Le poisson-chat.

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Les siluriformes forment un ordre regroupant les poissons-chats et les silures, il compte environ le quart des espèces de poissons d’eau douce. Ils sont nommés poissons-chats en référence à leurs barbillons, qui ressemblent aux moustaches d’un chat. Malgré leur nom commun, tous les poissons-chats ne sont pas pourvus de barbillons, les caractéristiques qui classent un poisson dans l’ordre des siluriformes sont, en fait, certaines caractéristiques du crâne et de la vessie natatoire.

Les poissons-chats représentent une importance commerciale considérable, de nombreuses grandes espèces d’élevage ou de pêche conviennent au régime alimentaire des humains. Beaucoup de petites espèces, en particulier appartenant à la grande famille des loricariidés, sont très prisées en aquariophilie.


Poisson-chat, carte maximum, USA , 1986.

La plupart des poissons-chats sont adaptés à un mode de vie benthique. En général, ils sont peu dynamiques, ce qui signifie qu’ils vivent principalement dans la zone inférieure en raison de leur petite vessie natatoire et leur crâne particulièrement lourd. Il existe une grande variété de formes chez les siluriformes, même si la plupart ont un corps cylindrique avec un ventre plat permettant l’alimentation benthique.

Leur tête aplatie leur permet de creuser le substrat et peut-être leur sert d’hydroglisseur. La plupart des poissons-chats ont une bouche extensible qui ne contient pas de dents incisives. Ils s’alimentent généralement par succion ou par aspiration au lieu de mordre et de couper leurs proies. Toutefois, certaines familles, notamment des Loricariidés et des Astroblepidés, ont une bouche en ventouse qui leur permet de se fixer à des objets se déplaçant rapidement dans l’eau. Les poissons-chats ont également un maxillaire réduit à un soutien à barbillons, ils sont donc incapables de faire saillir leur bouche contrairement à d’autres poissons tels que les carpes.

Les poissons-chats possèdent jusqu’à quatre paires de barbillons : nasal, maxillaire (de chaque côté de la bouche), et deux paires de barbillons au menton, bien que des paires de barbillons peuvent être absentes, selon les espèces. Leurs barbillons jouent un rôle important dans la détection de la nourriture compensant leurs petits yeux très peu performants. Ils sont particulièrement importants chez les espèces nocturnes ou celles qui affectionnent les zones sombres et ombragées ou les eaux troubles. Comme d’autres Ostariophysiens, ils se caractérisent par la présence d’un appareil de Weber. Leur appareil wébérien et leur petite vessie permettent d’améliorer leurs sens ainsi que leur reproduction.

Les poissons-chats n’ont pas d’écailles, leur corps est souvent doté d’une simple peau. Chez certaines espèces, la peau est couverte d’un mucus favorisant la respiration cutanée. Mais chez d’autres, la peau est couverte de plaques osseuses, appelées scutelles, formant une sorte d’armure. On la trouve notamment chez les loricarioidés et chez les espèces du genre Sisor d’Asie, l’armure est principalement composée d’une ou de plusieurs rangées de plaques dermiques. Des plaques semblables se trouvent chez des espèces de Lithodoras. Ces plaques sont soutenues par des excroissances des vertèbres, comme chez les scoloplacidés et les Sisor, mais les excroissances ne s’unifient pas en plaques ou en forme d’armure externe. En revanche, dans les sous-familles Doumeinae (famille Amphiliidae) et Hoplomyzontinae (Aspredinidae), l’armure est formée uniquement par des excroissances vertébrales qui forment des plaques. Enfin, l’armure latérale des doradidés, des Sisor et des Hoplomyzontinae compose la ligne latérale de l’osselet hypertrophié avec la lamina dorsale et ventrale.

Tous les poissons-chats, à l’exception des Malapteruridés (poissons-chats électriques), possèdent une colonne vertébrale solide et creuse formant des rayons osseux aux nageoires dorsale et pectorales. Pour se défendre, ses épines peuvent être exorbitées et maintenues vers l’extérieur et peuvent infliger de graves blessures. Plusieurs espèces de poissons-chats peuvent utiliser ces rayons osseux comme une piqûre de protéines, si le poisson est attaqué. Ce venin est produit par les cellules glandulaires dans le tissu épidermique couvrant les épines. Chez les Plotosidés, et chez les espèces du genre Heteropneustes, cette protéine est si forte que si un homme a le malheur de se faire piquer, notamment par celle de Plotosus lineatus, elle peut s’avérer fatale.

Les poissons-chats juvéniles, comme la plupart des poissons, ont relativement une grosse tête, les yeux et les nageoires postérieures sont médians par rapport aux adultes. Ces jeunes peuvent être facilement classés dans leur famille, en particulier ceux avec des nageoires dérivées ou la forme du corps; dans certains cas, l’identification du genre est possible. Les caractéristiques connues chez la plupart des poissons-chats, la position de la bouche et des nageoires, la forme des nageoires, la longueur des barbillons montrent peu de différence entre les juvéniles et les adultes. Pour de nombreuses espèces, la pigmentation est également similaire chez tous les stades du développement. Ainsi, les juvéniles ressemblent généralement déjà à un poisson-chat et se développent dans leur forme adulte sans véritables distinctions. Les exceptions à cette règle sont les Ariidés, où les jeunes conservent longtemps leur sac vitellin durant le stade juvénile, et de nombreux Pimelodidés, qui peuvent avoir des barbillons plus allongés et des nageoires en filaments ou une coloration variante.

Le dimorphisme sexuel est visible chez environ la moitié des familles de poissons-chats. La modification de la nageoire anale en pénis, ainsi qu’en structures accessoires de l’appareil de reproduction a été décrite chez des espèces appartenant à 11 familles différentes.

Les poissons-chats ont l’un des plus grands éventails de taille au sein d’un même ordre de poissons osseux. Beaucoup de poissons-chats ont une longueur maximale de moins de 12 cm. Certaines des plus petites espèces d’Aspredinidae et Trichomycteridae atteignent à leur maturité sexuelle à 1 cm seulement.

Une partie de la mythologie et de la littérature sur le silure glane lui donne des proportions stupéfiantes, ce qui reste à établir scientifiquement, quand Aristote décrivait un poisson beaucoup plus petit, sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il s’agissait bien de cette espèce. La taille moyenne des espèces est d’environ 1.2-1.6 m, et les poissons de plus de 2 mètres sont très rares. Les plus grands spécimens font plus de 2,5 mètres de long et parfois dépassent les 100 kg.

Le plus grand Ictalurus furcatus, pris dans le fleuve Mississippi le 22 mai 2005, pesait 56 kg. Le plus gros poisson-chat à tête plate, Pylodictis olivaris, jamais pris fut pêché au Kansas, il pesait 56,0 kg. Toutefois, ces records sont moindres en comparaison à un poisson-chat géant du Mékong capturé dans le nord de la Thaïlande, le 1er mai 2005. Les pêcheurs ont rapporté à la presse, près de 2 mois après la prise, qu’il pesait 293 kg pour 3 m de long. C’est le plus grand poisson-chat géant du Mékong Thai capturé depuis la tenue de registres commencés en 1981, mais aussi le plus grand poisson-chat jamais pêché en eau douce. Le poisson-chat géant du Mékong n’est pas encore bien étudié, il est très rare et vit dans des pays en développement. Il est donc fort possible qu’il puisse atteindre des proportions supérieures.

Les poissons-chats sont détritivores. Les plus grands siluriformes sont des prédateurs opportunistes, dévorant grenouilles, oiseaux, serpents,  crapauds et mammifères aquatiques, ainsi que leurs congénères, notamment si l’animal est affaibli ou immobile. Mais comme on pourrait l’attendre d’un groupe si important, tous les types trophiques ne sont pas représentés.

Les poissons-chats sont ovipares. Comme dans d’autres grands groupes de poissons, ils ont des stratégies de reproductions très diverses. Des espèces pondent en pleine eau et ne prodiguent aucun soin aux jeunes. D’autres pondent sur des plantes ou sur un substrat, et d’autres encore prennent soin de leurs œufs et alevins, certains en les cachant et d’autres en assurant une incubation buccale (Ariidés). La plupart des poissons-chats se reproduisant mal en captivité, leur comportement de reproduction est encore peu connu.

Un comportement typique de “couvée” (protection du frai) est connu chez la plupart des poissons-chats. Les alevins nouvellement éclos fuient la lumière et se cachent d’abord dans des cavités du sol ou dans des entrelacs de racines. Ils y vivent à l’abri quelques jours, protégé du courant et surtout des prédateurs, s’alimentant sur leur réserve vitelline et de micro-organismes.

Parmi les poissons-chats, on peut remarquer que chez ceux qui ne soignent pas les jeunes, les deux sexes sont en général de couleur et de forme identiques, tandis qu’avec une spécialisation plus poussée des soins apportés aux jeunes (ponte sur substrat caché), avec des rôles différents pour chaque sexe dans les soins prodigués, un dimorphisme sexuel plus net est visible chez les poissons.

Les espèces de poisson-chat vivent dans les eaux intérieures ou les eaux côtières de tous les continents sauf l’Antarctique. Les poissons-chats ont habité tous les continents à un moment ou à un autre. Mais ils sont le plus diversifiés dans les régions tropicales d’Amérique du Sud, en Afrique, en Asie et en mer Méditerranée. Plus de la moitié de toutes les espèces de poissons-chats vivent dans les Amériques. Ils sont les seuls ostariophysiens qui se sont développés dans les eaux douces de Madagascar, d’Australie et en Nouvelle-Guinée.

Ils se trouvent principalement en eau douce, aussi bien dans les eaux tumultueuses que stagnantes. Les représentants d’au moins huit familles sont hypogés, avec trois familles qui sont également troglodytiques (qui habitent dans les grottes). De nombreuses espèces des familles Ariidae et Plotosidae, et quelques espèces parmi les Aspredinidae et Bagridae, sont présents dans le milieu marin.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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