse populaire, sous le nom « Ovoraptor djadochtari » (distinct de Oviraptor du même nom), pour finalement le changer en V. mongoliensis lors de sa description formelle.

Alors que les équipes nord-américaines ont été exclues de la Mongolie  communiste pendant la guerre froide, des expéditions de scientifiques soviétiques et polonais, en collaboration avec des collègues mongols, ont récupéré plusieurs autres spécimens de Velociraptor. Le plus célèbre est Fighting Dinosaurs (catalogué MPC-D 100/25, anciennement IGM, GIN ou GI SPS), découvert par une équipe polono-mongole en 1971. Le fossile préserve un Velociraptor en plein combat contre un Protoceratops. Il est considéré comme un trésor national de la Mongolie et, en 2000, il a été prêté au musée américain d’histoire naturelle de New York pour une exposition temporaire.

Entre 1988 et 1990, une équipe sino-canadienne découvre des restes de Velociraptor dans le nord de la Chine. Des scientifiques américains sont retournés en Mongolie en 1990 à l’occasion d’une expédition mongolo-américaine conjointe dans le désert de Gobi, dirigée par le musée américain d’histoire naturelle et par l’académie des sciences de Mongolie, ce qui a permis de découvrir plusieurs squelettes bien conservés. Un de ces spécimens, MPC-D 100/980, a été surnommé « Ichabodcraniosaurus » par l’équipe de Mark Norell parce qu’un spécimen assez complet avait été trouvé sans son crâne, une allusion au personnage d’Ichabod Crane, héros de la nouvelle La Légende de Sleepy Hollow de Washington Irving. Alors que Norell et Makovicky le considéraient provisoirement comme un spécimen de V. mongoliensis, il a finalement été décrit en 2021 comme étant une nouvelle espèce se nommant Shri devi.

En 2020, Powers et ses collègues ont réexaminé les maxillaires de plusieurs taxons d’eudroméosaures, concluant que la plupart des eudroméosaures asiatiques et nord-américains étaient séparés par la morphologie du museau et des stratégies écologiques. Ils trouvent que le maxillaire est une référence fiable pour déduire la forme du prémaxillaire et du museau global. Par exemple, la plupart des espèces asiatiques ont des museaux allongés basés sur le maxillaire (à savoir les Velociraptorinae), indiquant une alimentation sélective chez Velociraptor et ses proches parents, comme la capture de petites proies rapides. En revanche, la plupart des  eudroméosaures nord-américains, principalement des Dromaeosaurinae, présentent une morphologie du maxillaire robuste et profonde. Cependant, le grand Achillobator est une exception unique aux taxons asiatiques avec son maxillaire profond.

Le fossile Fighting Dinosaurs, découvert en 1971, préserve un V.  mongoliensis et un Protoceratops andrewsi en plein combat et fournit des preuves directes d’un comportement de prédateur. Lors du rapport initial, les chercheurs ont émit l’hypothèse que les deux animaux se sont noyés. Cependant, comme les animaux ont été préservés dans d’anciens dépôts de dunes de sable, il en est actuellement admis maintenant que les animaux ont été enterrés dans le sable, soit à partir d’une dune qui s’est effondrée, soit dans une tempête de sable. L’inhumation a dû être extrêmement rapide à en juger par les poses réalistes dans lesquelles les animaux ont été conservés. Des parties du Protoceratops sont manquantes, ce qui a été considéré comme une preuve de comportement de charognards d’autres animaux39. Les comparaisons entre les anneaux sclérotiques de  Velociraptor, Protoceratops, les oiseaux et reptiles modernes indiquent que Velociraptor peut avoir été nocturne, tandis que Protoceratops peut avoir été cathéméral, actif tout au long de la journée pendant de courts   intervalles, suggérant que le combat peut avoir eu lieu au crépuscule ou pendant des périodes de basses conditions lumineuses.

La griffe distinctive, sur le deuxième doigt des droméosauridés, a traditionnellement été représentée comme une arme tranchante. Son utilisation présumée étant de couper et d’éventrer des proies. Dans le fossile Fighting Dinosaurs, le Velociraptor se trouve en dessous, avec l’une de ses griffesen forme de faucille apparemment enfoncée dans la gorge de sa proie, tandis que le bec de Protoceratops est serré sur la patte avant droite de son attaquant. Cela suggère que Velociraptor a peut-être utilisé sa griffe pour percer les organes vitaux de la gorge, tels que la veine jugulaire, l’artère carotide ou la trachée plutôt que de couper l’abdomen. Le bord intérieur de la griffe est arrondi et pas exceptionnellement tranchant, ce qui aurait pu empêcher toute sorte d’action coupante ou tranchante, bien que seul le noyau osseux de la griffe soit préservé. L’épaisse paroi abdominale de la peau et des muscles des grandes espèces de proies aurait été difficile à couper sans une surface de coupe spécialisée. L’hypothèse de la coupure a été testée lors d’un documentaire de la BBC sortie en 2005, intitulé The Truth About Killer Dinosaurs. Les producteurs du programme ont créé une jambe artificielle de Velociraptor avec une griffe et ont utilisé une poitrine de porc pour simuler la proie du dinosaure. Bien que la griffe ait pénétré la paroi abdominale, elle n’a pas été en mesure de la déchirer, ce qui indique que la griffe n’était pas utilisée pour éventrer une proie.

Des restes de Deinonychus, un droméosauridé étroitement apparenté, ont souvent été trouvés dans des groupes de plusieurs individus. Deinonychus a également été trouvé en association avec le grand ornithopode Tenontosaurus, qui a été cité comme preuve de la chasse coopérative en meute. Cependant, la seule preuve solide d’un comportement social de quelque nature que ce soit chez les droméosauridés provient d’une piste chinoise qui montre six individus d’une grande espèce se déplaçant en groupe. Bien que de nombreux fossiles isolés de Velociraptor aient été trouvés en Mongolie, aucun n’était étroitement associé à d’autres individus34. Par conséquent, alors que Velociraptor est généralement décrit comme un chasseur en meute comme dans Jurassic Park, il n’y a que des preuves fossiles limitées pour soutenir cette théorie pour les  droméosauridés en général et aucune spécifique au Velociraptor lui-même. Les empreintes de pas des droméosauridés en Chine suggèrent que quelques autres genres ont peut-être chassé en meute, mais aucun exemple concluant de ce type de comportement n’a été trouvé.

En 2011, Denver Fowler et ses collègues suggèrent une nouvelle méthode par laquelle des droméosauridés comme Velociraptor ainsi que des genres apparentés pourraient avoir capturé et retenu des proies. Ce modèle propose que les droméosauridés tuaient leur proie d’une manière très similaire aux rapaces de la famille des accipitridés existants qui sautent sur leur proie, en la coinçant sous leur poids corporel, et le saisissant fermement avec leurs grandes griffes en forme de faucille. Ces chercheurs ont proposé que, comme les accipitridés, les droméosauridés commencerait alors à se nourrir de l’animal lorsqu’il était encore en vie, et que la mort des proies résulterait éventuellement d’une perte de sang et d’une défaillance d’organe. Cette proposition est basée principalement sur des comparaisons entre la morphologie et les proportions des pattes des droméosauridés à plusieurs groupes de rapaces existants avec des comportements de prédateurs connus. Fowler à découvert que les pattes et les jambes des droméosauridés ressemblent le plus à ceux des aigles et des faucons, en particulier en termes d’avoir une deuxième griffe élargie et une amplitude similaire de  mouvement de préhension. Le métatarse court et la force de la patte, cependant, auraient été plus similaires à ceux des hiboux. La méthode de prédation serait cohérente avec d’autres aspects de l’anatomie de Velociraptor, tels que leur morphologie inhabituelle de la mâchoire et du bras. Les bras, qui pouvaient exercer beaucoup de force mais étaient probablement recouverts de longues plumes, peuvent avoir été utilisés comme stabilisateurs battants pour l’équilibre au sommet d’une proie en difficulté, avec la queue raide de contrepoids. Les mâchoires, considérées par Fowler et ses collègues comme relativement faibles, auraient été utiles pour les morsures de mouvement de scie à rangée comme le dragon de Komodo moderne, qui a également une morsure faible, pour achever sa proie si les coups de pattes n’étaient pas assez puissants. Ces adaptations prédatrices travaillant ensemble peuvent également avoir des implications sur l’origine du battement d’ailes chez les paraviens.

En 2010, Hone et ses collègues publient un article sur leur découverte en 2008 de dents qu’ils croyaient être a un Velociraptor près d’un os de la mâchoire marqué par une dent de ce qu’ils croyaient être un Protoceratops dans la formation de Bayan Mandahu. Les auteurs ont conclu que la découverte représentait « une consommation de carcasse à un stade avancé par Velociraptor » car le prédateur aurait mangé d’autres parties d’un Protoceratops fraîchement tué avant de mordre dans la région de la mâchoire48. Les preuves ont été considérées comme soutenant l’inférence du fossile Fighting Dinosaurs, selon laquelle Protoceratops faisait partie du régime alimentaire de Velociraptor.En 2012, Hone et ses collègues publient un article décrivant un spécimen de Velociraptor avec un os long d’un ptérosaure azhdarchidé dans son intestin. Cela a été interprété comme montrant un comportement charognard.

Source : Wikipédia.

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