Le parc Longchamp à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Le palais Longchamp est un palais-château d’eau de style néo-classique-Second Empire du xixe siècle, du quartier Cinq-avenues du 4e arrondissement de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le site est inscrit aux monuments historiques depuis le 1er octobre 1974, et classé depuis le 18 novembre 1997 et 8 septembre 19991.

Inauguré en 1869, le palais est composé de plusieurs entités :

  • le pavillon-château d’eau central, réservoir d’eau de la Durance arrivée par le canal de Marseille de 85 km, à titre de principale source historique d’eau potable et d’assainissement de la ville de Marseille.
  • le musée des Beaux-Arts de Marseille (dans l’aile gauche du palais)
    le muséum d’histoire naturelle de Marseille (dans l’aile droite du palais, sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, classé musée de France en 2002).
  • un jardin public (devant) avec espace vert, bassins en cascades, et statues allégoriques à la gloire de l’eau, de la fertilité, et de l’abondance.
    le parc Longchamp (à l’arrière du palais) avec observatoire de Marseille, jardin botanique, et parc zoologique (les animaux sont remplacés par des sculptures animalières d’art depuis Marseille-Provence 2013).


La ville de Marseille, pour remédier au manque d’eau qui se manifestait de plus en plus avec le développement de l’urbanisme à Marseille durant les deux siècles précédents, construit au xixe siècle le canal de Marseille, pour dériver les eaux de la Durance. La loi du 4 juillet 1838 accorde à la ville une autorisation de dérivation de 5,75 m3. Le projet était d’autant plus urgent que Marseille avait subi au printemps/été 1834 une terrible sécheresse suivie en septembre de pluies diluviennes. Les inondations dues au débordement du Jarret et de l’Huveaune avaient provoqué 2 épidémies de choléra : 865 morts fin 1834 et 2576 morts en juillet 1835. Dès 1839, alors que les travaux du canal commencent à peine avec le percement de la galerie des Taillades, la municipalité envisage de construire à Marseille, sur le plateau Longchamp, un château d’eau pour célébrer l’arrivée des eaux de la Durance à l’achèvement du canal. Le 15 novembre 1839 le duc d’Orléans à son retour d’Afrique pose la première pierre de l’ouvrage. Conscient de l’ampleur de la tâche, il dit dans son discours : « Poser la première pierre n’est pas malaisé ; c’est la dernière qui est difficile ».

Parc Longchamp, carte maximum, Marseille, 12/04/2008.

Entre la décision de la construction du château d’eau et le commencement effectif des travaux, il s’écoula trente ans au cours desquels plusieurs projets furent présentés. Cette lenteur s’explique par la difficulté à mettre au point un programme de travaux qui recueille l’approbation du conseil municipal mais aussi et surtout par le coût élevé des dépenses à prévoir.

Si l’alimentation en eau de la ville était une priorité absolue, la municipalité désirait aussi construire un muséum d’histoire naturelle pour présenter les collections qui étaient provisoirement entreposées dans les locaux de l’ancienne loge maçonnique de rite « écossais » au 49 du boulevard du Musée, actuellement boulevard Garibaldi. En 1847 la ville commande à l’architecte marseillais Pascal Coste un projet de muséum et d’un château d’eau. Ce projet restera à l’état d’esquisse, les événements de 1848 ne permettant pas d’aller au-delà.

En 1850, sur les conseils de Jean François Mayor de Montricher, l’ingénieur concepteur et réalisateur du canal de Marseille, la ville fait appel à Jean-Charles Danjoy. Cet architecte prévoit la réalisation, sous un arc de triomphe, d’une allégorie de la Durance accompagnée de figures féminines symbolisant la vigne et le blé. Il ne semble pas que Danjoy ait également effectué des dessins pour le muséum. Ce projet n’aura pas de suite.

Au début de 1859, le maire de Marseille, Jean-François Honnorat, demande au sculpteur Auguste Bartholdi de réaliser un projet de château d’eau. Bartholdi ne songea tout d’abord qu’à une fontaine monumentale. Après plusieurs entretiens avec le conseil municipal, il associe un muséum divisé en deux corps isolés avec un château d’eau central. Il présente un troisième projet en reliant les bâtiments par une vaste galerie ayant son entrée dans l’axe du monument. Devant les hésitations de plusieurs de ses membres, le conseil municipal s’adresse pour juger ce projet à une commission composée de spécialistes : Henri Labrouste et Léon Vaudoyer, inspecteurs généraux des édifices diocésains, et Victor Baltard, architecte de la ville de Paris. Cette commission critique le projet qui ne sera pas retenu.

La ville de Marseille règle ses honoraires à Bartholdi et s’adresse à Espérandieu en 1861. Les premières revendications de Bartholdi datent de 1863 en affirmant que la colonnade semi circulaire est de son invention. Il soutient également que le projet proposé à la municipalité était sa propriété car la ville en lui payant ses honoraires n’était pas devenue propriétaire des plans. Un procès s’ensuivit mais le tribunal de première instance de Marseille débouta Bartholdi. Après l’inauguration du palais Longchamp, Bartholdi demande que son nom soit inscrit sur le château d’eau, ce qui est refusé. Faisant preuve d’une grande persévérance, il intente en 1901 un autre procès à la ville, sans succès, puis saisit la cour d’appel d’Aix qui le condamne à une amende et au paiement des frais.

Après avoir pensé à Pascal Coste, le maire Onfroy décide en août 1861 de faire appel au jeune architecte Henri Espérandieu qui est chargé des travaux de construction de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde. La commande sera alors très précise, le projet devra porter sur la réalisation d’un château d’eau entouré de cascades abondantes visibles depuis le boulevard Longchamp, d’un muséum d’histoire naturelle, d’un musée des Beaux-Arts et de deux jardins, l’un public, l’autre botanique à l’usage du muséum.

Dès la fin de septembre 1861, Espérandieu présente un premier dessin. Des modifications successives sont apportées notamment pour la liaison entre les deux bâtiments qui sera réalisée au moyen d’une colonnade. L’architecte élabore les plans des musées en collaboration avec les conservateurs. Le 7 avril 1862, le projet définitif est présenté au conseil municipal qui l’accepte.

Parc Longchamp, carte maximum, Marseille, 12/04/2008.

Afin de baisser les dépenses, le conseil municipal demande le 7 juin 1862 de réduire d’un quart les surfaces à bâtir, mais Espérandieu ne tient que partiellement compte de cette demande en réduisant les surfaces d’un onzième seulement. Il reçoit un blâme mais garde la confiance du conseil municipal qui est conscient qu’une œuvre grandiose est en cours de réalisation.

L’inauguration a lieu le 15 août 1869 et une médaille est gravée par Louis Merley pour commémorer cet événement.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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