Le Métro de Londres.

Le métro de Londres (en anglais : London Underground) est le réseau métropolitain qui dessert le Grand Londres et les comtés voisins de l’Essex, du Hertfordshire et du Buckinghamshire. Il est communément appelé Underground — qui signifie « Souterrain », bien que 55 % du réseau soit situé en surface — ou The Tube (« Le tube »), en référence à la forme cylindrique des tunnels de ses lignes profondes. Le premier projet d’un métro à Londres remonte à 1827. La Metropolitan Railway en est la première ligne, inaugurée le 10 janvier 1863, ce qui en fait le plus vieux réseau métropolitain au monde, son tracé constituant désormais dans sa majeure partie la Hammersmith & City line. Le réseau actuel compte 11 lignes et dessert 270 stations (dont certaines fermées) sur près de 402 kilomètres. Il permet le transport de 1,379 milliard de voyageurs lors du cycle annuel 2016-2017, soit une moyenne quotidienne de plus de 4,8 millions de passagers.

Les lignes les plus anciennes du réseau actuel, construites par plusieurs entreprises privées, sont rattachées à un réseau de transport intégré (qui exclut les principales lignes de chemin de fer) en 1933, lors de la création du London Passenger Transport Board (LPTB), plus connu sous le nom de London Transport. Le réseau souterrain devient alors une entité unique lors de la création du London Underground Limited (LUL) par le gouvernement britannique en 1985. Depuis 2003, la LUL est une filiale à part entière de l’organisme Transport for London (TfL), entreprise publique chargée de la plupart des opérations de transport dans le Grand Londres, dirigée par un comité de direction et un commissaire nommé par le maire de Londres. Le métro circule sur une voie électrifiée par troisième rail et quatrième rail (630 V). Sur certaines lignes, un rail spécial assure le pilotage automatique des rames (pilotage qui reste toutefois surveillé par le conducteur de la rame). Un second réseau, le Docklands Light Railway, dessert également l’agglomération de Londres et plus particulièrement le quartier des Docklands et la City.


La première partie du réseau existant à être construite est la Metropolitan Railway, qui circule à l’origine entre Bishop’s Road (aujourd’hui la station de Paddington) et Farringdon Street (station appelée de nos jours Farringdon). Premier métro urbain au monde, il est construit avec une voie à double gabarit, capable d’accueillir des trains à l’écartement de Brunel large de 2,14 m. ainsi que les autres trains à écartement standard de 1,435 m desservant Londres. À la suite de retards pour des raisons financières entre autres, le chemin de fer est autorisé en 1854 et la circulation publique a débuté un samedi, le 10 janvier 1863. 30 000 passagers sont transportés dans la journée, avec des trains partant toutes les dix minutes. En 1880, la ligne prolongée transporte 40 millions de passagers par an. La majeure partie de cet itinéraire originel est maintenant intégrée au sein de la Hammersmith & City line. D’autres tronçons suivent rapidement : en 1884, la partie dite Inner Circle (Circle line aujourd’hui) est complétée.

Au début, les tunnels sont creusés à l’aide de la méthode de construction des tranchées couvertes. La construction en tranchée couverte de la District line nécessite la démolition de plusieurs maisons sur le parcours entre Paddington et Bayswater. Les premiers trains sont tractés par des locomotives à vapeur, ce qui exige une aération efficace depuis la surface. Des gaines de ventilation aménagées en divers points de l’itinéraire permettent alors aux locomotives à vapeur d’expulser les fumées et d’amener de l’air frais dans les tunnels. Le plus connu de ces puits se situe par à Leinster Gardens. Pour préserver les caractéristiques visuelles de la rue, une façade en béton de 1,50 m d’épaisseur est construite pour ressembler à une véritable façade de maison.

À la suite des progrès dans l’utilisation de boucliers pour la construction de tunnels, de la traction électrique et de la maîtrise de la construction de tunnels profonds, les lignes suivantes sont construites plus profondément en sous-sol. Cela permet de causer beaucoup moins de perturbations au niveau du sol que par la méthode des tranchées couvertes. Le choix est donc préférable et moins coûteux. La City & South London Railway (faisant maintenant partie de la Northern line) ouvre en 1890. Il s’agit du premier itinéraire de niveau profond à traction électrique. À la fin du XIXe siècle, la Metropolitan Railway Company, compagnie de chemin de fer métropolitain, étend ses lignes loin en dehors de Londres. Cela entraîne la création de nouveaux quartiers des années 1870 aux années 1930.

Au début du XXe siècle, la présence de six opérateurs indépendants exploitant différentes lignes de métro cause d’importants désagréments aux passagers, car dans beaucoup d’endroits, les voyageurs doivent marcher une certaine distance en surface pour changer de ligne. Les coûts liés au fonctionnement d’un tel système sont également lourds. En conséquence, beaucoup d’entreprises attendent des financiers capables de leur donner l’argent dont elles ont besoin pour s’étendre dans les banlieues résidentielles ainsi que pour l’électrification de lignes exploitées auparavant par des locomotives à vapeur.

Le plus connu de ces derniers est Charles Yerkes, un magnat américain, qui entre 1900 et 1902 acquiert la Metropolitan District Railway et le chemin de fer encore non réalisé Charing Cross, Euston & Hampstead Railway (qui deviendra plus tard une partie de la Northern line). Le 1er juillet 1933, les différents réseaux, Combine, Metropolitan, municipal et indépendant sont fusionnés au sein du London Passenger Transport Board (LPTB), entreprise publique autofinancée et non subventionnée, rapidement connue sous le nom de London Transport (LT).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le blitz allemand retarde les projets d’extension et conduit à utiliser de nombreuses stations de métro comme refuge anti-aérien. Le 1er janvier 1948, le gouvernement travailliste d’alors nationalise London Transport, qui devient le London Transport Executive (LTE).

Le 19 août 2016 est inauguré le Night Tube qui permet à certaines lignes du métro de rester opérationnelles toutes les nuits, les vendredis et samedis, à raison d’un train toutes les dix minutes environ. Les lignes d’abord concernées sont Victoria et Central, puis en automne de la même année, les lignes Jubilee, Northern et Piccadilly. D’autres lignes, telles que la Metropolitan, Circle, District et Hammersmith & City, pourraient également rouler toute la nuit durant le weekend quand leurs travaux de  modernisation seront achevés. Par le passé, le métro arrêtait de rouler autour de minuit en semaine et vers une heure du matin le weekend.

Lancé par Boris Johnson en 2014, le concept de métro nocturne est déjà utilisé dans d’autres grandes villes comme New York ou Berlin et il y connaît un franc succès. Johnson déclare alors que l’idée doit être réalisée pour septembre 2015, afin que les spectateurs de la Coupe du monde de rugby à XV puissent en profiter. Néanmoins, des contestations sociales menées par les syndicats du rail, avec pour conséquence plusieurs grèves de 24 heures du métro en juillet et août 201510, suivies de difficiles négociations, retardent les plans de Johnson de près d’un an. Son successeur, Sadiq Khan, inaugure le service nocturne en août 2016. La motivation pour l’introduction du service est les bénéfices que celui-ci peut créer pour l’économie nocturne de Londres, à hauteur de 360 millions de livres sterling sur 30 ans.

Outre le projet de Crossrail, deux extensions du réseau londonien sont en cours de réalisation. Une extension de deux stations au sud-ouest de la Northern line (à partir de Kennington) vers la Battersea Power Station via Nine Elms est en train d’être construite et sera inaugurée à l’automne 2021. Une extension de la Bakerloo line en direction du sud-est, à partir de son terminus méridional actuel Elephant & Castle et vers Lewisham, est en cours d’étude pour une ouverture à l’horizon 2030. Le maire Sadiq Khan dit prévoir un début des travaux en 2023.

Jusqu’à l’été 2016, le métro londonien ne circule pas 24 heures sur 24, une maintenance quotidienne (voies, rails, matériel roulant, nettoyage, travaux d’entretien) étant effectuée durant la nuit, après la fermeture des stations, car les rames de métro ne peuvent pas, pour la majeure partie, être acheminées dans des dépôts pour être vérifiées et réparées. Les premières rames démarraient entre 4 h 45 et 5 h 30 selon les lignes, et fonctionnaient jusqu’à 0 h 20 du matin (6 jours sur 7, vers 23 h 30 le 7e jour).

Cette situation change avec l’introduction du Night Tube, comme voulu par Boris Johnson, maire de Londres, le 19 août 2016. Depuis cette date, les métros des Central line (entre Ealing Broadway à l’ouest, et Hainault et Loughton à l’est) et Victoria line (dans sa totalité, entre Walthamstow Central et Brixton) circulent également les nuits de vendredi et de samedi, offrant ainsi un service ininterrompu du vendredi matin au dimanche peu avant minuit. La Jubilee line fait de même à dater du 7 octobre 2016, suivie des Northern line et Piccadilly line depuis l’automne 2018.

Le métro de Londres comporte onze lignes : Bakerloo line, Central line, Circle line, District line, Hammersmith & City line, Jubilee line, Metropolitan line, Northern line, Piccadilly line, Victoria line et Waterloo & City line. Jusqu’au 22 décembre 2007, le réseau compte une douzième ligne, la East London line, qui ferme pour travaux de conversion. Elle est intégrée au réseau du London Overground lors de sa réouverture en 2010. Les lignes de métro peuvent être classées en deux types : recouvertes (Subsurface) et en souterrain profond (Deep-level Tube). Les lignes recouvertes sont creusées par la méthode des tranchées couvertes, avec les rails situés à environ cinq mètres sous la surface.

Les lignes en souterrain profond, construites en utilisant un bouclier pour forer les tunnels, se situent environ vingt mètres sous la surface (bien que cela varie considérablement), chaque voie se situant dans un tube séparé. Le diamètre de ces tunnels est seulement de 3,56 m et le gabarit est donc considérablement plus réduit que sur les lignes en tranchée, au gabarit ferroviaire britannique. Les deux types de lignes émergent généralement à la surface à l’extérieur de la zone centrale de Londres. Alors que les lignes profondes sont en grande partie autonomes, les lignes en tranchée couverte font partie d’un réseau interconnecté : chaque ligne partage ses voies avec au moins une autre ligne. Cette organisation est un peu semblable au métro de New York, où les lignes se partagent également les mêmes voies.

La Jubilee line possède la particularité d’être la seule ligne à disposer de portes palières à certaines de ses stations (les plus récentes), bien que Transport for London (TfL) indique que la Piccadilly line en sera équipée dans le futur. Le 23 février 2016, la reine Élisabeth II visite le chantier d’une nouvelle ligne traversant Londres à partir de la fin 2019 et qui sera achevée début 2022, accompagnée du maire Boris Johnson. Ce dernier annonce alors que la nouvelle ligne s’appellera Elizabeth line et sa couleur sera le violet, en l’honneur de la reine. Jusqu’ici appelée Crossrail, la nouvelle ligne reliera l’ouest à l’est londonien (de Reading dans le Berkshire à Shenfield dans l’Essex) en passant par le centre de Londres, avec deux branches complémentaires : une desservant l’aéroport de Heathrow à l’ouest et l’autre desservant Abbey Wood à l’est.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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