Le vanadium.

Le vanadium est l’élément chimique de numéro atomique 23, de symbole V.

C’est un métal rare, dur et ductile que l’on trouve dans certains minerais. Il est principalement utilisé dans les alliages.


Le nom vanadium vient de Vanadis, « Dís des Vanir », autre nom de Freyja, déesse scandinave de la beauté, car celui-ci présente des composés  chimiques très colorés. Il a été découvert par Andrés Manuel del Río, un minéralogiste espagnol, à Mexico en 1801. Il le baptisa alors « plomb brun » (maintenant appelé vanadinite). Lors de ses expériences, il découvrit que cette couleur provenait de traces de chrome, et renomma alors l’élément panchromium. Il le rebaptisa encore une fois plus tard érythronium, car la plupart des sels devenaient rouges lorsqu’ils étaient chauffés. Le chimiste français Hippolyte-Victor Collet-Descotils déclara alors que le nouvel élément de del Rio n’était que du chrome impur, et le baron Alexander von Humboldt, ami de del Rio, fut du même avis. Del Rio se rangea lui-même à leurs conclusions.

En 1831, un suédois du nom de Nils Gabriel Sefström, redécouvrit le vanadium dans de nouveaux oxydes qu’il trouva en travaillant sur des minerais de fer. Plus tard la même année, Friedrich Wöhler confirma les travaux de del Rio.

Mines de vanadium en Afrique du sud, carte maximum.

Le vanadium métallique fut isolé par Henry Enfield Roscoe en 1867. Celui-ci réduisit du chlorure de vanadium (VCl3) avec du dihydrogène.

Cependant, l’usage empirique du vanadium en métallurgie est bien plus ancien, puisqu’il remonte au Moyen Âge. Ce métal est en effet nécessaire, sous forme de traces, à l’obtention au sein de l’acier martelé des célèbres motifs qui ont fait la renommée des lames dites « de Damas ». Des  concentrations descendant jusqu’à seulement 0,003 pour cent en volume se sont révélées suffisantes pour induire le processus d’agrégation du carbone en feuillets. C’est cette structure en feuillets qui permet d’obtenir lors du forgeage, par enlèvement judicieux de matière, les motifs tels que « roses » et « échelles de Mahomet ». On pense que cet apport fortuit en vanadium provenait des cendres de végétaux utilisés lors du processus de fonte des lingots de fer. La raréfaction des plantes utilisées, ou le changement des méthodes de fonte, conduisirent apparemment, il y a plus de deux siècles, à l’arrêt de cet apport. Sans qu’ils puissent en connaître la cause, les maîtres forgerons ne purent plus induire les motifs de damasquinage dans leurs lames, et le secret involontaire de leur fabrication fut donc perdu. Il ne fut redécouvert que récemment, à la suite d’études métallurgiques et de travaux de forge poussés.

À faible dose, le vanadium est un oligoélément et un composant essentiel de certaines enzymes.

Son rôle d’oligoélément a été démontré chez les rats et les poulets qui en ont besoin d’une quantité infinitésimale pour éviter certaines déficiences dans la croissance et la reproduction. Au début des années 2000, il n’était pas encore démontré chez l’Homme, mais en 2017 son rôle d’oligoélément semble faire consensus pour l’Homme également. Récemment Panchal & al. ont estimé qu’il était utile, avec un cocktail d’autres éléments (à très faibles doses) pour éviter le syndrome métabolique.

Médicament antidiabète ? Le vanadium a été très étudié durant une trentaine d’années et particulièrement dans les années 1990 dans l’espoir de l’utiliser contre le diabète car le vanadate et le vanadyle de vanadium montraient des propriétés insulino-sensibilisantes supérieures à celles des sulfonyl-urées et de la metformine, avec des effets indésirables alors supposés minimes (aux doses et durées de traitement qui étaient  proposées). Cependant les effets positifs constatés lors de traitements courts étaient contrebalancés par la toxicité croissante du vanadium accumulé dans l’organisme en cas de traitement sur le temps long (nécessaire dans le cas du diabète).

Selon une revue d’étude récemment publiée (2016), cette piste de recherche est maintenant abandonnée, et n’est plus qu’une « curiosité scientifique » pour l’histoire des sciences et celle de la médecine.

Médicament de chimiothérapie ? Presque toutes les études sur sa possible cancérogénicité (faites dans les années 1980-1990 sur différents types de cellules) ont conclu que les sels de vanadium sont des cancérigènes potentiels. Il présente aussi des effets mutagène potentiels au moins en partie induit par l’espèce d’oxygène réactif dérivée du vanadium dans la cellule.

Mais d’autres métaux ou métalloïdes cancérigènes sont utilisés en chimiothérapie. La toxicité cellulaire et les actions biochimiques de certains sels de vanadium en ont fait des candidats médicaments pour la prévention du développement de certaines tumeurs et/ou cancers (car en laboratoire ils ont pu limiter le phénomène de carcinogenèse induite par des produits chimiques cancérigènes sur les animaux). Ces composés semblent agir en modifiant l’activité de diverses enzymes xénobiotiques en inhibant certains métabolites actifs dérivés de composés carcinogènes. Plus précisément ces composés inhiberaient les Tyrosine phosphatases dans la cellule et/ou leur activation, ce qui dans les deux cas conduit à activer des voies de transduction du signal se concluant par l’apoptose voire à l’activation de gènes dits « suppresseurs de tumeurs ». Certains composés du vanadium stoppent aussi le cycle cellulaire et/ou la cytotoxicité par clivage et fragmentation de l’ADN et lipoperoxydation de la membrane plasmique. Une inhibition du potentiel métastatique des cellules cancéreuses pourrait être induit par une modulation par le vanadium de molécules adhésives cellulaires ; il diminuerait aussi la résistance aux médicaments antinéoplasiques. Dans une chimiothérapie, il se montre moins toxique que d’autres métaux ou agent antitumoraux organiques. En tant qu’élément naturel, il n’est pas brevetable.

Source : Wikipédia.

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