Le litchi.

Le Litchi de Chine (Litchi chinensis), ou plus simplement Litchi (ou Letchi), est un arbre fruitier de la famille des Sapindaceae, qui produit le fruit comestible du même nom. Cet arbre tropical est la seule espèce du genre Litchi. Le nom provient du cantonais 荔枝 li6 zi. L’arbre est originaire de Chine où sa culture est attestée depuis plus de 2 100 ans. La partie consommée est l’arille juteux qui entoure une graine unique. Le litchi ressemble, par sa structure, à d’autres fruits tropicaux de la même famille : le longane (ou longani), le ramboutan (ou « litchi chevelu »), la quenette.

L’espèce a été introduite pour la production fruitière dans d’autres régions tropicales, au Cambodge, en Inde, au Vietnam, à Madagascar, en Thaïlande, à Hawaii, à La Réunion (où le fruit est appelé letchi et l’arbre pied de letchi), à Mayotte, à Maurice, aux Comores, en Nouvelle-Calédonie (renommée pour les letchis de Houaïlou), en Martinique et en Guadeloupe, où il reste rare et où les difficultés d’acclimatation ne permettent qu’une maigre récolte à peu près tous les 5 ans, au Brésil dans l’État de São Paulo, etc.


Litchi, carte maximum, Venda, 1983.

Le litchier est un arbre de taille moyenne qui peut atteindre une hauteur de 15 à 20 m. La silhouette générale est assez ronde, le feuillage est dense et bien couvrant.

Il possède des feuilles composées alternes de 15 à 25 cm de long. Elles sont paripennées, ce qui signifie qu’elles sont formées d’un nombre pair de folioles et qu’il n’y en a pas en position terminale. Les folioles, au nombre de deux à huit par feuille, mesurent chacune de 5 à 10 cm de longueur. Le dessus du limbe est d’un vert assez foncé et d’aspect vernissé, le dessous est plutôt grisâtre et d’aspect mat. Avant d’atteindre cette coloration à plein développement, les jeunes feuilles présentent une teinte rouge cuivré brillant puis vert tendre.

Les fleurs sont de petite taille (4 à 5 mm de diamètre chacune) et de couleur blanc rosâtre à blanc verdâtre. Elles sont formées d’un petit disque ovarien et nectarifère à deux carpelles surmonté d’une couronne d’étamines dressées, en général au nombre de six. La fécondation est assurée par les insectes, principalement par les abeilles. Les fleurs sont groupées en panicules dressés pouvant atteindre 30 cm de long.

Le tronc est souvent ramifié à faible hauteur du sol. L’écorce est lisse mais la surface du tronc est très irrégulière, côtelée ou cannelée.

Le fruit est une petite sphère de 3 à 4 cm de diamètre, parfois un peu en forme de cœur, entourée d’une enveloppe assez coriace d’aspect écailleux qui prend une couleur rose à rouge à maturité.

Les fruits sont portés par des grappes pendantes. Chaque grappe compte de quelques unités à quelques dizaines de litchis. Chaque petite sphère est généralement unique, mais comme le fruit provient d’une fleur à deux carpelles, il arrive assez souvent de trouver des litchis doubles à deux sphères égales ou dont l’une des deux est présente mais atrophiée.

Après cueillette, la coque brunit assez rapidement mais la saveur et la qualité du fruit se maintiennent au-delà de ce brunissement.

L’intérieur du fruit contient une partie pulpeuse, de couleur blanc vitreux, parfumée et juteuse, riche en vitamine C, qui est en fait un arille, une excroissance produite au niveau de la bordure du hile, la cicatrice nourricière de la graine.

Bien qu’il y ressemble, le litchi n’est donc pas une drupe car le mésocarpe, au lieu d’être développé et charnu, ne forme que la mince pellicule médiane de la coque.

Au centre du fruit se trouve la graine unique, de forme oblongue, de couleur brun vernissé, qui ressemble à un petit marron d’Inde allongé. Cette graine est toxique et ne doit pas être consommée.

La première mention historique de la culture du litchi date de 111 av. J.-C. Elle apparaît dans les registres royaux de l’empereur Han Wudi qui avait ordonné de planter des litchis dans l’enceinte du palais, plantations qui échouèrent en raison du climat trop rigoureux du nord de la Chine.

En Chine, on trouve une référence au litchi pendant la dynastie Tang, au vie siècle, où il était le fruit préféré de Yang Guifei, favorite de l’empereur Tang Xuanzong. Le fruit ne poussait que dans le sud de la Chine, et il était livré par les messagers impériaux qui se relayaient nuit et jour pour rapporter la précieuse denrée. La plupart des historiens pensent que les litchis venaient de l’actuelle province de Guangdong mais certains pensent qu’ils provenaient de l’actuelle province du Sichuan.

La première description connue du litchi par un occidental est celle rapportée par Michał Boym (ca.1612–1659), un jésuite polonais missionnaire en Chine, naturaliste et géographe, dans son ouvrage Flora Sinensis. Un autre missionnaire jésuite, le père d’Incarville, le collectera et l’enverra dans un herbier à Bernard de Jussieu en 1740.

Le litchi a été ensuite décrit par Pierre Sonnerat (1748-1814) au retour de son voyage en Asie du Sud-Est et en Chine.

Il a été introduit à La Réunion en 1764 par Pierre Poivre et Joseph-François Charpentier de Cossigny de Palma. Sur l’île, on l’appelle letchi. De là, il fut planté à Madagascar, qui est devenu un des plus grands producteurs de litchis.

Originaires de Chine, on y dit que les meilleurs litchis (selon les dires d’une impératrice chinoise, probablement Yang Guifei) sont ceux de la province du Guangdong, mais on en cultive également aujourd’hui en Afrique du Sud, à La Réunion et, en grande quantité, à Madagascar, pays dans lequel la majeure partie de la production est exportée en France. Il est également important de noter une production notable de litchis en Nouvelle-Calédonie, particulièrement dans la région de Houaïlou, dans le nord de l’île, où a lieu tous les ans la Fête du letchi. Organisée au mois de décembre, pendant la saison chaude, la fête accueille en général entre 1 000 et 2 500 visiteurs.

Les trois plus gros producteurs mondiaux sont la Chine, l’Inde, puis Madagascar.

Le marché européen est approvisionné de novembre à février en litchis. Durant la campagne 2008-2009, 25 000 tonnes proviennent de Madagascar, ce qui couvre plus de 90 % de l’offre. Pour la saison 2018-2019, 80 % des importations européennes du fruit proviennent de Madagascar, ce qui représente un quart des 100 000 tonnes produits annuellement par le pays15. Le fruit calibré est acheté 20 centimes par kg dans les ports de Madagascar. A Marseille, les grossistes au sortir du navire le vendent 3 euros par kilogramme. Il existe un apport accessoire de l’île Maurice, de La Réunion. Le litchi d’Afrique du Sud qui ne peut produire avant les fêtes de Noël n’arrive sur le marché européen qu’en janvier. Le fret est maritime pour environ 95 %, en navire frigorifique ; il est complété par des expéditions aériennes de fruits frais cueillis à pleine maturité, les productions mauriciennes et réunionnaises étant ainsi exclusivement acheminées par avion.

Comme celle des cerises, la production des litchis, que l’on appelle parfois «cerises de Chine», est saisonnière et survient en début d’été. Dans son pays d’origine et dans le reste de l’hémisphère nord, la saison des litchis correspond aux mois de juin et juillet, alors que dans les pays de l’hémisphère sud où leur culture a été introduite, les récoltes se tiennent en décembre et janvier et le fruit se trouve ainsi associé aux fêtes de Noël et du nouvel an.

Juteux, sucrés, doux et agréablement parfumés, faciles à décortiquer et à déguster en une ou deux bouchées, les litchis sont des fruits qui sont généralement appréciés d’un grand nombre de personnes.

Après cueillette les litchis conservent leur bel aspect rouge assez peu de temps. Exposés à la chaleur et à la lumière, ils brunissent en quelques heures ce qui les rend moins attractifs quoique encore très savoureux. Pour prolonger la tenue des fruits, ils sont cueillis en grappes avec branches et feuillages et protégés de l’exposition au soleil. À La Réunion, les branchages sont ainsi fourrés dans de grands ballots en tissage grossier de vacoa et les marchands ne les sortent pour les placer sur leurs étals qu’au fur et à mesure de la vente. Les litchis se conservent bien pendant plusieurs jours s’ils sont enveloppés dans du papier et placés au réfrigérateur.

Pour l’exportation, les litchis sont généralement conditionnés dans des cartons et maintenus au frais, ce qui suffit à une bonne conservation de quelques jours dans le cadre d’expéditions rapides. Les meilleurs fruits sont ceux qui sont cueillis à maturité. Les fruits de bas de gamme que l’on trouve en masse sur les marchés européens sont souvent cueillis encore trop verts, ils sont plus aptes à voyager mais ils conservent une très forte acidité. La prolongation de la durée de conservation et de la coloration est parfois obtenue par fumigation à l’anhydride sulfureux suivi d’un trempage dans un bain acide, mais ce traitement actuellement légal fait l’objet de sérieuses réserves pour la santé publique.

Les litchis se prêtent bien à la congélation. On peut congeler soit les fruits entiers, soit seulement la pulpe. On trouve aussi abondamment des litchis au sirop en conserve appertisée.

Si les litchis sont d’abord appréciés frais et nature, ils peuvent être accommodés en cuisine de nombreuses manières : crus dans des salades de fruits, cuits en pâtisserie ou en accompagnement de viandes.

Ils sont à la base de diverses préparations : sorbets, confitures, jus de fruit,… De nombreuses marques proposent également des canettes de thé glacé aromatisé au jus de litchi et même certains brasseurs, notamment à La Réunion20, ont élaboré des bières de Noël parfumées au litchi.

Les pulpes de litchi peuvent servir à confectionner un rhum arrangé par simple macération dans le rhum.

Le jus de litchi peut être transformé en vin de litchi. Michał Boym en 1656 signalait déjà cette pratique en Chine21.

Enfin la méthode traditionnelle chinoise de conservation des litchis est de les faire sécher. Ils constituent alors une friandise populaire très appréciée et sont par exemple utilisés pour sucrer le thé.

Le litchi nécessite un environnement humide et le substrat ne doit jamais être entièrement sec. La plante est très sensible au manque d’eau. Il est possible de cultiver le litchi en plantant deux clous au sommet d’un noyau (en veillant à ne pas l’endommager trop en profondeur) et en mettant la base du noyau dans l’eau. La racine sort du côté plat du noyau au bout de quelques semaines. L’eau doit être changée régulièrement et la racine peut mettre plusieurs mois avant de vraiment démarrer sa croissance. On peut ensuite transplanter le noyau dans un substrat aéré et humide. La racine étant très fragile, il faut bien faire attention lors de cette opération.

Les fruits n’apparaissent qu’après 4 à 5 ans. On peut également faire germer des litchis dans un pot en plastique avec du coton humide. Une fois que la graine a germé, la planter dans un pot de terreau à l’abri du froid et avec beaucoup d’humidité et de soleil.

La production des fruits est sensible à l’alternance bisannuelle, la floraison étant contrôlée par des phytohormones cycliques et sensible aux températures diurnes.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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