Le Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin).

Le Hartmannswillerkopf, rebaptisé Vieil Armand après la Première Guerre mondiale, est un éperon rocheux pyramidal, dans le massif des Vosges, surplombant de ses 957 mètres la plaine d’Alsace du Haut-Rhin.

Un monument national y est érigé en souvenir des combats qui s’y déroulèrent durant le premier conflit mondial, en 1915 surtout. En effet, situé en droite ligne à 7 km de Thann et 6 km de Cernay, entre lesquelles passait la ligne séparant la partie de l’Alsace redevenue française dès 1914 et celle reprise par les troupes allemandes, le Vieil Armand était un sommet stratégique alors âprement disputé.

Le sommet est partagé entre les communes de Hartmannswiller, de Wuenheim, de Wattwiller et de Soultz.


Hartmannswillerkopf, carte maximum, Wattwiller, 19/06/2015.

Les principaux combats eurent lieu les 19 janvier-20 janvier, 26 mars, 25 avril-26 avril et 21 décembre-22 décembre 1915 faisant près de vingt-cinq mille morts dont une majorité de Français. Parmi ces nombreux morts, on relève le général Marcel Serret et le capitaine Joseph Ferdinand Belmont. Ensuite le front s’est stabilisé et ne donna lieu qu’à des duels d’artillerie et qui a valu au sommet le nom de Montagne Sacrée d’Alsace. Au sommet, au niveau de la croix, il y a environ 22 mètres qui séparent les lignes allemandes des lignes françaises. L’inconvénient de cette situation est que les lignes doivent constamment être silencieuses, car elles peuvent s’écouter les unes les autres, et donc découvrir les stratégies de l’ennemi.

Dans l’impressionnante organisation défensive allemande, des sculptures d’Antoine Bourdelle illustrent le sacrifice de la jeunesse de ces pays voisins et cousins. Pour en sentir le pathos, il faut faire comme ces soldats du Kaiser qui gravissaient les 560 marches de la « Himmelsleiter » (échelle du ciel) qui commence à 790 m d’altitude sur le Bergpfad au versant sud.

Sur le champ de bataille se trouvent de nombreux vestiges des combats (tranchées, abris et fortins bétonnés) ainsi que des monuments dont les deux les plus célèbres sont :

  • la croix sommitale illuminée en béton armé de 20 m de haut ;
  • le monument en bronze du 152e RI.

Au niveau des vestiges d’époque, on constate l’emploi massif du béton armé du côté allemand alors que les tranchées françaises sont plus sommaires, ce qui traduit la volonté défensive de leur territoire par les premiers et la logique offensive des derniers qui considéraient donc que leurs ouvrages n’étaient que provisoires. De nombreux ouvrages restent également visibles aux alentours du Hartmannswillerkopf, du côté des anciennes positions allemandes essentiellement (tranchée de la « Suisse Lippique » ou la « cantine Zeller », par exemple).

Le site du Hartmannswillerkopf inclut 45 km de tranchées qui ont été conservées, et des sentiers qui permettent de visiter le site.

Pour préparer la célébration du centenaire de la Grande Guerre, les installations militaires reliques de la Première Guerre ont fait l’objet d’un projet de rénovation et de mise en valeur. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a été missionné pour un diagnostic des zones d’instabilité des anciens souterrains sous et près de la crête. Des propositions de mise en sécurité pour une mise en valeur sans risques ont été faites.

Le 3 août 2014, François Hollande, président de la République française, et Joachim Gauck, président de la République fédérale d’Allemagne, se rendent sur le Hartmannswillerkopf pour célébrer le centenaire de la Grande Guerre, et plus particulièrement le début des hostilités entre ces deux pays. Cette commémoration est qualifiée d’« inédite » car c’est la première fois que le site du Vieil Armand accueille une commémoration de la Première Guerre mondiale.

Le 10 novembre 2017 s’est tenue la cérémonie inaugurale de l’historial franco-allemand de la Grande Guerre du Hartmannswillerkopf présentant les événements qui l’ont marqué. Elle fut présidée par le président de la République française, Emmanuel Macron, et le président de la République fédérale allemande, Frank-Walter Steinmeier.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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