Le houx.

Le houx (Ilex aquifolium L., 1753) est une espèce d’arbustes, ou de petits arbres, à feuillage persistant de la famille des Aquifoliacées, couramment cultivés pour leur aspect ornemental, notamment grâce à leurs fruits rouge vif. C’est l’une des très nombreuses espèces du genre Ilex, et la seule qui pousse spontanément en Europe.

C’est une espèce de sous-bois assez commune en Europe jusqu’à 1 500 m d’altitude. Les rameaux couverts de drupes qui persistent tout l’hiver sont recherchés au moment des fêtes de Noël, et son feuillage persistant lui vaut d’être considéré comme une des plantes du nouvel an avec le buis, le laurier, l’if, le lierre, le genévrier, l’ajonc et le gui.


Le terme « houx » vient du vieux bas francique *hulis, terme reconstitué d’après l’ancien haut allemand hulis, huls. La racine se retrouve dans l’anglais holly, le néerlandais hulst et l’allemand Stechhülsen. Il est apparenté au gaélique cuillean et au breton kelenn, et dérive probablement du proto-indo-européen kulisos désignant une plante épineuse.

L’adjectif épithète spécifique aquifolium, emprunté par Carl von Linné à Pline, signifie littéralement « à feuille épineuse » (de folium, feuille et acus, aiguille), tandis que le nom Ilex, qui désignait en latin le chêne vert, a été choisi pour la ressemblance des feuilles. La logique aurait dû commander l’ordre inverse puisque Aquifolium ou Acrifolium (de acer, acris, aigu) désignait déjà en latin le houx. Les mots italien agrifoglio et occitan grefuèlh sont issus directement du latin acrifolium.

Le houx, qui fait partie de la centaine de substantifs d’origine germanique conservés dans la langue française, a eu une certaine postérité : il a donné les noms houssaie (« lieu planté de houx »), houssine (« baguette de houx »), houssoir (« balai de houx »), d’où est venue l’expression houssiner (battre avec une houssine), houspigner (peigner avec un houssoir) transformée plus tard en houspiller (maltraiter, tourmenter).

Le houx commun est un arbuste à croissance très lente, à port buissonneux (ramification dense et assez irrégulière les premières années, lui donnant par la suite un port conique ou arrondi), dont la taille adulte est généralement de quatre à six mètres. Certains pieds peuvent former de véritables arbres et atteindre 20 m de haut. Le houx peut vivre jusqu’à 300 ans et au-delà. L’écorce, d’abord jaune verdâtre et lisse, devient gris jaunâtre puis noirâtre et finement crevassée avec l’âge. L’arbuste rejette de souche et se marcotte facilement.

Ses feuilles alternes, simples, ont un pétiole court (10 à 15 mm) et un limbe foncé de 5 à 7 cm de long, de forme générale ovale, au bord ondulé et épineux, parfois lisse sur les individus âgés. D’un vert brillant foncé (luisant) à leur face supérieure, plus pâles sur leur face inférieure, elles sont ondulées, dentelées, avec des bords plus ou moins épineux. Certaines variétés ont le feuillage panaché de blanc. Ces feuilles persistent généralement trois ans. Elles ont deux caractéristiques principales : une coriacité due à la lignification des tissus périphériques (hypoderme de la feuille de Houx) et de l’épaississement de la cuticule qui ont pour rôle de réduire l’évapotranspiration et de dissuader les larves phytophages ; des organes foliaires se présentant sous plusieurs formes, allant des feuilles hérissées de piquants très vulnérants jusqu’à des feuilles à bord entier, avec tous les termes de passage entre les deux (phénomène d’hétérophyllie). Les rejets issus de rameaux broutés présentent toujours une croissance annuelle plus faible et un degré de spinescence plus important. De même, les feuilles d’hiver sont plus épineuses, dissuadant les brouteurs en quête de nourriture. Cette adaptation de défense contre les grands mammifères herbivores (bovins, caprins, chevreuil et chevaux) montre le contrôle épigénétique de la plasticité phénotypique de l’appareil végétatif.

Houx, entier postal, Lichtenstein.

C’est une espèce dioïque (avec des individus mâles et femelles séparés), on peut néanmoins trouver des individus monoïques. Les fleurs blanches plus ou moins rosées, de petite taille (6 mm de diamètre environ), tétramères (4 pétales, 4 sépales, 4 étamines et ovaire à 4 stigmates) ou plus rarement pentamères, sont groupées en petites cymes apparaissant sur de courts pédicelles à l’aisselle des feuilles vers mai-juin. Les pétales sont soudés à la

base (fleurs gamopétales). Les étamines alternent avec les pétales et sont soudées à la base de la corolle. Les fleurs femelles portent des staminodes, sortes d’étamines stériles, l’ovaire supère est formé par la réunion de 4 carpelles soudés et porte une stigmate sessile à 4 lobes. Les fleurs mâles portent des étamines et un pistillode. Les pieds femelles ont besoin d’au moins un pied mâle dans les environs pour fructifier. La pollinisation est entomophile.

Les fruits, qui n’apparaissent que sur les pieds femelles, sont de petites drupes sphériques de 8 à 10 mm de diamètre, longtemps vertes puis jaunes et rouge éclatant (parfois restant jaunes) à maturité, qui contiennent deux quatre noyaux jaunâtres striés, enserrant une graine lignifiée. Ces fruits qui murissent en fin d’été ont une toxicité légère. Persistant tout l’hiver, leurs graines sont dispersées naturellement par les oiseaux (merles et grives), assez friands de la chair farineuse des fruits (dispersion par ornithochorie).

Le houx contient dans son feuillage ainsi que dans ses fruits des alcaloïdes, notamment la théobromine, l’acide caféique, l’ilixanthine mais aussi la ménosdaurine et l’ilicine, glycosides cyanogénétiques mais qui ne libèrent pas leur radical cyanure HCN par hydrolyse. La consommation massive des fruits risque d’entraîner des vomissements et des troubles digestifs, voire, si la quantité est très importante, des troubles neurologiques qui peuvent conduire à la mort. L’intoxication est ainsi rare. Même si des jeunes enfants sont tentés de manger ces fruits aux couleurs vives souvent présents dans les maisons pendant les fêtes de fin d’année, les drupes amères sont émétiques, le vomissement empêchant d’en consommer une grande quantité. Cette toxicité est surtout présente dans les fruits, les très jeunes pousses pouvant être consommées en salade ou en garniture d’omelettes.

Toutefois, cette plante fut employée autrefois en médecine populaire, tant par voie externe pour son pouvoir résolutif (sous forme de cataplasmes de feuilles fraîches broyées) ou par voie interne pour son pouvoir fébrifuge, antispasmodique et expectorant (sous forme de décoction de feuilles ou de macération dans du vin). Dans certaines régions d’Europe, comme l’Alsace, de l’alcool blanc est produit à partir de fruits fermentés et distillés. Ses propriétés toniques se retrouvent dans l’Ilex paraguariensis, le « thé du Paraguay » dont les feuilles riches en caféine sont torréfiées, pulvérisées et infusées dans l’eau chaude, permettent de produire le maté. En Allemagne, dans la Forêt-Noire, on buvait en guise de thé une infusion à base de feuilles de ce houx européen.

Le houx est très souvent cultivé dans les jardins pour ses qualités ornementales. C’est une plante qui supporte très bien les situations ombragées ou semi-ombragées, les variétés à feuillage panaché supportent cependant très bien le grand soleil. C’est une plante relativement rustique qui peut supporter des gelées ponctuelles jusqu’à −15 °C. Toutefois certains cultivars sont moins rustiques. Sa multiplication se fait principalement soit par semis, soit par bouturage avec l’aide d’hormones ou par greffe. Ses nombreuses variétés sont le plus souvent reproduites par voie végétative (clones) et n’existent souvent que dans leur forme mâle ou femelle. Son port compact et son feuillage persistant permettent de l’employer également dans l’art topiaire. Les rameaux de houx portant des fruits sont vendus par les fleuristes comme décoration de Noël. Ils sont parfois utilisés aussi à l’occasion de la fête des Rameaux.

C’est une espèce également utile pour former des haies semi-défensives.

Le houx a peu d’ennemis en culture. Il peut être sujet à des attaques de pucerons ou de cochenilles sur le feuillage.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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