Le lézard.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Faune
  • Commentaires de la publication :0 commentaire
  • Temps de lecture :10 min de lecture

Les lézards sont de petits reptiles de l’ordre des Squamates.

Ils partagent le fait d’avoir quatre pattes, des oreilles à tympan apparent sans conduit auditif externe, le corps recouvert d’écailles et la mue. Certaines familles emblématiques du terme générique de “lézard”, comme les Lacertidae, peuvent perdre volontairement leur queue (autotomie) en cas d’agression et ont des paupières mobiles. Mais ce n’est pas le cas de toutes les espèces regroupées sous ce nom : par exemple les Gekkonidae et les Xantusiidae ne pratiquent pas l’autotomie et n’ont pas de paupières mobiles.

Il existe environ 3750 espèces de lézards[réf. nécessaire] dans le monde, en tout cas plus de 3000, certaines sources allant jusqu’à 4450.


Le terme lézard, aujourd’hui masculin, est issu du latin lăcertus, avec changement de terminaison par attraction du suffixe -ard. Le mot latin d’origine était plutôt au féminin : lăcerta, ce qui a d’ailleurs donné en ancien français laisarde toujours au féminin. Le masculin lăcertus est aussi attesté chez Virgile dans le sens de « lézard », mais il est plus rare en latin classique et plus ambigu que le féminin, car de sens second. Au sens premier lăcertus, surtout au pluriel lăcerti, signifie en effet plutôt « muscle(s) », et parfois « maquereau ». C’est aussi la raison pour laquelle la plupart des mots désignant le lézard dans les langues régionales, surtout en pays d’Oc, sont au féminin (voir la section « Dénominations dans les langues régionales » de l’article consacré au Lézard des murailles).

Lézard, carte maximum, Cap vert, 1989.

Le terme de « lézardet » pour désigner le petit du lézard est attesté par exemple chez Jean Giono : « Et ce lézardet qui se roulait dans l’herbe de l’aire, près du rouleau à blé; un lézardet à peine déroulé de l’œuf, déjà tout vert avec des gouttes d’eau à tous ses ongles ». Mais peut-être s’agit-il d’un élément du français méridional ou d’un idiolecte propre à l’auteur et à sa région. Le terme de « lézardeau » pour désigner le petit du lézard (en français standard) est attesté lui aussi mais qualifié d’extrêmement rare. On le trouve tout de même chez Pascal Quignard : « La patte d’un lézardeau, tandis qu’elle déplace une feuille morte, produit un fracas qui fait sauter le cœur ».

Quant au mot de « lézarde », il peut désigner la femelle du lézard, mais il est plus usité pour nommer la fente d’un mur crevassé, acception qui est un sens dérivé par analogie de forme (ou métaphore usuelle) avec la course zigzagante et avec la courbure de la queue du même lézard, ou bien par métonymie, le refuge portant le nom de celui qui s’y cache.

Ce terme de lézard désigne aujourd’hui une famille particulière (les Lacertidae) et des genres particuliers (les Lacerta, les Podarcis, les Zootoca et les Timon, pour la France). De plus, diverses espèces peuvent avoir un nom vernaculaire qui contient le terme lézard comme certains geckos (Gekkota) : le lézard vert de Manapany, ainsi que des lacertidés proprement dits comme le lézard gris, ou le lézard vert, l’un et l’autre s’appliquant à plusieurs espèces ou genres différents. Cependant ce terme est aussi un terme générique qui regroupe traditionnellement aussi plus particulièrement des espèces de l’infra-ordre les Autarchoglossa présents en Europe mais aussi les geckos, les caméléons et les iguanes. Parmi les espèces Autarchoglossa, certaines espèces ne sont pas, à première vue, considérées comme des lézards car elles ne possèdent pas de pattes : par exemple les orvets (serpents de verre), et les ophisaures. Les espèces d’Autarchoglossa comptant les individus de plus grande taille (comme les varans) ne sont en général pas non plus considérées comme des lézards.

La plupart des fossiles animaux étudiés (parce que les plus faciles à trouver) sont coquilliers ou proviennent de grands animaux (mammouths, dinosaures..) morts dans des déserts ou sédiments. En dépit de quelques exceptions très locales (ex : Dormaal en Belgique pour l’Eocène inférieur et Messei ou Sansan pour le Miocène moyen), les lézards se fossilisent très mal. Les ancêtres de nos lézards contemporains de petite taille restent mal connus (on suppose qu’au Carbonifère les premiers Amniotes vraiment terrestres ont acquis une peau plus imperméable et protectrice que celle des Amphibiens et que cette peau était probablement écailleuse, comme celle des Lézards contemporains). Les Mosasaures sont connus par leurs grands squelettes, mais on ignore encore leur aspect extérieur : couleurs, etc.

En explorant le contenu d’une collection naturaliste (privée) récemment offerte au Musée américain d’histoire naturelle, des scientifiques ont trouvé une douzaine de fragments et restes de lézards conservés dans des morceaux d’ambre. Cet ambre avait été déterré des décennies plus tôt dans des mines de Burma au Myanmar. Ces restes appartiennent à plusieurs espèces qui vivaient il y a environ 100 millions d’années alors que les zones tropicales étaient aussi variées que de nos jours [archive] mais que les plantes à fleur et les insectes pollinisateurs étaient seulement en train apparaître. Certains de ces fossiles présentent des détails bien conservés tels qu’écailles, griffes, tissus mous.

Parmi ces fossiles figurent les restes d’un petit caméléon, le plus ancien fossile connu pour ce groupe taxonomique (battant le record précédent d’ancienneté de près de 80 millions d’années).

Cette collection de restes piégés dans de l’ambre va améliorer la connaissance de l’histoire évolutive des lézards, car grâce à des scanners évolués nous pouvons maintenant en faire une « dissection numérique ». Ce travail a permis de confirmer que la diversité biologique était déjà très élevée au sein de ce groupe taxonomique pour lesquels il existe peu de fossiles.

Bien que ce groupe ne soit pas monophylétique (il ne comprend pas toutes les espèces descendant d’un ancêtre commun), le terme lézard, pour les mêmes espèces qu’en français, se retrouve aussi dans de nombreuses langues, par exemple l’anglais lizard, en allemand Echsen. Les lézards semblent rarement jouer un rôle symbolique important, sauf pour certaines cultures comme celle des Tarrotarro, un groupe aborigène australien. Les créatures mythologiques les plus proches sont vraisemblablement les dragons.

Les lézards ne sont cependant pas absents des mythes. On les retrouve notamment sur de nombreuses poteries Moche, un ancien peuple du Pérou qui aimait les décorations animalières et a souvent peint cet animal. En Inde, selon la légende du Maharashtra, un varan indien a été utilisé pour fortifier avec ses écailles les murs du fort de Sinhagad durant la bataille du même nom.

Aujourd’hui, les lézards et plus particulièrement les iguanes sont des NAC prisés. Des espèces précises de lézard sont également mangées dans de nombreux pays du monde, par exemple les iguanes verts en Amérique du Sud ou les Uromastyx en Afrique du Nord par les tribus nomades.

La plupart des lézards sont des carnivores insectivores, mais les plus grandes espèces peuvent aussi consommer de petits reptiles ou mammifères. Certaines espèces consomment également des végétaux, iguanes, certains caméléons ou des fruits.

Des observations sur l’évolution des populations de lézards dans différentes régions du monde depuis 1975 ont permis à des herpétologues d’élaborer un modèle d’anticipation : 20 % des reptiles pourraient disparaître d’ici 2080 à cause du réchauffement climatique, des températures trop hautes les incitant à rester à l’ombre, ce qui nuit à leur recherche de nourriture. Leur disparition ne proviendrait donc pas de la diminution de leurs habitats mais de l’évolution des températures.

La grande majorité des lézards est ovipare, les femelles pondent un nombre variable d’œufs, généralement enterrés ou camouflés, mais il existe des espèces ovovivipares (mettant au monde des jeunes entièrement formés, les œufs étant incubés dans le ventre de la mère) comme l’espèce Zootoca vivipara, présente en France. La quasi-totalité des espèces ne se préoccupe pas des œufs ni des petits, qui sont autonomes à la naissance. Les nouveau-nés peuvent même parfois servir de proies aux membres de leur propre espèce.

L’existence d’une phase de sommeil paradoxal, à l’instar des mammifères et des oiseaux, a été démontrée chez deux espèces de lézards, l’Agame barbu (Pogona vitticeps) et le Tégu d’Argentine (Salvator merianae). Il existe cependant des différences significatives entre le sommeil des lézards et celui des mammifères et oiseaux, et entre les deux espèces de lézards. Le sommeil paradoxal des lézards se caractérise par une activité des yeux plus lente et, pour le tégu, une activité cérébrale bien différente de l’éveil, au contraire des mammifères (activités cérébrales et oculaires semblables à celles de l’éveil).

Dans les pays à climat tempéré, les lézards se mettent en hibernation au début de l’automne.

Pour aider à la préservation des lézards, on peut réaliser dans son jardin un hibernaculum (abri à lézards) recréant artificiellement des zones favorables à l’hibernation.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.