Le palais de l’Elysée (Paris).

Le palais de l’Élysée, dit l’Élysée, est un ancien hôtel particulier parisien, situé au no 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris. Il est le siège de la présidence de la République française et la résidence officielle du président de la République depuis la IIe République.

Les médias utilisent par métonymie « l’Élysée » pour désigner les services de la présidence de la République française.

Construit par l’architecte Armand-Claude Mollet en 1720 pour Louis-Henri de La Tour d’Auvergne, comte d’Évreux, le palais de l’Élysée a une histoire illustre : il est offert par Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour, en 1753, puis devient le palais princier de Joachim Murat, beau-frère de Napoléon Ier. Ce dernier en fait en 1805 sa résidence impériale. Son neveu, Napoléon III, premier président de la République française, y habite également à partir de 1848.

L’actuel occupant du palais de l’Élysée est Emmanuel Macron, président de la République depuis le 14 mai 2017.


Après la mort de Louis XIV, en 1715, dont la fin de règne rime avec une certaine austérité, le régent du royaume, Philippe d’Orléans, délaisse Versailles au profit de Paris, entraînant avec lui la Cour, qui dès lors s’y fait construire comme les membres de la bourgeoisie divers palais et hôtels particuliers.

La même année, Louis-Henri de La Tour d’Auvergne, comte d’Évreux, et gendre d’Antoine Crozat, première fortune de France, sollicite du Régent la capitainerie des chasses de Monceaux. Ce dernier aimant se moquer des courtisans désargentés lui rétorque :

« Je vous l’accorderai lorsque je pourrai vous en porter moi-même le brevet dans un hôtel à vous »

La moquerie affecte directement le comte qui n’a pas de demeure parisienne digne de ce nom ; Saint-Simon disait d’ailleurs de lui : « Tout ce qu’il avait en lui était tourné à l’ambition ». Il vend alors au célèbre banquier John Law son comté de Tancarville, en Normandie, pour 732 000 livres (alors qu’il l’avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour 350 000 livres) et rachète le marais des Gourdes deux terrains ayant appartenu à André Le Nôtre d’une trentaine d’arpents (une dizaine d’hectares) pour 77 000 livres3, situé entre l’actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée bordée de masures au toit de chaume menant au village du Roule, et le Grand Cours (Champs-Élysées), lieu de promenade créé par Colbert dans l’axe des Tuileries (les lieux sont alors bien moins chers qu’à Paris même). Il n’y a alors encore aucun hôtel particulier, ce ne sont que jardins maraîchers, bois, pépinières et une léproserie, mais le projet de construction de la future avenue des Champs-Élysées va rapidement y amener architectes et aristocrates qui veulent quitter le centre-ville devenu trop exigu. L’ancien propriétaire du terrain, l’architecte et contrôleur des bâtiments du roi Armand-Claude Mollet (futur architecte de Louis XV et allié des Le Nôtre à qui il rachète le terrain des Gourdes, jouant au spéculateur immobilier), prévoit dans le contrat de vente qu’il soit chargé d’y construire un hôtel destiné à la résidence du comte d’Évreux.

Palais de l’Elysée, carte maximum, Paris, 19/10/1957.

Pour s’assurer un train de vie en accord avec son rang, le comte d’Évreux a épousé la fille de l’homme d’affaires Antoine Crozat, ce qui lui a apporté une dot de 2 000 000 livres qui lui permet de financer son hôtel. Elle a douze ans et lui trente-deux. Le souci des nobles de la fin du règne de Louis XIV est alors de trouver de l’argent, dépensé dans les fastes de la Cour et les guerres. Les bourgeois, quant à eux, désirent s’élever socialement et cette union est un exemple de ce qui a souvent cours en ces temps. Mais le comte, désirant rester seul et fortuné, congédie sa jeune épouse le 14 décembre 1720, le jour du bal de l’inauguration de l’hôtel à laquelle assiste sa maîtresse, la duchesse de Lesdiguières. L’épousée, désormais exclue de cette folie du comte où il reçoit ses maîtresses, demande la séparation, ce qui implique que son mari rende la dot à son beau-père. Le comte, ayant spéculé sur le système de Law (notamment sur la Compagnie des Indes), retire assez d’argent pour la rembourser.

Édifié entre 1718 et 1720 et décoré entre 1720 et 1722, l’hôtel d’Évreux, demeure imposante au milieu des modestes échoppes du faubourg Saint-Honoré, est aménagé selon les principes d’architecture en vogue à l’époque2. Il y a un corps de bâtiment de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il reste l’un des meilleurs exemples du modèle classique ; il commence par un vestibule (rez-de-chaussée à colonnes, évidé pour que les visiteurs n’attendent pas sous la pluie) dans l’axe d’une cour d’honneur (de part et d’autre de cette cour arrondie, se trouvent deux murs à arcades, dissimulant les dépendances et deux basses-cours réservées aux fournisseurs et aux travaux des domestiques), un corps central11 double en profondeur et à trois degrés (rez-de-chaussée, étage noble et étage sous comble) et deux ailes en équerre de part et d’autre en simple rez-de-chaussée (le Petit Appartement plus facile à chauffer dans l’aile de gauche qui sert de petits appartements au comte, l’Appartement des Bains dans l’aile de droite). La vaste cour d’honneur est bordée de deux murs aveugles à arcades « en défoncé » surmontés d’une balustrade et s’ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques supportant le blason du propriétaire. L’ordonnancement des lieux permet alors toutes les adaptations souhaitées par les propriétaires successifs. Il n’y a pourtant pas encore d’escalier d’honneur, mais uniquement des coursives et le premier étage n’est ni meublé ni décoré, le comte considérant que les travaux lui avaient assez coûté et que, vivant au rez-de-chaussée, de toute manière, le Régent ne voudrait pas visiter l’étage, mais se contenterait des salons d’apparat. En effet, contrairement aux hôtels particuliers de l’époque, qui comportent un rez-de-chaussée de réception, un premier étage pour recevoir des proches et de la famille et des appartements privés dans les ailes, le comte n’aménage que l’appartement de parade du rez-de-chaussée, par économie mais aussi parce qu’il était séparé de son épouse et sans enfant.

Palais de l’Elysée, épreuve d’artiste.

Les décors intérieurs, de style Régence, sont réalisés sous la direction de l’architecte Jules Michel Alexandre Hardouin qui remplace Armand-Claude Mollet en 1720. Ils proposent nombre de boiseries, fleurons, rosaces, dessus-de-porte ou rinceaux, et sont essentiellement dus au sculpteur Michel Lange. Le décor des salons de réception, bien que modifié au cours des siècles, conserve l’essentiel de son aspect d’origine. L’abbé Antonini, en visite, déjà frappé par un « tableau mouvant » (ce qui est alors très moderne) déclare en outre être étonné par « les lustres qui étaient du dernier beau ».

L’architecte Jacques-François Blondel, notamment auteur des planches relatives aux palais et hôtels dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, sacre l’hôtel « plus belle maison de plaisance des environs de Paris ».

Comme il l’avait promis, le régent vient en personne apporter le brevet au comte, rajoutant en plus 140 toises (530 mètres carrés) de terrains pour le féliciter d’avoir relevé le défi. Cela permet d’agrandir le récent jardin à la française et de le fermer en demi-lune. À sa mort en 1753, le comte d’Évreux laisse un hôtel admiré de tous ses contemporains. Il démissionne pourtant de ses charges et vit reclus dans son hôtel, avec sa gouvernante, Mlle de La Haye, son officier d’ordonnance, Fline, et des laquais, piqueurs et cochers.

En 1753, le roi Louis XV achète l’hôtel pour en faire la résidence parisienne de la marquise de Pompadour, une de ses favorites vivant alors à Versailles et charmée par l’édifice. La vente a lieu le 24 décembre de la même année, au Châtelet de Paris. M. Lenote est curateur, Me Melin, notaire ; une estimation est faite par l’architecte Desmaisons, elle se monte à 730 000 livres. L’achat de la demeure est motivé, selon le marquis d’Argenson, par le statut chancelant de favorite (elle aurait ainsi un lieu où se retirer dignement en cas de disgrâce) ainsi que par sa situation géographique, à la porte de Paris (elle n’était en effet pas populaire auprès du peuple parisien). Néanmoins, elle n’y vit pas régulièrement, partagée entre sa vie à la Cour et ses visites à sa fille Alexandrine au couvent de l’Assomption dans la rue Saint-Honoré voisine ; le décès de cette dernière en 1754 ne l’invite pas à s’y poser, d’autant que des graffitis ornant les murs de l’hôtel, du type « maison de la putain du roi », rappellent que les habitants de ce quartier populaire n’aiment pas la richesse arrogante qu’elle affiche ou son inconséquence lorsqu’elle conçoit un potager qui barre la circulation du Grand Cours (futurs Champs-Élysées).

Entrtien du Palais de l’Elysée, collector de 4 timbres.

Elle y fait de nombreuses transformations, les murs se couvrent de boiseries et d’or caractéristiques du « style Pompadour », la façade de la cour d’honneur s’inspire de celle de son château de Champs-sur-Marne. Celle qui possède depuis quelques années le marquisat de Pompadour suit sa devise

« Mon plaisir n’est pas de contempler l’or de mes coffres, mais de le répandre ».

Mais les travaux sont en réalité à la charge du royaume de France qui dépense près de 100 000 livres dans la réfection et la décoration. La marquise presse Lassurance, son architecte favori, de remanier la chambre de parade (notamment sa grande alcôve), d’aménager le premier étage et de construire un grand escalier ; Verberckt est chargé des sculptures au ciseau, Van Loo, Boucher et Dubois des médaillons et des panneaux, Lazare Duvaux de la décoration de la salle de bain. Appréciant la matière noble, la marquise prend soin de sélectionner des étoffes, marqueteries, marbres, tapisseries des Gobelins, lustres en cristal de Bohême, vaisselle et pendules de grande qualité. Des tapisseries de grande facture ornent les murs. Les jardins, eux, se voient garnis de portiques, de charmilles, d’un potager et même de cascades, d’un labyrinthe et d’une grotte dorée pour sa fille. Inconditionnelle des bergeries de Watteau et aimant jouer les bergères, comme le veut la mode du « retour à la nature », elle y fait aussi paître un troupeau de moutons aux cornes dorées et au cou enrubanné. Un jour où Madame de Pompadour décide de les laisser entrer dans son boudoir pour les présenter à ses invités, le bélier, croyant avoir affaire à un rival, fonce vers son reflet aperçu dans un grand miroir, le troupeau le suit, saccageant la pièce. Le roi participe à l’agrandissement des jardins.

Dès le 15 novembre 1757, à l’âge de 36 ans, Madame de Pompadour avait, par son testament, institué son frère, le marquis de Marigny, pour son légataire universel. Néanmoins, si le roi accepte ces dispositions, il décide à la mort de la marquise que l’hôtel d’Évreux va maintenant être dévolu à loger les ambassadeurs extraordinaires2, à la place de l’hôtel des Pontchartrain, situé rue des Petits-Champs. L’hôtel des Ambassadeurs extraordinaires devient donc une propriété de la Couronne.

Palais de l’Elysée, carte maximum, 9/06/2018.

Après le décès de la marquise, le 15 avril 1764, l’hôtel sert pendant un an à centraliser et vendre tout le mobilier et les œuvres d’art amassés par cette dernière dans ses nombreuses propriétés. Les ventes attirent beaucoup de curieux.

Lors de la réhabilitation de l’hôtel, on supprime le potager et on réduit la surface du parc, rendue à la promenade des Champs-Élysées. Néanmoins, devant l’absence répétée de ses hôtes, l’hôtel, par décision royale du 14 août 1765, sert de lieu d’exposition aux « personnes curieuses et [aux] amateurs de beaux-arts » (on y présente notamment la série de toiles commandée par Louis XV, les Ports de France par Joseph Vernet)2, puis en 1768 de garde-meuble, en attendant l’achèvement de celui-ci alors en construction, sur la place Louis-XV. Dans tous les salons et même des baraques construites sur les abords sont déposées des armures et des tapisseries.

Pendant ce temps, et jusqu’en 1773, le peuple de Paris peut venir se promener dans les jardins, parmi les anciens décorums de la marquise, la cascade et la grotte notamment.


La chute de Napoléon III en 1870, met fin à l’époque monarchique du palais. Le président Adolphe Thiers n’y séjourne qu’un mois en 1872 et un mois au début de l’année d’après. Le 15 juillet 1873, le nouveau président Patrice de Mac Mahon y reçoit le shah de Perse Nasseredin Shah (c’est le premier souverain étranger en visite officielle dans la nouvelle République) et s’installe définitivement dans le palais à partir de septembre 1874 avec sa femme et ses quatre enfants. Mais ce n’est que par la loi du 22 janvier 1879 que l’Élysée devient officiellement la résidence des présidents de la République française.

Vignette de distributeur Lisa, palais de l’Elysée.

Pour les fêtes qu’il y organise, Mac Mahon fait agrandir l’ancienne salle de bal de Napoléon III (actuel salon Napoléon III) pour en faire une salle à manger d’honneur. Elle est doublée par son successeur, Jules Grévy, d’une serre, l’actuel « jardin d’hiver ». C’est ce dernier également qui fait installer les premières lignes téléphoniques, reliant les postes de garde du palais aux casernes voisines ; son gendre Daniel Wilson se fait aménager une salle d’armes. Sadi Carnot, voulant donner de la majesté à la fonction présidentielle, fait réaliser l’actuelle salle des fêtes (exécutée pour les festivités de l’exposition universelle de 1889 par l’architecte Chancel, dont les plafonds sont peints par Guillaume Dubufe et les murs ornés de tapisseries des Gobelins représentant l’histoire de Médée), inaugurée en 1889, donnant son aspect définitif extérieur à l’édifice ainsi qu’une énorme marquise vitrée sur toute la façade du corps central du bâtiment, ce qui vaut à l’Élysée d’être surnommé « le palais des singes ». De plus, il équipe le bâtiment central d’électricité (aux frais du couple présidentiel). Le président, de même que son épouse, la Première dame Cécile Carnot organisent chaque année des garden-party et deux grands bals annuels, auxquels sont conviés 10 000 personnes ; l’arbre de Noël de 1889, en faveur de cinq cents enfants pauvres de Paris se conclut par une distribution de jouets et un spectacle. Le salon de l’Hémicycle est transformé en chapelle ardente pendant quatre jours lorsque la dépouille du président assassiné à Lyon est ramenée au palais, en juin 1894. Vers 1900, l’État fait l’acquisition de la statue en marbre du sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier : La Musique et la Danse profane. C’est le 18 février 1906 qu’a lieu la première transmission de pouvoir présidentiel sur le perron du palais. Les modifications ultérieures toucheront essentiellement le décor intérieur et la modernisation des installations (le premier ascenseur est mis en place sous Armand Fallières, quand Raymond Poincaré complète l’électrification de l’Élysée, installe les premières salles de bains et le premier calorifère, Albert Lebrun fait installer le chauffage central). Pendant la Première Guerre mondiale, Raymond Poincaré fait coller des losanges de papier sur les vitres du palais pour éviter qu’elles ne soient fissurées par les vibrations des bombardements allemands. Alexandre Millerand, président de la République entre 1920 et 1924, invite plusieurs personnalités médiatiques au palais de l’Élysée, comme Sacha Guitry, Yvonne Printemps, Mistinguett ou encore Maurice Chevalier.

Le 10 juin 1940, le palais accueille le dernier Conseil des ministres parisien de l’histoire de la IIIe République, lors duquel le gouvernement décide de quitter Paris72. Le 14 juin 1940, à 5 h 35, les Allemands hissent sur le toit leur drapeau rouge et noir à croix gammée. Il sert du 15 au 18 juin 1940 de camp de prisonniers à des soldats français et tirailleurs sénégalais qui ont défendu Paris jusqu’à ce que les Nazis libèrent le lieu le 28 juin 1940, après avoir vidé la cave à vins pour fêter l’armistice du 22 juin 1940. Abandonné entre 1940 et 1946 (des rumeurs prétendent que Maurice Thorez va y coucher après la débâcle de 1940, l’amiral Darlan l’occupe six mois à partir du 29 avril 1942), il n’a pas été réquisitionné par les Allemands, Hitler acceptant de laisser ce lieu symbolique vacant (il reste sous la garde de son concierge Jean-Baptiste Hanotaux, ancien poilu décoré, et un personnel de service restreint tente de le maintenir en état pendant toute la guerre) mais refusant que Pétain l’investisse. Une section de gardes républicains reprend le palais le 24 août 1944 lors de la Libération de Paris. Après guerre, il n’est pas occupé par les chefs d’États du Gouvernement provisoire de la République française : par exemple, le général de Gaulle élit résidence à l’hôtel de Brienne, siège du ministère de la Guerre.

Il est entièrement rénové et modernisé par Vincent Auriol et la « Première dame de France » Michelle Auriol qui reprennent possession du lieu le 16 janvier 1947 : l’horloge du fronton, installée par Jules Grévy, les fenêtres adventices du corps central et la verrière servant de vestiaire installée par Sadi Carnot le long de la façade nord du bâtiment central (donnant sur la cour d’honneur) sont supprimées (on disait par exemple que l’horloge donnait à l’hôtel « l’aspect d’une gare de province »), ce qui permet de rétablir les sculptures primitives, de reconstituer les fenêtres du rez-de-chaussée (dont certaines avaient été transformées en porte) avec leurs balcons de fer forgé et de relever le niveau de la cour d’honneur. Les réverbères en fonte de Napoléon III sont quant à eux remplacés par des lanternes en fer forgé appliquées sur les parois. Les cuisines et les vestiaires sont installés en sous-sol. Tous ces travaux furent réalisés en seulement 3 mois, ce qui est remarquable vu l’importance de la tâche.

Charles de Gaulle occupe ce lieu qu’il déteste à cause de son histoire chargée (abdication de Napoléon, logement du duc de Wellington, coup d’État de Napoléon III, mort rocambolesque de Félix Faure, etc.) et de sa situation (hôtel exigu et désuet engoncé dans un quartier huppé, « palais de la main gauche, palais à femmes » selon le général), songeant à une translation de la présidence sur un autre site avec de larges vues (Invalides, École Militaire, le Louvre et surtout château de Vincennes dont la rénovation se révèle trop coûteuse). À partir de 1959, il définira l’organisation générale de l’intérieur du palais qui perdure jusqu’à aujourd’hui : au bâtiment central et l’aile Ouest les fonctions officielles (le rez-de-chaussée et l’aile servant aux réceptions et réunions officielles d’apparat, l’étage étant réaménagé pour accueillir les bureaux du président et de ses principaux collaborateurs), à l’aile Est les appartements privés (irrégulièrement occupés par les présidents qui s’attacheront pourtant tous à en changer la décoration) et aux communs entourant la cour d’honneur les bureaux de ses conseillers techniques, chargés de mission et de certains services techniques. Le Général utilisera comme bureau l’ancienne chambre de l’impératrice Eugénie, appelée salon Doré. Ce salon situé dans l’axe central du palais, servira de bureau à tous les présidents de la Ve République, excepté Valéry Giscard d’Estaing qui choisit comme bureau une pièce située à l’angle est du bâtiment central. C’est en 2011 le bureau d’Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République. De Gaulle transforme les appartements privés du premier étage du bâtiment central en bureaux, Georges Pompidou fait aménager une salle de projection dans les sous-sols et Valéry Giscard d’Estaing installer le PC Jupiter (« du nom du dieu qui manie la foudre »), qui dirige l’arme nucléaire et est en contact sécurisé avec le Commandement de la Base aérienne 921 Taverny. Les installations militaires et sécuritaires sont désormais capables « d’abriter le président et ses conseillers plusieurs semaines d’affilée en cas de conflit ». Les nouvelles technologies sur les codes de dissuasion font que ce PC Jupiter n’est plus utilisé, le président de la République ne visitant ce lieu de mémoire qu’une seule fois au début de son mandat.

Le palais est ouvert une première fois au public le 14 juillet 1977 par Valéry Giscard d’Estaing, mais l’expérience ne put être renouvelée en raison de la forte affluence de visiteurs, ingérable pour les services de sécurité (en trois heures, près de 10 000 visiteurs ont défilé en file continue dans les salons du rez-de-chaussée). En 1978, le même président crée la garden-party de l’Élysée, qui se déroule le 14 juillet ; elle est supprimée en 2010 par Nicolas Sarkozy pour des raisons économiques. Chaque année depuis 1990, lors des journées du patrimoine, le palais de l’Élysée est ouvert au public, certaines salles des appartements de l’aile Est ayant notamment été rajoutées à la visite à partir de 2007.

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un vaste plan de restauration du palais a lieu, sans doute le plus important depuis Vincent Auriol. Mis à part quelques travaux de restauration, François Hollande ne s’intéresse guère au palais. Brigitte Macron, l’épouse de son successeur Emmanuel Macron, effectue plusieurs modifications de décoration.

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Sources : Wikipédia, Youtube.