Le Juventus Football Club.

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Le Juventus Football Club, dite la Juventus (du latin iuventūs : jeunesse, est un club de football professionnel italien fondé en 1897 à Turin, dans le Piémont, région du Nord de l’Italie. La Juventus de Turin, ou plus familièrement la Juve, est surnommée la Vieille Dame (italien : Vecchia Signora) ou bien encore les Bianconeri (les Blanc et Noir). C’est une société par actions (d’où le sigle italien S.p.A.).

Deuxième plus ancien club dans le pays après le Genoa Cricket and Football Club, il a été fondé 1er novembre 1897, sous le nom de Sport Club Juventus, par un groupe de jeunes étudiants turinois6 en tant que club omnisports. Lié à la puissante famille industrielle Agnelli depuis 1923, le club, traditionnellement dirigé par des aristocrates et soutenu par des ouvriers, est devenu un symbole de la culture italienne, de l’italianità (italianité) grâce à son succès et sa contribution à l’équipe d’Italie de football, ininterrompue depuis la seconde moitié des années 1920. Le club compte une base de supporters considérée comme l’une des plus importantes au monde en raison de l’origine socio-économique des sympathisants du club et de leur présence massive dans toutes les régions du pays et, à l’étranger, principalement dans les pays avec une présence significative d’immigrants italiens. Ces raisons font de la Juventus l’un des clubs de football les plus populaires au niveau mondial.

En plus d’être la plus soutenue, la Juventus est historiquement l’équipe la plus titrée d’Italie et l’une des plus titrées et reconnues au monde. Selon l’International Federation of Football History & Statistics, un organisme reconnu par la FIFA, la Juventus est le meilleur club italien et le deuxième meilleur club européen du XXe siècle derrière le Real Madrid Club de Fútbol. En 1985, la Juventus devient la première équipe dans l’histoire du football européen à remporter les trois compétitions majeures organisées par l’Union des associations européennes de football, la Coupe des clubs champions (C1), la Coupe des coupes (C2) et la Coupe UEFA (C3). Après leur triomphe en Coupe intercontinentale en 1985, la Juventus est aussi devenue la première équipe dans l’histoire du football à avoir remporté toutes les compétitions officielles au niveau international.

Ayant connu de nombreuses enceintes durant son histoire (huit depuis 1897), la Juve évolue depuis 2011 au Juventus Stadium, nouveau stade ultramoderne de 41 507 places dont elle est propriétaire. L’équipe première ainsi que toutes les autres catégories s’entraînent depuis la saison  2019/2020 à la Continassa, centre d’entraînement faisant parti du J-Village non loin de l’Allianz Stadium.

Le club entretient plusieurs rivalités dans la Botte, dont les plus notoires restent sans conteste le Torino, appelé Derby della Molle, ou les rencontres sont d’une grande intensité en raison de la suprématie de la ville, ainsi que l’Inter Milan, appelé Derby d’Italie (surnommé ainsi par le journaliste Gianni Brera).

L’équipe est actuellement présidée par Andrea Agnelli (fils d’Umberto Agnelli, qui fut également président et propriétaire de la société bianconera) depuis le 28 avril 2010, et est entraînée par Massimiliano Allegri depuis le 27 mai 2021.


À la fin du XIXe siècle, à une époque où le sport se développe d’une façon considérable dans toute l’Italie et particulièrement à Turin, on note le développement du football, arrivé de Grande-Bretagne, mais également du cyclisme, pratiqués à la patinoire du Parco del Valentino puis au Campo Piazza d’Armi (premiers terrains de la future Juventus) par des étrangers et étudiants, nombreux dans la ville. Ce sont ces étrangers, principalement des Britanniques, ainsi que quelques Italiens qui les fréquentent qui fondent les premiers clubs de football de la ville (comme le Football & Cricket Club Torino, le Nobili Torino ou l’Internazionale Torino notamment).

En 1896, un groupe de lycéens turinois du Liceo Massimo d’Azeglio dont certains rentrent d’Angleterre, pratiquent le jeu de la barre puis, plus tard, le football, au Duca di Genova, l’après-midi en dehors des cours et se réunissent autour d’un banc (existant encore aujourd’hui) sur lequel ils posent leurs affaires à l’angle du Corso Re Umberto et du Corso Vittorio Emanuele, sur lequel sera créé le futur club. Parmi cette quinzaine d’étudiants figurent les frères Eugenio et Enrico Canfari qui tiennent un magasin-atelier de vente et réparation de bicyclettes au Corso Re Umberto, 426, boutique de leur père. C’est dans cette boutique qu’ils tiennent avec leurs amis et camarades la première réunion constitutive concernant la création d’un club multisports.

C’est ainsi que le 1er novembre 1897 est fondé officiellement par les élèves du Lycée classique Massimo d’Azeglio (les plus âgés d’entre eux ont 17 ans et les plus jeunes seulement 14 ans) le « Sport Club Juventus » (au départ un club omnisports). Les treize lycéens fondateurs du Sport Club Juventus.

Le club ne joue au départ que quelques matchs amicaux non officiels contre des équipes locales turinoises, tout d’abord au Parco del Valentino en 1897, puis au Parco del Cittadella l’année suivante. Le club abandonne définitivement sa section omnisports pour se consacrer uniquement au football et change son nom en « Foot-Ball Club Juventus » en 1899 et s’installe ensuite au Stadio Piazza d’Armi (situé dans le quartier de Crocetta) pour ses matchs. Le premier match amical connu de l’histoire de la Juve est une victoire 2 buts à 1 contre le Football Club Torinese joué le 3 décembre 1899.

Après la fondation de la FIGC (fédération italienne) en 1898 et l’instauration du premier championnat d’Italie de football en 1898 (appelé à l’époque Campionato Federale), les Canfari décident d’inscrire leur équipe et disputent donc leur première compétition officielle lors du championnat 1900.

Le Foot-Ball Club Juventus dispute donc son premier match officiel le dimanche 11 mars 1900 contre le Football Club Torinese au Piazza d’Armi28 lors du groupe éliminatoire régional du championnat.

Ce n’est que lors du deuxième match officiel de leur histoire, lors de la journée suivante, que les Rosaneri (roses et noirs) enregistrent leur première victoire (0-2 à l’extérieur contre le Ginnastica Torino). Lors de ce championnat 1900, le FBC Juventus finit deuxième des éliminatoires du Piémont et atteint ensuite les demi-finales des phases finales du championnat l’année suivante. À la fin de la saison 1901, le club se voit remettre une bannière ainsi qu’une médaille de la part de la municipalité de la ville de Turin, lors d’un tournoi entre équipes piémontaises et liguriennes (Gonfalone e Medaglia del Municipio).

L’équipe turinoise change durant cette période deux fois de présidents, avec Carlo Favale (en 1901) ainsi que Giacomo Parvopassu (en 1902, année où le club remporte pour la troisième année consécutive le tournoi amical de la Coppa del Ministero della Pubblica Istruzione), et réalise ensuite enfin les performances attendues en arrivant deux années de suite finaliste du championnat fédéral en 1903 et 1904 (année où l’équipe abandonne le Campo Piazza d’Armi pour s’installer dans un nouveau stade, le Stadio Motovelodromo Umberto I).

C’est durant la saison 1903 que le club décide de se doter d’un nouvel équipement et de nouvelles couleurs, le rose n’étant plus considéré comme assez viril. Ils abandonnent donc leur traditionnelle tenue rose et jouent désormais avec une tenue à rayures blanches et noires, tenue encore d’actualité. C’est un Anglais, négociant en gros et joueur du club, du nom de John Savage, originaire de Nottingham, qui apporte les nouveaux maillots au club, identiques à ceux de l’équipe anglaise du Notts County Football Club, équipe qu’il supporte. Ce nouveau maillot ainsi que leur nouvelles couleurs sont perçues comme un symbole de « simplicité, d’austérité, d’agressivité et surtout, de pouvoir.

À la fin de cette saison 1903, les bianconeri remportent la compétition amicale du Torneo di Trino Vercellese (ils battent en finale par un score de 15-0 le Forza e Costanza, une équipe de Novare), ainsi que la Coppa Città di Torino pour la deuxième année consécutive.

En 1904, la Juve participe à sa première compétition internationale amicale, et remporte la Coppa Universitaria contre le Lyon olympique universitaire.

En 1905, et ce pour la première fois de la courte histoire du club, un étranger (un Suisse du nom d’Alfred Dick) prend la présidence du club. Riche industriel travaillant dans le textile, il apporte une grande aide financière au club, et commence à faire venir de nombreux joueurs étrangers au club (surtout des Suisses et des Britanniques dont quelques-uns travaillent dans son usine).

La Juve évolue donc désormais dans une nouvelle enceinte, au Stadio Motovelodromo Umberto I depuis 1904 (et ce jusqu’en 1906), et c’est précisément lors de la saison 1905 que les bianconeri (blancs et noirs) remportent leur premier Scudetto (titre de champion d’Italie) de Prima Categoria (première division de l’époque), après seulement huit ans d’existence, tandis que sa réserve (Juventus II) remporte de son côté la Seconda Categoria (deuxième division de l’époque). Le club juventino finit son année 1905 en beauté en remportant en plus la Coppa Luigi Bozino (qu’elle remporte également l’année suivante).

Un an plus tard, à la fin de la saison 1906, le club est finaliste du championnat mais manque de disparaître. On parle alors de le transférer de Turin vers la Suisse selon les souhaits du président suisse de l’époque, Alfred Dick, et de l’appeler le Jugend Fußballverein, sans aucune consultation ni discussion avec les autres membres juventini. Alfred Dick est stoppé à temps dans ses démarches et est contraint de démissionner de son poste mais reste à Turin en fondant son propre club, le Foot-Ball Club Torino (l’intense rivalité des deux clubs pour la suprématie sur la ville de Turin existe dès cette date et le premier match entre les deux équipes) créé le 3 décembre 1906. C’est donc alors que le défenseur turinois (et l’un des créateurs du club) Carlo Vittorio Varetti prend le contrôle du club et y reste jusqu’en 1910.

Durant plusieurs années, l’après-Alfred Dick est dur à digérer pour la Juve (malgré un maigre trophée amical, la Coppa Luserna San Giovanni en 1907), diminuée financièrement et amputée de certains de ses cadres, partis rejoindre le nouveau club de leur ancien président au FCB Torino (comme les titulaires Diment, Bollinger, Mazzia ou encore Squair). C’est un peu moins d’un an plus tard, lors des éliminatoires régionales du championnat d’Italie 1907, que se tient le premier match le 13 janvier entre les deux clubs de Turin, le Foot-Ball Club Juventus et le Foot-Ball Club Torino, premier derby d’une longue série entre les deux équipes (le match entre la Juve et le Torino est appelé le Derby della Mole ou Derby de Turin).

En octobre 1907, la FIGC interdit aux joueurs étrangers de participer au championnat. Un tournoi parallèle est alors créé, le Campionato Federale F.I.F. (non officiellement reconnu), tandis que le second championnat (officiel), la Prima Categoria (appelé aussi la Coppa Romolo Buni, se tient également la même année.

À la suite de cette dissidence avec la fédération, quelques équipes décident de faire partie de ce Campionato Federale F.I.F., dont la Juventus qui remporte les championnats fédéraux de 1908 (ainsi que celui de 1909) qui sont non reconnus officiellement par la FIGC.

Lors du vrai championnat officiel de 1908, les Zèbres sont ensuite éliminés dès le premier tour du championnat, dans les éliminatoires régionaux.

En novembre puis en décembre 1908, le club parvient pour la première fois (après trois tentatives en 1904 puis 1905) à remporter le trophée de la Boule d’argent Henri Dapples contre le Pro Vercelli.

Le dimanche 14 novembre 1909 a lieu pour la première fois de l’histoire un match entre les bianconeri et le nouveau club milanais du Foot-Ball Club Internazionale (actuel Inter), créé un an plus tôt en 1908. La Juventus remporte le match 2 buts à 0 (doublé d’Ernesto Borel), premier d’une longue série, et entame par la même occasion le début d’une longue rivalité entre les deux clubs nord-italiens, aujourd’hui appelé le Derby d’Italie.

Les années suivantes sont difficiles (changeant deux fois de présidents avec Attilio Ubertalli en 1911 et Giuseppe Hess en 1913), le club ne parvenant plus à s’imposer dans le paysage footballistique italien, voire régional (terminant régulièrement en fin ou au milieu de classement). Malgré une finale atteinte lors du Trophée Sir Thomas Lipton au printemps 1911, c’est d’ailleurs pendant la saison 1912 que le FBC Juventus enregistre les plus lourdes défaites de son histoire (un 8-1 à l’extérieur contre le Milan Football and Cricket Club le 14 janvier, et un 8-0 à domicile contre le FBC Torino le 16 novembre). Lors de la saison 1913, l’effectif au bord du gouffre, évite même de peu la relégation, saison lors de laquelle arrivent les frères Boglietti (Ernesto I et Romolo II), premiers joueurs non européens du club (argentins mais italiens d’origine).

Peu avant la Première Guerre mondiale, le football italien est alors largement dominé par d’autres clubs piémontais comme le Pro Vercelli Calcio ou encore l’Associazione Sportiva Casal Calcio.

Pendant la Première Guerre mondiale, à la suite du décret de mobilisation du gouvernement italien, la FIGC ordonne la suspension du championnat. La présidence de la Juventus est alors partagée conjointement entre Gioacchino Armano, Fernando Nizza et Sandro Zambelli pendant la guerre, où l’effectif est régulièrement remanié. Ce triumvirat (qui crée un hymne et un journal du club, dans le but de maintenir un lien avec les sympathisants de l’équipe) est appelé le comité présidentiel de guerre.

Du fait de la mobilisation sur le front italien, l’effectif juventino se retrouve amputé. En effet, lors de la première année italienne du conflit en 1915, plus de 24 protagonistes (joueurs, direction, ou autres) du club prennent les armes pour combattre l’Autriche-Hongrie sur les fronts du nord (parmi eux 6 comme simples soldats, et 18 comme officiers, sous-officiers ou autres). Désirant jouer au football, les villes italiennes et leurs clubs veulent tout de même un tournoi, et c’est ainsi que nait l’idée d’une compétition non officielle, appelée la Coppa Federale (en français la Coupe fédérale). La Juve y prend part et finit seconde. Les bianconeri cessent ensuite toute activité pendant trois ans.

Au sortir du conflit (période durant laquelle de très nombreux joueurs de la société juventina durent partir au front en tant que soldats ou gradés, et en ressortirent parfois décorés, ou parfois tués, comme l’attaquant Benigno Dalmazzo, le milieu de terrain Gino Goggio ou encore deux des fondateurs du club Luigi Forlano et Enrico Canfari, lui qui avait rédigé la première histoire du club, Storia del Foot-Ball Club Juventus di Torino, sortie en 1915, quelques mois avant sa mort), c’est Corrado Corradini qui prend les rênes du club, période durant laquelle on note une légère amélioration des résultats du club en championnat.

C’est après la guerre que l’on voit pour la première fois l’apparition de joueurs du club appelés en sélection avec l’équipe nationale d’Italie39, comme notamment Umberto Caligaris, Antonio Bruna ou les gardiens de but Giovanni Giacone et Gianpiero Combi, qui deviendra un héros du club.

Pour les 25 ans du club, la Juve ne termine qu’à la 6e place du Groupe A de la Ligue Nord du championnat d’Italie de la CCI 1921-1922, compétition dissidente de la FIGC, lors de la dernière saison du club avant l’ère fasciste de Benito Mussolini, qui prit le pouvoir en Italie à l’automne 1922.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la société rechange à nouveau de patronyme pour adopter en 1945 le nom de Juventus Football Club, toujours utilisé actuellement, son stade changeant quant à lui également son nom, délaissant l’appellation de Stadio Benito Mussolini pour le désormais Stadio Communale.

Avec un effectif composé de quelques grands joueurs comme Silvio Piola, Giovanni Varglien, Teobaldo Depetrini, Giovanni Viola ou encore les frères Sentimenti (III et IV), les piémontais réussissent, pour leur retour à la compétition, à terminer deux saisons d’affilée vice-champions d’Italie (saisons 1945-1946 et 1946-1947, cette dernière saison ayant vu les débuts prometteurs d’Ermes Muccinelli mais surtout du jeune formé au club Giampiero Boniperti, un des plus grands joueurs de l’histoire de la Juve).

Lors de la saison suivante, en 1947-1948, c’est le jeune Gianni Agnelli dit « l’Avvocato » (fils d’Edoardo, également supporter et propriétaire du club), qui reprend la tête de la Juventus en tant que président pour le cinquantenaire de l’équipe.

Un an plus tard débarquent dans l’effectif les premiers joueurs scandinaves du club, avec les danois Johannes Pløger et surtout John Hansen (future légende bianconera). C’est lors de la saison 1949-1950, avec l’anglais Jesse Carver sur le banc et son jeu orienté vers l’offensif, que la Vieille Dame remporte à nouveau un titre de champion d’Italie, son 8e scudetto (15 ans après son dernier titre de champion acquis lors du Quinquennat d’or). En outre, dans le cadre des retransmissions expérimentales de la RAI (qui émettront officiellement le 3 janvier 1954), la rencontre de Serie A de la saison 1949-50 Juventus FC — AC Milan du 5 février 1950 fut l’objet du premier direct télévisé national (commenté par Carlo Balilla Bacarelli).

Après une 3e place la saison suivante où le club arrive en finale de la Copa Rio (Premier monde Championnat du Club) et, où il remporte en championnat la plus grosse victoire à l’extérieur de son histoire (un 0-7 lors du premier match de la saison contre Pro Patria), la Juve gagne un nouveau titre de champion national en 1951-1952 pour la 50e édition du championnat, puis atteint le podium lors de sa première participation à la Coupe Latine, le tout sous la direction du hongrois György Sárosi

La Vecchia Signora continue ensuite à rester sur le podium en terminant pour les deux saisons suivantes à la place de vice-championne d’Italie, toujours aidée par son armada offensive danoise (John et Karl Aage Hansen ainsi que Karl Aage Præst).

Les années suivantes furent pourtant difficiles pour la Juventus, avec tout d’abord un changement de président survenu lors de la saison 1954-1955, où un triumvirat Craveri-Cravetto-Giustiniani (le premier depuis la saison 1915-1916) prend le relais de l’Avvocato Agnelli (qui ne peut plus assumer la présidence de la société et à la fois ses autres activités professionnelles), pour une saison avec comme résultat final une décevante 7e place.

La saison suivante, le frère cadet de Gianni, Umberto Agnelli, reprend la tête du club et devient le plus jeune président de l’histoire de la Juventus (seulement 21 ans). Cette saison (qui vit les débuts prometteurs de Gino Stacchini), avec un record de 17 matchs nuls, fit terminer le club entraîné par Sandro Puppo à la 12e place du classement (la pire de son histoire en championnat à phase unique), le club continuant même sur sa série noire lors de la saison d’après (9e place). Puppo avait pourtant mis en place une nouvelle approche tactique en renouvelant et rajeunissant l’effectif, son équipe se faisant alors surnommée la Juve dei puppanti. Il donna les clé du jeu à de très jeunes joueurs titularisés et tous formés par le club comme Piero Aggradi, Flavio Emoli, Enzo Robotti ainsi que Giuseppe Vavassori, mais sa politique fut un échec et ne porta pas ses fruits en deux saisons passées au club.

Le 13 juillet 1971 a lieu un évènement qui va changer l’histoire du club, avec l’arrivée au poste de président de l’ancienne gloire bianconera Giampiero Boniperti (jusqu’alors superviseur technique au club). Recruté pour son sérieux, son efficacité et sa passion, Boniperti, adepte du « Style Juventus » (réunissant la discretion, le labeur et l’humilité), s’investit dès lors grandement dans le club de son cœur, inscrivant la Juve dans un nouveau cycle victorieux (durant sa présidence, il n’hésitait pas à diminuer le salaire des joueurs s’ils ne remportaient pas à la fin de la saison le scudetto).

Le travail de Boniperti porte tout de suite ses fruits puisque les bianconeri, après un quarts-de-finale lors de la toute nouvelle Coupe UEFA, terminent champions d’Italie de la Serie A 1971-1972, pour un nouveau trophée en vitrine attendu à Turin depuis cinq ans.

La saison suivante reste également très aboutie puisque la Juve (qui achète l’oriundo José Altafini ainsi que l’un des plus grands gardiens de l’histoire du calcio, Dino Zoff), pour ses 75 ans et en plus d’être parvenue jusqu’en finale de la coupe, remporte sur le fil lors des dernières minutes du match de l’ultime journée son second scudetto de suite à un point du Milan (ce qui n’était plus arrivé depuis la saison 1960-1961) avec un but de Cuccureddu à la 87e minute contre la Roma (score final 2-1).

Mais le principal fait marquant de cette saison reste sans conteste la première qualification de l’histoire pour une finale de C1. Le 30 mai 1973 a donc lieu à Belgrade la finale de la Coupe des clubs champions 1972-1973 contre la machine de l’Ajax et son « football total », une des plus talentueuses formations de l’histoire du football comptant parmi ses rangs quelques-uns des plus formidables joueurs de leur génération comme Neeskens ou Cruijff. C’est le néerlandais Rep qui inscrit l’unique but du match, donnant la victoire au club d’Amsterdam.

À la suite de cette première grande finale européenne, la Juventus se révèle enfin aux yeux de l’Europe, étant désormais crainte et respectée sur la scène continentale.

Avec la saison 2011-2012, la Juventus entame un cycle de 8 Scudetti consécutifs. La Juventus attaque en effet la saison 2011-2012 avec un nouvel entraîneur, Antonio Conte, et recrute Andrea Pirlo. La Juventus remporte le championnat sans perdre le moindre match mais échoue néanmoins en finale de la Coupe d’Italie, s’inclinant 2-0 contre Naples. Elle remporte le championnat avec 4 points d’avance sur le Milan AC et avec la meilleure défense (20 buts encaissés), réussissant ainsi un retour au sommet après les deux années consécutives à la septième place.

En 2012 le recrutement du jeune français Paul Pogba un des grands espoirs du football français de son club formateur Manchester United, symbolisera un renouveau pour la Vieille Dame afin de retrouver le niveau des grand clubs européens. Ainsi, de nouveaux joueurs comme Arturo Vidal, Carlos Tévez ont été recrutés par la suite.

La Juventus remporte à nouveau le championnat en 2013 et en 2014. Durant la saison 2013-2014, elle réalise un parcours décevant en Ligue des Champions, marqué par la défaite face au Galatasaray. Repêchée en Ligue Europa, la Juventus arrive jusqu’en demi-finale mais échoue face au Benfica Lisbonne sur les scores de 2-1 au Portugal et de 0-0 au Juventus Stadium.

Lors de la saison 2014-2015, Antonio Conte laisse le banc du club en direction de la Nazionale, c’est alors Massimiliano Allegri, ex-entraîneur du Milan AC, qui reprend le banc des bianconeri. La Juventus remporte le championnat d’Italie et la Coupe d’Italie. Sur la scène européenne, le club turinois s’incline en finale de la Ligue des Champions contre le FC Barcelone (3-1) après avoir notamment éliminé les champions en titre madrilènes en demi-finale. Le mercato estival est marqué par la vente de plusieurs cadres comme Arturo Vidal au Bayern, Tevez au Boca Juniors ou encore Pirlo au New York City FC. Elle comble ces départs avec l’achat de Khedira, Mandzukic, Dybala ou encore Alex Sandro.

Lors de la saison 2015-2016, la Juventus parvient à conserver le titre pour la cinquième saison consécutive, et ce malgré un départ raté (une victoire et quinzième place au classement après six journées), grâce à une série impressionnante de 25 victoires en 26 matchs, seulement entrecoupée d’un nul 0-0 à Bologne. En Ligue des Champions, la Juventus manque de peu de sortir le Bayern Munich en huitièmes de finale, ces derniers égalisant à 2 partout dans les arrêts de jeu à Munich (match aller à Turin: 2-2), avant de s’incliner finalement par 4 buts à 2 dans la prolongation. La Juve affronte également l’AC Milan en finale de Coupe d’Italie le 21 mai, match qu’elle emporte 0-1 après prolongation. Lors du mercato estival, elle vend Paul Pogba à Manchester United pour une somme record de 105 millions + 5 millions de bonus. Morata quitte également le club, racheté par le Real Madrid. Elle achète Gonzalo Higuain du Naples pour 90 millions d’euros, faisant de lui le joueur le plus cher du club. Pjanić et Benatia font également partie des achats du mercato.

La saison 2016-2017 est marquée par un changement de système avec notamment le passage de Mario Mandžukić en ailier. La Vieille Dame remporte à nouveau le championnat et la coupe pour la troisième année consécutive et parvient même jusqu’en finale de Ligue des Champions en ayant battu le FC Porto, Barcelone et Monaco. Cependant elle perd face au Real Madrid en finale sur le score sans appel de 4-1, 2 ans après avoir battu cette même équipe en demi-finale en 2015. Durant la saison, la société décide de changer le logo de la Juventus et de donner un nom commercial à son stade, appelé Allianz Stadium.

Pour la campagne 2017-2018, la Juventus fait face à la concurrence de Naples sur la scène nationale. À la mi-saison, le Napoli vire en tête avec un point d’avance sur la Juve. Au soir de la 27e journée, les coéquipiers de Marek Hamsik sont encore devant la Vieille Dame qui compte toujours un point de retard, mais avec un match en moins. En parallèle de la Serie A, les Bianconeri réalisent un parcours mouvementé en Ligue des Champions. Après avoir terminé deuxième de la phase de poule derrière Barcelone dans le groupe D, les italiens héritent de Tottenham en huitième de finale. Tenue en échec 2 à 2 au match aller à l’Allianz Stadium, la Juventus est en ballotage défavorable. Menée 1-0 à la mi-temps du match retour qui se déroule à Wembley, le sextuple champion d’Italie en titre retourne la situation en 3 minutes grâce à son duo sud-américain. L’égalisation sur un but de l’argentin Gonzalo Higuain à la 64e et le but de la victoire de son compatriote Paulo Dybala à la 67e offrent la qualification au club italien. En quart de finale, la Juventus retrouve le Real Madrid et va subir une leçon de la part du club madrilène au match aller à Turin, avec en apothéose un superbe ciseau retourné de Cristiano Ronaldo, qui lui vaudra les ovations et les applaudissements lors de sa sortie. N’ayant plus rien à perdre au match retour, les turinois sont proches de l’exploit de réussir une improbable remontée à Madrid, menant 3 à 0 dans les arrêts de jeu, la Vieille Dame sera finalement éliminée sur un penalty à la dernière seconde, très contesté par les turinois et notamment son capitaine, Gianluigi Buffon. Ce dernier, terminant sa grande carrière en Italie sur un dernier doublé national, quitte le Piémont pour le Paris SG. Une page se tourne avec le départ de son capitaine mais, durant l’été, les dirigeants de la Juventus parviendront à chiper au Real Madrid, l’immense star et quintuple Ballon d’or, Cristiano Ronaldo pour environ 105 millions d’euros dans ce que les médias italiens ont appelés “l’affaire du siècle”. Ce transfert est réalisé alors que les recettes de la Juventus ont plus que doublé en cinq ans (+107 %), en passant de 195 millions d’euros en 2012 à 406 en 2017. Lors des huitièmes de finale de la ligue des champions 2018-2019 battu 2-0 par l’Atletico Madrid au Wanda Metropolitano, un Cristiano Ronaldo des grands soirs permet à la Juve de se qualifier sur le score de 3-0 au retour. Lors des quarts de finale, la Juve trouve les bourreaux du triple tenant du titre, l’Ajax Amsterdam, après avoir accroché le match nul 1-1 à la Johan Cruyff ArenA, les Bianconeri, bien qu’ayant ouvert le score, se font éliminer par les Ajacides sur le score de 2-1.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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