Le pentathlon moderne est une épreuve sportive constituée de cinq disciplines d’où le nom de pentathlon. Ces épreuves sont l’escrime, la natation, l’équitation, le tir au pistolet et la course à pied. Il faut le distinguer du pentathlon antique : aucune des épreuves du pentathlon moderne ne faisait partie des premiers Jeux olympiques.
Le pentathlon a toujours fait partie du programme olympique depuis 1912. Une épreuve par équipe a été ajoutée aux Jeux olympiques en 1952 et interrompue en 1992. Une épreuve féminine a été ajoutée en 2000. Lors des années non olympiques, un championnat du monde a lieu, depuis 1949. À l’origine la compétition durait quatre ou cinq jours ; mais en 1996 l’épreuve a été raccourcie à une journée pour améliorer son image commerciale. En dépit de l’appartenance très forte de l’épreuve aux Jeux olympiques modernes et de son statut d’événement créé spécifiquement pour les Jeux olympiques, son manque de popularité hors de l’Europe de l’Est a conduit à des demandes de suppression des Jeux olympiques au cours des dernières années.
Ce sport est régi par l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM).
Le pentathlon sous sa forme moderne fut inventé par le baron Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes. Comme les épreuves du pentathlon antique étaient choisies suivant les compétences du soldat idéal de cette époque, Coubertin créa l’épreuve pour désigner l’athlète idéal. L’idée répandue que le pentathlon moderne est conçu comme le test du soldat moderne idéal tient au choix d’épreuves à connotation martiale, qui attirèrent initialement de nombreux officiers, mais l’objectif primordial était de concevoir une discipline pédagogique dénuée de visées bellicistes :
« Une autre nouveauté fut la création du « Pentathlon moderne ». (…) Cette fois, la grâce de l’Esprit-Saint sportif éclaira mes collègues et ils acceptèrent une épreuve à laquelle j’attachais une grande valeur : véritable sacrement de l’athlète complet, le Pentathlon moderne devait comprendre : une course à pied, une course à cheval, une course de natation, un assaut d’épée et finalement une épreuve de tir à laquelle j’aurais préféré substituer une course à l’aviron, mais cela eût compliqué grandement l’organisation déjà passablement difficile. Le Pentathlon moderne a, depuis lors, obtenu un succès croissant sans qu’aient jamais été réalisées mes intentions véritables : parcours inconnus du concurrent, épreuves se succédant presque sans intervalle, chevaux fournis par le pays organisateur et tirés au sort au dernier moment, voilà ce qui devait, à mon sens, donner à l’ensemble un caractère pédagogique de premier ordre. Une opposition de caste s’est perpétuellement dressée à l’encontre de cette manière de voir et elle a fini par amener les organisateurs actuels à l’oubli total du respect des principes posés par le créateur du Pentathlon. »
— Pierre de Coubertin, Mémoires olympiques.
Jean de Mas Latrie contre George Patton aux Jeux olympiques de 1912.
L’épreuve a été disputée pour la première fois aux Jeux olympiques d’été de 1912 et remportée par le Suédois Gösta Lilliehöök. Le futur général américain de la Seconde Guerre mondiale, George Patton a terminé cinquième. En 1912, les concurrents sont autorisés à monter un cheval connu, mais à partir de 1920 le souhait du baron de Coubertin en la matière se réalise et chaque candidat se voit remettre un cheval tiré au sort.
L’épreuve a été disputée pour la première fois aux Jeux olympiques d’été de 1912 et remportée par le Suédois Gösta Lilliehöök. Le futur général américain de la Seconde Guerre mondiale, George Patton a terminé cinquième. En 1912, les concurrents sont autorisés à monter un cheval connu, mais à partir de 1920 le souhait du baron de Coubertin en la matière se réalise et chaque candidat se voit remettre un cheval tiré au sort.
Le sport tente de se démocratiser après la Seconde Guerre mondiale. Le CIO, qui a administré seul le pentathlon moderne entre 1912 et 1948, souhaite se décharger de cette responsabilité pour la confier à une fédération internationale autonome capable de développer plus largement la discipline et organiser régulièrement des compétitions. C’est ainsi qu’en pleine olympiade des Jeux de Londres en août 1948 est fondée l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM). Cette dernière se met immédiatement à l’œuvre et organise la première édition des championnats du monde en 1949. L’UIPM planche également sur le pentathlon moderne d’hiver qui sera définitivement abandonné au profit de la mise au point du biathlon moderne d’hiver. Pour la première fois aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952, un civil gagne la médaille d’or du pentathlon : le Suédois Lars Hall.
Les premières modifications du règlement sportif voient l’adoption en 1952 d’un premier système de points. Les suivantes se concentrent sur l’aménagement de l’épreuve hippique. Il s’agit originellement d’un cross-country de 5 000 mètres, ramené à 2 500 mètres en 1962, puis transformé en un parcours de saut d’obstacles de 800 mètres en 1969. La distance sera de nouveau réduite en 1980 (600 mètres) puis en 1993 (de 350 à 400 mètres). L’autre sujet récurrent est la durée du pentathlon. D’abord disputé sur 5 jours, il est ramené à 4 en 1981, de nouveau à 5 en 1985, puis à nouveau à 4 en 1989, avec le tir disputé non plus le premier jour mais le second, en compagnie de la natation6. Enfin, la Coupe du monde de pentathlon moderne est créée en 1990.
En dépit de ces efforts de structuration, l’attractivité de la discipline restant basse et la figure tutélaire de Pierre de Coubertin suffisant de moins en moins à assurer au pentathlon moderne une place aux Jeux olympiques, il est confronté à une pression grandissante pour se réformer et par conséquent les changements apportés à la discipline se multiplient et s’accélèrent. Un premier pas avait été franchi en 1984, année durant laquelle le format est modifié de façon que les athlètes partent, lors de l’ultime épreuve de course à pied, dans l’ordre de leur classement après les quatre premières épreuves, l’écart de points les séparant étant convertis en secondes d’avance au début de l’épreuve, et le premier à franchir la ligne d’arrivée étant déclaré vainqueur du pentathlon, améliorant la lisibilité de l’épreuve. Dans une recherche d’un plus grand dynamisme, le programme des épreuves est condensé en une seule journée à partir de 19968. En 1997, la distance de la course de natation est ramenée de 300 à 200 mètres. En 2000, une épreuve féminine fait son apparition aux Jeux olympiques de Sydney.
Ces premières modifications améliorent encore insuffisamment la visibilité du sport, dont les épreuves cumulées en une journée dépassent une durée de douze heures aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, rendant difficile le suivi des épreuves et leur compréhension par un public non-initié. Des progrès sont notables concernant l’internationalisation de la discipline, mais le pentathlon moderne demeure un sport confidentiel (en France par exemple, il représente en 2018 0,02% du total des sportifs licenciés à une fédération sportive agréée et reste, avec 2020 pratiquants, la plus petite des 36 fédérations de sports olympiques du pays en nombre de licenciés), à la médiatisation pratiquement inexistante en dehors des Jeux olympiques. Il souffre d’un déficit d’image notable, perçu comme élitiste et vieillot et son qualificatif de «moderne» lui-même est parfois tourné en dérision.
Ainsi, au début du XXIe siècle, c’est la question de la « survie » même de la discipline au programme olympique qui est évoquée et l’UIPM adopte en quelques années des innovations pour améliorer l’image et le dynamisme de la discipline auprès du public. La plus importante, et la plus controversée de ces innovations est la fusion des épreuves de tir et de course à pied au sein d’une épreuve combinée calquée sur le modèle de la poursuite de biathlon, qui soulève des questions allant de la pertinence de conserver l’appellation de «pentathlon» ou de renommer l’épreuve en «tétrathlon» pour s’accorder à la discipline passant de 5 à 4 épreuves, comme le fit le pentathlon féminin d’athlétisme qui devint heptathlon en 1981 avec l’ajout de deux épreuves, à la dévalorisation du tir ou de la course par rapport aux autres disciplines. Malgré la controverse et l’opposition de certaines fédérations d’Europe de l’est et centrale, cette décision reçoit l’aval des deux tiers du congrès de l’UIPM, fin 2008 (32 délégués favorables sur 48)8 et est appliquée à partir du 1er janvier 2009. En 2010, le pistolet à plombs traditionnel est remplacé par un pistolet muni d’un laser, qui confère au combiné son autre nom, le laser-run.
Les épreuves de pentathlon moderne aux Jeux de Londres 2012 remportent un succès mitigé, les pentathloniens et pentathloniennes commençant leur épreuve tôt le matin par une longue épreuve d’escrime de trois heures devant une salle à moitié vide, avant de rencontrer leur public pendant la natation et surtout les épreuves d’équitation et les premiers combinés olympiques devant plusieurs milliers de spectateurs. En 2013, ces réformes paient : bien que lourdement menacé, le pentathlon moderne évite de justesse le couperet du Comité international olympique qui s’abat finalement sur la lutte, sport originel des Jeux olympiques, proposée à l’exclusion du programme des Jeux olympiques d’été de 2020. Par la suite, l’UIPM poursuit ses efforts pour tenter de s’approcher des critères d’attractivité télévisuelle prépondérants pour sa sauvegarde future.
Outre une légère modification du parcours de combiné, qui évolue d’un parcours de 3×1 000 mètres avec 3 passages au tir à un parcours de 4×800 mètres avec 4 passages au tir en 2013, une nouvelle grande innovation est l’addition d’un tableau, système ladder, à la compétition d’escrime en 201514. Cette addition allonge la durée des compétitions, qui doivent se dérouler sur deux jours : la poule unique d’escrime difficile à suivre pour le spectateur est disputée la veille du reste du pentathlon, tandis que le tableau ouvre la seconde journée sur un format court, simple et une piste d’escrime unique. En plus d’un gain en lisibilité, cette modification sert un projet plus grand : la conception de stades dédiés spécifiquement à la pratique du pentathlon moderne, permettant la tenue de toutes les épreuves sur un site unique14. Ainsi, pour les olympiades de 2016 et 2020, les compétitions se déroulèrent respectivement au stade de Deodoro et au stade de Tokyo. Le premier complexe du genre a ouvert en 2018 à Mexico en prévision des championnats du monde 2018.
Le sport évolue encore en 2020, avec un système d’élimination, permettant de condenser le sport en un format de 90 minutes, sur un seul site. Ce format, censé être plus facile à suivre pour les spectateurs, réduit d’un point la récompense d’une victoire en escrime (5 points contre 6 auparavant dans le cas d’une finale à 36), modifie le parcours de laser-run de 4×800 mètres à 5×600 mètres de façon que les athlètes parcourent un tour complet avant leur première séance de tir et réduit le parcours d’équitation de 14 à 10 obstacles.
Aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021, le pentathlon moderne fait scandale après la diffusion de l’épreuve d’équitation du pentathlon féminin, montrant des images de mauvais traitements de l’Allemande Annika Schleu et plus particulièrement de son entraîneuse Kim Raisner envers un cheval visiblement en détresse. Cette séquence soulève des questionnements au sujet du bien-être animal et, sur un plan sportif, du bien fondé d’une épreuve aussi aléatoire nuisant à l’équité sportive car, avant cette épreuve, Schleu était nettement en tête de la compétition. Un peu moins de trois mois après ces Jeux olympiques, l’UIPM annonce le remplacement de l’épreuve d’équitation par une épreuve alternative, décision prise unanimement au sein de son comité exécutif. Prenant la parole après cette décision, le vice-président de l’UIPM Joël Bouzou invoque une combinaison de facteurs allant du coût de l’épreuve à son aspect aléatoire, mais, bien qu’il s’en défende, de nombreux observateurs font un lien direct entre l’affaire des Jeux de Tokyo et les vives protestations des défenseurs des droits des animaux qu’elle a suscité, et cette décision qui révolutionne la discipline.
Lors de la 139e session du CIO, le pentathlon moderne est en sursis pour être intégré au programme des JO 2028 à Los Angeles.
Source : Wikipédia.