Le Taekwondo.

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Le taekwondo (coréen : 태권도,) est un art martial d’origine sud-coréenne, dont le nom peut se traduire par La voie des pieds et des poings.

Le taekwondo, dont le nom a été proposé en 1955 par le général Choi Hong Hi, est le fruit de la fédération progressive, à partir des années 1950, après l’occupation japonaise de la Corée, de différentes écoles d’arts martiaux coréennes qui enseignaient le karaté. Sa création et son développement sont intimement liés à la promotion du nationalisme étatique coréen.  L’unification n’est cependant pas complète car deux grandes fédérations cohabitent encore, l’International Taekwon-Do Federation (ITF), qui revendique actuellement 50 millions d’adhérents, et la Fédération mondiale de taekwondo, qui a popularisé auprès de plus de 80 millions de personnes une pratique du taekwondo moins axée sur la self-défense et plus sur le sport de combat, interdisant notamment les coups de poing au visage.

Le taekwondo se distingue des autres arts martiaux, surtout dans sa forme, par le haut degré de spécialisation de ses pratiquants en techniques de coups de pied bien plus que dans d’autres techniques, par les nombreuses protections utilisées lors des compétitions de combat et par son inclusion au programme des Jeux olympiques d’été depuis 2000.


Les origines du taekwondo sont à la fois culturelles et politiques. D’un point de vue culturel, le taekwondo est une unification des pratiques de plusieurs écoles sud-coréennes des années 1950 inspirées par le karaté Shotokan (développé au Japon) et certains éléments caractéristiques des arts martiaux coréens (en particulier le taekkyon). D’un point de vue politique, le taekwondo a été un outil de propagande nationaliste dont le but a été d’exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne à la suite de l’occupation japonaise et du conflit avec la Corée du Nord.

Le taekwondo a été nommé et codifié en Corée du Sud entre la fin des années 1950 et le début des années 1960.

À la suite de la diffusion de cet art martial en Corée du Nord par les responsables de la première organisation internationale, l’ITF, en 1972, une nouvelle organisation concurrente, la WTF, a tourné le dos aux membres de l’ITF.

Cette scission de nature politique, qui perdure depuis, ainsi que les motivations idéologiques à l’origine de la création du taekwondo, ont induit une forte propagande et une déformation volontaire des faits historiques dans chacune de ces organisations, notamment au sujet des origines et de la création du taekwondo.

Le taekwondo est généralement présenté comme l’héritier des arts  martiaux coréens antiques, comme le taekkyon et le subak ; on peut en effet retrouver certains points communs entre les techniques utilisées dans ces arts martiaux et celles du taekwondo, surtout du point de vue des techniques de jambes, prépondérantes. Toutefois, ces points communs sont considérés par certains historiens de la discipline comme insuffisants et surtout postérieurs à la volonté politique de création d’un art martial spécifiquement national, après l’occupation japonaise de la Corée, d’autant plus que la pratique du taekkyon avait quasiment disparu au début du XXe siècle, à tel point que ces historiens qualifient la filiation entre le taekwondo et ces arts anciens de mensonger, d’argument de propagande.

Les origines établies et incontestées du taekwondo remontent à la fédération progressive, entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, des principales écoles d’arts martiaux coréennes (kwans), qui enseignaient alors le « karaté coréen », appelé Tang Soo Do (« Voie de la main de Chine ») ou Kong Soo Do (« Voie de la main vide »), une pratique martiale issue du karaté Shotokan développé au Japon, notamment parce que la pratique des arts martiaux coréens avait été interdite par l’occupant, tout comme beaucoup d’autres éléments de la culture coréenne. À partir de 1955, sous l’impulsion du gouvernement coréen, et en particulier du président Syngman Rhee, dans le but politique d’exalter le patriotisme de la jeune nation sud-coréenne, le développement d’un art martial national et sa diffusion à l’ensemble des écoles d’arts martiaux coréennes ont été  confiés principalement au général Choi Hong Hi, qui dirigeait le plus ancien des kwans, l’école Chung Do Kwan, et la principale école militaire d’arts martiaux, nommée Oh Do Kwan. Choi Hong Hi proposa, avec son instructeur Nam Tae Hi, le nom de Tae Kwon Do, le 11 avril 1955, et utilisa son influence pour imposer progressivement ce terme, qui commença à être popularisé en Corée principalement à partir de 1959, lorsque plusieurs écoles et organisations se réunirent sous l’égide de la Korea Taekwon-Do Association (en) (KTA).

Une des premières importantes étapes du processus d’unification est la promotion internationale du Taekwon-Do par des équipes de  démonstration, composées de ses représentants les plus techniques et spectaculaires. En mars 1959, une première tournée de démonstration fait découvrir à Taïwan et au Sud-Viêt Nam ce nouvel art martial.

Nommé ambassadeur en Malaisie, le général Choi abandonne la présidence de la KTA pour se consacrer à la diffusion du Taekwondo dans ce pays, après avoir effectué une démonstration dans un stade à la demande du premier ministre Malais. Ce travail de promotion aboutira à la création de  l’Association malaise de Taekwondo en 1963.

Dès le départ en Malaisie du général Choi (1961), le président Park Chung Hee (박정희) décida d’ordonner une réunification des différentes écoles. En effet, hormis les élèves des écoles Chundokwan et Ohdokwan, seule une faible minorité pratiquaient le taekwondo tel que défini par le général Choi, et de nombreux maîtres, insatisfaits du nom « taekwondo » continuèrent à enseigner sous les noms « Gongsoodo », « Dangsoodo » et « Soobahkdo ». Hwang Kee (황기), le principal rival de la KTA, avait créé sa propre fédération : Korea Dangsoodo association, qui changera plus tard en Korea Soobahkdo Association. Le 16 septembre 1961, une nouvelle réunion a lieu, et les différents représentants tombent d’accord sur le terme « taesoodo » qui combine les termes de taekkyon, gongsoodo, soobahkdo et dangsoodo. La KTA est donc renommée Korea Taesoodo Association.

En 1961-62, le taekwondo est pratiqué par les militaires coréens autant que par la population civile de ce pays, mais aussi par les forces armées américaines stationnées en Corée. Ces mêmes années, le taekwondo est introduit à l’académie militaire de West Point aux États-Unis.

En juin 1963, une démonstration a lieu dans le bâtiment des Nations unies, à New York, et le Tae Kwon Do est choisi pour l’entraînement des militaires du Sud Viêt Nam.Toujours en 1963, les associations nationales de Singapour et de Brunei sont créées.

En 1964, Lee Jong soo (un élève de Lee Jong woo) introduit le Tae Kwon Do au Canada en y établissant le premier dojang, à Montréal, Depuis le décès de Lee Jong soo, c’est son beau-fils, Evangelos Ligeros, qui dirige le dojang.

En 1965, Choi Hong hi, Lee Jong soo et Kim Soon bae dirige une nouvelle tournée de démonstration internationale pour assurer la promotion du Tae Kwon Do. La délégation compte 19 personnes en tout. La tournée inclut les pays suivants: Allemagne de l’Ouest, Italie, Égypte, Turquie, Émirats arabes unis, Malaisie et Singapour. Les membres de l’équipe de démonstration étaient Han Cha Kyo (VIe dan à l’époque), Kim Jun Kun (Ve dan), Kwon Jai Hwa (Ve dan) et Park Jong Soo (Ve dan). À l’issue de cette tournée, des associations nationales sont créées dans ces pays.

La même année, à son retour en Corée, le général Choi redevient président de la KTA. Le 5 août 1965, il organise un vote pour évincer du nom de l’organisation le terme de taesoodo et restaurer celui de taekwondo. Les conditions de ce vote sont restées douteuses, car le nom taekwondo, qui ne contentait que l’Ohdokwan et le Chungdokwan, ne fut choisi qu’avec une voix d’écart. La KTA fut donc renommée Korea Taekwondo Association et l’usage du terme taekwondo s’imposa alors définitivement.

Le taekwondo WTF est présenté comme sport de démonstration aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 et à ceux de Barcelone en 1992 avant de devenir sport olympique à partir des jeux olympiques d’été de 2000, ce qui intensifie sa popularisation par rapport au Taekwon-Do ITF.

En préparation du second sommet intercoréen de 2007, des rencontres ont été organisées entre les dirigeants de l’ITF (à laquelle sont affiliés les athlètes nord-coréens), alors présidée par Jang Ung, et de la WTF (proche des instances officielles sud-coréennes), dirigée alors par Choe Chung-won, afin d’unifier les deux fédérations mondiales de taekwondo.

Pendant les Jeux olympiques de la jeunesse d’été de 2014, un accord (Memorandum of Understanding) est signé entre la WTF et l’ITF pour que les membres de chacune de ces deux organisations puissent participer aux compétitions organisées par l’autre ; en particulier, cet accord permet aux membres de l’ITF de participer aux compétitions olympiques suivantes, selon les règles définies par la WTF.

En 2017, à l’occasion du championnat du monde organisé par la WTF à Muju, l’ITF a déclaré qu’elle enverrait une délégation de 36 membres, dont Jang Ung et une équipe de démonstration.

Le 23 juin 2017, la World Taekwondo Federation annonce son renommage en World Taekwondo (WT) pour éviter les « connotations négatives » de l’acronyme WTF. À noter que World Taekwondo est officiellement l’unique fédération internationale de régie du taekwondo, étant reconnue à ce titre par l’AGFSI. En effet, une fédération internationale (FI) pour obtenir officiellement un statut de FI doit préalablement être reconnue par ses pairs de l’Association générale des fédérations sportives internationales (AGFSI).

Source : Wikipédia.

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