Le tamanoir.

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Le tamanoir, également nommé fourmilier géant ou grand  fourmilier (Myrmecophaga tridactyla), est une espèce de mammifères de la famille des Myrmecophagidae. C’est la seule espèce du genre Myrmecophaga. C’est un grand mammifère insectivore natif de l’Amérique centrale et du Sud. Il est l’une des quatre espèces vivantes de fourmiliers et classé, avec les paresseux, dans l’ordre Pilosa. Le tamanoir est surtout terrestre, contrairement à d’autres fourmiliers ou paresseux, qui sont arboricoles ou semi-arboricoles. L’espèce est la plus grande de sa famille avec une taille moyenne comprise entre 182 et 217 cm et un poids allant de 33 à 41 kg pour les mâles, de 27 à 39 kg pour les femelles. Le tamanoir est reconnaissable à son museau allongé, sa queue touffue, ses griffes avant longues et son pelage de couleur distincte.

Le fourmilier géant se rencontre dans de multiples habitats, notamment les prairies et la forêt tropicale. Il vit généralement à cheval sur plusieurs biotopes vitaux. Le tamanoir se nourrit dans les zones ouvertes, pour se reposer dans les zones plus boisées. Il se nourrit principalement de fourmis et de termites, en utilisant ses griffes de devant pour les déterrer et sa longue langue collante pour les recueillir. Ils sont pour la plupart solitaires sauf pendant les relations mère-jeunes ou lors de l’accouplement; les interactions entre mâles sont agressives. Les femelles portent leur progéniture sur leur dos jusqu’au sevrage.

Le fourmilier géant est répertorié comme vulnérable par l’Union  internationale pour la conservation de la nature. Il a disparu de nombreuses parties de son ancienne aire de répartition, y compris la quasi-totalité de l’Amérique centrale. Les menaces à sa survie comprennent la destruction des habitats, le feu, et le braconnage pour la fourrure et la viande de brousse, bien que certains fourmiliers habitent dans des zones protégées. Avec son apparence et ses habitudes distinctives, le fourmilier a été présenté dans les mythes précolombiens et contes populaires.


Tamanoir, carte maximum, Paraguay.

Le fourmilier géant peut être identifié par sa grande taille, un museau allongé, et une longue queue. Il a une longueur totale de corps comprise entre 182 et 217 cm. Les mâles pèsent de 33 à 41 kg et les femelles de 27 à 39 kg, caractéristiques rendant le fourmilier géant la plus grande des espèces existantes dans son sous-ordre. La tête du fourmilier géant a 30 cm de long, donc particulièrement allongée, même lorsqu’on le compare à d’autres fourmiliers. Son museau tubulaire, qui se termine par une petite ouverture, la bouche surmontée des narines, occupe la plus grande partie de sa tête. Ses yeux et ses oreilles sont relativement petits. Il a une mauvaise vue, mais son odorat est 40 fois plus développé que celui des humains. Les fourmiliers géants peuvent vivre jusqu’à 16 ans en captivité.

Contrairement à celui des autres mammifères, le cou des fourmiliers, en particulier du fourmilier géant, est plus épais que le dos et la tête. Une petite bosse peut être située à l’arrière de son cou. Le pelage du fourmilier géant est principalement gris et sel avec du blanc. Ses membres antérieurs sont blancs, avec des bandes noires autour des poignets, tandis que ses membres postérieurs sont sombres. Une bande noire épaisse avec des contours blancs s’étend de la gorge à l’épaule, où elles se terminent en pointe triangulaire. Le corps se termine par une queue brune en toupet. Le pelage est long, particulièrement sur la queue, ce qui la fait paraître plus grande qu’elle n’est réellement. Il a un tronçon de crinière très raide le long du dos6. Ses motifs sombres ont été pris pour être un “camouflage perturbateur”, mais une étude de 2009 suggère une coloration d’avertissement. Alors que les mâles adultes sont légèrement plus grands et plus musclés que les femelles, avec tête et cou plus larges, la détermination visuelle du sexe des individus peut être difficile. Le pénis et les testicules sont rétractés et situés à l’intérieur entre le rectum et la vessie, les femelles ont une seule paire de glandes mammaires rapprochées.

Le fourmilier géant a les flancs larges. Malgré son nom d’espèce, il possède cinq orteils à chaque patte. Quatre orteils sur les pattes avant ont des griffes, les deuxièmes et troisièmes sont particulièrement allongées. Le fourmilier géant déambule sur ses phalanges avant, semblablement à certains singes africains, en particulier gorilles et les chimpanzés. De la sorte, le fourmilier géant garde ses griffes intactes et ne les use pas en marchant. Les doigts du milieu, qui soutiennent le plus de son poids, sont allongés au niveau des articulations métacarpophalangiennes (Préhension) et pliés au niveau des articulations interphalangiennes (Préhension). Contrairement aux pattes avant, les pattes de derrière ont des griffes courtes sur les cinq orteils et sont utilisées de manière plantigrade. Comme un “crochet/pelle”, la fosse supra-épineuse est élargie de manière à donner au fourmilier géant une répartition du poids et de manière croissante en tirant la puissance et ses membres antérieurs du muscle triceps aidant ainsi en puissance à la flexion du troisième doigt et de ce fait aussi un épaississement des pattes avant.

Le fourmilier géant a une température de corps relativement basse pour un mammifère, environ 33 °C, de quelques degrés inférieure à une température typique de mammifère de 36−38 °C. Généralement les Xenarthra ont tendance à avoir des taux métaboliques plus faibles que la plupart des autres mammifères, une tendance probablement en corrélation avec leurs spécialisations alimentaires et leur faible mobilité.

Le fourmilier géant n’a pas de dents et est capable de mouvements de mâchoire très limités. Ces mouvements s’appuient sur la rotation des deux moitiés de la mâchoire inférieure, maintenues ensemble par un ligament en leur pointe, lui permettant ainsi d’ouvrir et fermer sa bouche, et grâce à ses muscles masticatoires20, qui sont relativement sous-développés. La mâchoire crée une dépression, une ouverture orale assez grande pour que la langue élancée puisse sortir complètement. Elle mesure en moyenne 60 cm (24 pouces) de long et est triangulaire en arrière, arrondie en avant, et se termine par un petit sommet arrondi. La langue est recouverte de papilles bombées vers l’arrière et revêtues d’une épaisse salive collante sécrétée par des glandes salivaires élargies, lui permettant ainsi la collecte des insectes.

La dépression en forme de tube et la petite ouverture de la bouche restreignent la langue à des mouvements de rétraction protubérante. Au cours de l’alimentation, la langue entre et sort environ 160 fois par minute (près de trois fois par seconde). Ces mouvements sont alimentés par la musculature unique du grand, long et flexible appareil hyoïde du fourmilier géant, s’appuyant également sur l’orientation de sa tête. Lorsqu’elle est entièrement déployée, la langue peut atteindre 45 cm (18 pouces), taille supérieure à la longueur du crâne. Les muscles buccinateurs lui permettent de glisser la langue d’avant en arrière sans perdre les aliments collectés. Ils sont rapprochés et l’animal serre la bouche de manière à empêcher les aliments de s’échapper et ce même avec une absorption rallongée du fait de la grande taille de la langue. Quand elle est rétractée, la langue est maintenue dans l’oropharynx par les muscles hyoïde et le palais secondaire, ce qui l’empêche de bloquer la respiration. Cette rétraction est facilitée par le long muscle sternoglossus, qui est formé par la fusion de la sterno (Muscle sterno-hyoïdien) et le muscle hyo-glosse, qui n’est pas fixé à l’os hyoïde. Ainsi, la langue est directement ancrée au sternum.

Les fourmiliers géants avalent à un taux beaucoup plus élevé que la plupart des autres mammifères. En effet lors de l’alimentation, ils avalent presque continuellement. Avant d’être avalés, les insectes sont écrasés contre le palais. L’estomac du tamanoir, semblable au gésier d’un oiseau, possède des plis durci et utilise de fortes contractions pour broyer les insectes. Le processus de digestion est facilité par l’ingestion de petites quantités de sable et de terre16. Le fourmilier géant ne peut pas produire d’acide gastrique de son propre chef, et utilise donc l’acide formique de sa proie pour la digestion.

Le fourmilier géant est originaire d’Amérique centrale et du Sud. Son aire de répartition connue s’étend du Honduras au nord de l’Argentine, et des restes fossiles ont été trouvés au nord-ouest de Sonora, au Mexique(le plus au nord de son aire de répartition). Il est absent de la Cordillère des Andes et a disparu en Uruguay. Il peut également être rencontré au Belize, au Costa Rica et au Guatemala. L’espèce peut être rencontrée dans un certain nombre d’habitats, y compris les forêts tropicales humides ou les zones arbustives xériques11, fournissant suffisamment de nourritures.

L’espèce est classée vulnérable par l’IUCN, en raison du nombre des disparitions régionales. Il est aussi classé à l’Annexe II de la CITES,ce qui limite étroitement le commerce des spécimens de l’animal. Entre 2000 et 2010, la population totale a diminué de 30%. En 1994, quelque 340 fourmiliers géants sont morts à cause de feux de forêt dans le parc national Emas au Brésil. L’animal est particulièrement vulnérable aux incendies en raison de ses lents mouvements et de son pelage épais.

Les menaces d’origine humaine comprennent les collisions avec les véhicules, les attaques de chiens, et la destruction de l’habitat. Le fourmilier géant est communément chassé en Bolivie, à la fois pour le sport et la subsistance. L’épaisse peau coriace de l’animal est utilisée pour fabriquer du matériel équestre dans le Chaco. Au Venezuela, il est chassé pour ses griffes. Les fourmiliers géants sont tués pour des raisons de sécurité, en raison de leur réputation d’animaux dangereux. Cependant l’espèce reste très répandue. Certaines populations sont stables et l’animal peut se rencontrer dans diverses zones protégées de l’Amazonie et le Cerrado. Il est officiellement protégé dans certaines provinces argentines comme une espèce de patrimoine national.

Le tamanoir peut utiliser plusieurs habitats. En effet, une étude de 2007 de l’espèce dans le Pantanal brésilien a démontré que les animaux se nourrissent généralement dans des zones ouvertes et passent le reste du temps dans les zones boisées, peut-être parce que les forêts sont plus chaudes que les prairies en saisons froides et plus fraiches pendant les saisons chaudes. Les fourmiliers géants peuvent être soit diurnes soit nocturnes. Une étude de 2006 dans le Pantanal démontrait qu’ils sont surtout nocturnes : ils sont plus actifs pendant la nuit et tôt le matin, et se retirent quand la température augmente. Les jours les plus froids, ils s’adaptent au temps de manière à se déplacer dans les heures de clarté, et peuvent devenir diurnes. Des fourmiliers géants se déplaçant la nuit ont été observés à Serra da Canastra31(Parcs nationaux du Brésil). La nocturnité du tamanoir peut être une réponse aux perturbations humaines. Le fourmilier géant se repose généralement dans les broussailles denses, mais peut utiliser les hautes herbes les jours plus frais. Il sculpte ou creuse une cavité peu profonde dans le sol pour se reposer. L’animal dort recroquevillé avec sa queue touffue rabattue sur son corps. La queue sert à la fois à conserver la chaleur du corps et de camouflage. Un tamanoir a été observé dormant avec sa queue déployée, un matin ensoleillé où la température ambiante était de 17 °C  ; il est possible qu’il se soit positionné de cette façon de manière à permettre l’absorption par son corps de la chaleur.

Les tamanoirs sont de bons nageurs et sont capables de se déplacer dans de larges fleuves3. Des comportements de baignade ont été observés. Ils sont également en mesure de grimper et ont été observés escaladant des monticules et des arbres pour se nourrir de termites. Un individu a été observé accroché à une branche avec simplement ses pattes arrière touchant le sol.

L’étendue des territoires vitaux des fourmiliers géants varie en taille en fonction de l’emplacement. Au parc national de Serra da Canastra au Brésil (Parcs nationaux du Brésil), les femelles tamanoir ont un domaine vital de l’ordre de 3,67 km2 (910 acres), tandis que les mâles vivent sur des domaines vitaux de 2,74 km2 (680 acres). Dans d’autres parties du Brésil, les fourmiliers peuvent avoir 9 km2 (2 200 acres) de domaine vital. Les fourmiliers originaires du Venezuela ont été observés vivant sur des étendues parfois atteignant les 25 km2 (6200 acres). Les individus vivent le plus souvent seuls, exception faite des femelles qui allaitent leurs petits ou des mâles courtisant les femelles. Les fourmiliers géants communiquent leur présence et leur condition sexuelle grâce aux sécrétions de leurs glandes anales. Ils annoncent également leur présence aux autres individus et autres espèces de manière générale pour indiquer par exemple leur présence sur un territoire avec le marquage d’arbres par l’urine. Ils semblent être en mesure de reconnaître leurs salives par leurs odeurs.

Les femelles semblent être plus tolérantes entre elles que les mâles, ce qui conduit à un plus grand chevauchement des territoires vitaux des femelles. Les mâles sont plus susceptibles et adoptent des comportements égoïstes et territoriaux, le plus souvent en encerclant lentement l’autre et en le conduisant à un affrontement14. Les tamanoirs se faisant surprendre ou ayant approché indirectement un congénère peuvent adopter un comportement de soumission et “pleurer” émettant des “harrr”. Au combat, ils se battent à coups de griffes avec pour but de renverser l’adversaire au sol. Pendant ses combats les fourmiliers peuvent émettre des “rugissements” ou des “soufflets”31. Les mâles sont éventuellement territoriaux.

Cet animal est un insectivore, se nourrissant principalement de fourmis ou de termites. Dans les régions où ils sont familiers des inondations saisonnières, comme les plaines herbeuses des llanos vénézuéliens, les tamanoirs se nourrissent principalement de fourmis, parce que les termites sont moins disponibles. À l’inverse, les tamanoirs du parc national Emas se nourrissent principalement de termites, disponibles en haute densité sur les prairies. Au Serra da Canastra (Parcs nationaux du Brésil), les fourmiliers géants passent principalement des fourmis pendant la saison des pluies (octobre à mars) aux termites pendant la saison sèche (de mai à septembre).

Les fourmiliers pistent leurs proies à l’odeur. Après avoir trouvé un nid, l’animal “pleure” (verse des larmes “pour humidifier et assouplir” le sol) et creuse au moins légèrement avec ses longues griffes de devant puis insère sa longue langue collante pour recueillir ses proies. Un fourmilier passe en moyenne une seule minute par nid pour s’en nourrir, et peut visiter jusqu’à 200 nids par jour afin de consommer presque 30 000 insectes. Les tamanoirs peuvent être chassés des nids de fourmis ou termites par les attaques mordantes des soldats ou des projections chimiques. Certaines espèces de termites comptent sur leurs monticules fortifiés de protection et de nombreux prédateurs renoncent rapidement après avoir commencé à essayer de creuser. Ces modes de défense empêchent une colonie entière d’être mangée lors de l’attaque d’un fourmilier.

D’autres de leurs proies comprennent les larves de coléoptères et les abeilles occidentales qui ont leurs ruches situées dans des termitières. Les fourmiliers peuvent cibler des termitières avec des ruches d’abeilles. En captivité, les fourmiliers sont nourris de mélanges à base de lait, d’œufs, de vers de farine, et de bœuf haché. Pour boire, un fourmilier peut creuser en l’absence de disponibilité d’eau en surface, et créer ainsi des points d’eau pour d’autres animaux.

Source : Wikipédia.

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