Le téléphérique de l’aiguille du Midi (Haute-Savoie).

Le téléphérique de l’aiguille du Midi est situé sur le territoire de Chamonix-Mont-Blanc en Haute-Savoie et relie en deux tronçons la station à 1 038 mètres d’altitude à l’aiguille du Midi à 3 842 mètres. La ligne actuelle a été ouverte en 1955, mais un premier téléphérique, dit également de l’Aiguille du Midi, a fonctionné de 1924 aux années 1950, sans toutefois atteindre le sommet.

Le premier tronçon, ouvert en 1954, mesure 2 553 mètres et possède trois pylônes de ligne de respectivement 70, 40 et 25 mètres de hauteur1. Il relie le centre-ville de Chamonix-Mont-Blanc à 1 038 mètres au plan de l’Aiguille à 2 317 mètres d’altitude, soit une dénivelée totale de 1 279 mètres. Le trajet s’effectue en 6 à 8 minutes à la vitesse de 7 à 10 m/s dans une cabine pouvant accueillir 75 passagers (charge maximale de 5 040 kg).

 

Le passage sur deux des trois pylônes, surtout le premier en descente notamment, marque un brusque changement de pente, parmi les plus forts pour un téléphérique, d’où un léger airtime en position debout, semblable à celui d’une attraction ou d’un ascenseur rapide.

Le sommet de la station intermédiaire constitue déjà un point de vue intéressant sur la vallée de l’Arve et offre plusieurs parcours de randonnées vers les aiguilles de Chamonix, le Montenvers, le lac Bleu ou les alpages de Blaitière pour regagner la station. On y pratique également l’escalade et le parapente.

Le second tronçon, ouvert en 1955, s’étend sur 2 867 mètres. Il relie le plan de l’Aiguille, au niveau de l’arrivée du premier tronçon, au piton nord de l’aiguille du Midi à 3 777 mètres, soit un dénivelé total de 1 470 mètres.

Téléphérique de l’aiguille du midi, carte maximum, 6/10/1956.

Le trajet est cette fois réalisé via une unique portée, sans aucun pylône intermédiaire, ce qui est le cas depuis sa construction et un exploit pour l’époque, et offre des hauteurs de survol de plusieurs centaines de mètres.

La distance verticale observée par les passagers entre le câble porteur et le câble tracteur est particulièrement impressionnante lorsque la cabine circulant en sens inverse, dont l’ensemble poulie-maintien rapproche les deux câbles, est éloignée.

Le trajet s’effectue en 6 à 8 minutes à une vitesse importante de 9 à 12 m/s, avec une pente au sommet de 110 % soit 47°, atteignant donc une vitesse verticale allant jusqu’à 30 km/h, dans une cabine pouvant accueillir 66 passagers (charge maximale de 4 620 kg). La gare d’arrivée du téléphérique héberge un restaurant « Le 3842 », deuxième plus haut restaurant d’Europe, ainsi qu’une cafétéria.

À l’arrivée, une passerelle permet de gagner le piton central que l’on peut explorer via des galeries percées dans la roche. De là, un ascenseur de 66 mètres conduit à une vitesse de 3,7 m/s vers le sommet de l’aiguille, à l’altitude de 3 842 mètres sur la terrasse panoramique surmontée de l’émetteur hertzien. La vue s’y développe à 360°, offrant un panorama sur le massif du Mont-Blanc, la vallée de l’Arve tout en contrebas, ainsi que les principaux sommets environnants des Alpes, français, suisses et italiens.

Courrier posté au sommet de l’aiguille du midi. Prêt-à-poster international, 5/07/1999.

Selon les conditions météorologiques, il arrive de franchir à partir d’un certain seuil d’altitude, la “barrière moutonneuse de nuages”, d’une manière très nette visible en montant depuis le téléphérique, à l’analogue de l’avion, tous les sommets et glaciers émergeant au-dessus sous un ciel bleu azur.

Il arrive à certains passagers de se sentir très rapidement euphoriques, dynamisés et essoufflés à la fois, notamment pour monter les quelques escaliers menant aux plates-formes ou bars, ceci s’expliquant par l’altitude, la pesanteur étant légèrement réduite, mais la densité d’oxygène de l’air (certes très pur) dû à la dépression réduite également. La température est également en moyenne plus faible que dans la vallée de Chamonix.

En cas de trop fortes rafales de vent en altitude (souvent jusqu’à 100 km/h, même par beau temps), le deuxième tronçon du téléphérique est arrêté par précaution du risque de balancement de la cabine (risquant d’aller jusqu’au décrochement d’une des poulies en cas extrême de tempête, nécessitant un rétablissement périlleux de la poulie sur le câble), voire de glisser sur le câble porteur gelé, ce qui arrivait autrefois fréquemment lorsque celui-ci continuait de fonctionner tout de même.

Le premier tronçon, bien que souvent moins “venté”, est souvent annulé aussi dans ces conditions météorologiques, les balancements de la cabine risquant cette fois de heurter l’un des trois pylônes. Un ralentissement peut être aussi effectué au passage des pylônes. Le départ du premier tronçon peut débuter selon la météo entre 8 h 30 et 10 h 30, tous les quarts d’heure environ aux heures de pointe, ou toutes les demi-heures, et se termine à 15 h 30, le dernier départ depuis le sommet pour redescendre étant vers 16 h 30.

Téléphérique de l’aiguille du midi, épreuve d’artiste.

Une nouvelle attraction à sensations dénommée « Le pas dans le vide », cage transparente dans laquelle le visiteur rentre, située à 1 000 m au-dessus du sol, vertigineuse depuis le haut de la falaise, a été ouverte en décembre 2013, mais face à l’affluence de son succès touristique, vient de nécessiter de nouveaux travaux de sécurité depuis septembre 2014, doublant les ascenseurs d’accès au sommet, et a été rouverte au printemps 2015.

Depuis l’Aiguille du Midi, il est possible de poursuivre durant l’été l’excursion via la télécabine Panoramic Mont-Blanc. Ce téléphérique pulsé survole la vallée Blanche et le glacier du Géant jusqu’à la pointe Helbronner, marquant la frontière entre la France et l’Italie à 3 466 mètres d’altitude.

L’aiguille du Midi est très fréquentée par les alpinistes comme point de départ pour de nombreux sommets entourant la vallée Blanche, et pour ses nombreuses voies glaciaires, mixtes ou purement rocheuses.

C’est également le point de départ de la descente en ski de la vallée Blanche, soit depuis la plate-forme intermédiaire, soit même par certains skieurs devant être très expérimentés depuis le haut. Entièrement hors-piste, elle nécessite une très bonne reconnaissance des pistes effectuées en partie à pied, par un guide éventuel, des éventuelles crevasses, rochers abrupts, et est vivement déconseillée les jours de fort risque d’avalanche.

 

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Sources : Wikipédia, Youtube.