Le hibou “Grand-duc”.

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Le Hibou grand-duc appelé aussi Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) est une espèce de rapaces nocturnes que l’on rencontre notamment en Europe. Il ne doit pas être confondu avec le Grand-duc d’Amérique. On l’appelle Eagle Owl en anglais.

Avec ses 75 cm de haut, le Grand-duc est le plus grand des rapaces nocturnes d’Europe : il mesure le double de son congénère le Hibou moyen-duc.

Qualifiée d’« aristocratique », sa silhouette est massive, sa tête, piquée de deux gros yeux rouge-orangé est surmontée d’aigrettes de 8 cm environ (normalement horizontales et un peu repliées vers l’arrière), que l’oiseau dresse verticalement s’il est excité ou dérangé. Rappelons que ces aigrettes ne jouent aucun rôle dans l’audition. Les sexes se distinguent par la taille du mâle (tiercelet) plus petit. Mimétique aux branchages, son plumage est brun-roussâtre dessus, taché et rayé de brun noir. Le dessous est plus clair, fauve avec des stries longitudinales et des zébrures transversales de couleur brun foncé.

Le poids du mâle varie de 2 à 2,5 kg, celui de la femelle de 2,5 à 3,3 kg. Long de 65 à 75 cm, le Hibou grand-duc possède une envergure allant de 160 à 188 cm. Il peut vivre plus de 20 ans.

Grand-duc, entier postal Pologne, 1993.

Le Hibou grand-duc émet un « bouhou » ou un « ouhouhou-ou-ouhouhouhouhou » (d’où son nom latin, Bubo bubo) audible de loin, ainsi que toutes sortes d’autres bruits. Il a un vol agile et silencieux malgré sa grande taille car il est doté comme la plupart des nocturnes d’un plumage duveteux, très flexible, qui lui permet de voler sans bruit. En vol, il est aisément reconnaissable à sa grande envergure, appuyé sur ses grandes ailes longues et larges en détachant bien la tête assez pointue, la queue courte.

La nourriture du Hibou grand-duc est des plus variées. Il se nourrit de toutes sortes de proies, depuis les scarabées jusqu’aux faons des cervidés. La majeure partie de son régime consiste en mammifères (campagnols, rats, souris, renardeaux , lièvres) également d’oiseaux de toutes sortes. Il peut aussi consommer des serpents, lézards, anoures, poissons et crabes ainsi que des rongeurs, lapins, lièvres, hérissons, oiseaux (corbeaux, pigeons, perdrix), oiseaux marins, chauves-souris, etc., et même d’autres rapaces diurnes et nocturnes. Les chats domestiques en ont une peur atavique. Cet animal n’a pas de prédateur naturel, sauf l’homme.

On rencontre le Hibou grand-duc aussi bien dans les plaines que dans les montagnes. Il aime particulièrement les falaises, près des plans d’eau. Très discret, il s’installe sur des corniches rocheuses, sur les remparts d’un vieux château ou à même le sol ; parfois dans les régions du nord, dans un trou d’arbre mais sans aucun doute, sa préférence va aux grandes falaises proches d’un plan d’eau.

Fin mars, début avril, le Hibou grand-duc construit un nid simplement garni de restes de poils ou de plumes arrachés à ses proies. La femelle y pond 2 à 4 œufs qu’elle couve seule pendant 32 à 37 jours, tandis que le mâle lui apporte la nourriture. Une fois éclos, les petits sont protégés par la mère des intempéries et du Soleil. Un mois et demi plus tard environ, les petits quittent le nid mais restent à proximité. À trois mois, ils savent parfaitement voler.

Il est répandu dans une très large bande centrale de l’Eurasie, de l’Espagne à la Chine, mais est toutefois absent des toundras arctiques au nord et des forêts du sud-est asiatique au sud. En France, il vit dans les zones rocheuses de l’est, du centre et du sud. On le rencontre aussi bien dans les plaines que dans les montagnes.

Grand-duc, carnet de timbres, Aland.

En Europe, il a longtemps été utilisé afin de limiter certaines populations d’oiseaux qualifiés de « nuisibles » (pie, corneille, corbeau, etc.). Il a aussi été pourchassé comme oiseau de malheur, parce qu’on croyait se protéger en le clouant sur les portes de granges, avant qu’on ne s’aperçoive de sa grande utilité écologique et agronomique et qu’il soit protégé par la loi.

Les causes de sa disparition sont le recul, la dégradation ou la fragmentation écologique de son habitat, les tirs illégaux de braconniers (voir ci-dessous protection), les pesticides agricoles, les poisons utilisés contre les rongeurs (bromadiolone notamment), les accidents dus aux véhicules et la pollution lumineuse, car il est très sensible à l’éblouissement des phares de voitures. On note aussi une mortalité importante due aux collisions contre les câbles électriques aériens et les fils de fer. Les poisons utilisés pour détruire ses proies et les pesticides s’accumulent dans son organisme et peuvent entraîner sa mort.

Aussi, depuis les années 80, on a vu une chute de la population de hiboux grands-ducs en France à cause de maladies (myxomatose, VHD…) qui touchent leur proie principale : les lapins.

Grand duc, carte maximum, Lettonie.

En France, à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, la population augmente mais reste inférieure à ses niveaux historiques.

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Sources : Wikipédia, YouTube.