Le mémorial Charles De Gaulle à Colombey-les-deux-églises (Haute-Marne).

Le mémorial Charles-de-Gaulle est un monument situé à Colombey-les-Deux-Églises dans la Haute-Marne. Retraçant, au travers de la personne de Charles de Gaulle (1890-1970), les grands événements historiques du XXe siècle, il a été réalisé par la fondation Charles-de-Gaulle et le conseil général de la Haute-Marne pour un coût de 22 millions d’euros. Il vient remplacer le mémorial du Général de Gaulle inauguré le 18 juin 1972, qui abritait jusqu’alors une petite exposition et commandait l’accès à la monumentale croix de Lorraine .

Lancé officiellement par le président de la République française Jacques Chirac le 9 novembre 2006, le mémorial Charles-de-Gaulle et son exposition temporaire De Gaulle-Adenauer : une réconciliation franco-allemande ont été inaugurés le 11 octobre 2008 par Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, tout juste cinquante ans après la rencontre historique à la Boisserie entre le Général et le chancelier Konrad Adenauer.


Après la mort du général De Gaulle, le 9 novembre 1970, un comité national placé sous le haut-patronage de Georges Pompidou, président de la République et soutenu par les « barons gaullistes » est constitué le 23 mars 1971 pour ériger à Colombey un monument symbole de la France libre. Il lance une souscription nationale recueillant plusieurs millions de dons. Cette souscription, bien relayée par les missions diplomatiques françaises à l’étranger, connait aussi un grand succès international et des fonds arrivent de plus de 67 pays permettant de recueillir au total 5,5 millions de francs. Cette somme va permettre d’ériger un monument mais aussi d’acquérir 35 hectares de terrain autour et sur lequel seront plantés 1 000 cèdres du Liban offerts par le Liban en plus de son importante contribution financière.

Mémorial Charles de Gaulle, carte maximum, Colombey, 22/06/2008.

12 projets sont en compétition et c’est le projet des architectes Marc Nebinger et Michel Mosser qui est retenu : une croix de Lorraine en béton armé précontraint de 44,30 mètres de haut pour un poids total sans fondations de 950 tonnes, revêtue d’un parement en granit rose de Perros-Guirec et habillée de surfaces en bronze de 10 mm d’épaisseur et d’1,68 mètre de longueur, soit un poids total de 16 tonnes, provenant d’une fonderie alsacienne. Près de 350 compagnons artisans travailleront à la réalisation du monument. Il est inauguré par le président Georges Pompidou le 18 juin 1972, jour du trente-deuxième anniversaire de l’appel du 18 juin.

Dès l’année de son inauguration, plus de 400 000 personnes visiteront le site, elles sont 100 000 en 2012.

Le 8 novembre 2013, la fondation Charles-de-Gaulle sous l’égide de la fondation du patrimoine lance une souscription nationale pour une rénovation de la croix.

Le mémorial a été imaginé par Jacques Millet et Jean-Côme Chilou, architectes du Mémorial de Caen, comme s’intégrant à la nature. Construit au pied de la croix de Lorraine à Colombey-les-Deux-Églises, il s’insère, par son toit en toundra, dans son écrin naturel. L’équipement est constitué de trois ailes : au centre, le bâtiment d’exposition permanente, à gauche l’aile vitrée accueille le public et les différents services (restauration, boutique), à droite un auditorium de 194 places prévu pour des conférences, spectacles. Développée sur trois niveaux, l’aile centrale s’imagine comme une succession de séquences. Le rez-de-chaussée est un vaste préau qui accompagne le visiteur vers l’intérieur. Un ascenseur panoramique conduit alternativement vers le départ de l’exposition ou vers le pied de la croix. Les deux étages supérieurs hébergent les espaces muséographiques.

Le nouveau mémorial, en proposant un parcours d’interprétation historique complet a été voulu par toute l’équipe de réalisation comme lieu de mémoire autour du Général de Gaulle accessible à toutes les générations.

Les scénographes de Nausicaä – Centre national de la mer, Christian Le Conte et Geneviève Noirot, ont exprimé cet ancrage terrien par la mise en place d’un sillon au sein de l’exposition. Ce sillon traversant de part en part tout le deuxième étage de l’exposition permanente met en scène ce rattachement à la terre de France.

Cet élément majeur de l’exposition participe à la volonté première des scénographes de donner du souffle et de la noblesse aux espaces afin de rendre de manière symbolique sur les 1 600 m2 d’exposition permanente la dimension du personnage. Par de grands espaces mais aussi par des confinements sous des hauteurs plus modestes, la mise en scène imaginée par l’agence Le Conte-Noirot a permis de forger une scénographie immersive qui permet aux visiteurs de faire la rencontre de l’homme privé mais aussi de la Grande Histoire.

Il est ainsi riche d’une grande variété de support : films sur écrans géants, décors, bornes multimédia, créations sonores, commentaires écrits, diaporamas, archives sonores et audiovisuelles…

Les visiteurs sont amenés à entrer dans une tranchée, dans une évocation de la chambre des enfants de Gaulle à La Boisserie, à revivre les batailles de Koufra ou de Bir Hakeim dans un décor évoquant le désert nord-africain, à être face aux grands défis de l’immédiat après-guerre, à pouvoir écouter ou réécouter les chansons des années 1960.

L’Histoire se vit : il ne s’agit pas d’un musée en tant que tel puisque aucun objet ayant appartenu au Général de Gaulle n’est présenté mais plutôt d’un centre d’interprétation historique. Les nouvelles technologies sont ainsi couplées à des archives retravaillées pour l’occasion.

Composé par Luc Martinez, designer sonore, l’ensemble des sons et de la musique de l’exposition est conçu comme une seule et grande fresque qui se déroule au fil du parcours, dans le temps et les espaces de la visite. On y retrouve les ambiances naturelles des environs de Colombey, de nombreux faits ou scènes reconstituées, qu’il s’agisse de scènes de la vie quotidienne à Colombey réalisées grâce à des sons captés sur site, ou bien de scènes historiques et politiques marquantes du XXe siècle, intégrant des sons et témoignages enregistrés pour l’occasion ou provenant de différents fonds d’archives. Enfin de nombreuses créations sonores et musicales ponctuent la visite.

Tantôt lyriques, graves ou plus légères, de facture contemporaine, électroacoustique ou classique, les musiques tissent tout au long de la visite un thème principal qui se dévoile peu à peu sous des arrangements sans cesse renouvelés, au travers des spectacles, des séquences du parcours ou en illustration des nombreux films d’archives. L’ensemble est ainsi construit comme une vaste partition polyphonique que le visiteur déroule et découvre à son rythme.

Il appréhende ainsi les grands moments de l’exposition au travers des Mémoires de guerre du Général de Gaulle. De larges extraits et citations ponctuent le parcours, mêlant aux faits historiques le regard et la distance que Charles de Gaulle porta rétrospectivement aux événements et à leur compréhension.

L’acteur Robin Renucci endossa pour un temps l’uniforme du Général. Quatre autres comédiens narrent les événements ou prêtent leur voix en français, ainsi qu’une dizaine d’autres pour les langues étrangères, accessibles par audioguides.

Outre l’illustration des différentes étapes de la vie du Général de Gaulle, d’autres thèmes, dont la naissance des grands médias ont fait l’objet d’une grande attention et se déclinent en second plan tout au long du parcours.

Le parcours de l’exposition étant chronologique, les visiteurs peuvent y suivre en parallèle l’évolution des techniques du son et de l’image, mais également le rôle prépondérant que ces derniers jouèrent dans le déroulement et la relation des faits ; il est possible d’assister par ce biais à la naissance de la communication médiatique contemporaine.

Conçu par un conseil scientifique présidé par Frédérique Dufour et Alain Larcan, Alain Beltran, François Cochet, Jean-Pierre Rioux, Michel Vaisse et Mireille Conia, le contenu de l’exposition permanente ne s’attache pas uniquement à la personne du Général de Gaulle mais également aux grands événements historiques de la période s’étalant de 1890 à 1970.

Le parcours de visite est divisé en séquences temporelles évoquant des périodes bien précises de l’histoire de France et de la vie du Général de Gaulle : la Belle Époque, la Première Guerre mondiale, la montée des périls. Mais aussi la Seconde Guerre mondiale présentée au Mémorial sous différents angles : celui de la guerre des ondes, des combats de la France libre, de la Résistance puis de la Libération. Viennent ensuite les années 1950 et la traversée du désert, le retour au pouvoir en 1958 et la création de la Cinquième République.

L’exposition développe ensuite des thèmes relatifs aux années de croissance, à mai 68 et au départ de Charles de Gaulle de l’Élysée pour se terminer finalement par ses obsèques et la mémoire entourant le personnage aujourd’hui.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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