Le vautour.

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Le terme vautour est un nom vernaculaire désignant les rapaces diurnes nécrophages. Les 23 espèces de vautours forment un groupe polyphylétique. La famille des Cathartidés occupe les Amériques tandis que les vautours de la famille des Accipitridés, plus proches des autres rapaces, règnent sur l’Ancien Monde.

Les vautours sont des animaux nécrophages obligatoires : ils se nourrissent presque exclusivement de cadavre d’animaux, et souvent de gros animaux dont les carcasses ne pourraient pas disparaitre sans eux ; de ce fait, ils sont qualifiés d’« équarrisseurs naturels »1. En éliminant les cadavres, ils évitent la propagation de maladies. À ce titre, ils fournissent un service écosystémique particulièrement important.

Vautour, carte maximum, Andorre, 2010.

Le terme ne doit pas être confondu avec celui d’autour qui désigne d’autres rapaces.


Pendant la Préhistoire, les vautours dits « de l’Ancien Monde » étaient présents aussi bien dans l’Ancien Monde qu’aux Amériques.

L’origine des Gypaetinae, famille qui regroupe les genres actuels Neophron, Gypaetus et Gypohierax, peut être remontée jusqu’au miocène supérieur de Chine4, où a été découvert le fossile de Mioneophron longirostris.

L’origine des Aegypinae est plus incertaine, deux hypothèses existant. Selon l’une, cette origine remonterait au genre éteint Néogyps, présent en Amérique au pléistocène. L’autre hypothèse donne comme ancêtre de cette famille Palaeohierax gervaisii, qui vivait en Europe dès le miocène.

Peu d’informations sont disponibles concernant l’origine de cette famille. La première divergence au sein de la famille des Cathartidés a eu lieu il y a environ 14 millions d’années, elle a séparé les petits vautours (Coragyps atratus et genre Cathartes) des « gros » contenant les condors et Sarcoramphus papa.

L’une des principales caractéristiques anatomiques des vautours est leur tête dépourvue de plumes et recouverte d’un fin duvet. On attribue souvent un rôle adaptatif à ce caractère, car leur mode d’alimentation contraint leur tête à être très souvent recouverte de sang, endroit particulièrement difficile à nettoyer. Ils ont également un long cou.

Les vautours de l’Ancien Monde repèrent les carcasses principalement grâce à leur vue perçante. Les Cathartidés, eux, se servent de leur odorat développé, ce qui est rare chez les rapaces, et même, en général, chez les oiseaux.

Leur large envergure est adaptée au vol plané, elle permet les longs vols lors de la quête de nourriture. Leurs pattes sont adaptées à la marche plutôt qu’à la préhension de proies comme c’est le cas pour les autres rapaces.

Les vautours pondent un seul œuf par saison de reproduction, ce qui rend leur population d’autant plus vulnérable. Les vautours de l’Ancien Monde construisent un nid, ceux du Nouveau Monde pondent à même le sol.

Les vautours se nourrissent exclusivement de carcasses d’animaux morts. Ils chassent en volant haut dans le ciel pour repérer les animaux morts ou proches de la mort. Une grosse proie telle qu’une vache ou un dromadaire est souvent partagée par plusieurs oiseaux.

Ces habitudes alimentaires amènent les vautours à participer activement à l’élimination naturelle et rapide des cadavres de gros animaux, aussi bien des animaux sauvages dans les régions peu habitées par l’homme que des animaux d’élevage, tels que des moutons ou des vaches.

Chaque espèce de vautour est plus ou moins spécialisée dans la consommation d’une partie des carcasses, et occupe ainsi une niche écologique spécifique. Elles fonctionnent donc en guilde pour l’élimination complète d’un cadavre.

Sur le pourtour méditerranéen et en Europe, par exemple, où quatre espèces sont présentes, les premiers à intervenir sont les vautours fauves, qui entament les cadavres par les orifices naturels et se nourrissent des tissus mous (les muscles et viscères, le foie et les poumons) : cette espèce est dite “fouilleuse-tireuse”. Viennent ensuite les vautours moines qui se nourrissent de tissus plus coriaces (cartilage, peau, tendons et éventuellement petits os). Les Percnoptères profitent des restes, tandis que les Gypaètes barbus sont spécialisés dans la consommation d’os (ils sont connus pour jeter les plus gros os sur les rochers pour les briser tout en volant).

Hertel (1994) avait montré que l’on pouvait distinguer trois groupes de vautours sur la base de critères morphologiques et de leurs habitudes alimentaires. Il qualifiait ces groupes d’« éventreurs », d’« engloutisseurs » et de « racleurs ». Au moins une espèce de chaque groupe était présente pour chaque zone étudiée : Afrique, sous-continent indien et Amazonie, et même pour le registre fossile de La Brea.

Le rôle écologique de ces grands rapaces est très important. En nettoyant les carcasses, ils peuvent éviter la transmission de maladies épidémiques ou, près des villages, empêcher la puanteur des corps en putréfaction, ou consommer les ordures ménagères.

En Afrique et en Asie, entre autres, la disparition de ces espèces a des conséquences sanitaires néfastes : les charognes sont sources d’épidémies, humaines ou animales. Les autres charognards (canidés ou milan) sont insuffisants ou en contact trop étroit avec l’homme (dans ce dernier cas, les charognards deviennent eux-mêmes propagateurs de la maladie).

En France, dans les régions où ils sont présents, les vautours permettent aux éleveurs de ne pas recourir à l’équarrissage industriel ; ces derniers bénéficient alors d’une réduction de leur CVO (contribution financière au service d’équarrissage industriel). Ce service est aussi utilisé en Espagne ou en Afrique du Sud.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

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