Le satellite “Symphonie”.

Les satellites Symphonie sont les premiers satellites de télécommunications réalisés en France et en Europe et les premiers stabilisés trois-axes en orbite géostationnaire à système de propulsion biergol pour la manœuvre de circularisation géosynchrone et le maintien à poste (précurseur des satellites modernes à partir des années 1990), et premier système complet (après le lancement du second modèle) avec tous les segments dédiés de contrôle et d’utilisation. Ils sont le résultat d’un programme de coopération exemplaire franco-allemand.

  • 22 janvier 1963 : signature du Traité de l’Élysée, un accord général de coopération franco-allemand, par le Président Charles de Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer. Début des études préliminaires en France (projet SAROS) et en République fédérale

d’Allemagne (projet Olympia) des projets de satellites de télécommunications.

  • 24 juin 1967 : Les gouvernements des deux pays signent une convention2 intergouvernementale pour la construction, le lancement et l’utilisation d’un satellite expérimental de télécommunications Symphonie ainsi que pour la construction et la réalisation des stations terriennes nécessaires à l’utilisation des satellites. Formation d’un Conseil de Direction et d’un Comité Exécutif Franco-Allemand paritaire dirigé par deux secrétaires exécutifs, un Allemand et un Français. La Belgique se joint au programme.
Satellite Symphonie, carte maximum, Issy-les-Moulineaux, 26/06/1976.

Pour la première fois en Europe, la construction d’un satellite civil était confiée a un Consortium industriel. Aussi, comme le prévoit la Convention franco-allemande, les Gouvernements ont conservé au titre de la maîtrise d’ouvrage une participation importante au programme Symphonie. Sous l’autorité du Conseil de Direction, le Secrétariat Exécutif a dirigé pendant 15 ans les structures chargées de piloter la réalisation, de contrôler le fonctionnement en orbite et de mener un vaste programme d’expérimentations internationales. Les principales missions assumées au niveau gouvernemental ont été:

Satellite Symphonie, épreuve d’artiste.
  • Réalisation : Une équipe intégrée installée à Brétigny sur Orge dans les locaux du CNES (Centre National d’Études Spatiales) a suivi techniquement et financièrement le projet durant la conception et la réalisation des deux satellites. Elle a négocié les conditions des lancements par la fusée Thor Delta 2914 avec la Nasa après l’abandon d’Europa. Elle a travaillé étroitement avec le Consortium industriel chargé du développement et de la fabrication.
Satellite Symphonie, essais de couleurs.
  • Opérations : Le suivi opérationnel des satellites a été assuré 24h/24 de 1974 à 1985 par deux Centres de Contrôle installés à Toulouse (Fr) et à Oberpfaffenhofen (RFA) depuis la mise à poste géostationnaire jusqu’à l’envoi des satellites sur une orbite excentrée de fin de vie. L’expérience acquise a été utilisée pour les satellites géostationnaires des programmes européens qui ont suivi.
  • Exploitation : Pendant 10 ans, l’équipe franco-allemande du maître d’ouvrage a recherché, négocié et mis en œuvre des utilisations internationales des deux satellites. Les Administrations nationales de Télécommunication et de Télévision ont largement contribué à ce programme expérimental (140 missions) qui a abordé toutes les formes d’utilisations qui peuvent être confiées à un satellite de radiocommunication.

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Sources : Wikipédia, YouTube.