Le Palais de Westminster à Londres.

Le palais de Westminster (en anglais : Palace of Westminster), également désigné sous le nom de Chambres du Parlement (Houses of Parliament), est le lieu où siège le Parlement du Royaume-Uni : la Chambre des communes (House of Commons) et la Chambre des lords (House of Lords). Le palais borde la rive nord de la Tamise et se situe au centre de la ville, dans l’arrondissement londonien de la cité de Westminster.

Un incendie dévastateur a détruit presque entièrement le palais le 16 octobre 1834, n’épargnant que le Westminster Hall qui remonte à 1097. Le batiment actuel date du XIXe siècle.


En raison de sa situation privilégiée au bord de la Tamise, le palais de  Westminster a revêtu une grande importance stratégique tout au long du Moyen Âge. Des bâtiments ont occupé ce site depuis au moins la période anglo-saxonne : connu alors sous le nom d’île de Thorn (Thorn Ey devenue Thorney Island).

L’endroit pourrait avoir servi pour la première fois de résidence royale à l’époque de la domination danoise, sous Knut le Grand (1016-1035). Mais l’avant-dernier roi saxon d’Angleterre, Édouard le Confesseur, édifia un palais royal sur l’île de Thorney, immédiatement à l’ouest de la cité londonienne et à peu près à la même époque que l’abbaye de Westminster voyait le jour (entre 1045 et 1050).

L’île et ses environs prirent rapidement le nom de Westminster, en  contraction des mots anglais West Monastery (« monastère de l’Ouest »). À la suite de l’invasion normande de 1066, Guillaume le Conquérant s’installa dans la tour de Londres, mais lui préféra vite Westminster. Il ne subsiste aujourd’hui aucune trace des bâtiments qui existaient à l’époque des Anglo-Saxons et de Guillaume. Les plus anciennes sections subsistantes du palais, Westminster Hall et le Grand Hall, datent du règne du successeur de  Guillaume le Conquérant, le roi Guillaume le Roux. Le palais devint donc la résidence principale des rois d’Angleterre jusqu’à l’incendie de 1512 qui a détruit une partie importante des bâtiments.

Le palais sur une carte de Londres réalisée en 1746 par John Rocque (détail).
En 1534, le roi Henri VIII s’arrogea le palais de York au détriment de son ancien propriétaire, le cardinal Thomas Wolsey, un puissant ministre tombé en disgrâce. Henri rebaptisa l’endroit en palais de Whitehall, et l’utilisa par la suite comme résidence principale. Bien que Westminster reste officiellement un palais royal, il fut dès lors utilisé en tant que siège des deux chambres parlementaires et en tant que tribunal.

Beaucoup d’institutions publiques y virent le jour, en même temps qu’évoluait la nature du régime. L’ancêtre du Parlement anglais, par exemple, le Curia Regis (« Conseil royal »), se réunissait à Westminster Hall, sauf lorsqu’il devait suivre le roi dans un autre palais. Quant au Parlement modèle (Model Parliament), le premier parlement officiel d’Angleterre, il fut convoqué au palais par Édouard Ier en 1295. Depuis lors, le palais a abrité, sauf à de rares exceptions, toutes les sessions parlementaires.

Étant donné son passé de résidence royale, le palais de Westminster ne contenait aucune salle ayant vocation à accueillir les deux chambres : les cérémonies officielles telles que la cérémonie d’ouverture du Parlement se tenaient ainsi dans la Chambre peinte (Painted Chamber), et la Chambre des lords se réunissait dans la White Chamber (White Chamber). Quant à la Chambre des communes, elle ne disposait d’aucune salle propre, ce qui la contraignait parfois à tenir ses débats à l’abbaye de Westminster, dans la salle capitulaire ou le réfectoire.

Les Communes n’obtinrent un toit permanent que sous le successeur d’Henri VIII, Édouard VI, lorsqu’on leur concéda l’usage de l’ancienne chapelle royale de Saint-Étienne. Le Chantries Act de 1547, passé dans le cadre de la réforme protestante, avait en effet procédé à la dissolution de nombreux ordres religieux tels que celui des chanoines de Saint-Étienne, ce qui permit aux Communes de trouver à se loger. Des aménagements furent ensuite réalisés dans l’ancienne chapelle pour satisfaire aux besoins de la chambre basse.

Il est toujours le lieu d’importantes cérémonies officielles, et tout particulièrement celle chaque année de l’ouverture de la session  parlementaire (le State Opening of Parliament) et reste étroitement associé dans les esprits aux deux chambres parlementaires, comme en témoigne parfois l’utilisation du terme Westminster pour désigner le Parlement.

Le 16 octobre 1834, la majeure partie du palais disparut en fumée lors d’un incendie : l’incendie du Parlement. Seuls Westminster Hall, la tour des Joyaux, la crypte de la chapelle Saint-Étienne et les cloîtres échappèrent à la destruction. Une commission royale fut désignée afin d’étudier les options s’offrant pour la reconstruction, et parvint à la conclusion que le nouveau palais devrait être reconstruit sur le même site dans un style soit gothique, soit classique. Cette alternative ne fut pas sans provoquer de vifs débats publics. Les partisans du classicisme avancèrent que l’architecture gothique était trop crue, ou en tout cas peu appropriée à un Parlement. Beaucoup cependant, dont Augustus Pugin, soutinrent que le gothique représentait la plus authentique architecture chrétienne, allant jusqu’à comparer par contraste le classicisme avec le paganisme de la Rome et de la Grèce antiques. L’art gothique était considéré par ailleurs comme typiquement national, à l’inverse du classicisme qu’on associait avec la France.

En 1836, après l’examen de 97 propositions rivales, la commission royale opta pour l’architecte Charles Barry et son projet de palais en style néogothique. La première pierre fut posée en 1840, puis la Chambre des lords fut achevée en 1847 et la Chambre des communes en 1852, date à laquelle Barry reçut le titre de chevalier. La plupart des travaux ont été réalisés avant 1860, mais certains éléments ne furent pas terminés avant la décennie suivante.

Le fonctionnement normal du palais de Westminster s’est interrompu en 1941, lorsque des bombardiers allemands détruisirent la Chambre des communes. Sir Giles Gilbert Scott fut désigné comme nouvel architecte, et reconstruisit la chambre basse en restant très fidèle à l’œuvre de Charles Barry. Il acheva son travail en 1950.

Dans les années 2010, le palais de Westminster est jugé dans un état de grand délabrement, nécessitant une rénovation massive. Les travaux devraient coûter plusieurs milliards de livres, durer sur au moins une décennie et, selon le compromis à définir, imposeraient le déménagement des chambres parlementaires.

Source : Wikipédia.

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