Le sorgho.

Le sorgo commun (Sorghum bicolor), aussi orthographié sorgho, est une espèce de plantes monocotylédones de  la famille des Poaceae (Graminées), originaire d’Afrique.

C’est une plante herbacée annuelle, qui peut atteindre 3 mètres de haut. Elle est cultivée soit pour ses graines, le sorgo grain, soit comme fourrage, le sorgho fourrager.

Le sorgo est la cinquième céréale mondiale par le volume de production, après le maïs, le riz, le blé et l’orge. C’est la principale céréale pour de nombreuses populations à faible revenu vivant dans les régions tropicales semi-arides d’Afrique et d’Asie. Cette plante est aussi la sixième source de calories alimentaires pour la population mondiale, après le riz, le blé, le sucre (de betterave et de canne), le maïs et la pomme de terre. Elle est également largement utilisée en alimentation animale sous forme de fourrage vert, de paille sèche ou de concentré de céréales.


Sorgho, carte maximum, France.

Sorghum bicolor est une plante herbacée annuelle ou vivace à courte durée de vie, traitée comme une plante annuelle en culture. Les tiges (chaumes) dressées, robustes, aux entrenœuds pleins, peuvent atteindre 100 à 600 cm de long et 50 à 300 mm de diamètre et portent une panicule terminale. C’est une plante qui ressemble au maïs et à la canne à sucre.

Le sorgho commun a un système racinaire fibreux, caractéristique des graminées, qui peut atteindre une profondeur de 1,5 à 2,4 m. Ce système racinaire est très étendu et a la capacité de devenir dormant dans les périodes de stress hydrique, ce qui contribue à la résistance à la sécheresse de la plante et en fait une culture adaptable dans les systèmes agricoles marginaux des zones arides.

Les feuilles, qui ressemblent à celle du maïs, ont un limbe plat, linéaire à lancéolé, largement arrondi à la base, de 30 à 100 cm de long sur 5 à 10 mm de large, et une ligule membraneuse de 1 à 3 mm de long6. Elles sont disposées de façon alterne sur les côtés opposés de la tige (disposition distique) et on compte de 14 à 18 feuilles sur une plante adulte au moment de la floraison. Elles sont généralement plus courtes et plus petites vers le haut de la tige jusqu’à la feuille-drapeau qui sous-tend l’inflorescence. Elles peuvent, selon les variétés, être distribuées également le long de la tige ou au contraire groupées vers la base. Dans des conditions très sèches, les feuilles s’enroulent vers le haut et vers l’intérieur, réduisant ainsi la transpiration et la perte d’humidité en diminuant la surface exposée. Elles présentent en surface des dépôts de silice de forme irrégulière qui agissent comme une barrière physique atténuant le stress hydrique en diminuant la transpiration et contrariant la pénétration physique dans les tissus végétaux de ravageurs tels que la mouche du sorgho (Atherigona soccata).

Les talles sont de nouvelles tiges qui naissent au niveau des nœuds situé à la base de la tige principale. Les cultivars du sorgho ont une capacité de tallage très variable, certains tallent très tôt, tandis que chez d’autres le tallage n’intervient qu’après la floraison. Le nombre de talles dépend de caractères héréditaires, mais aussi de l’apport de carbone et des températures nocturnes. La température et la durée du jour peuvent affecter le tallage, les températures élevées et les jours courts étant des facteurs défavorables. Le tallage contribue de façon appréciable au rendement en grains.

L’inflorescence est une panicule ouverte ou contractée, lancéolée, ovale ou globuleuse, non verticillée, de 4 à 50 cm de long sur 2 à 20 cm de large, aux ramifications terminées par un racème. Les ramifications primaires de la panicule sont apprimées ou étalées. Le pédoncule est droit ou recourbé vers le bas. Les racèmes comptent de 1 à 6 épillets fertiles, sessiles.

Les épillets fertiles, oblongs ou ovales ou orbiculaires, comprimés dorsalement, comprennent un fleuron basal stérile et un fleuron fertile, sans extension du rachillet, et mesurent de 3 à 10 mm de long. Ils persistent sur la plante à maturité. Ils sont sous-tendus par deux glumes  dissemblables, ovales, cartacées ou coriaces, la glume inférieure étant plus large que la glume supérieure et dépassant l’apex des fleurons. Les fleurons fertiles ont une lemme obovale, hyaline de 1 à 3 mm de long, à l’apex entier ou denté, mutique ou portant une arête géniculée à la colonne torsadée. La fleur compte deux lodicules ciliées.

Le fruit est un caryopse de 4 mm environ, qui est exposé à maturité entre lemme et paléole écartées. Son taux d’humidité à maturité est encore relativement élevé (25 à 30 %) et la récolte doit être séchée rapidement.

Le sorgo est probablement originaire d’Éthiopie, d’où il s’est répandu dans toute l’Afrique. Il était connu à Rome du temps de Pline l’Ancien. Il est également recensé par Xénophon en 401 av. J.-C. dans les plaines de Cilicie, en Anatolie, dans l’actuelle Turquie.

L’aire de répartition originelle de Sorghum bicolor se situe en Égypte, en Afrique tropicale orientale (Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Ouganda), en Afrique tropicale occidentale (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone), en Afrique tropicale centrale (Cameroun, Gabon, Guinée Équatoriale, République centrafricaine, République Démocratique du Congo) et en Afrique australe (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Eswatini, Malawi, Mozambique, Namibie, Zambie, Zimbabwe).

L’espèce s’est naturalisée dans le sous-continent indien, en Australie et en Amérique du Nord et du Sud.

De nos jours, il est cultivé, et parfois subspontané, dans tous les continents. C’est une plante de climat chaud, mais comme pour le maïs, la sélection a permis de créer des variétés cultivables en pays tempérés. En Europe, sa culture reste cependant cantonnée aux pays méditerranéens. En France il est cultivé sur plus de 60 000 ha, principalement dans le sud-ouest en alternative au maïs car il est moins exigeant en eau.

Les sorghos sont utilisés pour des usages très diversifiés dans de nombreux pays.

Alimentation humaine : le sorgo à grain est une culture vivrière dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie. Le sorgo peut se consommer en grain à l’instar du riz, ou être réduit en farine. Sous le nom de jowar en Inde, la farine de sorgo est privilégiée dans la confection du pain bhakri, un aliment de base dans plusieurs régions. Dans les pays occidentaux il entre dans la composition de biscuits pour le goûter. En Tunisie, on réalise fréquemment des gâteaux au sorgo (droo) et la farine de sorgho mélangée à de l’eau, des épices et du sucre peut devenir une sorte de soupe roborative au petit-déjeuner. Le sorgo est également à la base de boissons recherchées, notamment pendant le ramadan. Les tiges de sorgo bicolore se mâchent tout comme la canne à sucre.

  • Les sorghos fourragers sont utilisés en alimentation animale en grain, ou comme fourrage en ensilage ou à la pâture principalement dans les pays occidentaux et en Afrique du Nord.
  • Herbe à chat : la plupart des mélanges vendus en distribution sont un mélange de graines d’orge et de sorgo.
  • Production de sucre et sirop : des tiges du sorgo bicolore est extraite une mélasse ou un sirop sucré (sirop de sorgo), aux États-Unis sont produits 1 000 litres de sirop par ha.
  • Alcool, notamment au Burkina Faso, mais aussi et surtout en Chine avec le maotai, alcool de sorgo, considéré en Chine, comme le meilleur alcool ; le célèbre er guo tou (二锅头酒) de Pékin ou encore le meigui lu jiu, alcool blanc de sorgo, parfumé à la rose.
  • Dolo et tchapalo, boissons traditionnelles sahéliennes préparées à base de sorgo, cuit dans l’eau et fermenté avec de la levure.
  • Agrocarburant : le sorgo à sucre pourrait être une solution pour produire un agrocarburant tel que le bioéthanol, avec le risque quasi-certain cependant de mettre en péril les cultures vivrières locales. Un projet pilote a été mis en place en Inde, d’autres sont en cours aux Philippines, au Mexique, au Mozambique et au Kenya. Peu demandé, contrairement au maïs, l’utilisation de cette plante facile à cultiver ne déstabilise pas encore le marché alimentaire. En revanche, l’accaparement de surfaces potentiellement destinées à l’alimentation va devenir un problème crucial.
  • Le sorgo fibre permet grâce à la méthanisation de sa biomasse la fabrication de biomatériaux destinés à la fabrication de films plastiques ou de balais biodégradables.
  • Teinture : plusieurs variétés non-comestibles de sorgo sont cultivés exclusivement pour le colorant rouge contenu dans ses feuilles.

Le sorgho commun contient de la dhurrine, glucoside toxique qui produit à parts égales de l’acide cyanhydrique (HCN) et du p-hydroxylbenzaldéhyde lorsqu’elle est hydrolysée sous l’action d’enzymes présents dans les cellules. Cela se produit lorsque les tissus végétaux sont perturbés (broyage, mastication, etc.). La teneur en dhurrine diminue au fur et à mesure de la croissance et surtout après la floraison, elle dépend aussi des conditions environnementales. Les sorghos à grains et les sorghos sucriers ont des teneurs en dhurrine plus élevées que les sorghos fourragers.

Le risque d’intoxication par le cyanure concerne les animaux en particulier en cas d’ingestion de plants jeunes ou de repousses, en particulier s’il s’agit de plantes stressées ou endommagées. Il est faible lorsque les animaux consomment des plants au stade de la floraison ou de la mise à graines, ou sous forme d’ensilage.

Les graines de sorgho contiennent des traces de dhurrine (1 à 29 ppm), alors que les germes des mêmes graines cultivées pendant 3 jours à l’obscurité à 30 °C contiennent de 258 à 1 030 ppm de poids sec. Le séchage et le broyage des germes ne réduisent pas la teneur potentielle en HCN et la quantité de HCN obtenue à partir de germes cultivés à partir de 100 g de semences (61,3 mg) dépasse la dose fatale moyenne pour un adulte. Des ouvriers agricoles ont été terrassés par les émanations de cyanure lors de grandes opérations d’ensilage de sorgho à l’échelle industrielle. La dose létale médiane (CL50) sous forme gazeuse est comprise entre 100 et 300 μg/g, la mort survenant en moins d’une heure.

Source : Wikipédia.

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