Le Harfang des neiges.

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Le Harfang des neiges (Bubo scandiacus) est une espèce d’oiseau de la famille des strigidés. Il est aussi appelé ookpik par les Inuits. Il est l’emblème aviaire du Québec depuis 1987. En France, on l’appelle Harfang, même si, en réalité, il appartient au même genre Bubo que les hiboux grand-ducs. Comme ces derniers, il possède de petites plumes sur sa tête appelées aigrettes, mais très peu visibles puisqu’elles sont très petites et repliées sur sa tête.


Ce grand oiseau blanc aux yeux jaunes est très reconnaissable. Le mâle est d’un blanc pur alors que la femelle et les jeunes sont légèrement tachetés ou barrés de brun. Leur plumage blanchit avec l’âge, les mâles pouvant alors devenir d’un blanc immaculé. L’été, le plumage est plus foncé que l’hiver, le plumage est plus blanc l’hiver, ce qui leur permet de se camoufler dans la neige. Les mâles sont en général plus petits que les femelles. Leur envergure est de 170 à 177 cm pour les femelles adultes et de 160 à 170 cm pour les mâles adultes. Leur masse varie de 1 à 2,5 kg.

Harfang des neiges, carte maximum, Groënland.

Le harfang est un très grand oiseau, pouvant atteindre jusqu’à 70 cm de longueur. Ses yeux sont très grands proportionnellement à sa taille : en effet, ils ont environ la même taille que ceux d’un homme. Ils sont d’une couleur jaune et disposés vers l’avant. De plus, ils sont fixes, ce qui oblige le harfang à devoir souvent tourner sa large tête aplatie pour pouvoir regarder autour de lui (il peut la tourner d’un angle de 270°).

Le milieu naturel du harfang est le Grand Nord : la toundra arctique. L’espèce est présente dans plusieurs pays, tels que le Canada, la Russie, la Norvège, la Finlande, la Suède, le Danemark (Groenland), ainsi que dans l’état de l’Alaska aux États-Unis5. Au Canada, on le retrouve dans 7 provinces et territoires, soit le Territoire du Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, la Colombie-Britannique, le Nunavut, le Manitoba, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador3. Au Québec, c’est dans la partie la plus septentrionale qu’on le retrouve souvent. Pendant les années de disette, le harfang ne se reproduit pas et peut s’installer plus au sud (jusqu’au nord des États-Unis). Ce phénomène, dont les origines restent encore mal comprises, se reproduit tous les 4 ou 5 ans environ. Il semble être lié aux variations de l’abondance des populations de petits mammifères, notamment du lemming, sa principale source d’alimentation. Cependant, il se nourrit également de lièvres, de poissons et d’oiseaux : sa vue perçante de nuit comme de jour fait de lui un excellent chasseur, mais contrairement à la plupart des autres chouettes et hiboux, le harfang chasse plutôt de jour.

Le harfang se reproduit vers février-mars. La femelle pond entre 3 et 14 œufs, à raison d’un œuf environ tous les deux jours, mais la moyenne est plutôt entre 5 et 9 œufs par couvée. La couvaison commence immédiatement, si bien que dans le nid peuvent se trouver des oisillons d’un âge et d’une taille très différents. L’incubation dure environ 33 à 37 jours et les œufs éclosent environ 48 heures plus tard. Durant toute cette période, le rôle du mâle est de protéger le nid et d’apporter la nourriture à la femelle qui nourrit les oisillons. Les jeunes commencent à voler après 50 jours et 10 jours plus tard, ils sont capables de capturer leurs proies seuls. Il faut à chaque petit 5 repas par jour pour passer de 45 grammes à 1,4 kg. Neuf petits consomment en un mois jusqu’à 1 300 petits rongeurs, des lemmings : autant que chaque parent en un an.

Dans la chaîne alimentaire de la toundra, le harfang occupe avec le renard la place la plus élevée : celle du prédateur. Cependant, dans ce système vivant très simplifié, ces carnivores spécialisés sont aussi très vulnérables ; très efficaces lorsque les lemmings sont abondants, ils sont voués à la famine ou à l’exil quand se raréfie ce gibier qui constitue l’essentiel de leur menu. Si le père harfang disparaît pendant la période de croissance des jeunes, jamais la mère ne pourra les alimenter seule.

Ce qui frappe chez les rapaces nocturnes, c’est d’abord leur vol silencieux, dû aux soies très douces dont sont garnies les barbules de leurs plumes. Cette adaptation leur permet de surprendre leurs proies. Le harfang possède une excellente vision diurne et nocturne qui lui permet de déceler des mouvements à 1 km de distance. En outre, son ouïe est extrêmement développée.

La longévité d’un harfang est d’environ neuf ans en milieu naturel et peut aller jusqu’à 32 ans en captivité.

Il peut maintenir la température de son corps entre 38 et 40 °C, même lorsque la température de l’air atteint −50 °C.

Il y a 20 000 ans environ (calBP), la chouette harfang vivait en France. Les fouilles archéologiques de plusieurs gisements situés dans la plaine d’Aquitaine ont livré des ossements de ce rapace. Il s’agit par exemple des sites du Bois-Ragot à Gouex dans la Vienne, de Saint-Germain-la-Rivière, de l’abri Morin et de l’abri Faustin en Gironde, de l’abri de la Madeleine ou de la Gare de Couze en Dordogne. L’analyse de ces vestiges par les archéozoologues indique que les chasseurs-collecteurs du Magdalénien ont capturé cet oiseau. Ils ont utilisé la viande, les ossements et  vraisemblablement les plumes de ce rapace. Les griffes ont parfois été prélevées à l’aide de silex et certaines phalanges du pied ont été décorées de séries d’incisions parallèles. Cet oiseau devait occuper une place particulière dans le système de représentation de ces chasseurs.

Le Harfang des neiges bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire. L’espèce est inscrite à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il est donc interdit de les détruire, les mutiler, les capturer ou les élever, de les perturber intentionnellement ou de les naturaliser, ainsi que de détruire ou enlever les œufs et les nids, et de détruire, altérer ou dégrader son milieu. Qu’il soit vivant ou mort, il est aussi interdit de le transporter, colporter, de l’utiliser, de le détenir, de le vendre ou de l’acheter.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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