Le phare d’Alexandrie (Égypte).

Le phare d’Alexandrie était un phare situé à Alexandrie, en Égypte. Il était considéré dans l’Antiquité comme la septième des Sept Merveilles du monde. Il a servi de guide aux marins pendant près de dix-sept siècles (du IIIe siècle av. J.-C. au XIVe siècle). Sa construction aurait débuté entre 299 et 289 avant notre ère (la date exacte est inconnue) et duré une quinzaine d’années. Les travaux ont commencé sous le règne de Ptolémée Ier mais il meurt avant la fin du chantier qui est achevé sous le règne de son fils Ptolémée II.


Le site choisi pour la construction du phare est probablement la pointe de l’île de Pharos, ou plus certainement un îlot non loin. Il se trouvait ainsi tout près de l’emplacement de l’actuel fort Qait Bay qui date de la fin du xve siècle et qui fut construit en partie avec des blocs antiques. Les nombreux tremblements de terre qui ont eu lieu dans la région entre le IVe siècle et le XIVe siècle ont peu à peu endommagé le célèbre monument qui a été presque entièrement détruit en 1303.

Ce qui demeurait encore du phare a dû s’effondrer lentement par la suite, puis glisser sous les flots. À la fin du XVe siècle, le sultan Al-Achrâf Sayf ad-Dîn Qait Bay, un des derniers souverains mamelouks Burjites de l’Égypte, ordonna la construction d’une citadelle sur ce qui restait de l’esplanade, afin de protéger la ville contre la menace de l’Empire ottoman.

On a longtemps pensé que la construction avait été dirigée par l’architecte Sostrate de Cnide dont le nom est donné par le géographe grec Strabon. Il cite une inscription en plomb insérée dans un mur du phare ainsi libellée :

« ΣΟΣΤΡΑΤΟΣ ΔΕΞΙΦΑΝΟΥ ΚΝΙΔΙΟΣ ΘΕΟΙΣ ΣΩΤΕΡΣΙΝ ΥΠΕΡ ΤΩΝ ΠΛΩΙΖΟΜΕΝΩΝ
Sôstratos fils de Dexiphanès de Cnide a dédié ce monument aux dieux sauveurs pour le salut des navigateurs »

Il semble néanmoins plutôt être le commanditaire des statues dont l’identité est discutée. On pensait au départ que les dieux sauveurs étaient en fait les Dioscures, Castor et Pollux, protecteurs des marins. Finalement, il semblerait que la dédicace s’adresse à Ptolémée Ier qui était connu comme Ptolémée Sôter (ce qui signifie « sauveur » en grec). Jean-Yves Empereur, quant à lui, se base sur une épigramme du poète du iiie siècle, Posidippe, pour appuyer son hypothèse selon laquelle Sostrate aurait en fait dédié la statue qui surmontait le phare et non le phare lui-même. Il n’écarte pas de plus l’hypothèse que le véritable architecte du phare soit en fait Euclide lui-même (ou un de ses élèves), car le mathématicien vivait alors à Alexandrie.

Le phare a été construit pour protéger les marins de la côte d’Alexandrie et également comme œuvre de propagande. La ville tout entière a été construite de façon démesurée et le phare devait en être le symbole. Le résultat fut tel que, depuis, le mot phare (du latin pharus, dérivé lui-même du nom de l’île de Pharos), est utilisé pour désigner communément ce type d’édifice. D’ailleurs, bien qu’il existât à Alexandrie d’autres bâtiments tout aussi célèbres que le phare (la grande bibliothèque, le tombeau d’Alexandre), il deviendra emblématique de la ville et l’est encore aujourd’hui. Le phare dominait la côte et permettait aux marins d’avoir un point de repère, la côte étant relativement plate.

On peut lire chez Strabon que le phare était construit en pierre blanche qui serait en fait un calcaire local (pierre blanche du Mex) qui a la particularité de durcir au contact de l’eau. On pense aussi que les parties les plus critiques du phare ont été réalisées en granit d’Assouan. D’ailleurs le fort Qait Bay, édifié sur l’emplacement du phare, a été construit selon le même procédé.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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