Le service postal ambulant.

Le terme ambulant a désigné dans le vocabulaire utilisé par les services postaux, tout ce qui avait trait au tri du courrier dans des véhicules roulants. La plupart de ces véhicules était des wagons-poste, incorporés à des trains voyageurs. Sur certains grands axes, en raison du nombre important de wagons de services ambulants à tracter, on constituait uniquement des trains postaux. Il y eut également des bureaux-ambulants routiers, installés dans des autocars, spécialement aménagés pour le tri.


Avant que l’aviation postale n’assure l’acheminement du courrier, les services ambulants connaissent une expansion générale dans la plupart des pays. Les premiers bureaux ambulants circulent en Grande-Bretagne.

  • 1838 : Londres-Birmingham ;
  • Le premier service ambulant français circule entre Paris et Rouen en 1845, puis à partir du Second Empire tout le territoire national était drainé par un ambulant. À partir de cette période le nombre de services croît d’abord à la mesure de la croissance du réseau ferroviaire, puis en fonction de la densité de population des zones desservies.
  • 1855 : premier ambulant italien, Turin-Gênes.

La défaite française de 1871 entraîne la suppression du bureau ambulant Paris-à Strasbourg et la création du service ambulant Paris-à Avricourt, petite gare frontière avec l’Alsace-Lorraine. Aux alentours des années 1920, en France plus de 220 services ambulants existent. Mais certains n’assurent qu’un tri restreint. La poste utilise aussi le maillage du territoire par les voies ferrées pour acheminer le courrier sur des petites distances. Le service est alors assuré par un « courrier – convoyeur », qui assure l’oblitération et parfois un pré-tri des lettres.

Service des ambulants, carte maximum, France.

Chaque service ou bureau ambulant effectuait pendant sa « route » un « tri » plus ou moins détaillé du courrier qu’il acheminait. Ne pouvant effectuer ce tri que sur un nombre de direction limitée par le nombre de cases que le trieur debout pouvait physiquement atteindre, chaque zone ou département de destination étaient divisés en « côtés » que triait un autre collègue. Mais pour les départements importants le tri ne permettait de dégager qu’un certain nombre de bureaux destinataires. Ces « passe-bureaux » reprenaient dès la réception des « dépêches » le courrier trié par le service ambulant et effectuaient le tri pour les quelques bureaux distributeurs de leur zone. Ce terme postal de « passe » désignait aussi le courrier expédié par les bureaux de la banlieue parisienne à destination de la province : les « passe-Paris » transitaient par un bureau-gare avant d’être livrés aux différentes lignes dont dépendaient les ambulants.

Les bureaux ambulants de la Poste étaient rattachés administrativement à une « Ligne ». Il s’agit en fait d’une direction de Ligne correspondant à un réseau ferré. Celui-là appartient jusqu’à la création de la SNCF à une  compagnie privée ou une société étatisée.

En 1854, sept directions de Ligne sont créées selon ce principe. À chacune de ces lignes correspondent des services ambulants, dont certains gardent la même appellation pendant plus d’un siècle. Aux Lignes installées à Paris, il faut ajouter celle de la Méditerranée à Marseille, et celle des Pyrénées, (réseau du Midi) à Bordeaux.

Ambulant “Saint-Etienne à Paris”, 1957.

Quelques exemples, limités à la période finale des services ambulants4.

  • Ligne du Nord (ancien réseau de la Compagnie du Nord) ou Ambulants du Nord :
    • Paris à Lille, Paris à Valenciennes, Paris à Dunkerque, Paris à Erquelinnes et la Belgique ; à partir de 1980, ils constituent un train postal, le train-poste du Nord. Le dernier Paris à Lille, ou plutôt Lille à Paris, circule le .
  • Ligne de l’Est :
    • Bâle à Luxembourg: préparation du wagon à Bâle ville (chef de brigade et 1 préposé acheminement), montée des trieurs à Mulhouse centre de tri postal au passage, descente de la brigade à Thionville sauf un convoyeur tenu de livrer à Luxembourg ville. 4 brigades A B C D, 2 “chevaux” A B et CD.
    • Paris à Nancy, Paris à Metz, Paris à Strasbourg, constitués en train postal de l’Est à partir de 1982. Il partait du centre « Paris Évangile ». Dernier voyage de « remonte » le .
    • Paris-à Charleville, anciennement nommé Paris-à Givet : dernier voyage, le .
    • Paris-à Belfort : créé en 1900, il roule jusqu’au .
  • Ligne du PLM (Paris – Lyon – Méditerranée), rebaptisée Ligne du Sud-Est :
    • Paris à Lyon, Paris à Besançon, Paris à Mâcon, Marseille à Paris (qui faisait Lyon-Paris A/R), constitués en train poste lyonnais. Dernière circulation : . Il existait également le “Cheval des Laumes-Alesia”
    • Paris à Chambéry, jusqu’au . Créé en 1957, il remplaçait le “Paris à Évian” qui s’arrêtait à la gare de Saint-Gervais-les-Bains-Le Fayet (supprimé à l’automne 1983). Il existait également le “Cheval de Culoz”.
    • Paris à « Clermont », Paris à Vichy, Paris à Saint-Étienne, train poste du Bourbonnais (Les 3 faisaient Paris-Clermont). Dernier voyage, . Il existait également le “Cheval de Saint-Germain-des-Fossés
    • Paris à Pontarlier (Un Préposé allait jusqu’à Vallorbe en Suisse). Dernier voyage au changement d’horaire automne 1983, (remplacé par le “Paris-à-Besançon”)
  • Ligne de l’Ouest, d’abord basée à la gare Saint-Lazare, puis en 1966 à la gare de Paris-Montparnasse :
    • Paris à Saint-Brieuc (qui continuait jusqu’à Brest avec un convoyeur), Paris à Nantes, Paris à Rennes, Paris à Vannes (qui continuait jusqu’à Quimper avec un convoyeur) puis en TPA (train poste autonome) breton, de 1989 au 
    • Ont également circulé des wagons ambulants en tête de trains voyageurs dits “primo”, le matin vers Quimper et Brest avec deux convoyeurs
    • A Paris St-Lazare a fonctionné le TPA Paris-Caen. Ont également circulé les RAP (Rames Automotrices Postales) sans personnels à bord
Ambulant “Morteau à Besançon”, 1898.
  • Ligne du Sud-Ouest, gare d’Austerlitz :
    • Paris à Bordeaux, Paris à La Rochelle, Paris aux Pyrénées, en train poste bordelais de 1976 au .
    • Paris à Brive, Paris à Toulouse, train poste de Brive de 1985 au .
    • Toulouse à Villefranche-de-Rouergue (Ambulant routier, dans un bus)
  • Lignes transversales:
    • Strasbourg à Lyon
    • Sète à Lyon
    • Marseille à Toulouse
    • Bordeaux à Lyon
    • Nantes à Lyon
    • Briançon à Lyon
    • Brioude à Clermont
    • Toulouse à Villefranche de Rouergue (ambulant routier, dans un bus)

En France, les services ambulants sont abandonnés progressivement à partir de la fin des années 1970 : le transport routier par camion et l’aviation postale de nuit permettent des acheminements presque aussi réguliers. De plus les processus de traitement du courrier par des machines de tri permettent un tri massif des lettres plus détaillé dans des créneaux horaires plus adaptés aux impératifs horaires de la distribution. Enfin, le coût des services ambulants ne tenait pas seulement à la rémunération du personnel. Les relations entre les PTT (puis La Poste) et l’opérateur ferroviaire, la SNCF divergeaient sur les coûts de la traction ferroviaire, sur les horaires des trains, et sur les priorités mêmes. Pour l’une primaient le transport des voyageurs, et la concentration des moyens sur les lignes du TGV. Pour l’autre, les contraintes horaires, liées à la croissance continue des volumes6 de courrier à traiter demandaient des solutions plus souples que ne le permettait la voie ferrée. Les progrès de la lecture optique des adresses imposaient de nouveaux bâtiments, hors des centres-villes et des gares, où les surfaces étaient comptées et chères.

Source : Wikipédia.

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