Le Monastère de La Rábida (Espagne).

Le monastère de Santa María de la Rábida est un monastère franciscain situé à Palos de la Frontera, dans la province espagnole de Huelva, en Andalousie.

Bâti aux xive et xve siècles, il présente une belle architecture mêlant les styles gothiques et mudéjar. Mais il est surtout célèbre pour avoir accueilli Christophe Colomb en 1485, puis en 1490, alors qu’il cherchait à obtenir le soutien des Rois catholiques pour son projet d’atteindre les Indes en traversant la mer Océane.

Bien qu’il ait souffert du tremblement de terre de Lisbonne de 1755 et de la période d’abandon de de 1830 à 1920, le monastère a encore une fière allure et renferme aussi de nombreux objets commémoratifs des expéditions de Christophe Colomb.

Sa place dans l’histoire et ses qualités esthétiques lui ont valu plusieurs distinctions. En 1856, il est classé monument national, puis inclus en 1967 sur la liste des sites colombins de la province de Huelva.


Le site du monastère, appelé depuis l’Antiquité « rocher de Saturne » (Peña de Saturno) aurait été utilisé par les Phéniciens pour le culte de Melkart, Baal de Tyr et par les Romains pour le culte de Proserpine. Des fragments de céramique trouvés sur les lieux et exposées aujourd’hui dans le monument attestent de la présence sur les lieux d’établissements phéniciens et romains (wisigoths et almohades pour le Moyen Âge).

La proximité de la mer et la proche confluence de l’Odiel et du Río Tinto expliquent certainement l’installation de divers groupes humains au fil du temps.

Après la conquête du royaume wisigoth d’Espagne au VIII, les Arabes établissent à l’emplacement actuel du monastère un établissement à la fois religieux et militaire, appelé ribat en arabe, mot qui devient rápita ou rábida en langue romane, origine du toponyme actuel. Ce type d’établissement regroupait des personnes volontaires pour la défense du dar al-islam, les morabitun. En l’occurrence, ce ribat servait pour la défense de la côte.

De cette ancienne construction il reste quelques éléments épars.

À la suite de la reconquête de la région au XIIIe siècle, la couronne de Castille remet la Rábida aux Templiers.

Selon Francisco de Gonzaga, historien de l’ordre franciscain du XVIe siècle, les Templiers dédient cet endroit à Notre-Dame des Miracles en 1261 et effectuent des travaux de réaménagement.

L’ordre du Temple est dissous par le concile de Vienne (1312), et des bulles pontificales attribuent les biens de l’ordre aux Hospitaliers. Les membres de l’ordre sont, en dehors du royaume de France où l’ordre est condamné par la justice royale, réaffectés dans d’autres institutions.

À partir de 1403, une communauté franciscaine occupe un petit ermitage proche du monastère.

En 1412, une bulle du pape Benoît XIII attribue le monastère aux Franciscains, .

La majeure partie des bâtiments conventuels sont édifiés au cours du siècle, grâce à la collaboration des nobles et des habitants de la région.

En 1485, Christophe Colomb arrive à La Rábida après le rejet du roi Jean II de Portugal à son projet. Quittant le Portugal, probablement avec son fils Diego, il cherche là un premier hébergement dans le royaume de Castille. Mais il y fait la connaissance de deux frères du monastère, Juan Pérez et Antonio de Marchena, tous deux très intéressés par la géographie et la cosmographie. Ces derniers le soutiennent dans ses projets et lui conseillent de se rendre auprès d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon.

Ce n’est cependant qu’au bout de sept ans que les Rois catholiques signent le 17 avril 1492 les capitulations de Santa Fe qui donnent au navigateur les titres d’amiral de la mer Océane et de vice-roi et gouverneur des Indes ; injonction est faite aux autorités de Palos de la Frontera de lui fournir trois navires, ainsi que les équipages et les fournitures nécessaires à son expédition. Le départ de l’escadre a lieu le 3 août, lendemain de la fête de Notre-Dame, et le retour le 15 mars 1493, après la découverte des îles de San Salvador (actuelles Bahamas) et d’Hispaniola (Saint-Domingue).

Le capitaine de la caravelle la Pinta, Martín Alonso Pinzón, originaire de la ville de Palos, mort deux semaines seulement après le retour de   l’expédition, est inhumé à La Rábida.

En 1755, le tremblement de terre de Lisbonne endommage le monastère, qui est alors profondément remanié.

Au xixe siècle, l’invasion napoléonienne et les lois  de desamortización de Mendizábal chassent les moines et laissent le monastère en piteux état.

Des travaux de restauration commencent en 1855 à l’initiative des ducs de Montpensier et de la municipalité (diputacion) de Huelva. Alphonse XII d’Espagne favorisa une seconde phase de travaux.

En octobre 1892, la reine Isabelle II signe un décret, à l’initiative de son ministre Antonio Cánovas del Castillo, autorisant le retour du monastère aux Franciscains. Les moines ne s’y réinstallent cependant qu’en 1920.

Source : Wikipédia.

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