Le tyrannosaure.

Tyrannosaurus, communément appelé tyrannosaure, est un genre éteint de dinosaures théropodes appartenant à la famille des Tyrannosauridae et ayant vécu durant la partie supérieure du Maastrichtien, dernier étage du système Crétacé, il y a environ 68 à 66 millions d’années2, dans ce qui est actuellement l’Amérique du Nord. Tyrannosaurus rex, dont l’étymologie du nom signifie « roi des lézards tyrans », est l’une des plus célèbres espèces de dinosaures et l’unique espèce de Tyrannosaurus si le taxon Tarbosaurus bataar n’est pas considéré comme faisant partie du même genre. Tyrannosaurus fut l’un des derniers dinosaures non-aviens à avoir vécu jusqu’à l’extinction survenue à la limite Crétacé-Paléogène il y a 66 millions d’années.

Tout comme les autres membres du clade des Tyrannosauridae, Tyrannosaurus était un carnassier bipède doté d’un crâne massif équilibré par une longue queue puissante. Comparés à ses larges membres postérieurs, les bras du Tyrannosaurus étaient petits et atrophiés et ne portaient que deux doigts griffus. Même si d’autres théropodes rivalisaient voire dépassaient Tyrannosaurus en taille, il est le plus grand Tyrannosauridae connu et l’un des plus grands carnivores terrestres ayant existé sur la planète, avec une longueur de plus de 13,2 mètres, 4 mètres à hauteur de hanches et un poids pouvant atteindre 8 tonnes (pour les spécimens les plus lourds). De loin le plus grand des carnivores de son temps, le T. rex a pu être un superprédateur au sommet de la chaîne alimentaire, chassant notamment des herbivores de grande taille tels que les Hadrosauridae et les Ceratopsidae, même si certains experts suggèrent qu’il était avant tout charognard.

Une cinquantaine de spécimens fossiles de Tyrannosaurus rex a été recensée, dont moins de la moitié sont presque complets. Un laboratoire est parvenu à déminéraliser des restes de tissus mous et de protéines à partir d’un échantillon d’au moins l’un de ces spécimens. Cette abondance de matériaux a permis de nombreuses avancées dans bien des aspects de l’histoire et de la biologie de cette espèce. Si certains points sont consensuels, d’autres restent controversés, tels que ses habitudes alimentaires, sa physiologie ou sa vitesse de pointe. Sa relation de parenté avec le genre Tarbosaurus est sujette à débat : si la majorité des spécialistes considèrent T. rex comme la seule espèce du genre Tyrannosaurus (ce qui validerait le taxon Tarbosaurus bataar, que l’on a trouvé en Asie et dont l’anatomie est quasiment identique), certains chercheurs considèrent que les spécimens asiatiques identifiés comme Tarbosaurus bataar  appartiennent en réalité au genre Tyrannosaurus (ce qui ferait synonymiser les deux genres et signifierait que l’espèce asiatique doit être nommée Tyrannosaurus bataar). La synonymie de plusieurs autres genres a déjà été établie, comme Manospondylus ou Dynamosaurus, dont les spécimens sont tous, de nos jours, considérés comme appartenant en réalité au genre Tyrannosaurus.

Tyrannosaurus rex est l’un des plus grands carnivores ayant vécu sur Terre. Le plus grand spécimen complet (mais pas le plus grand spécimen) découvert à ce jour, répertorié sous le code FMNH PR2081 et surnommé « Sue », du nom de la paléontologue Sue Hendrickson, mesure 12,8 mètres de long et 4 mètres de haut au niveau des hanches. Les différentes estimations de la masse du Tyrannosaurus rex ont grandement varié au cours des années, allant selon les auteurs de plus de 8,8 tonnes à moins de 4,5 tonnes13,14 avec d’après les estimations les plus récentes une fourchette allant de 7,8 à 9,9 tonnes.

Si Tyrannosaurus rex était plus grand qu’Allosaurus, un autre théropode bien connu du Jurassique, il était peut-être légèrement moins imposant que Spinosaurus, Carcharodontosaurus et Giganotosaurus, deux carnivores du Crétacé.

Comme chez les autres théropodes, le cou du T. rex forme une courbe en forme de « S » afin de maintenir la tête au-dessus du corps, mais il est particulièrement court et musculeux afin de supporter la tête massive. Les bras sont courts et se terminent par deux doigts. En 2007, un spécimen possédant trois doigts à chaque main a été découvert dans la formation de Hell Creek dans le Montana, suggérant la possible présence d’un troisième doigt vestigial chez Tyrannosaurus, hypothèse restant à confirmer. Proportionnellement à la taille du corps, les jambes du T. rex sont parmi les plus longues de tous les théropodes. La queue est longue et massive, constituée parfois de plus de quarante vertèbres, agissant comme un balancier permettant d’équilibrer la lourde tête et le torse. Afin d’alléger l’animal et de lui permettre de se mouvoir suffisamment rapidement, de nombreux os sont creux, réduisant la masse sans perte significative de solidité.

Le plus grand crâne de T. rex mesure 1,535 mètre (5 pieds) de longueur. De larges cavités aériennes permettaient de réduire la masse du crâne, et laissaient la place aux attaches des muscles de la mâchoire, comme chez tous les théropodes carnivores. Mais, sur d’autres aspects, le crâne de Tyrannosaurus est significativement différent de celui des autres grands théropodes. Extrêmement large à l’arrière et muni d’un museau étroit, il permet une très bonne vision stéréoscopique.

Les os du crâne sont massifs et certains os de la face dont l’os nasal sont fusionnés, empêchant tout mouvement. Beaucoup sont pneumatisés (constitués d’une structure en nid d’abeilles de petites poches d’air) ce qui a pour conséquence de les rendre plus souples et plus légers. Ces caractéristiques du crâne des tyrannosauridés leur aurait donné une morsure très puissante dépassant largement celle de tous les non-tyrannosauridés. Cependant, et malgré le cliché véhiculé par la saga des films Jurassic Park, T. rex ne pouvait pas tirer la langue, cette dernière étant supposée collée au fond de la gueule comme chez l’alligator. La conclusion est aussi valable pour la plupart des dinosaures.

L’extrémité de la mâchoire supérieure est en forme de « U » (alors qu’elle est en forme de « V » chez la plupart des carnivores en dehors de la super-famille des Tyrannosauroidea), ce qui augmente la quantité de chair et d’os pouvant être arrachée à chaque bouchée, tout en augmentant l’effort exercé sur les dents frontales. L’étude des dents de Tyrannosaurus rex montrent une importante hétérodontie, c’est-à-dire la présence de dents de morphologies différentes.

Les prémaxillaires à l’avant de la mâchoire supérieure sont resserrés, avec des crêtes de renforcement sur la surface arrière, en forme d’incisive recourbée vers l’arrière, réduisant ainsi le risque que les dents ne s’arrachent quand Tyrannosaurus mordait et tirait. Les autres dents sont robustes, plus largement espacées et également renforcées par des crêtes. Les dents de la mâchoire supérieure sont plus grandes que toutes les autres. La plus grande trouvée à ce jour est estimée à 30 cm de long, racine comprise, ce qui en fait la plus grande dent de dinosaure carnivore.

Dans les premiers temps, les paléontologues pensaient qu’il se tenait presque verticalement à cause de sa bipédie. Mais à la suite de la découverte de nouveaux squelettes et à des études biomécaniques, il s’avère qu’il se serait tenu à l’horizontale car c’est la seule manière pour que ses vertèbres supportent son poids. Le tyrannosaure ne devait donc pas dépasser 6 mètres de hauteur.

Il se tenait sur ses deux pattes arrière. Ses membres postérieurs, terminés par un pied à trois orteils griffus, étaient particulièrement puissants. Sa vision frontale lui permettait d’évaluer efficacement les distances. Afin de pouvoir soutenir son immense tête, ses membres antérieurs étaient atrophiés (« miniaturisés »). Ses bras avaient néanmoins des muscles développés et ils disposaient de deux doigts avec des griffes acérées. Ils servaient sans doute à maintenir la nourriture, mais étaient trop courts (comparables à ceux d’un homme) pour pouvoir la ramasser au sol. Le tyrannosaure était donc obligé de se pencher pour ronger les carcasses de ses proies. Certaines de ses dents, particulièrement impressionnantes (atteignant 18 cm de long), étaient crénelées comme des couteaux à viande. On suppose qu’il pouvait déplacer l’un de ses maxillaires vers l’arrière. D’autre part, l’usure des dents fossilisées indique qu’il mâchait des aliments relativement durs.

La mâchoire du tyrannosaure était d’une puissance phénoménale. Selon une étude publiée en 2012, elle pouvait appliquer sur une seule dent postérieure une force estimée entre 35 000 et 57 000 N, soit une pression équivalente d’environ 3,5 à 5,7 tonnes, à comparer aux 1 000 N environ d’un être humain, ou à la force 8 fois moins importante d’un alligator. Elle est considérée comme la plus puissante de tout le règne animal vivant ou éteint : le tyrannosaure était ainsi capable d’emporter plusieurs kilogrammes de chair lors d’un seul coup de mâchoire.

Il n’est pas exclu que le tyrannosaure, comme d’autres dinosaures de cette époque, ait été pourvu de plumes. Une équipe de chercheurs a d’ailleurs découvert dans un fémur brisé des tissus mous » (phénomène extrêmement rare). « Les vaisseaux (sanguins) et leur contenu sont similaires à ceux observés dans les os d’autruche », a rapporté la paléontologue Mary Schweitzer.

En 1874, A. Lakes découvre près de Golden, dans le Colorado des dents ayant appartenu à Tyrannosaurus. Dans les années 1890, J. B. Hatcher rassemble des éléments post-crâniens à l’est du Wyoming. À l’époque, les paléontologues pensaient avoir trouvé des fossiles d’une espèce de grand Ornithomimus (O. grandis), mais ils appartenaient en réalité à Tyrannosaurus rex. Les fragments de vertèbres découverts dans le Dakota du Sud par E. D. Cope en 1892 et nommés Manospondylus gigas ont également été reclassés en Tyrannosaurus rex.

Les premiers restes significatifs furent découverts en 1902 et l’animal fut décrit et baptisé par Henry Fairfield Osborn en 1905. Des découvertes de squelettes entiers, en 1988 (au Montana) et 1990 (Dakota du Sud), ont fait considérablement évoluer la connaissance du tyrannosaure. En 2006, on a découvert, dans un fémur exhumé dans le Montana, des tissus mous appelés « os médullaire » qui n’existent aujourd’hui que chez les oiseaux femelles. Après déminéralisation, les paléontologues y ont retrouvé des vaisseaux sanguins ayant conservé leur élasticité.

Barnum Brown, conservateur adjoint de l’American Museum of Natural History, trouva le premier squelette partiel de Tyrannosaurus rex dans l’Est du Wyoming en 1900. H.F. Osborn appela ce squelette Dynamosaurus imperiosus dans un article en 1905. Brown trouva un autre squelette partiel dans la formation de Hell Creek au Montana en 1902. Osborn utilisa cet holotype pour décrire Tyrannosaurus rex et D. imperiosus dans le même article11. En 1906, Osborn reconnait les deux comme étant des synonymes, et choisi Tyrannosaurus comme étant le nom valide. Les éléments d’origine de Dynamosaurus se trouvent dans les collections du Natural History Museum de Londres.

Au total, Brown trouva cinq squelettes partiels de Tyrannosaurus. Le spécimen de 1902 fut vendu au Musée d’histoire naturelle Carnegie de Pittsburgh en Pennsylvanie en 1941. La quatrième trouvaille de Brown, la plus complète, fut également retrouvée à Hell Creek et se trouve au Musée américain d’histoire naturelle à New York.

Bien qu’il existe de nombreux squelettes de Tyrannosaurus de par le monde, une seule trace de pas a été documentée : celle du Philmont Scout Ranch, dans le Nord du Nouveau-Mexique. Elle a été découverte en 1983 et identifiée et documentée en 1994.

Depuis sa découverte en 1905, le tyrannosaure est devenu peu à peu le dinosaure le plus célèbre dans la culture populaire. C’est un des seuls dinosaures dont le nom scientifique Tyrannosaurus rex est connu du grand public, de même son abréviation T. rex est aussi répandue. Les expositions du tyrannosaure sont très populaires ; on estime à dix mille le nombre de visiteurs venus au musée Field de Chicago en 2003 pour voir Sue, le fossile le plus complet exposé.

Le tyrannosaure est apparu plusieurs fois à la télévision et au cinéma, notamment dans le Monde perdu, King Kong, Fantasia, Un million d’années avant J.C., plusieurs versions filmiques et de dessins animés avec le personnage de Godzilla (monstre des croyances d’après-guerre, à la suite des chocs des bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki) comme héros, et Jurassic Park. De nombreux livres et bandes dessinées, dont Calvin et Hobbes, et le manga Gon de Masashi Tanaka, ont aussi représenté le tyrannosaure, qui est souvent montré comme le plus grand et le plus terrifiant carnivore de tous les temps. Le groupe de rock T-Rex a pris ce nom d’après l’espèce, le troisième album du groupe The Hives est intitulé Tyrannosaurus Hives.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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