Le hareng.

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Petit pélagique grégaire et grand migrateur, très abondant en Atlantique Nord-Est, le hareng fréquente les eaux de la Norvège (au Nord) à celles du golfe de Gascogne (au Sud). Il est également présent sur les côtes Atlantique Ouest, du Groenland à la Caroline du Sud aux États-Unis. Le hareng remonte à la surface la nuit afin de se nourrir de plancton. Sa couleur bleue sur la face dorsale et blanche sur la face ventrale est une technique de camouflage pour les prédateurs évoluant au-dessus et en-dessous des bancs de hareng.

Ses fortes concentrations au moment du frai ont de tout temps attiré les pêcheurs dans de vastes campagnes saisonnières de pêche. Le hareng a fait la fortune de régions, de villes et de sociétés marchandes d’Europe du Nord. En France, Boulognesur-Mer et Fécamp se sont enrichies dès la fin du XIXème siècle grâce à ce clupéidé. D’une longévité allant de 10 à 25 ans, le hareng acquiert sa maturité sexuelle vers l’âge de 2-3 ans lorsqu’il mesure 16-17 cm. Ses oeufs ont une surface collante qui leur permet de se fixer sur le fond ou sur les algues lors de la ponte. Sa taille varie selon le stock, le hareng de la Baltique étant le plus petit de tous alors que celui du stock atlantoscandien, au large de la Norvège, peut dépasser 40 cm.

Le hareng est en Europe un exemple emblématique de la fragilité de la ressource halieutique et des conséquences de l’effondrement d’un stock.
La disparition du hareng dans les années 70 a entraîné la fermeture de nombreux ateliers de transformation. Il a fallu 20 ans pour que les stocks de la mer du Nord se reconstituent. La population de hareng de l’Atlantique Nord-Est est répartie en plusieurs stocks. Les principaux sont :

 Le stock atlanto-scandien  (zone 2, hareng norvégien à frai printanier), le plus grand stock de l’Atlantique Nord-Est, est en bon état malgré une population reproductrice en baisse depuis 2009, en raison d’une série de mauvais recrutements de juvéniles. Le niveau de capture est cependant conforme à celui permettant le RMD (Rendement Maximum Durable) et au plan de gestion, signé entre l’Union européenne, les îles Féroé, la Russie, la Norvège et l’Islande en 2018. Les scientifiques recommandent des captures au plus égales à 525 594 tonnes pour 2020, soit une baisse de 15 %.

 Le stock islandais (zone 5.a) se dégrade (biomasse en baisse depuis 2006, même si le taux d’exploitation reste conforme à l’objectif RMD et au plan de gestion islandais). Les scientifiques recommandent des captures au plus égales à 34 572 tonnes pour 2019/2020, soit une baisse de 11 % par rapport aux captures 2018.

– Le stock de hareng à frai automnal de Mer du nordSkagerrakKattegatManche Est (zones 3.a, 4 et 7.d) est en bon état. Les scientifiques du CIEM recommandent une limite de capture de 431 062 tonnes pour 2020, mais également que les activités telles que l’extraction de granulats ou les constructions sous-marines soient suspendues afin de ne pas détruire les zones de ponte. Les captures 2018 s´élevaient à 603 536 tonnes et celles de 2019 à 412 462 tonnes.

– Le stock de hareng à frai printanier de SkagerrakKattegat et Ouest Baltique (zone 3, sous-divisions 20-24) a un recrutement faible depuis les années 2000 et le stock de reproducteurs a diminué. Il est estimé surpêché et dégradé et le CIEM recommande l’arrêt des captures dans ces zones depuis 2019. Les captures réalisées en mer du Nord sont souvent constituées d’un mélange de harengs provenant de ces deux stocks.

 Les stocks de mer Baltique centre, golfe de Botnie, golfe de Riga (zone 3, sous-divisions 25-32) : en mer Baltique centre, le stock est légèrement surpêché mais cela ne semble pas avoir d’impact sur le stock de reproducteurs. Le stock du golfe de Riga est exploité durablement, la biomasse de reproducteurs augmente depuis les années 80, et le recrutement de juvéniles en 2018 est important. Le stock du golfe de Botnie est considéré surpêché, suite à une hausse importante de la mortalité par pêche ces dernières années.

 Des stocks côtiers (mer d’Irlande, Ouest Écosse, Ouest Irlande, mer Celtique) de moindre importance, ont leur propre migration et dynamique. Le stock du nord de la mer d’Irlande (7.a Nord) est stable, en bon état depuis quelques années. Les scientifiques recommandent des captures au plus égales à 8 064 tonnes pour 2020, soit 19 % de plus que les captures 2018. Le stock de la zone 6.a, celui des zones 7.a Sud, 7.b-c, 7.g-h, 7.j-k ne sont pas durables en raison d’une biomasse de reproducteurs en forte de baisse depuis 2004. Les scientifiques recommandent d´arrêter les captures en 2019.

Hareng, carte maximum, Estonie, 2017.

Le hareng est exploité intensivement pour la consommation humaine et accessoirement pour la fabrication d’huile et de farine destinées à l’alimentation animale (aquatique et terrestre). Cette espèce est commercialisée sous un grand nombre de présentations : entier ou en filet (frais, fumé et/ou salé) ou encore en marinade. En raison d’un risque élevé de parasites (Anisakis simplex, Pseudoterranova decipiens) en Europe, le hareng est toujours congelé avant d’être vendu (-20°C pendant 24 heures) ou placé dans une marinade. Ses oeufs et sa laitance sont également appréciés. Inscrit dans les traditions régionales, notamment du nord de la France, le hareng porte autant de noms qu’il y a de modes de transformation :

 le hareng saur salé (10 jours) et fumé est principalement vendu en filet pelé ;

• le gendarme, hareng saur encore plus salé et plus fumé, est vendu entier ;
• le bouffi, hareng entier plein (ni vidé, ni étêté), à peine salé (24 heures), prend une couleur jaune paille lors du fumage ;
• le kipper, fait à partir d’un hareng de grande taille, à peine salé et fumé, est présenté ouvert à plat ;
• le rollmops est un filet avec peau, mariné dans du vinaigre avec des aromates. Il peut également être conservé dans de la crème.

Le stock de la mer du Nord (hareng à frai automnal) a souffert d’un recrutement faible au début des années 2000 avec un risque de réduction de la capacité de reproduction.
En conséquence, l’Union européenne et la Norvège ont défini un plan d’aménagement de la pêcherie en 2008. Mais en décembre 2011, en réponse à la présence d’une forte biomasse de hareng, les deux parties ont abandonné ce plan d’aménagement et se sont entendues pour accroître de 100 % les possibilités de captures par rapport aux 200 000 tonnes de l’année précédente.

  • Le hareng est l’un des poissons les plus abondants de l’Atlantique Nord-Est avec des captures annuelles dépassant 2 millions de tonnes.
  • Après l’effondrement des stocks, dû à la surpêche dans les années 70, la ressource s’est reconstituée dans certaines zones.
  • Privilégiez le hareng provenant du stock atlanto-scandien, de mer du Nord, mer d’Irlande, Manche Est, golfe de Riga.
  • Le hareng provenant d´Islande  et de Baltique centre est  à consommer avec modération.
  • La consommation du hareng des zones Skagerrak, Kattegat et Ouest Baltique et  du golfe de Botnie n’est pas recommandée.
  • Seize pêcheries de hareng sont écolabellisées MSC au Royaume-Uni, au Canada, aux Îles Féroé, en France (FROM Nord), en Irlande, au Danemark, en Norvège, en Suède et aux Pays-Bas.

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Sources : Guide des espèces, YouTube.

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